Electorat classé à droite, le monde agricole a été cette année déçu, de l'absence du président à l'inauguration du salon. Le monde agricole traverse sa plus grave crise depuis 30 ans, le revenu des agriculteurs a baissé de plus d'un tiers en un an, et même de 50% pour des producteurs de la filière du lait
Il faut aussi noter la perte de compétitivité de la France sur le marché mondial. En 2009, l'excédent des échanges agroalimentaires français, un point fort du commerce extérieur de l'Hexagone, a dégringolé de 38,6%, à 5,4 milliards d'euros contre 8,8 milliards en 2008.
«S'il était venu au début, cela aurait calmé la tension, mais si jamais il n'annonce rien à la clôture, cela risque de faire des dégâts», affirmait jeudi soir un éleveur de vaches Salers, devant ses collègues qui, tous, opinaient du chef.
Jean-Michel Lemétayer, Président de la FNSEA avait lui-même regretté l'absence de Monsieur Nicolas Sarkozy à l'inauguration, soulignant que ce dernier avait «beaucoup de difficultés avec le monde paysan».
Un sentiment ressenti par nombre d'agriculteurs, toutes tendances confondues, qui attendaient une «reconnaissance», comme le faisait savoir une responsable de la Confédération paysanne syndicat concurrent de la FNESA.
Toujours prévenant, François Fillon, avait indiqué Vendredi que le président devrait annoncer de nouvelles aides, notamment en faveur des agriculteurs sinistrés par la tempête Xynthia, dont les terres et parfois les troupeaux ont été noyés.
Parmi les annonces, devrait figurer une augmentation de l'enveloppe de prêts relais qui passerait à 1,5 milliard d'euros pour aider les agriculteurs à faire face à leurs problèmes de trésorerie.
Cette mesure devrait coûter 30 millions d'euros supplémentaires à l'Etat sans pour autant contenter nombre d'agriculteurs déjà surendettés.
Concernant l’allègement des charges sociales qui ont déjà diminué depuis le 1er Janvier 2010 pour les travailleurs occasionnels, le monde agricole souhaitait un nouvel allègement.
Des aides pour les jeunes en cours d'installation étaient également espérées.
Enfin la révision de la Politique Agricole commune (PAC) qui prendra effet à partir de 2013 reste un sujet d’inquiétudes pour le Monde agricole Français qui souhaiterait qu’une harmonisation économiques et sociales avec les autres pays de l’UE garantisse un jeu de concurrence loyale.
La filière agroalimentaire faisait entendre par la voix du président de l’Association nationale des Industries alimentaires, Monsieur Jean-René Buisson qu’il soulignerait au cours de la « table ronde » l'importance «stratégique» de ce secteur en ajoutant que «les pouvoirs publics doivent être conscients que vendre de l'agroalimentaire est aussi important que de vendre des airbus»,
Enfin la révision de la Politique Agricole commune (PAC) qui prendra effet à partir de 2013 reste un sujet d’inquiétudes pour le Monde agricole Français qui souhaiterait qu’une harmonisation économiques et sociales avec les autres pays de l’UE garantisse un jeu de concurrence loyale.
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait déclaré à ce sujet que Nicolas Sarkozy s'engagerait pour une politique agricole commune «forte».
C’est dans ce contexte que la visite du Président de la République était attendue Samedi matin d’autant qu’après la visite des stands une «table ronde» sur la situation agricole, fermée à la presse, était prévue avec l'ensemble des filières et les organisations syndicales.
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Annoncé en milieu de matinée, le chef de l'Etat est arrivé en avance, vers 8h30, une demi-heure avant l'ouverture au public, le Chef de l’Etat est arrivé Porte de Versailles, à Paris, accompagné des ministres Bruno Le Maire (Agriculture) et Michel Mercier (Espace rural et aménagement du territoire).
Réservant quatre heures ce matin au Salon de l'Agriculture à Paris, Nicolas Sarkozy, selon son programme a arpenté d’abord pendant deux heures les Hall 1 et 2 pour rencontrer les exposants des bovins du hall 1, puis ceux de la production végétale du hall 2, au milieu dans une ambiance générale « bon enfant », toutefois canalisée, où les applaudissements et les encouragements ont prédominé. D’après les médias, quelques sifflets se sont fait entendre, sur l'escalier qui relie les deux halls, que nous n’indiquons ici que pour souligner leur impertinence déplacée en cette circonstance où le Président de la République manifestait son intérêt pour le secteur agricole.
Toujours d’après les médias Monsieur Nicolas Sarkozy s’est un peu expliqué de sa démarche tardive en taclant un peu les politiques qui l’avaient précédé dans les jours précédents : «Aller saluer sur les stands les éleveurs, les producteurs, ça fait partie de la tradition, du folklore, c'est sympathique, j'aime beaucoup ça ….. Mais enfin, ce n'est pas au nombre de mains serrées qu'on va résoudre les problèmes des agriculteurs», a-t-il lancé au passage.
Cette explication est un peu surprenante si l’on se souvient que l’année précédente il s’employait à serrer des mains dès son arrivée au Salon et qu’un incident l’avait fâché au moment ou un visiteur avait refusé de serrer sa main tendue, bon bref ne revenons pas sur cet épisode qui a fait couler beaucoup d’encre et de bave pendant un certain temps.
Revenons à la visite des stands, personne n’a été oublié, jeunes participants au concours des lycées agricoles, éleveurs équins, bovins, ovins mais aussi bouchers et fleuristes……..
Le Président a écouté a recueilli les doléances des agriculteurs, des éleveurs victimes de la tempête.
Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec Jean-Paul Rault, éleveur de moutons à Sainte Radegonde des Noyers en Vendée , qui a perdu la quasi-totalité de son troupeau lors de la tempête Xynthia, l’exception de ceux qu’il a conduits à Paris pour les exposer, «Je lui ai dit qu'il devait nous protéger contre les catastrophes à venir, parce que recommencer une fois, je veux bien, mais pas deux», raconte l'éleveur, … «Le président m'a répondu qu'il n'allait pas nous laisser tomber, qu'il allait nous aider à reconstruire. Et qu'il viendrait nous voir en Vendée».
Denis Sibille, président d'Interbev, l'interprofession du bœuf, du mouton et du cheval a interpellé le Chef de l’Etat à propos de la Grèce en estimant que «Le nombre de défaillances est très élevé et nous nous abstenons maintenant d'y exporter, d'où un certain manque à gagner.» D’après Monsieur Sibille ….. «Il avait l'air surpris et pas vraiment au courant, mais je lui ai demandé d'être très vigilant sur la question grecque : c'est notre premier client à l'exportation avec 70.000 tonnes» a-t-il commenté
Un cours entretien a été a été plus « acide » avec le représentant de la Fédération nationale bovine (section de la FNSEA) Jean-Paul Fleury qui a demandé à Nicolas Sarkozy de moins écouter son ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, et d'arbitrer plus souvent en faveur de son «excellent ministre de l'Agriculture», Bruno Lemaire ce qui lui a valu une réponse brève : «Les arbitrages, c'est mon travail, je fais ceux que je dois faire», a répondu le président.
Au stand des artisans bouchers, le président a reçu un panier de victuailles garni d’ une côte de bœuf et un gigot d'agneau. «Autant avec Chirac, je suis sûr que la viande était consommée, autant avec Nicolas Sarkozy, je n'en suis pas vraiment certain», a supposé Jean Claude Obriot, de l'Ecole professionnelle de la Boucherie. «Et puis, il est moins bavard que président Chirac», se rappelle ce boucher qui accueille au Salon les présidents depuis dix ans.
Nicolas Sarkozy a voulu savoir en quel bois étaient faits les bâtons des jeunes du Lycée agricole de Laurent Sainte Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques. En noisetier, ont-ils répondu. Un bois mi-dur, mi-flexible et surtout léger. Idéal pour tapoter le flanc des bêtes et les faire avancer.
Table ronde
Ensuite pendant 2 heures, le président de la République a présidé, et c’est une première parait-il, une table ronde très sérieuse avec l’ensemble syndicats agricoles représentatifs, (et non plus seulement la FNSEA) des représentants de l’agroalimentaires des assurances et des banques , en tout une vingtaines de personnalités pesant de tous leur poids respectif dans ce monde agricole en crise, tous animés du désir d’entendre les annonces Chef de l’Etat et de s’exprimer eux-mêmes pour donner leur avis et faire des propositions.
Au cours de cet entretien que l’on peut considérer commune réunion de travail, le président de la République a annoncé les mesures qu’il envisage de mettre en route pour aider le secteur à sortir de la crise.
Aides financières
«Je ferai pour l'agriculture française et européenne ce que nous avons déjà fait pour sauver la finance, …..Je ne céderai pas d'un millimètre ….», a promis le Chef de l’Etat, en critiquant les méthodes du passé , «Il y a des voies que l'on a empruntées depuis une vingtaine d'années, celles des échanges de prix contre des subventions, qu'on ne peut plus emprunter aujourd'hui, a-t-il indiqué. Car dix ans après, il faut les rembourser».
Le chef de l'Etat a parlé des 500 millions d'euros d'aides retoquées par Bruxelles cet été et que les producteurs de fruits sont censés rembourser et il tenu à justifié «Les solutions que nous avons retenues pour assurer un prix aux éleveurs sont légales».
En plus du plan d'aides d'urgence annoncé il y a quatre mois à Poligny dans le Jura, Nicolas Sarkozy a mis sur la table 850 millions de plus en précisant : «Toutes les demandes de prêts actuelles seront ainsi honorées».
(Rappelons que M. Sarkozy avait annoncé en octobre à Poligny (Jura) un plan "sans précédent" pour l'agriculture en crise, comportant 650 millions d'euros de "soutien exceptionnel de l'Etat" et un milliard d'euros de prêts bonifiés)
Nous avons cru comprendre, que ces 850 millions seront ventilés comme suit : 800 millions pour les prêts bonifiés qui atteindront désormais 1,8 milliard d'euros, contre 1,5 milliard initialement prévu dans le plan de Poligny, qui serviront à alléger les frais financiers des emprunts anciens et 50 millions supplémentaire qui iront vers les agriculteurs au titre du FAC (Fonds d'allègement des charges)
Enfin le décret devant permettre l'exonération de l'intégralité des charges patronales pour les employeurs de saisonniers dans les fruits et légumes, paraîtra à la fin du mois.
(Rappelons aussi qu’une mesure de 170 millions d'euros déjà annoncée dans le Jura qui devrait donner une meilleure compétitivité à la filière, avec une baisse de deux euros du coût horaire de la main-d'œuvre intérimaire)
Environnement
En matière d’environnement, le président a reconnu que les agriculteurs avaient déjà beaucoup fait en soulignant toutefois qu’il fallait changer les méthodes : «Je crois à une agriculture durable, cependant il faut changer les méthodes. J'ai demandé à Bruno Le Maire et Jean-Louis Borloo de tenir dès la semaine prochaine un premier groupe de travail autour d'une nouvelle méthode d'analyse des mesures environnementales en agriculture», a-t-il indiqué …
Ce groupe de travail planchera autour de trois axes : une analyse de ce qui se fait chez nos voisins européens, une étude de l'impact économique et social sur les filières et un chiffrage du bénéfice attendu pour la société
Le président de la République a rappelé que les agriculteurs, à travers les prairies, permettaient de stocker le CO2, et il a annoncé que pour sauvegarder l'environnement, le gouvernement va taxer à hauteur de 10% les transactions relatives à la vente de terres agricoles pour en faire des terrains à bâtir. Cette mesure serait de nature à freiner le gaspillage de ces terres qui disparaissent au rythme d'un département tous les dix ans pour être urbanisées.
L’avenir de la PAC
Enfin, dans les échanges sur l'avenir de la PAC, qui doit être revue avant 2013, Nicolas Sarkozy serait prêt à diminuer le budget de plus de 50 milliards d'euros sous la condition que les agriculteurs vivent avec des prix décents et que l'on applique la préférence communautaire. Le président i a promis qu'il allait "demander la modification du droit de la concurrence" dans l'Union européenne, Bruxelles n'autorisant pas le regroupement de producteurs agricoles. Il a affirmé qu'il se battrait pour la préférence communautaire, qui, d’après lui, est "parfaitement compatible avec l'OMC". "Pourquoi l'Europe ferait-elle preuve d'une naïveté confondante en ouvrant toutes ses frontières sans aucune protection?". "Je souhaiterais qu'on puisse fixer un prix par interprofession sans qu'on crie au cartel", a dit M. Sarkozy.
Il s'est dit favorable à l'imposition d'"une taxe carbone aux frontières".
Il a critiqué les "slogans démagogiques" en faveur des quotas laitiers car "la solution" à la crise que traverse le secteur, "ce ne sont pas les quotas".
Monsieur Sarkozy a indiqué qu'il prendrait l'initiative, lors du conseil européen les 25-26 mars à Bruxelles, de défendre la place centrale de l'agriculture dans la stratégie économique que l'Union européenne doit adopter pour 2020.
Le chef de l'Etat s'est engagé à mettre "la régulation du prix des matières premières agricoles au cours de l'activité du G-20" en novembre prochain. Il entend ainsi limiter la spéculation croissance et mieux encadrer les produits financiers dérivés sur ces marchés.
"L'agriculture ne sera pas la variable d'ajustement", a-t-il argumenté en demandant aux syndicats agricoles de définir avant fin juin une position commune sur les outils de régulation de la Politique agricole commune (PAC) de 2013 et leurs financements.
Vers 12h30, le président de la République a clos le débat vers 12 heures 30 en manifestant son intention de revoir les parties présentes trois fois dans l'année pour faire un point avec elles du suivi des dossiers en cours. «J'étais heureux d'être avec vous» a-t-il conclu.
La FNSEA s'est félicitée de l'assouplissement des mesures agroenvironnementales. «Sans renier les objectifs de développement durable, on ne peut pas demander des investissements de plus en plus lourds aux agriculteurs s'il n'y a pas de prix rémunérateurs et des revenus, a déclaré Monsieur Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA. « L'agriculture ne doit pas devenir la sidérurgie ou le textile de demain», a-t-il ajouté.
Plus réservé, le Président de la Coordination rurale, Monsieur François Lucas a déclaré «
«Ces mesures sont intéressantes et vont dans la bonne direction. Mais elles ne sont pas suffisantes, il faudrait aller vers la TVA sociale pour rendre plus compétitive l'agriculture français
Dans l’ensemble, le Président de la République a répondu aux attentes en développant ses intentions tant pour l’immédiat que pour l’avenir et ainsi il a effacé ce sentiment de déception qui avait ému le monde agricole qui avait espéré sa visite pour inaugurer l’Ouverture du Salon International 2010.
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Bien entendu la politique reprend ses droits et les écologistes ont réagi vivement aux propos tenus par le président de la république qui dans un échange avait pris position lors de la table ronde en faveur d’un de ses interlocuteurs avait dit « l’écologie ça commence à bien faire » l'environnement «ça commence à bien faire» en plaidant d’ailleurs « pour un changement de méthode » tout à fait convenable pour les agriculteurs.
Les déclarations de Nicolas Sarkozy samedi au Salon de l'agriculture ne sont pas passées inaperçues, les écologistes dénonçant «un renoncement majeur au Grenelle de l'environnement» ont employés des mots excessifs, « imposteur », « hypocrite »
D’après les écologistes il s’agit d’un «Un calcul électoral», et ils prétendent que le changement de ton de Nicolas Sarkozy s’explique par des motifs électoraux.
«Le masque vert de Nicolas Sarkozy est tombé», a déclaré la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, qui dénonce son «incompréhension des enjeux de l'agriculture paysanne et durable». «Au nom de la concurrence, Nicolas Sarkozy prétend affranchir l'agriculture de la contrainte environnementale, au risque de laisser les choix à court terme épuiser un peu plus les sols, proliférer les algues vertes, aggraver la dégradation de l'environnement», a-t-elle déploré.
«Apparemment, parler d'écologie ne fait plus recette pour Nicolas Sarkozy et il revient aux fondamentaux du calcul électoral», analyse Cécile Duflot.
Pour le « Mouvement pour la défense et le respect des générations futures’ «Nicolas Sarkozy est prêt à tout pour s'attirer les suffrages des agriculteurs, en trahissant ses promesses de mai 2008, lorsqu'il parlait ‘d'urgence écologique' », Pour ce mouvement le président a «cédé aux pressions de la FNSEA et des lobbys agro-industriels».
Pour le député Verts Noël Mamère, qui qualifie le président d' «apprenti sorcier».
«La logique, à la veille des élections, est de rendre la monnaie à certains lobbies».
Les annonces de Nicolas Sarkozy ont apaisé les agriculteurs
France Soir - Il y a 2 heures
Ils sont retournés vaquer à leurs occupations quotidiennes sur ce Salon, après s'être avancés vers Nicolas Sarkozy, quatre heures plus tôt. ...
Écologie : Sarkozy défend les agriculteurs Le Figaro
Les écologistes furieux contre Nicolas Sarkozy nouvelobs.com
Sarkozy ne renie pas ses promesses environnementales, dit Borloo
L'Express - Il y a 11 heures
"On voulait à l'époque, Nicolas Sarkozy le premier, faire une défense de l'environnement, une agriculture qui soit respectueuse des normes environnementales ...
Environnement: Sarkozy "ne nous a jamais lâchés", assure Borloo nouvelobs.com
Zones inondables, raffineries, Sarkozy et l'agriculture : Borloo ... TF1
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