Éditorial de lucienne magalie pons
Pour Information :
Lire ou relire "Commerce international:Billet lucide sur l'histoire sans fin " de Jacques Myard "
* Copié/collé de source du site 🔻
COMMERCE INTERNATIONAL :
BILLET LUCIDE SUR
L'HISTOIRE SANS FIN
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du
Parlement
Maire de
Maisons-Laffitte
Président du Cercle
Nation et République
Le 13 JUIN 2018
A/S : COMMERCE INTERNATIONAL : L'HISTOIRE SANS FIN !
Le fiasco du G7 provoqué par Donald Trump mérite plus que des réactions
épidermiques contre le Président américain ainsi que l'ont fait nombre de
politiques européens ou experts renommés comme mon vieil adversaire Pascal Lamy
qui accuse D.Trump de "fracturer l'Occident" .
L'Occident est- il une réalité tangible ou comme le dit Hubert Vedrine un
mot valise sans signification qui contient plus de forces centrifuges que de
cohérence interne ? Mais laissons cette question à ce stade.
La question du commerce international pour bien la comprendre doit être
être replacée dans sa perspective historique qui s'est toujours jouée entre
protectionnisme et ouverture des frontières au nom du libéralisme .
Il en est souvent résulté des conséquences contrastées ce qui rappelle le
fameux adage de Paracelse, médecin suisse ( 1493- 1541 ) :
" Tout est poison et rien est poison, la dose seul fait que quelque
chose n'est pas un poison."
Le protectionnisme a eu ses heures de gloire au 19ème siècle et l'Allemagne
- déjà elle - a su bâtir son économie à l'abri du Zollverein, une union
douanière protectrice vis à vis des non membres.
Après la seconde guerre mondiale et l'échec de la Charte de la Havane qui
tenta en vain de concilier libéralisme et garanties pour les pays en
développement, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT)
a ouvert 9 cycles de négociations qui d'Annecy en 1949 à celui d'Uruguay en
1986 qui vit la création de l'OMC sont tous allés dans le même sens de la
libéralisation des échanges : baisse des droits de douane notamment, limitation
des subventions en agriculture.
Les pays qui ont participé à ces cycles ont augmenté fortement, de 23 en
1947 à plus de 150 avec le Cycle de Doha en 2001.
Toutefois le cycle de Seattle en Novembre 1999 fut un échec en raison de
fortes manifestations lors de son ouverture et le cycle de Doha qui commença en
Novembre 2001 fut suspendu en juillet 2006 par le directeur général de l'OMC
Pascal Lamy.
La libéralisation des échanges à partir de cette période n'est plus perçue
comme la panacée, la mondialisation n'est plus heureuse.
Si l'OMC marque le pas, la Commission de Bruxelles reçoit cependant
plusieurs mandats pour négocier des accords généraux de libéralisation des
échanges avec le Canada en 2009, CETA, et en 2013 avec les Etats-Unis, TAFTA .
Ces deux accords ont provoqué de multiples polémiques de part et d'autres
de l'Atlantique : clause d'arbitrage, interrogations européennes sur son
application éventuelle par les Etats américains fédérés, réciprocité réelle ou
non de l'ouverture des marchés publics au Canada, impossibilité de satisfaire
tous les acteurs économiques dans un accord monstrueux de dizaines de milliers
de pages et élaboré avec une multitudes de compromis.
Dès son arrivée au pouvoir D. Trump a décidé de suspendre l'exercice ce qui
provoque la critique acerbe de Pascal Lamy :
"Donald Trump est inapte au multilatéralisme, c’est trop compliqué
pour lui. Il ne comprend que le bilatéral et la logique du bras de fer "
dans Le Monde ,du mercredi 13 Juin 2018.
La vérité est plus compliquée que ce jugement sans appel, elle dépasse les
personnes. La vérité est à rechercher dans la mondialisation galopante qui en
quelques décennies a subjugué la planète devenue un village planétaire en
provoquant des bouleversements politiques et sociaux de grande ampleur.
Certes les bons esprits se font les défenseurs d'une "mondialisation
maitrisée". Mais une mondialisation maitrisée n'est rien d'autre que
retrouver des écluses ou digues pour maitriser les flots des économies dominatrices
et protéger au moins pour un temps les économies nationales qui ne sont plus
compétitives.
D. Trump est dans cette logique.
Mais il n'en demeure pas moins que la complexité des échanges, la
multiplicité des lieux de production sur la planète pour certains équipements
comme les avions obligent à prendre en compte les autres économies.
L'interdépendance est la règle aujourd'hui et est à la base de la
réciprocité, fondement du commencement de la sagesse.
Libéralisme et protectionnisme doivent être en conséquence dosés... comme
le poison de Paracelse. D. Trump l'apprendra vite s'il pousse le bouchon trop
loin...
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