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14 juin 2018

"Commerce international : Billet lucide sur l'histoire sans fin" , par Jacques Myard

Éditorial de lucienne magalie pons

 Pour Information : 

Lire ou relire "Commerce international:Billet lucide sur l'histoire sans fin " de Jacques Myard "

 * Copié/collé de source  du site 🔻


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COMMERCE INTERNATIONAL :

BILLET LUCIDE SUR L'HISTOIRE SANS FIN

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République


Le 13 JUIN 2018

A/S : COMMERCE INTERNATIONAL : L'HISTOIRE SANS FIN !

Le fiasco du G7 provoqué par Donald Trump mérite plus que des réactions épidermiques contre le Président américain ainsi que l'ont fait nombre de politiques européens ou experts renommés comme mon vieil adversaire Pascal Lamy qui accuse D.Trump de "fracturer l'Occident" .

L'Occident est- il une réalité tangible ou comme le dit Hubert Vedrine un mot valise sans signification qui contient plus de forces centrifuges que de cohérence interne ? Mais laissons cette question à ce stade.

La question du commerce international pour bien la comprendre doit être être replacée dans sa perspective historique qui s'est toujours jouée entre protectionnisme et ouverture des frontières au nom du libéralisme .

Il en est souvent résulté des conséquences contrastées ce qui rappelle le fameux adage de Paracelse, médecin suisse ( 1493- 1541 ) :

" Tout est poison et rien est poison, la dose seul fait que quelque chose n'est pas un poison."

Le protectionnisme a eu ses heures de gloire au 19ème siècle et l'Allemagne - déjà elle - a su bâtir son économie à l'abri du Zollverein, une union douanière protectrice vis à vis des non membres.

Après la seconde guerre mondiale et l'échec de la Charte de la Havane qui tenta en vain de concilier libéralisme et garanties pour les pays en développement, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) a ouvert 9 cycles de négociations qui d'Annecy en 1949 à celui d'Uruguay en 1986 qui vit la création de l'OMC sont tous allés dans le même sens de la libéralisation des échanges : baisse des droits de douane notamment, limitation des subventions en agriculture.

Les pays qui ont participé à ces cycles ont augmenté fortement, de 23 en 1947 à plus de 150 avec le Cycle de Doha en 2001.

Toutefois le cycle de Seattle en Novembre 1999 fut un échec en raison de fortes manifestations lors de son ouverture et le cycle de Doha qui commença en Novembre 2001 fut suspendu en juillet 2006 par le directeur général de l'OMC Pascal Lamy.

La libéralisation des échanges à partir de cette période n'est plus perçue comme la panacée, la mondialisation n'est plus heureuse.

Si l'OMC marque le pas, la Commission de Bruxelles reçoit cependant plusieurs mandats pour négocier des accords généraux de libéralisation des échanges avec le Canada en 2009, CETA, et en 2013 avec les Etats-Unis, TAFTA .

Ces deux accords ont provoqué de multiples polémiques de part et d'autres de l'Atlantique : clause d'arbitrage, interrogations européennes sur son application éventuelle par les Etats américains fédérés, réciprocité réelle ou non de l'ouverture des marchés publics au Canada, impossibilité de satisfaire tous les acteurs économiques dans un accord monstrueux de dizaines de milliers de pages et élaboré avec une multitudes de compromis.

Dès son arrivée au pouvoir D. Trump a décidé de suspendre l'exercice ce qui provoque la critique acerbe de Pascal Lamy :

"Donald Trump est inapte au multilatéralisme, c’est trop compliqué pour lui. Il ne comprend que le bilatéral et la logique du bras de fer " dans Le Monde ,du mercredi 13 Juin 2018.

La vérité est plus compliquée que ce jugement sans appel, elle dépasse les personnes. La vérité est à rechercher dans la mondialisation galopante qui en quelques décennies a subjugué la planète devenue un village planétaire en provoquant des bouleversements politiques et sociaux de grande ampleur.

Certes les bons esprits se font les défenseurs d'une "mondialisation maitrisée". Mais une mondialisation maitrisée n'est rien d'autre que retrouver des écluses ou digues pour maitriser les flots des économies dominatrices et protéger au moins pour un temps les économies nationales qui ne sont plus compétitives.

D. Trump est dans cette logique.

Mais il n'en demeure pas moins que la complexité des échanges, la multiplicité des lieux de production sur la planète pour certains équipements comme les avions obligent à prendre en compte les autres économies.

L'interdépendance est la règle aujourd'hui et est à la base de la réciprocité, fondement du commencement de la sagesse.

Libéralisme et protectionnisme doivent être en conséquence dosés... comme le poison de Paracelse. D. Trump l'apprendra vite s'il pousse le bouchon trop loin...




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