Avant les annonces du président au monde agricole, promises pour samedi, le chef du gouvernement toujours prêt à servir les bonnes causes présidentielles, a mis à profit une visite de trois heures au Salon International de l’Agriculture 2010, à la Porte de Versailles pour écouter les doléances des exploitants, qui parlent d'une profession "sinistrée", et pour préparer l’éminente visite Présidentielle de Samedi , jour de clôture du Salon.
Le Premier Ministre François Fillon accompagné de Bruno Lemaire ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a accordé hier Jeudi une visite de 3 heures au Salon International de l’Agriculture 2010 , et en amuse gueule du menu d’annonces tenu secret que le Chef de l’Etat présentera Samedi aux agriculteurs en final du Salon Samedi , le Premier Ministre soucieux de ne pas empiéter sur la « surprise » du Chef, s’est réduit à assurer, en réponse aux doléances des exploitants qui considèrent leur profession comme sinistrée, que l'Etat serait aux côtés des agriculteurs pour les aider à passer ce "cap extrêmement difficile", en soulignant que le plan de soutien à la filière sera complété et la France plaidera pour plus de régulation sur les marchés agricoles, européens et mondiaux.
"On se bat tous les jours pour permettre à l'agriculture de retrouver toute sa place parce que l'agriculture, c'est stratégique pour la France" a enchaîné le Premier ministre, avant de se rapprocher du stand des élèves-bouchers, dans un très-mini-mini bain de foule de quelques sympathisants de la moyenne, ou il a pu déguster des rillettes de son « terroir « sarthois du Mans.
Toutefois hors caméra, toujours semble-t-il dans un souci de discrétion pour ne pas se placer au-dessus du prochain éminent visiteur de Samedi, François Fillon s'est entretenu en catimini , hors caméra, avec le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, autour d’un assortiment de charcuteries et d'un verre de Bandol rosé.
Le Président de la FNSEA s’est montré assez réconforté après cet aparté gustatif et a opiné : "Il y a un accord pour compléter le plan de soutien", mais d’après ce dirigeant du syndicat le plus important du secteur agricole en France, il reste cependant de nombreuses zones d'ombre, notamment certaines décisions qui viennent charger la barque des paysans, comme la taxe carbone.
Les observateurs font remarquer que le Premier ministre a été interrogé à plusieurs reprises sur ce "nouvel impôt spécial agriculteurs", selon les termes mêmes d'un producteur céréalier.
"On est en train d'essayer de trouver la bonne solution juridique, parce qu'il ne faut pas qu'on se fasse ‘ 'ré- allumer' ‘par le Conseil constitutionnel", a expliqué le Premier Ministre aux dirigeants de la filière des biocarburants, qui en demandent exonération pour leur secteur d’activités.
Dans un autre domaine plus immédiat, ‘’ allumer le feu’’ n’était surtout pas dans l’intention de François Fillon qui aurait pu redresser le col s’il avait tenu compte des galons de Présidentiable que Le Point, en couverture de son édition de Jeudi et en dix pages intérieures, lui avait attribués, sur la foi d’un sondage Ipsos.
Ce n’était évidemment pas le lieu ni l’heure et bien au contraire François Fillon, interrogé sur l’Edition du point qui lui est consacré, a détourné la question assez évasif en répondant : "Ça doit être pour fêter mon anniversaire, j'imagine", ce que les médias ont pu considérer comme une pointe d’humour, mais que je considère pour ma part comme une impertinence destinée à voiler le rôle de Joker qu’il assume dans les médias chaque fois qu’il y va de l’intérêt de Nicolas Sarkozy.
Par pure coïncidence, ‘’ j’imagine ‘’ cet article du point est publié justement le jour anniversaire des 56 ans de François Fillon, mais on peut tout imaginer , et y compris que la photo portrait de François Fillon qui figure en couverture du Point avec la légende « Enquête sur le Président Fillon, - La tentation de l’Elysée, - Pourquoi la droite croit en lui ", et les 10 pages qui lui sont consacrées à l’intérieur, sont un pu exercice médiatique tout à fait innocent , publié à son insu.
Pourtant en regardant la photo portrait, ça saute aux yeux qu’il a bien posé pour la circonstance relooké « Président », et qu’il s’agit bien d’un coup médiatique destiné à souligner, entres autres appréciations flatteuses, élogieuses si vous préférez, que pour 45 % des sympathisants UMP interrogés par les sondeurs , le Premier Ministre serait le candidat présidentiel « de rechange idéal » loin devant Alain Juppé et Dominique de Villepin, si Nicolas Sarkozy ne se représentait pas.
Vous avez suivi la manœuvre ?.... « devant Alain Juppé et Dominique de Villepin ».
Je n’en dirais pas plus « vous m’avez compris » … ! Pour moi il s’agit d’une manœuvre désespéré devant la montée dans l’opinion d’un Dominique de Villepin présidentiable !
L’habile discrétion de Monsieur François Fillon sur ce sujet brûlant a été rompu par Bruno Le Maire qui s’est improvisé son « porte parole » pour la circonstance qui a déclaré en sortant de son rôle de Ministre de l’agriculture :
"Les journalistes sont libres d'écrire ce qu'ils veulent".
Je me souviens d’une année où la visite du Premier Ministre François Fillon, savamment orchestrée pour faire oublier un dérapage verbal célèbre, lancé par le Président Sarkozy à l’adresse d’un visiteur qui avait refusé de lui serrer la patoune , avait donné lieu à une couverture médiatique très importante d’autant plus corsée aussi par le cadeau qui lui avait été offert d’une poule dénommée » Carla » sur le stand d’un éleveur célèbre, ce qui n’avait pas manqué de surenchérir tant à sa popularité qu’à celle d’une personnalité de premier plan très étroitement liée au Président de la République.
Bon attendons Samedi pour mettre un point final au Salon International de l’Agriculture 2010.
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