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30 juillet 2012

Les Jeux Olympiques au 21me Siècle comme les précèdents suivent l'évolution sociale, économique et politique du Monde

Éditorial de lucienne magalie pons


Les jeux Olympiques ont  traversé les siècles en suivant l’évolution du Monde, l’histoire nous apprend qu’ils étaient à l’origine tenus dans le centre religieux de l’Olympe dans la Grèce antique du VIIIe siècle av. J.-C.jusqu’au   Ve siècle après J.-C.,

Au-delà des antiques légendes mythiques qui auréolent  l’histoire des jeux olympiques dont l’une notamment attribue à Héraclès les constructions du stade olympique  en l’honneur du dieu  Zeus son père,  après avoir terminé ses douze travaux, les historiens considèrent que les premiers Jeux olympiques ont  pris place en 776 av. J.-C. sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide, année marquant le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades.

(D’après certaines recherches et découvertes archéologiques  les Jeux Olympiques auraient existé  dans des périodes beaucoup plus anciennes.)

Réservés d'abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, à  partir de cette époque,  les Jeux Olympiques  se répandent dans toute la Grèce antique où se déroulent aussi d’autres réunions sportives,   les Jeux pythiques, les Jeux néméens, et les Jeux isthmiques,  et les  periodokines.

Un serment olympique  régissait l'organisation des Jeux depuis 338 av. J.-C ,  fixant notamment les conditions très strictes à  posséder et observer pour être admis à concourir et définissant les interdictions qui s’appliquaient en cours de compétition.
 

Les champions sont  honorés comme des  héros,  couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité À partir de la septième olympiade (752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, un ruban de laine rouge, la tænia, et une branche de palmier.

 Suite à l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. 

Sur les conseils de l'évêque de Milan (Ambroise), l'empereur Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur caractère païen.


Entre la fin du XVIIIe siècle,  et la fin du XIXe siècle  plusieurs pays  européens dont la France,  l’Allemagne, et l’Angleterre, mais aussi le Canada  veulent   rénover  l’esprit Olympique et les jeux, des réunions  et festivals sportifs   se tiennent   dans ces différents pays à partir de 1832,  et il faut noter  les jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870,  lesquels précédent la rénovation moderne (à l’époque)  des jeux  par le baron Pierre de Coubertin en 1894,  lorsqu’il fonda le CIO, les premiers Jeux olympiques modernes s’étant déroulés en 1896.

 Depuis  le CIO est devenue l’organisation gouvernant le mouvement olympique dont la structure et les décisions sont définies par la Charte olympique.

Depuis le début du  20me siècle et  jusqu’à nos jours, les Jeux Olympique  s’adaptent progressivement   aux changements sociaux,  économiques, technologiques  qui se  produisent dans le monde,  les Jeux Olympiques sont passés de l’amateurisme pur, comme l’avait envisagé Pierre de Coubertin au professionnalisme, avec pour corollaire le problème du financement et de la commercialisation des Jeux, et finalement  certains commentateurs et analystes décryptent  les luttes politiques et économiques qui se cachent derrière le symbole de « trêve Olympique ».


 C’est ainsi que Maxence Fontanel, docteur en Gestion, a pu dire au cours de son  entretien avec la Nouvelle République.fr : "Le sport devient un porte-drapeau pour la promotion des firmes multinationales et il se présente souvent comme un soutien aux hommes politiques en place."

 
Pour ceux de nos  lecteurs qui sont intéressés par l’évolution de  ces phénomènes  sportifs de grande ampleur internationale nous leur recommandons comme approche la lecture des articles suivants dont bien entendu nous citons les sources :


Jeux olympiques - Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_olympiques
Les Jeux olympiques (appelés aussi les JO, les Jeux, ou les Olympiques ; en anglais : the Olympic Games ; en grec ancien : ο λυμπιακο γνες (hoi ...

Pierre de Coubertin - Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Coubertin
Pierre de Fredy de Coubertin, baron de Coubertin, né le 1 janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève, est un historien et pédagogue français ...
Biographie - Notoriété - Armoiries de la famille de Frédy

DOSSIERS  ::  Chems eddine Chitour
31/07/12 :: 3:14
inv
Les Jeux Olympiques néolibéraux : Dernier avatar d’un Occident sur le déclin
inv
« L'important dans la vie, ce n'est point le triomphe, mais le combat, l'essentiel, ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu. » Baron Pierre... ::::
inv

Source : 


La Nouvelle République


Les jeux Olympiques célèbrent la "religion de la mondialisation"
27/07/2012 10:16

Maxence Fontanel, docteur en gestion, décrypte pour la Nouvelle Ré publique  la face masquée des JO, les luttes politiques et économiques qui se cachent derrière l'idée de trêve olympique. Entretien intégral.

Maxence Fontanel : "Le sport devient un porte-drapeau pour la promotion des firmes multinationales et il se présente souvent comme un soutien aux hommes politiques en place."


Peut-on considérer les JO seulement comme un rapport investissements / retombées ? Sont-ils, par leur gigantisme, une entreprise vouée à être déficitaire ?

« Le sport de compétition (dont les JO sont un exemple probant) célèbre la religion de la mondialisation. Être retenu pour organiser les JO est une opération politique intéressante. Avec les JO de Los Angeles, il avait été démontré que l'opération pouvait aussi être rentable. Depuis les JO d'Athènes (2002), tous les JO ont été déficitaires. Le coût des JO de Pékin a dépassé 35 milliards d'euros. Mais le système politique chinois en avait fait un pari politique gagné, comme une intronisation au statut de grande puissance malgré les questions de démocratie et du Tibet. En revanche, l'un des facteurs de la « crise grecque » trouve partiellement son origine dans l’organisation des Jeux Olympiques, au fort déficit financier, qui a favorisé l’expression d’un endettement public acceptable.

L’investissement dans les JO est utile lorsque les infrastructures régionales sont insuffisantes ou lorsqu’il y a un déficit de notoriété. Or, Londres est une ville qui était déjà plutôt développée économiquement, elle dispose de sites exceptionnels plutôt bien exploités et la réputation de ses infrastructures sportives est déjà bien établie. On peut néanmoins constater qu’une bonne partie de l’argent dépensé va généralement aux infrastructures permanentes, la plupart des nouvelles constructions auraient pu être réalisées, mais dans un autre contexte que celui de la crise financière et économique qui secoue le monde. Certaines infrastructures auraient pu être construites, la question étant plutôt de savoir si d'autres investissements n'auraient pas été préférables.

Aujourd'hui, Londres a dépensé plus de 13 milliards d'euros, alors que cette ville avait prévu de dépenser 4,5 milliards d'euros. Au total, le coût sera sans doute encore supérieur à cette somme. Si concernant les grands investissements, les coûts sont toujours difficiles à évaluer, lorsque ceux-ci sont multipliés par un coefficient 3, on peut considérer que l'estimation initiale était volontairement sous-évaluée pour convaincre un CIO, qui lui-même n'a pas fait son travail. Les prévisions budgétaires ne sont pas toujours très « sérieuses », car comment expliquer par exemple, que les Cérémonies d’ouverture et de clôture de Londres, prévoient un budget réel deux fois supérieur à celui prévu ? Il y a là une forme de tricherie pour convaincre le CIO, puis les budgets n’ont plus de limites.

 Les JO sont devenus une occasion d’action politique. L’organisation des compétitions fait l’objet d’une démonstration nationale de sa puissance économique, technologique et culturelle. Les Jeux Olympiques se présentent comme de nouvelles modalités d’affrontements interétatiques. Les stades sont devenus des champs de bataille sur lesquels les grandes puissances cherchent à conquérir le monde par le sport et le rayonnement qui s’en dégage. L’olympisme et le sport sont devenus des substituts au déferlement nationaliste, avec la complicité du CIO qui a su et sait utiliser les rivalités à son profit et peaufiner ses qualités de négociation, par l’idée antique de la trêve olympique. Indéniablement, le sport est devenu un outil privilégié de la diplomatie. »

En quoi le Royaume-Uni a-t-il intérêt à les accueillir ? Ou la France qui était candidate ? Ou Rio en 2016 ?

« Les manifestations sportives mondiales présentent des enjeux énormes, sur le plan politique mais aussi sur le plan économique. Les sommes investies dans ces événements sont conséquents, les multinationales et les grands groupes financiers utilisent le sport non seulement pour augmenter leurs profits, mais aussi pour faire triompher leur idéologie de base, toujours présente, jamais exprimée clairement. Conditionnées par les médias, les foules sont conditionnées par l’esprit de compétition et le culte de la performance sans limite, elles sont convaincues de la légitimité du combat perpétuel, elles acceptent la reconnaissance de la domination du vainqueur couvert d’or et de prestige et elles s’habituent à la soumission du faible au fort et à l’inégalité des revenus.

Pour la Chine, les JO ont coûté très cher, mais il s'agit d'une victoire politique indéniable. Le pays est redevenu fréquentable sans avoir pour autant libéré le Tibet, engagé des réformes démocratiques et accepté les réformes économiques et sociales demandées par la communauté internationale.

Pour Londres, les JO avaient trois significations. D'abord, la City triomphante mettait un point d'honneur à inviter le monde entier à Londres pour faire admirer le libéralisme triomphant. Ensuite, témoignait de son attractivité par rapport à Paris, Madrid ou New York et Tokyo. Enfin, c'était une occasion de rappeler que le sport moderne était britannique. Ainsi, Londres retrouvait sa place de capitale du monde libéral et sportif.

Pour Paris, le bon souvenir laissé par la Coupe du monde de football laissait entendre que la France en aurait eu des retombées positives en termes d'image, dans un contexte économique plutôt favorable. Le problème, c'est qu'en France tout le budget du sport serait allé aux JO et qu'à nouveau Paris aurait été surdoté, avec des difficultés financières accrues au regard de la crise mondiale.

Pour Rio, il s'agit de dire que le Brésil s'invite à la table des Grands, que ce n'est plus un pays en développement, mais un pays qui compte dans le monde. Amoureux de sport, le citoyen brésilien est heureux de ce choix. Peut-être que les coûts à supporter doucheront cet enthousiasme. »

On reproche déjà beaucoup à Londres d'avoir vendu l'âme des JO à ses sponsors. Comme jadis Atlanta à Coca Cola... mais est-ce que les JO pourraient se passer de tels sponsors et à quel prix ?

« La perception « romantique » d’accueillir les JO s’estompe chaque 4 ans un peu plus face aux intérêts économiques colossaux engagés dans une opération aussi importante médiatiquement que les jeux Olympiques. Plusieurs raisons justifient cet échec :

    La compétition entre les villes candidates à l’organisation des JO est féroce et elle implique des investissements de long terme, aux résultats aléatoires. Les municipalités souhaitent développer leur notoriété en devenant pendant plusieurs semaines la capitale sportive du monde. Elles profitent alors d’investissements publics et privés dédiés qui leur permettent d’entrer dans le club fermé des villes à forte notoriété, car olympiques.

    Les choix du CIO répondent à de véritables enjeux géopolitiques et les qualités du dossier sportif ne pèsent pas lourd au regard des "amitiés" diplomatiques et des intérêts économiques. Pour le CIO, dont la composition et les pratiques de ses membres cooptés ont souvent été contestées, les valeurs démocratiques et morales du sport ne sont plus compétitives face aux enjeux économiques (l’exemple de Londres 2012 est d’ailleurs particulièrement symptomatique).

    En Chine, le refus du boycott des jeux Olympiques de Pékin en témoigne, malgré les questions relatives aux droits de l’homme et à l’autonomie du Tibet. Les grandes sociétés occidentales ont souhaité protéger les investissements et les fonds souverains chinois au détriment des considérations politiques. La géo économie l’a emporté sur la géopolitique. Pourtant, il a peu été fait cas de l’importance des lobbys marchands dans ces décisions gouvernementales. Les événements sportifs sont suivis font l’objet de larges retransmissions par les médias, lesquels diffusent la culture dominante de la planète, en faisant du sport sous toutes ses formes un spectacle attractif et lucratif. Dans ce contexte, dans une spirale vicieuse, les lois du marché favorisent les sports à la mode et ils négligent les autres. Elles développent les supports publicitaires, même sur les maillots des sportifs. Dans ce contexte, les intérêts économiques s'expriment sans référence morale particulière. »

Est-ce que la montée en puissance ou la perte de vitesse de certaines nations au palmarès des JO peuvent être mis en corrélation avec l'impact réel ou souhaité d'une nation sur la marche du monde ?

« Pendant la guerre froide, le sport était un enjeu et un défi. Le capitalisme et le socialisme montraient leur savoir-faire. Chaque médaille d'or était une victoire pour l'un ou l'autre des systèmes, au prix d'un dopage organisé. Aujourd'hui, le nombre de médailles témoigne de l'évolution des sociétés, de la mondialisation et de l'apparition d'écuries privées de sports qui changeront peut-être, à terme, le sentiment nationaliste des JO.

Aujourd’hui, le sport est un instrument politique et économique entre les mains des Etats dans leurs relations internationales. C’est un instrument ludique d’intégration et de mondialisation économique, politique, culturelle et sociale. Les instances sportives (CIO par exemple) exercent une influence croissante dans les questions diplomatiques, notamment dans l’ouverture des frontières économiques. Le sport devient un porte-drapeau pour la promotion des firmes multinationales et il se présente souvent comme un soutien aux hommes politiques en place. »

Recueilli par Olivier Pirot

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