15 mars 2010

La majorité présidentielle ne remporte pas le premier tour des Régionales

article de lucienne magalie pons

par lucienne magalie pons on 15 Mars 2010 | Voir tous les articles de lucienne magalie pons
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Le résultat du premier tour est très décevant pour la majorité présidentielle, l’UMP avec un résultat d’environ 26 % au plan national perd son rang de premier de la classe politique en France pour se situer derrière le PS qui a reçu la confiance des électeurs à 30%.

Le grand échec de tous les partis confondus c’est de ne pas avoir su attirer vers les urnes 52 % d’électeurs potentiels qui se sont abstenus de se présenter aux urnes.

Sur les plateaux de télévision, les cadres du parti présidentiel ont tenté d’accuser, avec peu de crédibilité du reste, les présidents de région sortant d’avoir éloigné les électeurs des urnes par leur insuffisance à gouverner les régions, alors que les leaders de gauche plus crédibles à ce sujet rétorquaient que c’était tout au contraire l’expression d’un refus de la politique de Monsieur Nicolas Sarkozy et de son gouvernement.

Les débats sur les plateaux des télévisions, plus ou moins bien conduits selon que les animateurs se comportaient en professionnel ou au contraire en partisans de la majorité présidentielle, ont été très animés, mais partout on a pu remarquer que la droite présidentielle se défendait en tentant de présenter ce résultat du premier tour comme un résultat intermédiaire, évitant de reconnaître qu’elle n’avait plus de réserves de voix , démentant même cet argument en se faisant fort de ramener les abstentionnismes aux urnes à leur profit lors du second tour dimanche prochain, tout en n’hésitant pas de faire un appel du pied provocant en plusieurs direction .

Le Premier Ministre François Fillon lequel s’était investi comme Directeur de la campagne présidentielle pour monter au front en première ligne de Lundi à Vendredi dernier, s’est très brièvement exprimé, non pas pour reconnaître son échec, mais pour expliquer que le faible taux de participation "ne permet pas de tirer un enseignement national" de ce vote.

Encore optimiste encore, le porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre, s’est exprimé, sous l’œil amusé de Cohn Bendit et des mines indignées des cadres de l’opposition qui se trouvaient sur les plateaux, comme s’il s’agissait d’un prélude à la victoire de l’UMP pour le second tour qu’il prédit avec un aplomb assez culotté , en parlant de listes "au coude-à-coude" et en prétendant que "les réserves existent partout", et que "ce sera très serré".

Réunis auprès de Nicolas Sarkozy avant 20 heures, les responsables de la majorité ont défini leur ligne de défense, il auront à plaider entre autres attaques déjà connues et développées sans succès contre leur opposants avant le premier tour, que l’abstention massive des électeurs ne dénonce pas un anti-Sarkozy, mais bien au contraire que plus d’un électeur sur deux n’aurait pas voulu entrer dans le jeu de la gauche.

Cet argument tiré par les cheveux ne tient pas la route, en effet comme l’a fait remarquer un ténor de gauche à plusieurs reprises sur différends plateaux si les électeurs approuvaient la politique de la majorité présidentielle au lieu de s’abstenir ils auraient voté massivement pour la majorité présidentielle pour prouver leur satisfaction.

D’autres personnalités ont fait ressortir la maladresse de la campagne de la majorité présidentielle, notammment en évoquant le débat sur l’identité Nationale Française et ses diverses polémiques contradictoires, qui ont eu selon eux pour conséquence de faire remonter le Front National notamment et d’aggraver le taux d’abstention par rapport aux élections précédentes.

Il s’agit bien, quelles qu’en soient les causes, d’un vote-sanction et il est bien trop tard pour limiter la casse de lancer maintenant en urgence une ultime opération de sauvetage pour dénationaliser le scrutin en le resituant dans son contexte régional. Monsieur François Fillon a beau jeu maintenant d’expliquer autoritairement aux Français : "Vous devez refuser ceux qui appellent à faire des régions des contre-pouvoirs. Nous sommes des Français confrontés aux mêmes défis.", à mon sens c’est trop tard. D’autant que cet argument plaide encore pour un pouvoir centralisé. Pour limiter l'ampleur de la défaite l'UMP devrait obtenir un sursaut massif de ses sympathisants, comme François Fillon l’espère puisqu’il a déjà appelé dans son intervention "tous les électeurs de l'UMP à se mobiliser pour le second tour". Ceci laisserait supposer que ce sont bien des électeurs UMP qui se sont abstenus faisant ainsi progresser le taux d’abstention.

Monsieur Jean-François Copé, chef de file de la majorité présidentielle à l'Assemblée, a lui aussi expliqué : "On a une telle abstention que c'est maintenant à nous de mobiliser nos électeurs comme on l'a fait en 2007 entre les deux tours de la présidentielle." Ce qui confirmerait que ce sont bien leurs ouailles qui se sont en parti abstenus.

Mais si ces abstentionnistes supposés implicitement UMP et de droite se décidaient à voter au second tour, je doute fort que cela change de manière significative les résultats pour assurer à la majorité présidentielle la reprise de plus d’une région ou deux, ce qui ne seraient pas encore un succès confirmé, mais un piteux succès tout à fait marginal.

En conclusion le parti présidentiel a payé dimanche soir la stratégie « boulet de canon » imaginée par Nicolas Sarkozy et l'Elysée qui visait à former une liste unique à droite pour obtenir selon leurs prévisions, dès le premier tour, un score supérieur à 30 % assurant sa victoire pour le second tour. Cette stratégie qui avait fonctionné pour les Européennes en 2009, vient déchouer au premier tour pour les Régionales, et l’on peut noter qu’il s’agit d’une double erreur d’optique et d’objectif, le plus néophyte des analystes politiques sait parfaitement que l’Europe qui parait trop lointaine de nos préoccupations nationales permet à certains électeurs de voter pour une liste unique qui reflète globalement la droite, comme on s’acquitte d’une formalité, et pour certains de s’abstenir, alors que la gouvernance de leurs Régions plus visible et immédiate, les interpelle et les détermine aller voter, sous la condition qu’on leur présente des arguments politiques sérieux et crédibles répondant à leur attente régionale , et surtout qu’on leur laisse le choix pour voter au plus près de leur convictions , soit UMP, soit NC, etc…

Ainsi la liste unique n’a pas permis aux électeurs de droite de se reporter sur une liste de leur choix, ils n’ont eu pour s’exprimer que la possibilité, soit de voter extrême droite, pour les plus coriaces d’entre eux, soit de s’abstenir pour ne pas donner un blanc seing à l’UMP.

Cette mauvaise stratégie de liste unique a donc profité au Front National lequel avec un score global de 12 % se maintiendra dans quelques régions diminuant encore les chances de l’UMP au second tour.

Quand à l’opposition de Gauche, tous ses composants, dont notamment le PS qui a triomphé au premier tour et les Écologistes qui ont réalisés un bon score, sont déterminés à s’entendre et déjà ils on annoncés que d’ici Mardi ils seraient en mesure de concrétiser leurs accords pour le second tour.

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