Le 14 Janvier, le Président de la République a estimé que la campagne H1N1 a été bien gérée.
"Tout a été bien géré". En visite au nouvel hôpital de Perpignan, pour présenter ses vœux aux personnels, Nicolas Sarkozy a défendu le mardi 12 janvier la gestion GOUVERNEMENTALE de l'épidémie de grippe A (H1N1) aux côtés de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, "Tout a été bien géré" s’est satisfait le Président de la République
qui a expliqué selon certains passages de son discours ….. " le gouvernement a pris les bonnes décisions et n'en a pas trop fait" …….. "Les commentateurs, certains responsables politiques, ont reproché tout et son contraire au gouvernement. Mais celui-ci a tenu le cap et fait ce qu'il fallait faire pour protéger la population." …. Pour le président de la République, "le gouvernement a pris les bonnes décisions et n'en a pas trop fait", selon le texte de son discours. "Les commentateurs, certains responsables politiques, ont reproché tout et son contraire au gouvernement. Mais celui-ci a tenu le cap et fait ce qu'il fallait faire pour protéger la population ….. "Nous devons nous préparer à la survenue de risques sanitaires insoupçonnés. L'épidémie de grippe A (H1N1) nous aura permis de développer nos capacités d'adaptation à des crises d'un type nouveau", a-t-il affirmé.
D’après les commentateurs l’exécutif couvre désormais la campagne de vaccination confiée aux préfectures en une répétition grandeur nature d'une catastrophe majeure
La satisfaction et les explications du Président de la République n’ont pas influencé les parlementaires qui ont maintenu l’audition programmée de la Ministre de la Santé dans la soirée, devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée., pour qu’elle s’explique d'avoir mis en place un dispositif disproportionné.
Mais, le soir, lors de son audition devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, devant des députés très peu « virulents »( peut-être dans un demi-sommeil ? , il est vrai qu’il était 21 heures du soir, et jouant sur du velours Madame Roselyne Bachelot joué comme sur du velours et a éludé les questions principales notamment à savoir :
- si « les labos seront indemnisés comme ils y ont droit ou s'il y aura un “droit de tirage” sur une commande future »? ….
-« Quels sont les experts qui ont préconisé l'achat de 94 millions de doses et quels sont leurs éventuels conflits d'intérêt »? ….
-« Que va-t-on faire des millions de doses restantes, des masques et du Tamiflu qui nous resteront sur les bras » ? ………
- Les mutuelles reverseront-elles à leurs adhérents une partie de la hausse de leurs cotisations ?
Ce devait être un moment délicat pour la ministre de la Santé, il n’en fut rien, une simple commission de routine semble-t-il, sauf à rapporter que Madame Roselyne Bachelot a accepté le principe d'une mission d'enquête parlementaire déposé par le Nouveau Centre.
(Sans doute pour lui permettre de se « dégager » encore mieux)
La vidéo de l'audition de Roselyne Bachelot peut se voir dans son intégralité sur le Site de l’Assemblée Nationale.
ooOo
Pour ne pas perdre le fil des évènements récents, j’ai tenté de résumer le déroulement des interventions des acteurs concernés, sur une période allant du 9 décembre 2009 au 14 Janvier 2010
Le 9 décembre, Les médecins étaient de plus en plus nombreux à douter de la stratégie du gouvernement et des autorités sanitaires dans la lutte contre la grippe H1N1.
Dans un courrier adressé, le 9 décembre, à l'ensemble des médecins libéraux, la Direction générale de la santé (DGS) a radicalement modifié ses recommandations, alors que les antiviraux devaient d’après les instructions précédentes ne devaient être prescrits que pour les formes de grippes très graves, la DGS préconisait un ‘traitement systématique’ de tous les patients atteints de grippe, et dans ce même communiqué , Monsieur Didier Houssin, directeur général de la santé, indiquait que les antiviraux Tamiflu du laboratoire Roche et le Relenza, en provenance des stocks d'Etat, seraient distribués gratuitement en pharmacie, sur simple ordonnance médicale.
La DGS a expliqué ce changement dans sa politique sanitaire par l'augmentation du nombre "d'hospitalisations et de formes graves" de grippe.
Cet argument a été jugé bien faible et n’a pas convaincu de nombreux médecins et spécialistes.
"Aujourd'hui moins de 50 % des cas de grippe sont des cas H1N1, il est probable que ce taux va encore décliner", a estimé le professeur Bruno Housset, président de la Fédération française de pneumologie et chef du service de l'hôpital intercommunal de Créteil (Val-de-Marne). Et il a ajouté : "Aujourd'hui, cette recommandation de la Direction générale de la santé n'a pas de sens, et il a ajouté …….’’ … l'application de la recommandation pourrait avoir des conséquences graves sur les patients’ ……. "Le médicament peut engendrer certains effets secondaires comme des troubles du comportement. Ensuite, délivrer ce traitement peut induire des résistances au médicament. C'est vraiment dommage de prendre ce risque avec le seul produit efficace dont nous disposons pour les cas graves", a martelé ce professeur.
Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) a aussi donné son avis en prenant le contrepied de la Direction générale de la santé. Ce collectif de médecins a donné son avis dans un communiqué d’où il ressort que "les données disponibles pour la grippe saisonnière ne sont pas en faveur de l'utilisation systématique de médicaments antiviraux en cas de suspicion de grippe A(H1N1)", et ce collectif a demandé aux autorités de s'expliquer et "d'indiquer les arguments scientifiques et les niveaux de preuve sur lesquels s'appuie ce changement soudain de recommandation."
Le 15 décembre, un autre collectif de médecins ‘’Le Formindep33, un collectif dédié à "l'information médicale indépendante", a adressé, mardi 15 décembre, une lettre ouverte à Didier Houssin, directeur général de la santé précisant que …. "L'oseltamivir (Tamiflu) n'a jamais démontré aucun effet sur la diminution de la mortalité ni le taux d'hospitalisation des personnes atteintes d'un syndrome grippal à l'exception d'une méta-analyse entièrement contrôlée par le laboratoire Roche commercialisant le Tamiflu, dont les données brutes sont inaccessibles", conteste le docteur Philippe Foucras, président du collectif. "Ces résultats qui font polémique sont largement remis en cause par le British Medical Journal du 12 décembre et les membres de la Collaboration Cochrane", a encore souligné le docteur Philippe Foucras, président du collectif.
Comme ses collègues médecins et spécialistes du CNGE, le docteur Foucras réclame des explications scientifiques : "Nous vous demandons de bien vouloir nous communiquer dans les meilleurs délais l'ensemble du texte de la recommandation, son argumentaire, et les éléments et niveaux de preuve sur lesquels elle se fonde."
Le Directeur de la santé, Didier Houssin s’est défendu Mardi 15 décembre, lors d'un point presse au ministère de l'intérieur à Paris, d’après lui ….. : Il ne s'agit que d'une recommandation et en aucun cas d'une injonction" ……….. "Concernant les risques de résistance, l'analyse des données dont nous disposons n'a révélé aucun phénomène de ce type". Quant à la systématisation de la prise d'antiviral, "certains pays, qui ont ainsi procédé, ont observé un plus faible taux de mortalité", a-t-il assuré. .
Ces explications n’ont pas convaincus Les médecins généralistes qui restent sceptiques. .
"Cela fait vraiment désordre, estime Michel Chassang, président de la CSMF, principal syndicat de généralistes. et il a rappelé : … ‘’Nous avons reçu dans un premier temps des consignes très strictes nous enjoignant de limiter les prescriptions de Tamiflu et aujourd'hui on nous demande de la prescrire à tour de bras. Cette volte-face peut signifier que nous avons, en France, plus de malades que de vaccins et que la course contre la montre pour limiter la propagation du virus est perdue. Nous passons d'une stratégie de prévention à un système curatif, c'est regrettable. C'est la preuve que le système organisationnel de vaccination a été contre-performant, et maintenant on vide les stocks de Tamiflu pour ne pas se ridiculiser."
Deux jours après montant au créneau pour calmer les polémiques et les critiques qui devenaient gênantes, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a assuré, le jeudi 17 décembre, la ministre de la Santé pour faire diversion s’est soudain avisée que les SDF, premières victimes de la vague de froid qui sévit en France, devaient être « rapidement »vaccinés contre la grippe A (H1N1). "Il serait évidemment sur le plan éthique tout à fait impossible que ces personnes n'aient pas accès à cette vaccination d'autant qu'elles sont les plus fragiles", a-t-elle expliqué sur France 2. Pour les personnes sans abri, "il y a toutes les actions que nous menons, ….. Renforcement des maraudes, …..places dans les foyers d'hébergement mais je tiens à ce que ces personnes fassent l'objet d'une vaccination spécifique", a-t-elle expliqué ….Cela passera par un "renforcement des équipes mobiles avec les associations qui s'occupent de ces personnes, qui ont le langage pour leur parler, les attirer, pour les comprendre, pour qu'elles soient vaccinées", a insisté Roselyne Bachelot tout en ajoutant que la France est actuellement "au sommet de la première vague" de l'épidémie de grippe A, et selon la ministre, qui s'est félicitée que quatre millions de Français soient désormais vaccinés « des morts auraient pu être évitées en France si la vaccination avait été mieux acceptée »
Les autorités sanitaires avait recensé à cette époque 150 décès liés à la maladie et pour la Ministre elle estimait : ….. " il y a 150 morts de trop alors que nous disposons d'un vaccin" ….. « Dans les jours qui viennent, "deux phénomènes vont s'opposer : le départ en vacances des scolaires qui va sans doute faire baisser l'épidémie mais en revanche l'arrivée de la vague de froid dope l'épidémie", ………….. "Cette pandémie va sans doute un peu s'atténuer mais les spécialistes nous disent que nous pourrions avoir une, deux, voire trois vagues à suivre", a-t-elle prévenu. "En général, les vagues suivantes sont plus virulentes il faut donc en profiter pour se faire vacciner.
Ce discours du genre enfoncez vous bien cette idée dans la tête « Il faut vous faire vacciner » a été régulièrement repris par les médias alignés, ce qui n’a comme résultat que d’alimenter des polémiques qui grossissent au fil des jours.
Finalement le 10 janvier 2010 Roselyne Bachelot annonçait en direct à Laurence Ferrari, qu’elle venait de décider de résilier les commandes de la moitié des vaccins commandés contre la grippe A Un vrai scoop ! ….. un revirement à 180° qui par sa soudaineté inattendue a précipité Laurence Ferrari dans une stupéfaction paralysante, a tel point que cette rédactrice en chef de TF1 n’a pas eu le présence d’esprit de lui poser les questions qui, à cet instant aurait du être immédiatement posées à savoir : quand avez-vous pris cette décision ? Allez-vous payer des indemnités de dédit ? Que prévoient les contrats conclus avec les laboratoires pharmaceutiques ?
L’instant de surprise digéré, les médias alignés qui n’avait été jusque là que les porte-voix des autorités, des experts des laboratoires, des ministres et des personnalités échotières dites « bien informées », ont repris une once d’esprit de conservation, et se sont avisés de s’auto justifier, avant de reprendre le cap des nouvelles orientations gouvernementales.
Trois exemples d’autojustifications, pour ne pas en citer d’autres :
- «Nous avons participé, pas plus, mais pas moins que les autres à la trouille ambiante, a déclaré Hélène Cardin, journaliste sur France Inter. Je ne vois pas de quel droit j’aurais caché le taux de mortalité au Mexique ou le fait qu’aux Etats-Unis des femmes enceintes mouraient. A partir du moment où vous avez un point de presse tous les jours, non seulement du ministère de la Santé mais du ministère de l’Intérieur avec Brice Hortefeux parlant de vaccination, comment aller dire à votre direction: non je n’y vais pas ?» ……..
- Pour le directeur de la rédaction d’Europe 1, Laurent Guimier il a expliqué : «Nos autorités sanitaires et politiques ont décrété une sorte d’état d’urgence médiatique autour de cette question. Dès lors, on est obligés de s’y conformer.»…..
- Et Alain Ducardonnet, médecin consultant pour les JT de TF1, qui s’était prononcé «intégralement favorable à la vaccination» il s’en est sorti en disant : «Le problème est que la quasi-totalité des différentes phases du plan a été appliquée alors que l’épidémie n’était globalement pas au rendez-vous.»
Cette défense de la corporation est insuffisante pour justifier ses manques d’investigations, au contraire non seulement elle avait adhéré parfaitement au discours gouvernemental, mais encore mieux, notamment l’audiovisuel, s’était empressé de s’emparer de ce sujet porteur d’angoisse et générateur d’audimat , comme une aubaine , pensez donc, un virus inconnu menaçant, mutant, né dans les porcheries mexicaines, tuant sans rémission, de quoi diffuser des images de choc, des foules mexicaines masquée, des infographies , des photos, des séquences alarmantes, et d’alimenter une angoisse porteuse de psychose avec pour finalité de persuader les foules courir se faire vacciner sans condition ni rémission au pas de course et la trouille aux fesses.
Dans ce processus de sensationnel , des quotidiens aussi n’ont pas donné leur part au chat, allant jusqu’à produire des « nouvelles » provocantes inspirées de challenge ou de jeux de rôles, d’une stupidité absolue, du genre : «Faut-il s’exposer volontairement au virus ?» en révélant qu’il existait au Royaume-Uni des «grippes parties», au cours desquelles les adolescents se contaminaient volontairement, afin d’être plus tard immunisés, nouvelles au demeurant parfaitement fausse. Ou bien encore en titrant sans preuve sur une «mortalité directe de la grippe A, cent fois supérieure à celle de la grippe saisonnière», sans préciser que cette «mortalité directe» ne se montait qu’à cinq ou six cas par an
Les même plumes irresponsables, comparables à celle de l’article qui avaient relaté les «grippes parties», se risquent aujourd’hui à évoquer plus ou moins l’échec de la campagne de vaccination, mais sans dire un mot du rôle coupable des médias dans leur tentative d’affolement général, qui du reste a aussi échoué.
Il faut reconnaître qu’un seul journal avant les autres cette semaine nous a appris que le Conseil de l’Europe lançait une enquête sur l’influence des laboratoires pharmaceutiques dans les comités d’experts de l’OMS, à l’origine de la psychose mondiale en posant la question tabou jusqu’alors : « Les labos ont-ils fait vivre l’opinion mondiale dans la psychose pendant presque un an ? » …….. Il ne faudra pas compter sur la presse alignée pour le savoir.
Ainsi se termine pour le moment le premier acte de cette mascarade des plans d’alerte, des masques, des centres de vaccination, dans lequel nous vivons depuis près d’un an.
Il est indéniable que cette campagne de vaccination gérée par le gouvernement n’a pas obtenue les résultats espérés, mais c’est aussi une campagne de presse alignée qui s’est affirmée lamentablement « béni oui- oui », la presse alignée à aucun moment ne s’est placée en critique du triomphalisme du grand plan de vaccination élaboré dans le secret dictatorial des ministères.
Et puis, puisque le Président de la République le 14 Janvier s’est déclaré satisfait de la gestion gouvernementale de la campagne de vaccination, qui osera sinon l’opposition élever encore la voix ?
Nous entrons dans le 2me acte d’une mascarade qui risque de durer encore longtemps.
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