L'effroyable Séisme de Haïti excite déjà des convoitises financières
Par lucienne magalie pons
Le dramatique tremblement de terre d’Haïti, ses milliers de morts, la destruction des installations, des immeubles et des maisons, a soulevé une émotion considérable dans le monde entier. Chez nous comme ailleurs dans le monde se sont élevés des voix appelant à l’aide, sous forme de sollicitations de dons émanant en urgence de différentes fondations et associations qui veulent apporter une aide aux Haïtiens et à ce pays en deuil et en ruines
.L'ambassadeur de France à Haïti, Didier Le Bret, parle d'une situation "épouvantable" à Port-au-Prince, décrivant des survivants sans moyens, à la recherche de cadavres dans les décombres, de corps jonchant les rues dans des quartiers rasés après le séisme.
Les autorités haïtiennes ont déjà enterré 40.000 corps et pensent que 100.000 autres personnes ont perdu la vie dans le séisme qui a dévasté le pays mardi, a déclaré vendredi un responsable du gouvernement"Nous débarrassons les rues des cadavres et nous les mettons dans des fosses communes. Nous avons enterré 40.000 personnes. Nous pensons qu'il y en a 100.000 de plus", a déclaré à Reuters Aramick Louis, secrétaire d'Etat à la Sécurité publique."Il y a encore beaucoup de gens sous les décombres", a-t-il poursuivi.
Chez nous comme ailleurs dans le monde se sont élevés dès le premier jour de la catastrophe des voix appelant à l’aide, sous forme de sollicitations de dons émanant en urgence de différentes fondations et associations qui veulent apporter une aide aux Haïtiens et à ce pays en deuil et en ruines
Monsieur Nicolas Sarkozy, Chef de l'État Français, a annoncé immédiatement qu'il se rendra à Haïti " dans les semaines qui viennent ", dans la foulée d'un voyage en Martinique et à Saint-Domingue et appelle par ailleurs appelé à une "grande conférence" internationale pour "la reconstruction et le développement" d'Haïti où il entend que la France figure en grande place, il a aussi annoncé l'envoi de deux navires militaires, dont l'un sera doté d'équipements chirurgicaux.
Un Airbus A310 a quitté mercredi soir Istres, dans les Bouches-du-Rhône, à destination d'Haïti, avec à son bord une soixantaine de membres de la Sécurité civile spécialisés dans les secours d'urgence et 12 tonnes de matériel.
Nicolas Sarkozy a réuni jeudi son Premier ministre, François Fillon, et plusieurs membres du gouvernement pour faire le point sur la situation. Le président de la République française a fait une déclaration à l'issue de cette réunion.
Tous ces appels aux dons par les fondations et les associations ont été faits dans une urgence immédiate, chacune des associations ne souhaitant pas rester en reste par rapport aux autres, pour intervenir, mais ce qui me choque c’est qu’à l’occasion de chaque catastrophe de cette ampleur, ces mêmes associations et fondations récoltent des sommes énormes mais que par la suite les donateurs ne sont jamais informés de l’utilisation des fonds récoltés et des résultats obtenus sur le terrain
Tout le côté politique, publicitaire, affairiste et financier qui vient se surajouter en urgence à notre compassion me navre. Ca ne m’empêchera d’envoyer un chèque, mais je tenais à vous faire part de mon sentiment.
L'avis de Monsieur de Villepin :
Monsieur de Villepin en s’inclinant devant ce drame effroyable s’est exprimé sur Canal + et BFM jeudi et je vous livre ci-dessous ses interventions à ce sujet :
Source Canal + et BFM :
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a appelé vendredi Nicolas Sarkozy à ne pas se rendre trop tôt à Haïti
Pour M. de Villepin, il s'agit de ne pas "divertir" l'organisation des secours sur place.
Le chef de l'Etat a annoncé jeudi qu'il se rendrait en Haïti "dans les semaines qui viennent", dans la foulée d'un voyage en Martinique et à Saint-Domingue.
"Une bonne chose, le moment venu"
"La visite d'un président de la République, c'est par définition beaucoup de ceux qui devraient s'atteler à cette urgence qui se détournent pour accueillir un président", a déclaré M. Villepin, interrogé sur Canal Plus.
"Notre équipe sur place, notre ambassade, l'ensemble de nos coopérants, tous ceux qui sont sur le pied de guerre pour apporter une aide ne doivent pas se divertir de cette tâche-là", a-t-il insisté.
Toutefois, il a jugé que la visite du président, si elle se déroule "le moment venu", serait une "bonne chose".
"Le moment venu que Nicolas Sarkozy se rende là-bas, c'est un signal fort de l'engagement de la France, mais (...) que cet engagement se fasse dans la durée", a-t-il conclu.
………..
Source BFM
Fabrice Lundy : Avant d'aborder votre actualité politique, parlons du terrible séisme en Haïti avec des dizaines ou des centaines de milliers de victimes, on ne sait pas exactement, les secours commencent à arriver en masse. Nicolas Sarkozy pourrait s'y rendre dans les semaines qui viennent. Que pensez-vous de cette mobilisation ?
Dominique de Villepin : Il s'agit d'un drame exceptionnel qui fait suite à beaucoup d'autres drames auxquels Haïti a été confronté. Il s'agit de faire en sorte que la mobilisation soit à la fois rapide, efficace et le plus coordonnée possible. L'une des difficultés, ce sera de faire en sorte que soit maximisée la capacité de l'ensemble des pays et des organisations qui aident à très rapidement être opérationnels et le faire en liaison avec les responsables haïtiens, avec l'ensemble du peuple haïtien.
Haïti n'est pas tout à fait un pays comme les autres, c'est un pays qui a une culture, une tradition, une personnalité. Il est important de respecter Haïti et de savoir travailler à la façon de ce pays et avec eux pour ne pas imposer des schémas ou des façons de faire qui rendraient notre action inefficace. Nous l'avons souvent éprouvé dans le passé.
Est-ce que vous êtes étonné par la forte mobilisation mondiale, depuis hier, autour de ce petit pays extrêmement pauvre ?
Je ne suis pas surpris, chacun peut voir à quel point le drame qu'éprouve Haïti est d'une dimension tragique, la mobilisation est donc normale et répond à un impératif. Il y a, pour agir rapidement, des atouts, et nous Français sommes bien placés. Il y a une plate-forme, qui est la plate-forme Antilles-Guyane, avec la Guadeloupe et la Martinique, il y a la plate-forme de Floride et il y a la plate-forme de Saint-Domingue, donc la France doit être en pointe.
Comme ministre des Affaires étrangères en 2003, j'ai mené le combat contre la dictature du Président Aristide, et avec Colin Powell, nous avons rendu possible le changement de régime dans ce pays et l'intervention de la Minustah [Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, ndlr], qui est présente sur le terrain. Il faut faire en sorte que les secours arrivent le plus rapidement possible, soient opérationnels, que l'approvisionnement en eau et en aliments se fasse de façon efficace, le tout dans un contexte où la sécurité sera difficile à assurer. Il faut donc s'assurer de la coordination de nos moyens sur place.
Il est évident que les moyens que nous serons à même de déployer en Haïti seront des moyens bien employés parce qu'un policier, un gendarme, un militaire, français de nationalité, dans ce pays-là, pourra faire œuvre utile. Ce n'est pas le cas partout, je crois que l'on peut se poser des questions, on le voit avec nos morts en Afghanistan. Je crois qu'en Haïti les contributions internationales, si nous le faisons avec générosité et intelligence, seront bien employées. Il y a beaucoup à faire.
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