D’après le site « Le Figaro.fr » l’un de ses soutiens médiatiques le plus fervent et fanatique, Nicolas Sarkozy compte sur la sagesse des Français pour accepter la réforme des retraites cet automne.
D’autre part de l’aveu de ses ministres, conseillers et amis le Président est content «Très satisfait même de son été » selon Brice Hortefeux, confident du chef de l’état et ministre de l'Intérieur.
Content ? pas sorti de l’auberge pour autant ! Une levée de boucliers sans précédent l'attend à la rentrée.
A considérer ce qui a filtré de ses vacances familiales au cap Nègre on pourrait s’imaginer que c’est vraiment se contenter de peu, en effet ce ne sont pas ses escapades en vélo avec ses fils et ses gardes du corps, quelques dégustations de beignets aux courgettes signés Ginette ou de pizzas locales, de même que la réception dans la résidence de son épouse du premier ministre libanais et ensuite l’invitation à diner du Ministre Borloo qui a pu le rendre content, c’est vraiment trop banal, pour lui qui nous avait habitué à nous en jeter plein les écrans, les photos, les médias, « en veux tu ,en voilà », en yacht, en avions, en navires en croisières, vacances et séjours somptueux dans des hôtels luxueux, il ne peut s’agir que d’un contentement conditionné par une technique de communication discrète de diversion pour tenter de protéger sa vie privée des polémiques qui se déchainaient dans le même temps contre les mesures sécuritaires qu’il avait annoncées avant son départ , et qui s’amplifient encore de jour en jour.
Certes il a commencé à retravailler le terrain politique, vendredi dernier au fort de Brégançon, il est peut-être content ou satisfait de son dernier devoir de vacances, partagé avec certains de ses ministres et conseillers réunis au Fort Brégançon, où tous était d’accord avec lui pour parler de Budget, de rigueur, et trouver des solutions.
Leur enjeu primordial était de préserver le bouclier fiscal , en prévoyant de raboter de préférence les niches fiscales dont bénéficient les classes moyennes, ils ont aussi prévu à la baisse la prévision de croissance, à 2% contre 2,5% retenus jusqu'à présent pour 2011, ont annoncé le gel des salaires dans la fonction publique et aussi confirmé les coupes dans les niches fiscales et sociales. (Ils ont aussi certainement envisagé discrètement le remaniement ministériel, mais rien n’a filtré à cet égard)
Le contentement qui anime Nicolas Sarkozy et les membres du Gouvernement n’est que stratégique et de surface, les mesures qu’ils soutiennent sont en fait sont des mauvaises nouvelles qui n’ont pas manqué de se retourner contre eux dès leur annonce comme des boomerangs, il suffit de lire les quotidiens et les magazines pour s’en convaincre.
Mais prétendre qu’il est content me parait excessif, il est conscient des difficultés qui l’attendent à la rentrée, il est lui d’abord en premier chef au centre des polémiques, tout autant que ses ministres, conseillers et porte paroles, et le Pouvoir se trouve en face d’ une opposition qui ne courbe pas l’échine de même des contradicteurs de droite , sans compter les juristes éminents dont les voix s’élèvent de jour en jour pour condamner les prétentions de déchéances de nationalité pour les délinquants d’origine étrangères, auxquelles s’ajoutent des voix religieuses éminentes pour condamner les expulsions de Roms en cours.
Le Président, et les membres du gouvernement ceux-ci en sursis jusqu’au remaniement, savent que les revendications prioritaires vont se présenter très vite de front : l’emploi, le pouvoir d’achat, et au plan politique les critiques d’un bilan économique et social désastreux, de plus les dossiers d’affaires ou sont impliqués des ministres et leurs relations, vont ressurgir de la pause des vacances et de l’ombre que leur ont faite les polémiques et les contestations sur la politique de sécurité, et puis aussi la grève générale du 7 septembre journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites.
Rappelons que Nicolas Sarkozy a déjà exclu de revenir sur le recul de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et que l'Élysée fait tout pour prévenir le choc en présentant le bébé à sa façon en prétendant que : «La réforme est en train de passer. Une majorité de Français a compris que c'était irréversible.»
C’est tout de même curieux de constater que de plus en plus l’Élysée, ses porte paroles, les ministres, les cadres de l’UMP présidentielle dès qu’ils font une déclaration s’autorisent à appuyer leurs affirmations comme si elles venaient des Français : « Les Français ont compris « … les Français pensent que … » « Les français souhaitent …. », ou encore de la France : … « La France pense … » ect…..
Mais dans la réalité le Pouvoir s’enferrent dans ses propres volontés et veut donner l’image d’une équipe forte et solide suivi par « les Français ». Ce qui n’est pas le cas. C’est tout simplement du « bla- bla » ou si vous préférez du boniment politique.
En effet, en dépit de l’aptitude politique d'Éric Woerth «à tenir le choc», il est toujours empêtré dans le dossier Bettencourt, alors qu’il doit défendre la réforme des retraites. C’est là un des points de fragilité du fonctionnement de l’exécutif en cette rentrée (et ce n’est pas le seul). Nicolas Sarkozy a toujours défendu Eric Woerth et pour le protéger à l’abri des médias, il ne l’a pas invité au Fort de Brégançon. Mais si ce ministre devait être à nouveau entendu dans le cadre d’une « affaire » dès la rentrée par exemple, comment pourrait-il paraître à son avantage pour défendre le dossier des retraites ?
Ce n’est certes pas une cote de popularité ou divers sondages , publiée à la demande par des instituts de sondages, qui viendra aveugler les Français qui vivent eux les évènements sur le terrain au jour le jour , ils ne se laissent plus jeter de la poudre aux yeux par des sondages, des paroles et des discours politiques , ils sont en mesure de juger eux-mêmes, il leur faut du changement, des résultats concrets, de l’emploi, du pouvoir d’achat, de la sécurité, une reconquête de la protection sociale et en plus le respect de leur nationalité.
Mercredi 25 Août Nicolas Sarkozy présidera le Conseil des ministres de rentrée.
Ensuite dès vendredi Nicolas Sarkozy reprendra son bâton de pèlerin politique pour reconquérir l’opinion publique en essayant de brasser large. Pour lui le jeu en vaut toujours la chandelle. Son agenda prévoit pour vendredi un premier déplacement en province, il s’agira d’une visite programmée sur l'agriculture de montagne qui sera suivie par un autre déplacement en direction des médecins. Ces déplacements en province prennent de plus en plus l’allure d’une tentative de reconquête d’un électorat en vue des présidentielle 2012, en y réfléchissant c’est bien ce qu’il place toujours en priorité jusqu’à présent dans ses déplacements provinciaux, mais sans succès : sa cote ne décolle pas.
Reste la question du remaniement ministériel qui peut ébranler les intéressés surtout, mais qui ne passe au yeux de l’opinion publique que pour un glissement de pions. L'annonce, plus de trois mois à l'avance, d’un nouveau gouvernement remanié , qui serait formé « d'une nouvelle équipe plus resserrée » avec « peut-être » un nouveau premier ministre à sa tête, a provoqué une interrogation dans les cabinets ministériels, les milieux politiques et les médias, mais l'Élysée assure que Nicolas Sarkozy n'a pas arrêté son choix. «Il peut très bien garder Fillon à Matignon. Tout dépendra de l'évolution de la situation économique et sociale dans les semaines à venir.»
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