Les mesures gouvernementales d'évacuation des camps illégaux de Roms, après avoir provoqué de nombreuses critiques à gauche tout autant qu’à droite ont aussi amorcé des remous au sein même de la majorité.
Dans ce climat tendu, ce matin encore plusieurs médias et éditorialistes évoquaient le silence du Premier ministre sur les expulsions des Roms, certains l’approuvait de se tenir à l’écart des polémiques, mais bien au contraire des personnalités politiques espéraient l’entendre, notamment Jean Pierre Raffarin qui avait demandé : "J'attends du Premier ministre, chef de la majorité, qu'il prenne la parole pour expliquer les valeurs d'équilibre d'une majorité qui doit avancer avec son cerveau droit mais aussi son cerveau gauche", avait lancé Jean-Pierre Raffarin.
Eh bien ce soir en fin d’après-midi Le Premier Ministre est intervenu avec un savoir faire dont nous pouvons le féliciter.
Il a pris une initiative plus large et plus constructive que celle qu’espérait Jean-Pierre Raffarin et a rompu le silence en se plaçant bien au-delà d’une explication des « valeurs d’équilibre d’une majorité qui doit avancer avec son cerveau droit mais aussi avec son cerveau gauche ».
Le Premier Ministre a agit dans le cadre de ses prérogatives de Chef de Gouvernement. Dans un premier temps il a pris la décision de réunir autour de lui à Matignon, pour une réunion de travail et de coordination, Brice Hortefeux ministre de l’Intérieur, Pierre Lellouche pour les Affaires européennes, le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice et Eric Besson, en charge de l’Immigration.
Suite à cette réunion sur les Roms, François Fillon a jugé que "la lutte contre l'immigration irrégulière" ne devait "pas être instrumentalisée de part et d'autre", et rappelé que : " ……… "La tradition humaniste de la France va de pair avec le respect de ses lois par tous ceux qui se trouvent sur son territoire", Enfin François Fillon appelle à agir "avec fermeté, continuité et justice, sans laxisme ni excès"
De plus, le Premier ministre a pris la décision de saisir mercredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, sur la question des Roms, pour "approfondir la coordination" avec Bucarest et Sofia et "d'accentuer les initiatives dans le cadre européen »
Voilà enfin de la part du Premier Ministre des déclarations mesurées et une décision qui conduiront à placer ce dossier loin de tout écart de langage polémique et de toute instrumentalisation, et à le situer à un niveau de politique de coordination avec les pays membres de l’UE tout autant concernés que la France à devoir mettre en place des conditions d’accueil et de retour sociales et humaines concertées d’un pays à l’autre.
Plus d'information :
Sécurité: Fillon appelle à ne pas "instrumentaliser" l'immigration
François Fillon est sorti mardi du silence dans lequel il se cantonnait depuis le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur la sécurité pour mettre en garde contre une "instrumentalisation de la lutte contre l'immigration clandestine", aussi bien à gauche qu'à droite.
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