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07 juillet 2012

Syrie : Conférence des Amis de la Syrie du vendredi 6 juillet 2012 à Paris (résumé)

Éditorial de lucienne magalie pons

Après les rencontres d’Istanbul et de Tunis, la troisième conférence des Amis du peuple syrien, s’est tenue hier vendredi à Paris, une centaine de pays étaient représentés, à l’exception de la Russie et de la Chine, étaient représentés.

Le Président François Hollande dans son discours d’ouverture de cette réunion a déclaré notamment que les Nations unies doivent agir rapidement pour tenter de débloquer la crise syrienne et précipiter la fin du régime de Bachar al Assad, et souhaiter l'adoption par le Conseil de sécurité de l'Onu d'une résolution pour imposer les dispositions du plan de paix de l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan.

"Aujourd'hui, notre réunion ici à Paris doit se fixer un but : encourager le Conseil de sécurité à prendre le plus vite possible ses responsabilités pour mieux soutenir le plan de sortie de crise", a dit le Président François Hollande

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al Arabi, présent à la réunion de Paris l’a approuvé, il a déclaré notamment

"Il faut pousser le Conseil de sécurité à mettre fin à cette tragédie morale", a-t-il déclaré, indiquant que la réunion de vendredi ne pouvait se contenter de déclarations de bonnes intentions.

La France est favorable à une résolution autorisant tous les moyens, y compris militaires, pour faire appliquer le plan Annan, qui exige un désengagement militaire du régime et l'établissement d'un processus de transition politique.

(Rappelons que la Russie et la Chine s’opposent à qu’un tel projet se heurte à l'opposition de la Russie, depuis le début de la crise syrienne.)

Le secrétaire général de l'ONU, Monsieur Ban Ki-moon, a recommandé, vendredi 6 juillet, que la mission de l'ONU en Syrie soit "réorientée" vers un rôle plus politique, avec une "composante militaire réduite".

Les médias rapportent que M. Ban Ki_moon souhaite "maximiser les capacités de la Misnus [Mission de supervision des Nations unies en Syrie] visant à faciliter un dialogue politique" entre pouvoir et opposition syrienne, et prévoit de "redéployer [la Misnus] du terrain vers la capitale [Damas] pour minimiser les risques".

(Rappelons que Le Conseil de sécurité doit prendre une décision sur l'avenir de la Misnus, forte de 300 personnes, avant le 20 juillet, date d'expiration de son mandat. La Russie et la Chine souhaitent que la mission reste en place, mais les Etats-Unis et les membres européens du Conseil de sécurité doutent de l'intérêt de garder des observateurs en Syrie alors qu'il n'y a aucun cessez-le-feu. Le Conseil devrait discuter de ce sujet mercredi prochain et le vote devrait intervenir mercredi 18 juillet.)

Les participants à la conférence des amis de la Syrie ont appelé le Conseil de sécurité à adopter "d'urgence" une résolution contraignante, ", ouvrant la voie à des sanctions ou même au recours à la force.

Lors de cette conférence, Abdel Basset Sayda, Président du Conseil national syrien (CNS, opposition) a appelé les participants à se prononcer pour l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne et de corridors humanitaires. "Il faut prendre toutes les mesures afin d'établir une zone d'exclusion aérienne et des corridors humanitaires" et a assuré que "le régime est en train de tomber, de perdre le contrôle du territoire".

Abdel Basset Sayda a aussi lancé un appel à la communauté alaouite, minorité dont est issu Bachar Al-Assad et qui contrôle les leviers du pouvoir dans le pays : ….., "Nous souhaitons dire à nos frères alaouites qu'ils sont une composante importante du tissu national syrien. Nous n'allons pas les discriminer, seules les personnes responsables seront jugées" pour les crimes commis depuis dix-sept mois.

Selon le Ministre de la Défense vendredi sur Europe 1 Paris estime que la question de l'exil de Bachar El Assad est posée, mais juge que le président syrien ne pourra pas être accueilli dans un grand pays comme la Russie, la France ou les Etats-Unis.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a demandé une résolution de l'ONU sur la transition en Syrie assortie de menaces de sanctions. Madame Clinton a de nouveau accusé Pékin et Moscou de "bloquer" les progrès. Face aux critiques, le vice-ministre des affaires étrangères russe.

La Russie et la Chine ont boycotté la Conférence de Paris, mais en réponse à ces critiques, Sergueï Riabkov le vice-ministre des affaires étrangères Russe a rejeté vendredi l'idée que la Russie soutenait le régime du président syrien. La Russie et la Chine bloquent actuellement toute action résolue du Conseil de sécurité et boycottent la conférence de Paris.

La conférence a décidé "d'accroître massivement l'aide à l'opposition", notamment en lui fournissant des moyens de communication

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Par ailleurs, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté, vendredi 6 juillet, une nouvelle résolution très critique envers Damas, mais appelant toutes les parties à cesser la violence et insistant sur la nécessité de mener une véritable enquête internationale sur les crimes commis de part et d'autre.

Les quarante-sept Etats membres du Conseil ont refusé un amendement proposé par la Russie, qui souhaitait que la résolution "condamne fermement tous les actes de terrorisme en Syrie".

La présidente du Conseil Madame Laura Dupuy-Lasserre a déclaré "C'est un message du Conseil pour les victimes de cette crise qui continue et s'approfondit"…

De con côté Madame Eileen Chamberlain Donahoé, représentante américaine auprès du Conseil de l’ONU a déclaré : "Adopter la résolution, c'est un moyen de montrer notre solidarité vis-à-vis du peuple syrien".

Pour en savoir plus : ci-dessous un extrait de la déclaration du Président de la République Française, François Hollande (vidéo)


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Autres informations _ Source : Site de la Présidence de la République :

  • Image : Communiqué - Entretien entre le Président de la République et la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Madame Hillary Rodham Clinton

Publié le 06 jui 2012

Communiqué - Entretien entre le Président de la République et la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Madame Hillary Rodham Clinton

Entretien entre le Président de la République et la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Madame Hillary Rodham Clinton

Le Président de la République a reçu, cet après-midi, la Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Mme Hillary Rodham Clinton, qui participait à la Conférence du groupe des amis du peuple syrien organisée à Paris.

Le Président de la République et la Secrétaire d'Etat américaine sont revenus sur les conclusions de la réunion du groupe des amis du peuple syrien, à laquelle ont pris part une centaine d'Etats et plusieurs représentants de l'opposition syrienne. Cette réunion a permis d'apporter un soutien renouvelé au peuple syrien et de renforcer la pression sur le régime de Damas. Ils ont réaffirmé leur soutien à la mission de M. Kofi Annan, envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe.

Ils ont également eu un échange approfondi sur les principaux sujets de l'actualité internationale sur lesquels la France et les Etats-Unis travaillent en étroite concertation.

Sur le Proche-Orient, ils ont souligné l'importance d'aider Israéliens et Palestiniens à reprendre au plus vite le dialogue dans des conditions acceptables pour chacune des parties.

Sur l'Iran, ils ont fait le point sur les discussions du groupe E3+3 avec l'Iran et celles de l'AIEA avec Téhéran. Ils ont réaffirmé leur attachement au dialogue dans le cadre de la double approche afin d'aboutir à la pleine application des résolutions du Conseil de sécurité et du Conseil des gouverneurs de l'AIEA.

Exprimant une même préoccupation concernant la grave situation au Mali, ils ont salué l'adoption, le 5 juillet, de la première résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette crise, qui fixe le cadre d'une solution politique globale. Ils ont réaffirmé le soutien de la France et des Etats-Unis aux actions de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union Africaine, et à leurs efforts pour permettre le plein retour de la démocratie au Mali, garantir son unité et son intégrité territoriales et lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes.

Le Président de la République a enfin évoqué, avec la Secrétaire d'Etat, l'accord conclu par les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne lors du Conseil européen des 28 et 29 juin, qui a permis des avancées significatives en équilibrant l'exigence de consolidation budgétaire par des mesures en faveur de la croissance et de la stabilité financière.

Cette visite de Mme Clinton a permis de réaffirmer la confiance qui anime le partenariat entre la France et les Etats-Unis.

Le Président de la République a reçu, cet après-midi, la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Mme Hillary Rodham Clinton, qui participait à la Conférence du groupe des amis du peuple syrien organisée à Paris. [...]

· Publié le 06 jui 2012

Discours d'ouverture de M. le Président de la République - 3ème Réunion du Groupe des Amis du Peuple Syrien

Mesdames, Messieurs les ministres,

Messieurs les secrétaires généraux,

Mesdames, Messieurs,

C'est une circonstance dramatique qui nous réunis aujourd'hui à Paris, la situation de la Syrie est chaque jour plus éprouvante. Elle appelle donc une mobilisation de la communauté internationale. Elle doit se situer à un niveau exceptionnel.

Je vous suis donc très reconnaissant d'être venus si nombreux, plus de 100 pays sont ici représentés, la moitié de la planète. C'est un encouragement pour la cause que nous portons mais c'est aussi un soutien majeur pour tous ceux qui, en Syrie, aspirent à la liberté. Je veux donc les saluer, ces militants de l'opposition syrienne. Ils sont courageux. Ils sont déterminés. Ils sont fiers. Ils ont pris leur destin en main. Certains arrivent tout juste de Syrie et y retourneront bientôt. Je veux leur exprimer, au nom de la France -- et j'en suis convaincu -- en votre nom, tout notre soutien. Je vous invite, d'ailleurs, à les rencontrer dans la maison du peuple syrien que nous avons aménagé pour eux et que je viens de visiter avec Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères.

Le peuple syrien vit une violence d'une ampleur inouïe. Ce n'est pas la première fois dans son histoire mais là, la répression dure depuis 17 mois et elle a causé la mort de plus de 16 000 personnes, pour la plupart des civils, des femmes, des enfants. Des dizaines de milliers ont été blessés. Combien sont emprisonnés, torturés ? Combien ont disparu ? Combien sont déplacés, contraints de vivre dans la précarité, dans leur propre pays, cachés ou dans des pays voisins où déjà de nombreux Syriens ont trouvé refuge. C'est un bilan terrible que je dresse avec vous. Il est insupportable pour la conscience humaine, insupportable aussi pour la sécurité internationale. Car la situation est d'autant plus dangereuse que le régime syrien n'a d'autre stratégie qu'une escalade dans les massacres. Ce régime pense, comme d'autres avant lui, que c'est l'effroi qui dissuadera le peuple de revendiquer sa liberté alors que c'est la violence qui conduit de nombreux Syriens à rejoindre chaque jour l'opposition. Mais c'est ce déchaînement qui peut conduire à la guerre civile et c'est la raison pour laquelle nous devons arrêter ce processus. C'est une nécessité humaine et politique.

Nous le devons au peuple syrien, nous le devons aussi aux voisins de la Syrie, qui subissent la crise et craignent à juste raison pour leur avenir. Nous le devons aussi pour les principes qui nous guident pour l'avenir de notre planète. La sécurité et la stabilité de la région menacent la paix dans le monde. C'est pourquoi, par la voix de Laurent Fabius, j'ai confirmé la disponibilité de la France pour accueillir cette troisième réunion des amis du peuple syrien. Après celles de Tunis et d'Istanbul qui ont, à chaque moment, représentées une étape importante de la mobilisation de la communauté internationale. Je saisis l'occasion de notre rassemblement d'aujourd'hui pour réaffirmer l'engagement de la France à soutenir le peuple syrien, à lui permettre d'exercer son droit légitime à la liberté, de choisir son gouvernement et de décider pour lui-même de son avenir. L'engagement de la France rejoint le vôtre et je veux, malgré toutes les difficultés, vous exprimer ma confiance dans le mouvement que nous avons engagé. Déjà, la France a pris, avec ses partenaires européens, des mesures de sanction significatives contre le régime syrien. Aux Nations unies, avec vous, nos efforts communs ont permis l'adoption d'une résolution claire de l'Assemblée générale. Nous avons, en outre, obtenu que soit créé des mécanismes d'enquête qui sont des outils précieux pour démentir la propagande absurde de Bachar al-Assad et d'établir ainsi la réalité des faits.

Aujourd'hui, notre réunion, ici à Paris, doit se fixer un but : encourager le Conseil de sécurité à prendre le plus vite possible ses responsabilités pour mieux soutenir le plan de sortie de crise présenté par l'envoyé spécial, Kofi Annan. Voilà le but que nous devons rechercher.

Ma conviction est que le plan Annan reste le moyen le plus sûr de faire cesser ces violences et de mettre en œuvre une transition politique maitrisée. Je veux saluer l'effort exceptionnel des pays qui ont accepté de fournir des personnels à la mission d'observation des Nations unies en Syrie. C'est vrai qu'elle connait des difficultés mais elle reste indispensable.

Kofi Annan a pris l'initiative d'organiser une réunion importante à Genève le 30 juin dernier. Son résultat n'est pas entièrement satisfaisant mais il constitue un pas dans la bonne direction, ce pas vers un engagement sincère de tous les participants à soutenir le principe d'une transition politique et les moyens d'y parvenir, y compris en prenant des mesures fortes au Conseil de sécurité. Nous n'y sommes pas encore mais nous progressons.

Dans ce contexte, notre groupe des amis de la Syrie peut jouer un rôle important. D'abord, manifester notre soutien au peuple syrien mais aussi fournir une solution politique pour sortir de la crise. Notre groupe est ouvert à tous ceux qui partagent cet objectif, quelles que soient leurs différences, quelles que soient leurs sensibilités. Nous sommes prêts à travailler avec quiconque est de bonne volonté. Nous continuerons à nous mobiliser dans toutes les instances possibles et avec tous les partenaires et notamment aux Nations unies.

Je veux m'adresser à ceux qui ne sont pas là, à ceux qui nous reprochent de nous ingérer dans les affaires intérieures d'un Etat. Je veux leur dire qu'au moment où nous en sommes de la crise syrienne, il n'est plus contestable que cette crise est devenue une menace pour la paix et la sécurité internationales. Il faut donc en tirer les conséquences.

Bachar al-Assad doit partir, un gouvernement de transition doit être constitué, c'est l'intérêt de tous. A ceux qui soutiennent que le régime de Bachar al-Assad, aussi détestable soit-il, peut permettre d'éviter le chaos, je veux leur dire, qu'ils auront le régime le plus détestable et le chaos. Et ce chaos menacera leur intérêt.

A ceux aussi qui s'inquiètent pour l'équilibre de la région, je peux les comprendre, je peux les entendre. Je dois leur rappeler que nous avons un intérêt commun à travailler ensemble et que notre seul objectif c'est le retour à la stabilité et, en aucune façon, une stratégie d'influence que nous mettrions en œuvre.

Voilà, chers amis de la Syrie, ce que je voulais vous dire ce matin. Avec un appel pour que nous prenions cinq engagements aujourd'hui.

Le premier, c'est le refus de toute impunité pour tous les crimes commis en Syrie. Ils relèveront de la justice internationale.

Second engagement, c'est l'application de sanctions économiques financières à l'égard du régime syrien et une implication réelle et effective.

Troisième engagement, c'est le renforcement de notre soutien à l'opposition démocratique en lui fournissant tous les moyens et notamment ceux de la communication.

Quatrième engagement, c'est l'organisation d'une aide humanitaire efficace pour venir en soutien à la population syrienne. Et le dernier engagement, c'est la promesse que la communauté internationale aidera le peuple syrien à reconstruire ce beau pays, ce grand pays le jour venu.

Je forme donc le vœu que notre réunion de Paris accélère les recherches d'une solution politique à cette transition.

Notre nombre aujourd'hui, notre mobilisation, notre cohésion sont autant de signes encourageants pour le peuple syrien et inquiétants pour le régime. L'enjeu, c'est de hâter le moment de la transition car une chose est certaine, c'est que le régime de Bachar al-Assad ne tiendra pas. Sa chute est inéluctable et l'avènement de forces démocratiques en Syrie sera ce que nous pourrons en décider ensemble et le plus tôt sera le mieux.

Je vous appelle donc à cette mobilisation, et je vous demande, en ce moment si difficile pour le peuple syrien d'observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes des violences en Syrie.


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