N'ayons pas peur ! N'oublions pas que ce Brexit n'est jamais rien d'autre que la conséquence de l'incapacité de Bruxelles à convaincre les citoyens, par ses paroles, son comportement, ses actes et ses réalisations, de sa pertinence et de sa légitimité. Les chiens de garde de l'européisme vont accuser et anathématiser, comme ils le font inlassablement à chaque revers de leur grand œuvre : mais c'est l'UE toute seule qui a failli. Cette UE qui a pris en otage la belle idée de paix et de coopération entre les peuples et l'a défigurée.
Ses dirigeants veulent maintenant se persuader, selon la formule usée jusqu'à la corde, que l'UE "surmontera cette nouvelle crise", que la situation reste sous contrôle, le leur. Mais ils n'ont pas fini d'en voir de toutes les couleurs, ces couleurs qu'arborent les fiers drapeaux des nations d'Europe, tant la somme des impasses multiples qu'ils ont laissé s'accumuler va maintenant leur exploser à la figure. Les Pays-Bas, dans la foulée de la Grande-Bretagne, vont en tout état de cause sortir à leur tour avec plusieurs autres pays – France en tête je l'espère !
Surtout, la divergence structurelle entre la France et l'Allemagne, cause insurmontable de la paralysie de l'intégration supranationale, ne va pas disparaître tout à coup sous l'effet du Brexit, bien au contraire ! Mais nos dirigeants vont sans doute bientôt en venir à proposer aux Français une union franco-allemande aux conditions de Berlin, tant nos élites égarées sont convaincues de l'infériorité chronique de la France, de son incapacité à survivre seule sans la « protection » de sa voisine. Une perspective qui rappellerait de sombres jours, que tous les patriotes devraient alors combattre d'un seul homme.
Les Anglais ont sonné le top départ du nouveau Printemps des peuples qui va profondément bouleverser l'Europe et le monde. Qu'ils en soient remerciés... Mais les Français et les Néerlandais leur avaient montré la voie : souvenons-nous, après cet exercice brillant de démocratie qui a permis pacifiquement à cette grande nation de renverser ce que de Gaulle appelait les « fausses fatalités de l'histoire », que nous avons nous aussi voté « non » en 2005, avant que les faux démocrates aient cyniquement et avec la plus grande irresponsabilité bafoué notre vote souverain.
L'heure est ainsi venue en France pour les Sarkozy, les Hollande et tous ceux qui les ont suivis de rendre des comptes et de tirer les conséquences de l'odieuse forfaiture qu'ils ont commise contre la République, la main guidée par l'Union européenne. Einstein disait que ce ne sont pas ceux qui ont fabriqué les problèmes qui peuvent les résoudre. Il avait amplement raison.
L'élection présidentielle de 2017 est l'occasion pour le peuple français de se saisir de l'appel de l'histoire à nouveau en marche, de cet appel de la liberté, avec laquelle notre pays a scellé « un pacte vingt fois séculaire » comme le célébrait si magnifiquement le Général de Gaulle. Voter pour reprendre notre destin en main, oui ! Tout en proposant un nouveau traité à nos voisins, par exemple celui dont j'ai tout récemment présenté le projet. Une France à nouveau maîtresse de ses frontières, de ses lois, de son budget et de sa monnaie, au cœur d'une Europe des coopérations à la carte entre nations libre et volontaires, voilà ce qu'il nous faut. Tel est le projet que je présenterai aux Français lors de l'élection présidentielle de 2017 et qu'il faudra aussi soumettre à la ratification des Français par référendum.
Alors, nos partenaires devront à nouveau compter avec une France libre, qui sait ce qu'elle veut pour elle-même comme pour l'Europe : soit ils mettront alors en chantier avec nous cette nouvelle Europe, soit nous reprendrons notre liberté par un Frexit.
Le Mur de Bruxelles est tombé, construisons maintenant la nouvelle Europe, la seule possible, celle des nations et des projets.