Article crée le 14.08.2010 à 08h00
Puisqu’il n’est pas possible de supprimer la toxicomanie, accompagnons-la ! Voici, en résumé, l’argument de ceux qui sont favorables aux salles de shoot. C’est un non-sens, une faute.
Ces salles favorisent au contraire l’utilisation de drogues : elles aideront les dealers à vendre puisque l’Etat assure la sécurité des toxicomanes. Est-elle véritablement assurée ? Rien n’est moins sûr. Imagine-t-on les médecins contrôler dans ces salles la pureté des drogues, la quantité injectée ou avalée ? S’il y a overdose et mort malgré le Samu qui devra stationner à proximité de ces salles ; qui en sera responsable ? L’Etat, la municipalité ? Faudra-t-il une équipe municipale particulière pour emmener ces morts et, chaque jour, laver les déjections diverses ? Qui sera responsable lorsque le drogué, une fois shooté, aura un accident de voiture, ou, pire, ira agresser, voire tuer, un passant dans un délire ?
Imagine-t-on que l’effet de la drogue ne dure que quelques instants, que le toxico puisse sortir des salles sans aucun trouble ? Il s’agit, nous le savons, d’hommes et de femmes vulnérables dont la drogue a abîmé le cerveau – laissant apparaître des troubles psychiatriques graves et parfois dangereux –, a détérioré le corps – entraînant des troubles cardiaques pulmonaires et rénaux, sans compter les infections par les virus de l’hépatite et du sida. Faut-il que l’Etat soit complice de ces déchéances ? Quels médecins vont accepter d’être les témoins impuissants de ces ravages intellectuels et corporels ?
Comment alors lutter contre la drogue ? Les dealers, grâce à l’Etat, se construiront des fortunes… « Allez, envoyez-vous en l’air, l’Etat vous protège ! » Le prochain stade sera la dépénalisation des drogues, comme le demandent certains pour lutter contre leur vente illicite et les immenses bénéfices des trafiquants. Venez dans ces salles, la drogue y est en vente libre ! Elle est pure et vérifiée par le ministère de la Santé ; vous avez, en plus, le choix : morphine, cocaïne, même les nouvelles drogues psychotropes issues des meilleurs laboratoires de recherche. Le « trip » est garanti, les prix abordables et, pourquoi pas, au titre de la prévention des maladies, remboursé par la Sécurité sociale. Si vous avez des pulsions un peu fortes, pas d’inquiétude : lorsque les maisons closes seront rouvertes, vous pourrez les assouvir dans la maison d’à-côté gérée par l’Etat ! Après l’Etat dealer, voici l’Etat proxénète.
S’il faut aider les drogués à se désintoxiquer, ce n’est certainement pas en leur offrant des salles de shoot. S’il faut lutter contre les trafiquants et les dealers, ce n’est pas en encourageant la consommation « sûre » des drogues. Aider à tuer l’homme, participer à sa déchéance ne relève pas du rôle de l’Etat.
Décidément, on se demande parfois ce qui se passe dans la tête de certains de nos dirigeants qui, d’un côté, veulent lutter contre la cigarette (autre drogue) mais qui vont autoriser les salles de shoot ! Nous vivons une basse époque où les valeurs les plus simples et solides disparaissent…
Ce n’est pas en draguant l’électorat libertaire, bobo et de gauche que l’on va conforter la nôtre !
Source : France Soir via le site internet du Professeur Bernard Debré
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