12 septembre 2018

Audition prochaine de Benalla au Sénat : C'est un coup de force institutionnel du Sénat prétend Christophe Barbier dans son édito du Mercredi 12 septembre sur Bfmtv ( Préalable - informations - vidéo )

Éditorial de lucienne magalie pons

Préalable  : Avant de passer à l'édito de Christophe Barbier qui parle d'un "Coup d'état institutionnel du Sénat " , nous revenons sur l'évolution très récente de  l'affaire Benalla.


Nous le savons depuis mardi en soirée Alexandre Benalla  a  finalement fait savoir dans un communiqué transmis à l'AFP qu'il  se rendra finalement devant la commission d'enquête sénatoriale le 19 septembre prochain en indiquant qu'il est contraint de s'y rendre afin d'éviter les poursuites judiciaires. 


Pour "agrémenter"  leurs  articles ou propos sur l'évolution de cette affaire, les  médias interprètent la prochaine audition d'Alexandre Benalla  chacun à sa façon,   de son coup de griffe ou de son tour de langue,   qui ne sont  pas toujours  teintés d'exactitude , certains y voient une "confrontation" , d'autre "un face à face", voir une "comparution".

Mises au point  du sénateur Philippe Bas :

Or le sénateur  Philippe Bas Président de la Commission des lois  a notamment été très clair hier mardi sur le sujet et nous reprenons  ci-dessous un extrait des mises au point  qu'il a donné  sur Public Sénat :

Extrait : 

"  Je vous rappelle qu'on n'a pas le choix de venir devant la Commission d'enquête, on doit venir, moi je peux le faire chercher par huissier etc..., la question ne se pose pas, donc je n'ai pas à apprécier la valeurs d'arguments qui sont contraires à la Loi.

Mais je dois vous dire que si nous avons la  préoccupation et que nous faisons tous attention de ne pas poser de questions qui  sont l'objet de l'enquête judiciaire, alors c'est exactement comme ceci que je compte m'y prendre et tous les sénateurs de cette Commission des Lois seront extrêmement vigilants  de ne pas poser de questions qui sont en dehors de leur domaine, vous savez nous avons assez à faire avec le fonctionnement de l'Etat pour ne pas nous intéresser  à d'éventuelles voies de fait commises en marge d'une manifestation le 1er Mai 2018, ça c'est l'affaire de la justice, nous notre affaire c'est l'Etat, c'est  la séparation des pouvoirs, c'est le fonctionnement des institutions démocratique , c'est le respect de la constitution, avec un Président, avec un gouvernement, des ministres, sous l'autorité des ministres des administrations, et personne qui n'interfère avec ces administrations avec une carte bleu, blanc, rouge , en disant "Moi je suis de la Présidence de la République"
A la suite, pour répondre à une question de Public Sénat qui s'interroge si Alexandre Benalla serait accompagné et  si les questions  seraient validées au préalable, Philippe Bas poursuit : 
Philippe Bas : Vous me fournissez l'occasion de rappeler que la Commission d'enquête n'est pas un Tribunal et par conséquent une audition n'est pas une comparution et nous ne procédons pas à des condamnations . Nous voulons simplement avoir un entretien avec chacune des personnes que nous convoquons, pour établir la vérité des faits, "par approximations successives", comme disent les mathématiciens,.Tout ça n'est pas toujours aussi clair qu'on le voudrait, parfois il y a des contradictions d'où la nécessité de poursuivre les auditions pour s'approcher au plus près de la réalité, alors s'agissant de la possibilité d'être accompagné , j'ai observé,  et je n'ai aucune raison de m'y opposer, que l'ensemble des personnes auditionnées sont venues avec des avec des collaborateurs, ils n'ont pas le droit de parler" ....

- fin  de l'extrait - 
Or dans son Edito son édito de ce  mercredi 12 septembre sur BFMTV  dans l'émission "Première Edition"  Christophe Barbier   livre quelques interprétations excessives  de son cru,  notamment quand il parle "de coup de force institutionnel du Sénat"  en faisant allusion au fonctionnement de la  Commission d'enquête.

Voir la vidéo : 

 Nous reprenons ci-dessous un extrait  des interprétations   irrationnelles  , et partiellement inexactes  tenues par Christophe Barbier  sur la Loi et  "le coup de force institutionnel du sénat " :

" .... C'est un coup de force institutionnel,  la loi le dit, une loi qu'on trouve  sur le site du Sénat, une commission d'enquête ne peut pas  se réunir tant qu'il y a des instructions  judiciaires en cours,  et même elle doit s'arrêter , alors qu'est-ce que l'on voit dans cette affaire et dans d'autres  avant ? ,  les commissions d'enquête passent avant les juges. Le juge a-t-il critiqué ? non, le Parquet était-il ému ? non, la Garde des sceaux a-t-elle protesté? non ... Le coup de force institutionnel du Sénat, le législatif  au- dessus du  judiciaire,  fonctionnent. 
Bientôt on dira l'inverse  que l'instruction des juges s'arrête quand une Commission d'enquête se saisit d'un problème"  ....
- Fin de l'extrait - 

Ainsi nous voyons que Christophe  Barbier comme la majorité de ses confrères tombe de plus en plus dans des excès de langage auxquels il ne se livrait pas par le passé , et c'est bien regrettable qu'il travestisse ainsi la vérité en se lançant dans des interprétations inexactes  de la Loi et du fonctionnement des commissions d'enquêtes. 

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