Conseil de sécurité de
l’Onu du 8 Octobre 2016 n’a pas fait avancer des solutions de paix en Syrie, la situation à Alep ne bougera pas, les divergences des Occidentaux et des Russes sur le dossier Syrien n’ont
abouti qu’a un rejet du projet de résolution présenté par la France, mais aussi du contre-projet Russe.
Samedi à l'Onu le texte français a recueilli l'adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de Sécurité( le Vénézuela, comme la Russie, a voté contre, la Chine et l'Angola se sont abstenus), mais s'est vu opposer le veto de la Russie , tandis qu'un texte concurrent déposé par Moscou a échoué à obtenir le minimum de neuf voix favorables nécessaires.
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Le Jeudi 6 octobre :Pour éclairer ce dossier
remontons au 6 octobre, date à laquelle Monsieur Jean-Marc Ayrault, ministre
français des affaires Etrangères se rendait à Moscou , dans un climat de
tensions, pour rencontrer son homologue
russe Monsieur Sergueï Levrov, pour
défendre le projet de résolution que la France comptait présenter au Conseil de
Sécurité de l’Onu le 8 octobre.
Les négociations
n’avaient pas aboutie à une position commune ; même si sur quelques points les deux pays se
rencontraient, et à l’issue des négociations le 6 Octobre lors
de la conférence de presse de Sergueï Lavrov ministres russe des affaires
étrangère et de son homologue français
Jean-Marc Hérault, le ministre russe déclarait que la Russie étudiait l’initiative française mais avait
l’intention de proposer ses propres amendements. ( voir la vidéo de la
conférence de presse plus bas en « revue
de presse »
Le vendredi
7 octobre Moscou avait critiqué la résolution proposée par la France sur
la Syrie, en expliquant que cette
dernière se basait sur plusieurs propositions inacceptables pour Moscou et
visait à provoquer un veto russe.
Interrogé par la presse
sur l’éventuel usage par Moscou de son droit de véto Vitali Tchourkine ,
ambassadeur de Russie à l’ONU avait répondu : « «Je ne vois tout
simplement pas comment nous pourrions laisser cette résolution passer …. «Je
crois sincèrement que la proposition française ne vise pas à faire des progrès
et à sortir de l'impasse, elle ne vise pas à apporter une aide à Staffan De
Mistura, mais à provoquer le veto russe» ….
Par ailleurs le vice-ministre russe des Affaires étrangères
Guenadi Gatilov a déclaré : «
Pour nous. Il politise inutilement l'ensemble de la sphère humanitaire et vise
uniquement à mettre une pression supplémentaire sur le gouvernement syrien et,
par conséquent, sur la Russie»
Précédemment, le
ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait exprimé l'espoir
que Paris prendrait en compte les amendements apportés par la Russie à son
projet de résolution, ajoutant que dans le cas contraire, le Conseil de
sécurité des Nations unies ne serait, en l'état, pas en mesure de contribuer au
règlement de la crise syrienne.
Par la suite, le samedi 8 octobre 2016 , lors de la Réunion du Conseil
de Sécurité Jean-Marc Ayrault,
ministre français des Affaires
étrangères et du Développement international
retraçait dans un long discours,
la situation d’Alep , tout en rappelant qu’il avait déjà demandé il y a quinze jours, devant ce conseil un
cessez-le-feu immédiat et que depuis, selon lui, le régime syrien a confirmé
avec une brutalité inouïe son objectif qui, toujours selon le ministre français, n’a rien à voir avec la lutte contre le
terrorisme, « cet objectif c’est la capitulation d’Alep »
objectait-il, en citant …« Daraya, Hama, Alep, chaque fois la tactique du
régime syrien est la même : des bombardements indiscriminés, une destruction
méthodique des infrastructures civiles, pour infliger le maximum de souffrance
aux populations – dernièrement, l’approvisionnement en eau potable à Alep ! -,
le ciblage systématique des hôpitaux et des personnels de santé. Chaque fois,
les soutiens de Damas apportent un appui décisif à cette stratégie qui ne vise
qu’un seul but : obtenir la reddition des combattants et l’exode des civils,
dans des opérations qui engagent un cycle potentiellement dévastateur
d’épuration ethnique » ….
En poursuivant son discours Jean-Marc Ayrault dressait
un réquisitoire contre
le régime et ses soutiens, lesquels selon lui .. « prétendent agir au nom de la lutte
contre le terrorisme ». .. en accusant : « C’est
une imposture que je dénonce avec la plus grande force. Bachar Al Assad ne
combat pas le terrorisme », il l’alimente. Depuis le début de ce conflit,
il cible d’abord l’opposition modérée, parce qu’elle incarne le seul espoir de
retrouver un jour une Syrie unie et pacifiée. Il organise un tête-à-tête
morbide entre lui, d’un côté , Daech et
Al Qaeda, de l’autre, ses alliés objectifs qu’il épargne délibérément » …
Après avoir développé longuement divers arguments,
tout
à la fin de son discours Jean Marc Ayrault
concluait « …Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est
d’abord le sort d’Alep et de sa population. Mais c’est plus encore l’espoir de
mettre enfin un terme à un conflit dont nous payons tous, tous, les
conséquences catastrophiques. Face à un enjeu d’une telle gravité, faire obstacle
à l’adoption de cette résolution, ce serait laisser à Bachar Al-Assad la
possibilité de tuer encore davantage. Ce serait surtout un cadeau insensé aux
terroristes. Mon vœu le plus cher est que ce conseil ne fasse pas ce cadeau. Je
vous remercie. » Vous retrouverez plus bas ce discours dans son
intégralité en Revue de presse)
Un discours assez maladroit et violent à mon avis qui s’apparentait beaucoup plus à un
réquisitoire impitoyable que l’on aurait pu prononcer devant un Tribunal
international … qu’à une démonstration diplomatique de recherche et
de défense de la paix, dans ce sens qu’il accable Bachar Al Hassad et ses
soutiens en dénaturant l’objectif et la
lutte effective que le régime syrien et ses alliés mènent sans relâche contre Daesch et les mouvements
terroristes, et d’autre part fait ressortir que Bachar Al Assad cible
d’abord l’opposition modérée.
Il ressort
implicitement aussi de ce discours que
la France soutient toujours ce
qu’elle nomme l’opposition modérée … on aimerait plus d’explications à ce sujet
dans le discours, mais en fait d’après des écrits médiatiques on croit s’avoir
qu’il s’agirait de l'ex Front dAl Nostra ' devenu " Fateh al-Cham " que l’on sait toujours proche d’Al Quaeda.
Peut-être que Jean-Marc Ayrault a cru frapper les
esprits en se montrant très agressif envers Bachar AL Assad, ses soutiens et ses alliés, c’est
une maladresse, s’il avait pris plus de hauteur diplomatique en plaidant habilement pour
la paix , l'arrêt des bombardements immédiats et la reprise de négociations en présence de tous les acteurs du
conflit, sans porter des accusations
aussi graves contre Bachar Al- Assad et ses alliés, peut-être aurait-il
pu recueillir une adhésion au projet de résolution française qu'il défendait.
Mais finalement Samedi à l'Onu le texte français a recueilli l'adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de Sécurité ( le Vénézuela, comme la Russie, a voté contre, la Chine et l'Angola se sont abstenus), mais s'est vu opposer le veto de la Russie , tandis qu'un texte concurrent déposé par Moscou a échoué à obtenir le minimum de neuf voix favorables nécessaires.
C’est donc un échec
diplomatique pour la France , le discours était comme une déclaration de guerre
alors qu’il aurait fallu développer des
arguments purement diplomatiques plus adroits et
moins violents..
Notre conclusion : non
seulement Monsieur Ayrault n’est pas une foudre de guerre sauf en paroles, mais
encore il n’est pas un bon diplomate, dans ce dossier il a tout raté aussi bien dans ses négociations à Moscou qu'à New York devant le Conseil de sécurité
REVUE DE PRESSE :
6 Octobre 2016 - Conférence
presse entre Monsieur Sergueï Lavrov et Jean-Marc Ayrault
Vidéo :
Diffusé en direct le 6 oct. 2016
Le 6 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue français tiennent une conférence à l’issue de leur rencontre dans la capitale russe.
_______________//
8 octobre 2016 –
Conseil de Sécurité des
Nations Unies : Discours de Jean-Marc Ayrault (08.10.2016)
Face à l’horreur
insoutenable du martyre d’Alep, le Conseil de sécurité est à nouveau placé
devant la responsabilité que lui a confiée la communauté internationale.
Garantir la paix. Assurer la sécurité internationale. Protéger les populations
civiles.
Nous avons entendu hier
l’Envoyé spécial des Nations Unies, Staffan de Mistura. Sa description sonne
comme un cri d’alarme : si cela continue, nous aurons assisté, d’ici la fin de
l’année, à la destruction d’Alep. Le message que Staffan de Mistura adresse au
Conseil de Sécurité est un message sans ambiguïté. Si nous n’agissons pas,
cette ville ne sera bientôt plus qu’un champ de ruines et restera dans
l’histoire comme une ville et ses habitants abandonnés à leurs bourreaux.
Il y a quinze jours
déjà, devant ce Conseil, je demandais au nom de la France un cessez-le-feu
immédiat. Depuis, après un accord mort-né, le régime syrien a confirmé avec une
brutalité inouïe son objectif. Cet objectif n’a rien à voir avec la lutte
contre le terrorisme. Cet objectif c’est la capitulation d’Alep.
Daraya, Hama, Alep,
chaque fois la tactique du régime syrien est la même : des bombardements
indiscriminés, une destruction méthodique des infrastructures civiles, pour
infliger le maximum de souffrance aux populations – dernièrement,
l’approvisionnement en eau potable à Alep ! -, le ciblage systématique des
hôpitaux et des personnels de santé. Chaque fois, les soutiens de Damas
apportent un appui décisif à cette stratégie qui ne vise qu’un seul but :
obtenir la reddition des combattants et l’exode des civils, dans des opérations
qui engagent un cycle potentiellement dévastateur d’épuration ethnique.
Comment collectivement
pouvons-nous le tolérer ? Le Secrétaire général des Nations unies a parlé de
crimes de guerre. Nous avons tous en mémoire Guernica, Srebrenica, Grozny. Ce
qui se déroule sous nos yeux à Alep est la sinistre répétition de ces
tragédies. Si elle ne se ressaisit pas, la communauté internationale en
partagera la responsabilité.
Le régime et ses
soutiens prétendent agir au nom de la lutte contre le terrorisme. C’est une
imposture que je dénonce avec la plus grande force. Bachar Al Assad ne combat
pas le terrorisme, il l’alimente. Depuis le début de ce conflit, il cible
d’abord l’opposition modérée, parce qu’elle incarne le seul espoir de retrouver
un jour une Syrie unie et pacifiée. Il organise un tête-à-tête morbide entre
lui, d’un côté ; Daech et Al Qaeda, de l’autre, ses alliés objectifs qu’il
épargne délibérément.
La France a payé le
prix du terrorisme. Elle ne peut accepter que ce combat essentiel, qui doit
tous nous rassembler, soit ainsi dévoyé. Dévoyé par des actions punitives qui
ne font que renforcer, au bout du compte, ceux qu’elles prétendent éliminer.
Car détruire des hôpitaux, affamer des civils, massacrer des femmes et des
enfants, conduire le siège des villes, comme au Moyen-Age, ne font que
précipiter la radicalisation et nourrir le terrorisme. Il faut donc mettre un
coup d’arrêt à ce cycle infernal. Il y a urgence.
Aujourd’hui, face à
l’horreur, le Conseil de sécurité doit prendre une décision simple et évidente
: exiger une action immédiate pour sauver Alep ; exiger la fin de tous les
bombardements par le régime et ses alliés ; exiger que l’aide humanitaire
arrive, sans entrave et sans condition, à une population qui en a désespérément
besoin. C’est ce qu’appelle la situation à Alep.
Et, c’est ce que la
France, avec la majorité des membres de ce Conseil, n’a cessé de promouvoir. Il
y a une semaine, nous avons présenté, avec l’Espagne, un projet de résolution.
Un projet simple qui répond à cette urgence.
Que dit ce texte ? Il
réaffirme l’évidence : le caractère inacceptable de la répression aveugle que
conduit le régime syrien contre son propre peuple. Il rappelle l’ensemble des
décisions prises par notre Conseil depuis le début de cette crise. Il énumère
les conditions d’une paix juste et durable, cette solution politique dont nous
avons de longue date défini les contours. Il exprime enfin une volonté d’unité
autour de cet objectif qui nous rassemble : la lutte contre le terrorisme.
Ce projet pose aussi
des exigences claires et précises : l’arrêt immédiat des bombardements et des
vols militaires sur Alep ; l’accès de l’aide humanitaire ; le respect de la
trêve, garanti par un mécanisme de vérification efficace, dont les modalités
sont ouvertes ; l’arrêt de toute forme de soutien ou de collaboration avec les
groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité ; et la reprise du
processus politique.
Certains voudraient
poser des préalables à l’arrêt des bombardements, notamment la localisation
précise des groupes terroristes et leur séparation. C’est une supercherie car
c’est irréalisable tant que se poursuivent les bombardements. C’est une
évidence. Par ailleurs, écraser une ville sous les bombes, massacrer les
populations civiles, c’est faire le lit du terrorisme et non pas le combattre.
Je le répète : la véritable urgence, c’est donc l’arrêt des bombardements, le
seul préalable qui vaille car il conditionne tout le reste.
Ce projet de
résolution, nous l’avons patiemment négocié, de bonne foi, avec la volonté de
réunir la communauté internationale autour d’un objectif simple. Les
préoccupations légitimes des uns et des autres ont été prises en compte. Et
c’est avec le cœur ouvert et la main tendue que je me suis personnellement
efforcé de créer, ces derniers jours, ces dernières heures, les conditions du
consensus, en toute sincérité et sans arrière-pensée. Animé de l’unique volonté
de favoriser le retour de la paix en Syrie, de faire cesser le martyre d’un
peuple, de promouvoir une solution au drame que vivent des millions de réfugiés
et déplacés. J’ai le sentiment que la grande majorité des membres de ce Conseil
comprend et approuve cette démarche.
L’adoption de cette
résolution peut redonner à la population d’Alep, au peuple syrien, à nous tous
une lueur d’espoir. L’espoir de sortir de la spirale de la violence, l’espoir
d’une nouvelle dynamique politique reposant sur la reprise sans tarder des
négociations en vue d’une transition, dont le Conseil de sécurité a défini les
contours, à l’unanimité, il y a un peu moins d’un an.
Si au contraire notre
projet, malgré un large soutien, est refusé, que nous restera-t-il ? Il y aura
plus de morts, plus de réfugiés, plus de déplacés. Mais, il ne faudra pas
renoncer, ni renoncer, ni se résigner. Il reviendra à chacun d’en tirer les
conséquences et de prendre des décisions graves, mais nécessaires. Pour que les
auteurs des crimes de guerre ne restent pas impunis. Pour que les
responsabilités de l’usage d’armes chimiques soient identifiées et
sanctionnées. Pour que ceux qui se rendent complices d’un régime, à bout de
force, en assument les conséquences. Pour que tous ceux qui refusent de se
résigner se rassemblent et agissent.
Monsieur le Président,
En 2011, un peuple se
soulevait pacifiquement contre l’oppression. Depuis cinq ans, en dépit d’une
répression sauvage, ce peuple n’abandonne pas. Ce peuple, recru d’épreuves et
de souffrances, ne le laissons pas avoir pour seule alternative inhumaine un bourreau
ou le terrorisme abject de Daech ou de Nosra.
J’appelle chaque membre
de ce Conseil à assumer ses responsabilités : sauver la population d’Alep, se
rassembler pour la paix, adresser au régime syrien le message qu’il aurait dû
entendre depuis si longtemps.
Ce qui est en jeu
aujourd’hui, c’est d’abord le sort d’Alep et de sa population. Mais c’est plus
encore l’espoir de mettre enfin un terme à un conflit dont nous payons tous,
tous, les conséquences catastrophiques. Face à un enjeu d’une telle gravité,
faire obstacle à l’adoption de cette résolution, ce serait laisser à Bachar
Al-Assad la possibilité de tuer encore davantage. Ce serait surtout un cadeau
insensé aux terroristes. Mon vœu le plus cher est que ce conseil ne fasse pas
ce cadeau. Je vous remercie. »
* Suite de la Revue de Presse :
La Russie a opposé son veto, samedi à l'Onu, au projet de résolution d'inspiration française réclamant l'arrêt des bombardements et l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne à Alep, tandis qu'un texte concurrent déposé par Moscou a échoué à ...
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