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Le suicide de l'Europe 2
Entre la servitude et la dissolution
"Interroger
les grands philosophes, c'est transformer les questions qu'on leur pose en
instruments d'approfondissement de la connaissance du genre humain."
Jaspers
1
- La justice du lion
2 - Zeus serait-il le lion du cosmos ?
3 - Le sort des sciences humaines au coeur des démocraties vassalisées
4 - L'Ecole des chefs d'Etat
5 - Le Zeus des barbares
6 - Le message des grands profanateurs
7 - La vocation de la raison mondiale
8 - Les blasphèmes ascensionnels des prophètes
2 - Zeus serait-il le lion du cosmos ?
3 - Le sort des sciences humaines au coeur des démocraties vassalisées
4 - L'Ecole des chefs d'Etat
5 - Le Zeus des barbares
6 - Le message des grands profanateurs
7 - La vocation de la raison mondiale
8 - Les blasphèmes ascensionnels des prophètes
L'effondrement
des liens traditionnels qui s'étaient tissés entre les législations locales et
les abstractions angélisées qui pilotent la démocratie mondiale, cet
effondrement, dis-je, défie à ce point la réflexion des philosophes, des
historiens, des psychologues et des anthropologues d'aujourd'hui, qu'il
convient d'interroger les plus grands écrivains qui, dans le sillage de Platon,
avaient déposé le concept de "justice idéale" sur la balance d'une
anthropologie critique. Certes, cette discipline était demeurée flottante dans
leur esprit, mais elle se méfiait déjà du piège de la fausse alliance que
l'universel conclut avec la profondeur d'esprit. Slobodan Despot,
écrivain français d'origine serbe (Le Nid, Gallimard) écrit:
"Le problème, avec l'approche occidentale de la Russie, n'est pas
tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l'excès de volonté de ne
rien savoir." L'Occident paiera cher d'avoir tourné le dos à
Tolstoï , Pouchkine ou Dostoïevski pour James Bond ou John Wayne.
Qu'en
est-il, de Sophocle à Shakespeare, de la plongée de la plume dans la
connaissance des ressorts de la bête si l'idée de justice qui inspire les
Titans de l'écriture refuse décidément de jouer le rôle d'un simple hochet
religieux ou d'un jouet idéologique pour se révéler la pierre d'angle de la
condition simiohumaine? Demandons-nous donc quel regard le génie littéraire
porte sur l'animalité spécifique de la justice faussement vaporeuse que notre
espèce sécrète au quotidien, observons de plus près ce qu'il en est de
l'articulation entre les justices locales d'un côté et, de l'autre, la justice
d'un jus gentium qui tente désespérément d' échapper à son rôle de
mannequin des Etats.
Qu'aux
yeux de la raison politique et pratique, le droit du plus fort paraisse
légitime par nature et par définition, la justice banalisée dans l'enceinte de
l'arbitraire au jour le jour des démocraties rend, hélas, cette évidence fort
difficile à faire reconnaître franchement aux peuples auto-proclamés souverains
d'aujourd'hui - car toutes les Républiques de notre temps dressent encore leurs
autels à une Liberté idéale et feignent de former une jeunesse demeurée avide
de servir une justice transcendante aux "grandeurs d'établissement"
de Pascal.
Mais
si, au regard des enfants eux-mêmes, les Etats s'illustrent par leurs
forfaitures et s'ils voient de leurs yeux et dès le plus jeune âge leur propre
pays abaissé et conduit à l'infirmité politique sur la scène internationale,
s'ils passent jour après jour sous le joug des idéalités aux dents longues
d'une démocratie universalisée à l'américaine, ce sera à l'échelle planétaire
que les gouvernements nationaux verront invalider une législation censée émaner
du suffrage universel. On n'éduque pas une nation à l'école de ses
prosternations devant le lion d'une démocratie mondiale à la fois puérile et
carnassière. Il faudra donc se résigner à analyser les conséquences politiques
aux yeux de la jeunesse française, de l'asservissement du pays à un ordre
judiciaire dicté par l'étranger et qui place, en fait, sous le joug de
l'Amérique le concept même de légitimité censé valider ses institutions.
Voyez
le ridicule des petits Etats européens broyés par les mâchoires du fauve
américain: rassemblés sous son sceptre à Newport, ces poussins savaient fort
bien qu'ils n'avaient aucun titre, aux yeux du droit international, de se mêler
des relations que la Russie entretient depuis des siècles avec l'Ukraine. Il
s'agissait seulement d'un artifice pseudo démocratique destiné à élever un
conflit régional au rang du centre de gravité de la planète, il importait
seulement de placer l'Europe sous la houlette de l'angélisme démocratique
mondial dont Washington figure le Saint Siège.
Mais
si vous n'observez pas le formalisme international du culte américain de la
"justice" et si vous n'éclairez pas ces autels à la lumière des liens
qu'ils entretiennent avec la vassalisation du monde sous le sceptre d'une
démocratie léonine, vous ne placerez pas la géopolitique antirusse dans
l'optique d'une simianthropologie générale, donc d'une méta-zoologie
prospective vous ignorerez également que M. Hollande n'est délégitimé par des
sondages désastreux que parce que ces derniers sont un symptôme de la maladie:
ils expriment le sentiment confus du peuple français que le Président de la
République n'est pas un homme d'Etat, mais un manœuvre placé par hasard et des
années durant aux commandes d'un parti majoritaire. Ce type de cerveau peut
ignorer le premier mot des relations que les grands Etats entretiennent avec
l'histoire du monde.
C'est
pourquoi, dès le 20 mai 2012, je soulignais le burlesque du rassemblement des
Etats européens autour de M. Obama à Chicago.
Deux
ans plus tard, l'Amérique se place tellement au cœur des relations que l'Europe
entretient avec la Russie que le Vieux Monde est conduit au suicide politique
par les sanctions économiques que lui dicte Washington à l'égard de l'ex-empire
des Tsars.
Certes,
donner de l'élan à une raison politique forgée par un siècle d'asservissement
aux griffes angélico-démocratiques d'un empire étranger exigera un
approfondissement sacrilège de nos sciences humaines. Certes, il faudra
esquisser une spéléologie de la bête assoiffée de justice politique, mais
condamnée, depuis des millénaires, à se construire seulement les balances d'une
législation enchaînée à une théologie. Mais les gouvernements européens
proclamés élus à l'école du suffrage universel - donc à l'écoute d'une instance
censée séraphique - pourront aussi bien se placer en aveugles sous le joug d'un
souverain étranger, parce que seuls les chefs d'Etat savent qu'un peuple
pieusement vassalisé en sous-main et dès ses premières enjambées par la
judicature de son maître se trouvera désarçonné par les fausses dévotions de
ses dirigeants; et ces derniers auront beau perdre toute autorité morale sur
les populations et invalider la vocation civilisatrice de leur propre nation,
elles demeureront en service - à titre formel - faute qu'un vrai chef d'Etat
parvienne à se porter à leur tête.
Pour
l'instant, la logique interne du droit international public ne connaît encore,
du moins officiellement, aucune législation résolument asservie à l'étranger au
point qu'elle validerait un Etat tellement ritualisé qu'il plierait ses
citoyens aux ordres censés vertueux d'un tyran. Mais comment une classe
dirigeante ferait-elle respecter "l'esprit des lois" si elle
n'en est ni l'inspiratrice ni le rédactrice et si la barbarie abstraite des
démocraties auto-sanctifiées par leurs idéalités verbales porte les griffures
d'un lion importé?
Car,
en 1962, les institutions de la Ve République ont été expressément conçues à
l'usage d'un vrai chef d'Etat. Si les mœurs politiques municipalisées du pays
conduisent un maire de province au sommet de l'Etat, faudra-t-il le maintenir
au pouvoir par respect de la lettre de la Constitution ? Mais comment faire
passer le fond avant la forme si vous avez affaire à une stature rebelle au
changement de ses paramètres? Afin de tenter de desserrer cet étau,
demandons-nous quel est le calibre politique du chef d'Etat imaginaire du
cosmos et pourquoi ses vassaux apeurés se cachent dans son dos depuis deux
millénaires. Le Sauvage de là-haut ne trônerait-il plus dans les nues,
n'attiserait-il plus le feu des tortures infernales de sa sainte justice, se
serait-il lové dans le palais du souverain actuel des idéalités doctrinales de
la démocratie américaine et mondiale, se serait-il campé à quelques encablures
seulement de votre maison? Si "Dieu" se révèle le chef d'Etat fantastique
des temps primitifs, sa politique sera un pédagogue instructif des chefs d'Etat
de notre temps, qui n'ont plus ni le Déluge, ni les tortures infernales pour
les servir.
L’Ecole
de guerre ne fait pas double emploi avec Saint Cyr, parce que les champs de
bataille ont une histoire et qu'il n'est pas inutile d'enseigner la stratégie
aux futurs généraux. En revanche, on ne saurait fonder une Ecole des chefs d'
Etat, parce que la conduite des peuples exige une science innée des personnages
qu'on appelle des nations.
Et
pourtant, le seul fait que la classe dirigeante de l'Europe actuelle n'autorise
aucune cervelle à s'étonner de ce que, trois quarts de siècle après la
capitulation de l'Allemagne en 1945, cinq cents bases militaires américaines
quadrillent encore le Vieux Continent, ce seul fait, dis-je, constitue un
phénomène anthropologique de nature à nous suggérer que la radiographie de
l'empereur fabuleux de l'univers pourra nous initier à une science des hommes
d'Etat d'ici-bas. Car le César sublimé des théologies se collète dans nos têtes
avec les embarras du Juste et de l'Injuste d'ici-bas et avec les apories nos
châtiments trop durs ou trop légers. La théologie est l'Ecole de guerre des
Etats et le centre d'apprentissage de l'autorité politique.
La
preuve: si vous vous êtes promenés dans le jardin d'enfants de Newport, où
vingt huit Etats européens ont tenté de voter une quatrième salve de sanctions
économiques contre la Russie - tout en sachant fort bien qu'elles leur
retomberont immanquablement sur la tête - vous apprendrez qu'un vrai chef
d'Etat joue aux échecs dans le ciel de la politique et qu'il n'obéit à
personne. On naît chef d'Etat comme Mozart naît musicien et Victor Hugo poète.
De même, personne n'a appris son métier au Créateur - mais nous ne pouvons
feindre plus longtemps d'ignorer comment il se l'est enseigné et comment il s'y
est pris pour imposer la souveraineté de son autorité à sa créature.
M.
Renzi a failli se révéler un déclencheur de la question la plus saintement
sacrilège de toute la théo-zoologie et de toute la politique, celle des
relations semi animales que la justice américaine entretient avec la pensée
rationnelle de l'Occident. C'est dire, une fois de plus, que la balance à peser
la justice de la bête politique nous appelle à examiner les ressorts et les
rouages de l'âme du chef d’État idéal que les Grecs appelaient Zeus et les
Romains Jupiter - on sait que les juifs l'ont baptisé Jahvé, les musulmans,
Allah et les chrétiens Dieu. Mais sitôt que les spéléologues et les médecins de
ces géants du cosmos examineront à la loupe les récompenses saugrenues et les
châtiments éternels dont usait le ciel des États monothéistes de leurs
ancêtres, il leur sera impossible de progresser dans la pesée anthropologique
de leurs Olympes respectifs sans apprendre, au préalable, à peser les
instruments psycho-politiques cruels dont use la morale des trois Jupiter
encore en service.
Observez
le lion du ciel américain. C'est sans seulement s'en douter qu'il affiche les
saints déguisements des trois dieux proclamés uniques et de leur justice de
tortionnaires vertueux. Exemple: on sait que les religions monothéistes se font
une idée absolue, donc mythologique du Bien et du Mal et qu'elles
sont manichéennes par nature. Mais l'esprit latin a longtemps et fort astucieusement
déposé le fardeau du Mal universel sur les épaules de Lucifer, ce qui a permis
aux trois monothéismes de localiser, donc de focaliser l'ubiquité mythique du
péché, puis de l'exorciser et enfin d'en confier la charge unifiée à un bouc
émissaire planétarisé.
Le
dieu américain, lui, est d'une autre extrace: il a rendu le Mal immanent
à la jungle du monde extra-démocratique, ce qui lui a permis de
s'auto-innocenter à bon compte et sur les cinq continents, puis de pourfendre
Lucifer exclusivement hors de ses frontières - ce qui l'autorise, en outre, à
conquérir le monde entier sous le masque de l'auto-sanctification de la seule
nation d'Abraham Lincoln. Le manichéisme américain a tué le Démon identifié et
domicilié des ancêtres et l'a immergé dans la masse des infidèles, c'est-à-dire
dans la multitude des ennemis de l'Amérique d'Abel le juste.
Vous
voyez que les anthropologues du Dieu des animaux radiographient d'ores et déjà
et expérimentent sur le vif la psycho-zoologie des grands chefs d'Etat et
s'initient à leur évolution tant morale que cérébrale. Si vous n'avez pas
d'anthropologie de la théologie, vous ne comprendrez goutte aux coups de maître
de cette discipline. Voyez la diabolisation magistrale de M. Chirac en 2003,
dont l'hérésie l'empêchait de comprendre que Lucifer se cachait dans la fiole
magique brandie par le général Powell à l'Assemblée des Nations-Unies, voyez la
diabolisation actuelle de M. Vladimir Poutine, censé être devenu, des pieds à
la tête, la même fiole satanique de l'hérésie que le Président de la République
française en 2003.
Observez
maintenant le piédestal des idéalités retorses sur lequel la politique des
crinières et des mâchoires de la démocratie mondiale hisse les praticiens de la
politique de "Dieu" et de ses séraphins; puis observez avec les yeux
d'une justice saintement blasphématoire la responsabilité des anges aux crocs
léonins. Pour cela, recourons aux blasphèmes d'un Zeus en devenir. Car s'il
existe une justice supérieure à celle du tortionnaire des enfers, comment la
France présiderait-elle le tribunal de la pensée rationnelle de demain et
comment citerait-elle le monde à comparaître devant la juridiction de sa
logique transcendantale, celle qui, des millénaires durant, a mis en marche la
cervelle endormie des hommes d'Etat?
En
vérité, il y a urgence à citer le Jupiter des Etats démocratiques actuels à la
barre du tribunal appelé à juger ses massacres. Car le message profanateur dont
le dramaturge grec et le buveur de la ciguë d'Athènes goûtent en commun le
poison guérisseur, figurez-vous que l'homme politique moyen en rejette encore
le nectar. Pourquoi M. Hollande se veut-il le défenseur de la justice frelatée
et contrefaite des Etats, à commencer de celle de son propre pays? Tout
récemment encore, on a entendu M. Alain Juppé refuser à son tour et
catégoriquement à l'homme d'Etat proclamé responsable le droit
d'invalider les verdicts du mythe démocratique, lequel salue la fausse équité
et l'indépendance contrefaite dont témoigne la Justice des nations. Et voici
que, de son côté, une France privée de chef d'Etat couronne de la tiare de la
légitimité - à son propre détriment - une fausse justice que même une Mme
Merkel jugeait contrefaite - elle refusait tout net de soumettre les litiges à
venir entre l'Europe et le Nouveau Monde au miel et à l'ambroisie démocratiques
d'un tribunal américain composé à seule fin de donner toujours raison à
Washington.
Mais
puisque tout juge terrestre se couronne des auréoles verbales d'un sacerdoce
truqué, sur quel piédestal une France à l'écoute de la politique d'un roi
mythique du cosmos s'est-elle dressée quand elle a fait, de la vassalité
judiciaire de BNP Paribas, à la fois le baudrier de Porthos et la toison d'or
de la nation? Décidément, il faut se demander à quelle responsabilité
supérieure des Etats devenus pensants une justice et une raison dignes de ce
nom auront à rendre des comptes.
M.
Renzi, lui, osait rappeler à une Europe décérébrée que la pesée des âmes et des
cervelles est le véritable ressort de la responsabilité politique des vrais
hommes d'Etat et que le naufrage des peuples n'est autre que celui de leur
l'esprit de justice, celle que Malraux voyait appuyée sur la " lance
pensive " d'Athéna, la déesse de l'alliance de la pensée avec l'histoire -
celle que Renan saluait en divinité née d'un coup de hache sur le cerveau de
Zeus.
Quel
triste sort, direz-vous, que celui de la vérité "en elle-même et pour
elle-même" que les philosophes et les vrais hommes d'Etat se partagent
si la raison prospective qui inspire la science de la droiture et des
souffrances de l'esprit de justice, si cette maïeuticienne, dis-je, se voit
fatalement frappée d'exil au sein des Etats contrefaits!
Mais
c'est précisément dans son abaissement à la vassalité que la pensée
ascensionnelle retrouve son élan. Car voici que l'Europe décérébrée par une
rationalité étrangère à l'introspection critique et à la pesée anthropologique
de l'animal parlant traite de terroristes et d'association de malfaiteurs les
croisés du Moyen-Age ou les guerriers acéphales qui, comme chacun sait, se sont
si dévotement entretués au cours des guerres de religion du XVIe siècle.
Et
pourtant, notre éducation nationale commence de s'effrayer de son échec, et
elle ose enfin s'étonner de ce que l'enseignement laïcisé des religions n'ait
pas immunisé la jeunesse française contre les djihadistes. L'Etat se
risquera-t-il à démontrer l'alliance de l'ignorance avec la sottise? Car on
n'immunise pas le cerveau humain contre le fanatisme religieux à enseigner les
valeurs morales de la laïcité, alors que c'est des mêmes que se réclament Allah
ou Jahvé et la logique d'Aristote et qu'on ne sait rien si l'on n'a pas de
science des prémisses mythologiques qui fondent les jugements moraux sur des
cosmologies magiques - il y faut une science anthropologique des chefs d'Etat
irrationnels des siècles primitifs dont "Dieu" est demeuré le
prototype ensauvagé. Que "Dieu" soit une lente création des
civilisations, rien ne le démontre mieux que la mobilisation des Etats du Golfe
contre "Isis", rebaptisé "Daesch". Mais si vous ne savez
pas comment le cerveau humain se donne un chef, renoncez à tout progrès des
sciences humaines, puisque les progrès du "connais-toi" moderne sont
à ce prix.
C'est
dire qu'une Europe digne du XXIe siècle, mais qui renoncerait à étudier et à
tenter de comprendre la dichotomie cérébrale qui frappe depuis des millénaires
les évadés titubants de la zoologie, une telle Europe, dis-je, se trouverait
sans défense face au lion du ciel américain et à sa démocratie théologisée par
ses crocs, ses griffes et ses mâchoires. Ne nous dérobons pas à la tâche
d'étudier l'histoire de l'encéphale du cerveau léonin de l'homme d'Etat
imaginaire qu'on appelle Dieu.
Mais
que se passerait-il si la sainteté d'une raison de feu prenait la relève de la
foi et de la justice des ancêtres, si un athéisme ascensionnel devenait le fer
de lance de la vie spirituelle, si l'incendie isaïaque de l'intelligence
critique s'allumait dans l'abîme de l'incroyance, si le dieu des mystiques de
demain rendait des comptes aux suicidaires de la pensée?
Pour
l'instant, quel sacrilège inspirant d'avoir du moins fait débarquer la question
de l'âme de la justice dans la platitude de la politique des anges pervers et
des séraphins retors de la Démocratie mondiale, pour l'instant, quel blasphème
ascensionnel que de demander à la France d'allumer le flambeau d'une justice
digne des grands profanateurs! Car l'existence même de la raison politique de
demain dépend du pacte spirituel que les Etats vassalisés de l'Europe
concluront avec l' esprit de justice des grandes âmes de la politique - celles
que leur destin condamne à se colleter dans l'arène du temps avec le tragique
d'une histoire de l'intelligence entrecoupée de tragiques rechutes.
J'écrivais le 25 juillet:
"A partir de cette date, et compte-tenu qu'on ne luttera efficacement contre le naufrage de la langue française que si le Président de la République et le Premier Ministre se voient nommément mis en cause, je relèverai quelques-unes de leurs fautes."
- 1 - M. Valls ignore qu'on peut tomber malade, mais non tomber enceinte.
- 2 - M. Hollande ignore qu'on dit ce matin ou ce soir, mais non ce midi.
Le 20 septembre 2014
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