La Grèce est en retard sur son programme d'ajustement budgétaire, elle traverse une grave récession avec un taux de chômage record, depuis une semaine des voix se sont élevées dans certains pays créanciers de la zone euro pour réclamer une sortie de la Grèce de la monnaie unique, tandis qu'en Grèce, les partis d'opposition réclament eux un assouplissement des mesures d'austérité.
La sortie de la Grèce de la Zone Euro , agite depuis longtemps les marchés, mais elle est sous entendue aussi dans différentes déclarations émanant de personnalités et organismes qui jusqu’à présent se montaient discrets sur ce sujet , selon certains commentateurs, le FMI « envisagerait » de se retirer des aides apportées à la Grèce, par ailleurs le ministre de l'Economie allemand, Philipp Rösler, estimait quant à lui dans un entretien télévisé sur le programme de réformes de la Grèce que les réformes d'Athènes n'avaient pratiquement aucune chance de réussir.
Les médias rapportent notamment que Mario Draghi président de la Banque Centrale européenne (BCE) Mario a discrètement déclaré jeudi à Londres, lors d'une conférence d'investisseurs et sans citer nommément la Grèce, qu'un changement du nombre des Etats membres (de la zone euro) n'affecterait pas les investisseurs.
D’autre part, Jeudi dans une note , le Chef économiste de Citibank , Willem Butter indiquait "Nous pensons maintenant que la probabilité que la Grèce quitte la zone euro au cours des 12 à 18 mois est d'environ 90%, (...) et nous pensons que la date la plus probable se situe au cours des deux ou trois trimestres à venir"
Toujours d’après certains commentateurs, ces signaux des créanciers internationaux étaient attendus depuis longtemps, alors que d'autres critiquaient que Berlin de creuser la tombe de la zone euro.
Visite exceptionnelle de José Manuel Barroso à Athènes
C’est alors, dans ce contexte alarmiste et tendu, que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso est arrivé Jeudi Athènes pour une visite exceptionnelle pour s’entretenir avec le premier Ministre Grec Antonis Samara, d’une possible restructuration de la dette grecque.
En visite à Athènes Jeudi 26 juillet, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a insisté jeudi auprès du Premier ministre grec Antonis Samara pour que le pays fournisse "des résultats" à ses créanciers afin de pouvoir espérer rester dans la zone euro.
"La Grèce appartient à la famille européenne et à la zone euro et nous voulons que ça continue" a déclaré José Manuel Barroso.
(Cependant depuis une semaine des voix se sont élevées dans certains pays créanciers de la zone euro pour réclamer une sortie de la Grèce de la monnaie unique, tandis qu'en Grèce, les partis d'opposition réclament eux un assouplissement des mesures d'austérité.)
Pour cela, "le mot-clé est résultats, résultats, résultats" a répété Monsieur Barroso, auquel
le Premier ministre Antonis Samaras et le ministre des Finances Iannis Stournaras ont présenté
un train de mesures destinées à économiser 11,5 milliards d'euros en 2013 et 2014,
qui doit recevoir l'approbation des deux autres partis de la coalition gouvernementale,
avant d'être adopté par le parlement, puis appliqué.
Pour Monsieur Barroso « Les mots ne sont pas suffisants, les actes sont plus importants …." en soulignant que "tous les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro ont indiqué de la façon la plus claire possible que la Grèce allait rester dans l'euro aussi longtemps qu'elle honore ses engagements" vis-à-vis de ses créanciers.
"Le peuple grec doit avoir de l'espoir, il y a de l'espoir", a affirmé Monsieur Barroso, "le peuple grec n'est pas seul". Mais, "pour maintenir la confiance de ses partenaires européens et internationaux, les retards doivent prendre fin".
Les mesures présentées jeudi ont été mises au point par le ministère des Finances grec et les chefs comptables de la "troïka" UE, BCE, FMI, chargés de passer au crible les comptes du pays pour évaluer les progrès et les dérapages du l'ajustement budgétaire grec en cours.
Les discussions entre le ministre des Finances grec et » la troïka » ont porté sur "l'évolution du système bancaire" grec, qui doit être recapitalisé et restructuré, "le processus des réformes structurelles" parmi lesquelles les privatisations et la libéralisation des professions protégées de la concurrence, et enfin les "moyens de financer la Grèce" en août, compte tenu des versements qui n'ont pas été réalisés, a précisé une source gouvernementale grecque.
Toutefois le gouvernement grec a tenu à ajouter 27 millions d'économies qui n'avaient pas été prévues dans le mémorandum signé l'hiver dernier entre Athènes et ses créanciers, en rabotant de 10 millions les salaires des ministres en 2012 et en abaissant de 17 millions les coûts immobiliers des ministères.
Leur rapport d'audit de « la troïka », devrait être rendu public d'ici septembre, il permettra aux Européens de déterminer s'ils versent ou non la prochaine tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros vitale pour le pays, au bord de la faillite.
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La presse grecque s'alarmait jeudi matin d'un tour de vis sur les retraites et aides sociales qui s'ajouterait aux mesures d'austérité déjà imposées depuis 2010 portant sur des réductions des salaires et des retraites allant jusqu'à 30%.
Selon le ministre grec de l'Emploi Yannis Vroutsis, 44% des économies prévues, soit 5 milliards d'euros, concernent son ministère.
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Pour sa part, l'ancien ministre des Finances grec, Evangélos Vénizélos, leader du parti socialiste qui connaît ses classiques, a critiqué jeudi les partenaires de la zone euro qui croient que "la Grèce doit être sacrifiée comme Iphigénie", héroïne de la Grèce antique, "pour qu'un vent favorable souffle à nouveau sur la zone euro".
"Le sacrifice d'Iphigénie serait un suicide pour la zone euro", a-t-il déclamé !
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(Iphigénie, la fille d'Agamemnon et de Clytemnestre, devait être sacrifiée par son père à la déesse Artemis pour que les vents puissent pousser les bateaux de la flotte grecque d'Aulis vers Troie. Selon la légende, Artemis la sauva in extremis en la transformant en biche, mais le mythe est resté.)
_____Revue de Presse
Le Point - Mercredi soir, Poul Thomsen (FMI), Klaus Masuch (BCE), et Matthias Mors (Commission européenne) se sont mis d'accord avec le ministre des Finances Iannis Stournaras pour un total de "11,6 milliards d'euros d'économie" sur les budgets 2013 et 2014, ... |
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