À
l'approche du congrès du Front national, au cours duquel sera
renouvelée sa direction, Jean Marie Le Pen a répondu aux questions de l'Action Française sur l'évolution du parti qu'il a fondé en 1972
Cette interviewe est publiée sur le site d'origine et reprise aussi dans son intégralité sur le site de Jean-Marie le Pen, c'est de cette dernière source que nous avons copié/collé son texte, dans lequel nous notons les réponses précises du Président d'honneur du Front National , dont les réponses politiques développent sans aucun amalgame des questions touchant à la défense de la laïcité et le maintien strict de la séparation des Églises et de l’État, face à la diversité des religions, des croyances , et de l'islamisation qui fait pression sur les patriotes musulmans.
Ce qui n'exclut pas par moment des pointes brillantes historiques et culturelles qui viennent agrémenter notre lecture, nous en citons une pour le plaisir de souligner qu'au-delà de son savoir politique et historique Jean Marie Le Pen est un homme cultivé, c'est ainsi qu'en répondant à une question concernant le nom du Front national, après avoir répondu très précisément sur le sujet, il termine en concluant : " Le nom “Front national”
n’est pas la tunique de Nessus, c’est le panache blanc qui mène
à la victoire !
*l'interviewe :
*l'interviewe :
Le Front National n'est pas monolithique.
28.11.14
À
l'approche du congrès du Front national, au cours duquel sera
renouvelée sa direction, Jean-Marie Le Pen a bien voulu répondre à
nos questions* sur l'évolution du parti qu'il a fondé en 1972.
■
L'Action
Française 2000
– Les samedi 29 et dimanche 30 novembre se tiendra le congrès du
Front national.
Qu’attendez-vous
de cet événement ?
●
Jean-Marie
Le Pen
–
C’est
d’abord une occasion pour les cadres, les militants et les
adhérents de se retrouver fraternellement et de réfléchir sur
divers problèmes concernant la France. Ensuite, il s’agira d’élire
les membres du comité central et de la présidente du parti, Marine
étant seule candidate. Comme à chaque congrès, le président, la
présidente donc, désignera un nouveau bureau politique, qui est en
quelque sorte le gouvernement du Front national.
■
Depuis
quelques mois, n’y a-t-il pas des différends, voire des divergences
de vue politiques, au sein de votre parti ?
●
Le
Front national n’est pas un mouvement monolithique. Il est normal,
et je dirais même sain, que des sensibilités différentes s’y
expriment et enrichissent nos réflexions. Des dizaines de milliers
de Français sont désormais membres du parti, des millions
d’électeurs lui accordent leur confiance. Certains, avant de nous
rejoindre, étaient peu politisés. D’autres sont dans nos rangs
depuis quarante ans, voire plus. Une troisième catégorie vient de
la gauche ou encore de la droite... Comment voulez-vous que tous
pensent la même chose sur tous les sujets politiques, économiques,
sociaux, internationaux ? Mais tous se rassemblent autour de la
volonté de protéger les Français, de la nécessité de promouvoir
le patriotisme et la nation, seul cadre efficace pour cette
protection, le seul bien de ceux qui n’ont plus rien, comme disait
Jaurès, si je peux le citer dans le journal de l’Action française
! Le Front national, comme son nom l’indique, est un Front où les
militants, côte à côte, malgré leurs différences, combattent
pour un objectif commun et derrière un chef choisi par la majorité
et suivi par tous. Mais discipline ne veut pas dire obéissance
aveugle. Elle sous-entend une libre acceptation des ordres dispensés
après débats et concertations.
■
Un
changement de nom du Front national est-il envisageable selon vous,
dans la continuité de la stratégie de dédiabolisation mise en œuvre depuis 2011 ?
●
Concernant
le nom du Front national, il s’agit là de notre identité même.
Pourquoi changer ce nom devenu illustre après tant de combats au
service de la France ? Nous devons être fiers de nos combats passés,
comme nous devons être ardents dans nos combats présents et plein
d’espérance pour nos combats futurs. Que le PS ou l’UMP
veuillent changer de nom n’est pas étonnant. Eux dont tous les
dirigeants ont renié l’ensemble de leurs idéaux. Ils ont surtout
trahi leurs promesses et ont mis la France en danger de mort ! Le
Front national et ses dirigeants, moi le premier, ont toujours
dénoncé les lâches renoncements, les décisions démagogiques et
suicidaires voulues par ces gens-là. Certains analystes avancent que
changer de nom permettrait de faire venir à nous des gens qui
auraient encore peur du “FN”, comme certains ont peur de leur
ombre ! Mais ils oublient que si le nom de notre mouvement changeait,
le nom de sa présidente n’en changerait pas pour autant et restera
à jamais lié à l’étiquette “diable de la République” que
les tenants du Système ont voulu me faire porter pendant trente ans.
Et puis, il y a le Rassemblement bleu Marine, sas de décontamination
politique, en quelque sorte, pour ceux qui ne nous connaissent que
par le prisme médiatique et qui pourront s’apercevoir, grâce à
cette association politique, que la seule chose qui sente le souffre
chez nous n’est pas notre nature, mais notre réputation forgée
par nos ennemis. À l’heure où de plus en plus de Français nous
rejoignent, constatant que nous avions raison depuis des décennies,
changer notre nom comme on change de patronyme car un membre de sa
famille a été condamné pour un acte odieux serait une erreur,
certainement même une faute, et donnerait raison à tous ceux qui
nous ont diffamés depuis tant d’années. Le nom “Front national”
n’est pas la tunique de Nessus, c’est le panache blanc qui mène
à la victoire !
■
Qu’en
est-il de la défense de la laïcité que le Front national a adoptée
ces dernières années ?
●
Longtemps,
le Front national s’est rangé aux côtés des croyants, pas
seulement catholiques d’ailleurs... Nous voyons en cet état le
meilleur moyen du dépassement de soi, du sacrifice et du refus de
voir l’homme relégué à la seule condition de
“producteur-consommateur”. La croyance religieuse permettait de
lutter contre les matérialismes, qu’ils soient marxistes ou
ultralibéraux, encouragés par certains lobbies philosophiques
affirmant que la spiritualité était l’ennemi de la libération de
l’homme. Croire en cela, c’est nier que la France était la fille
aînée de l’Église et refuser d’admettre (même si l’on peut
s’en attrister, ce qui n’est pas mon cas) que la France a été
construite pierre par pierre grâce à la spiritualité chrétienne.
C’est le baptême d’un roi païen, Clovis, qui marque
historiquement sa naissance. C’est par une petite paysanne lorraine
devenue sainte de l’Église que la couronne de France a été
sauvée des mains d’une puissance étrangère. Aujourd’hui que
ses églises sont vides (et cette responsabilité relève grandement
des responsables ecclésiastiques toujours prompts à défendre
“l’ouverture sur le monde et les différences qui enrichissent”),
la France reste de tradition et de culture chrétiennes, ses racines
sont chrétiennes. Coupez les racines et l’arbre tombe…
■
Cette
identité chrétienne millénaire ne vous semble-telle pas menacée
aujourd’hui ?
●
En
effet, la présence sur notre territoire d’une masse considérable
d’individus de confession musulmane (souvent de nationalité
française d’ailleurs) pose aujourd’hui un autre problème. Car
au danger du communisme du XXe
siècle succède celui de
l’islamisme. Ces populations déracinées, qui ne se sentent plus
vraiment maghrébines et qui ne se sentent pas vraiment françaises,
fondent leur identité dans une autre appartenance que l’appartenance
nationale : elles se sentent, se revendiquent, musulmanes. Or l’islam
politique est un totalitarisme en ce sens qu’il prétend régir la
totalité des besoins des sociétés, humains, spirituels, étatiques
et juridiques voire comportementaux. Certaines de ces règles sont
antagonistes aux traditions, lois ou usages français et européens
en général : la place de la femme et la polygamie, la place de Dieu
et l’apostasie… Revenir aujourd’hui sur la séparation stricte
des Églises et de l’État serait ouvrir la porte à une
islamisation accélérée de la France, en permettant, par exemple,
sous la pression d’un électorat musulman de plus en plus
important, la construction de mosquées avec l’argent public (même
si des maires démagogues de l’UMPS s’y livrent déjà) et en
livrant les musulmans patriotes à la pression des islamistes.
■
Pensez-vous
que nous assistions à une islamisation de la France ? La poussée
fondamentaliste ne constitue-telle pas une menace pour notre pays,
d’autant que des centaines de Français sont partis “faire le
djihad” ?
●
Il
ne faut pas confondre l’islam avec l’islamisme politique ou
l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Vous
faites allusion à ces mouvements militaires fanatiques qui
déstabilisent certains pays de la planète, en se fondant sur la
religion musulmane (les premières victimes de ces mouvements sont
les pays à majorité musulmane). Sachez qu’il s’agit de groupes
minoritaires, le plus souvent stipendiés par des puissances
étrangères aux pays victimes, mais dont l’extrême violence fait
parler beaucoup d’eux. Des volontaires habitant les pays
occidentaux, comme la France, rejoignent ces groupes pour diverses
raisons qui ne sont pas nécessairement d’ordre religieux, sans
pour autant suivre les préceptes de l’islam. D’autres les
suivent, soit en raison de leur origine et des prêches effectuées
par des mouvements de radicalisation financés par des satellites des
États-Unis (notamment le Qatar), soit en raison de la conversion de
certains jeunes gens habitant l’Europe qui rencontrent des
difficultés matérielles, identitaires, spirituelles ou
psychologiques. Cela me conduit à répondre à la première partie
de votre question relative au phénomène d’islamisation de la
France. Il s’agit de la conséquence de la submersion migratoire
dont notre pays est victime et qui dilue son âme et son identité.
Si aujourd’hui ce phénomène menace la nation, il en existera
d’autres dans les années à venir. Il faut donc s’attaquer aux
causes et non aux conséquences. Seules la lutte contre l’immigration
de peuplement et la préservation de notre identité millénaire
peuvent constituer un rempart à tout ce qui menace notre nation de
la disparition.
■
Comment
définissez-vous le nationalisme ?
●
Le
nationalisme, c’est mettre en tête de ses préoccupations
l’intérêt national, la nation étant le meilleur défenseur des
intérêts de ses membres. Le nationalisme, c’est ce qui crée le
lien entre les membres d’une même société humaine malgré les
différences d’origine, de religion, de philosophie, d’opinion
politique… pour permettre de vivre harmonieusement malgré ces
différences. Une société multiculturelle est immanquablement
multiconflictuelle. C’est on ne peut plus d’actualité et si,
comme l’histoire du siècle dernier nous l’a montré combien
durement, le nationalisme n’empêche pas les guerres, il empêche,
comme Maurras nous l’a démontré, la « plus atroce de toutes » :
la guerre civile.
Propos
recueillis par Élie Hate_____________________________________________
références : extrait du n° 2897 du 20 novembre au 3 décembre 2014 @Action Française.ne
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