Vidéo de source "Public Sénat" - Discours d'ouverture de Jacques Pélissard et Jean-Marc Ayrault du 96ème Congrès des Maires de France
Diffusée le 19/11/2013
Durée : 119 minutes
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Allocution de Monsieur
Jacques PÉLISSARD, président de
l’Association des maires de France
Mes chers collègues de
métropole et d’outre-mer, je suis heureux d’ouvrir notre 96ème Congrès !
Bienvenue, Monsieur le
Premier ministre, Vous êtes un habitué de notre congrès où vous êtes venu régulièrement
comme maire de Nantes et vous connaissez les contraintes et les réalités de
l’action locale.
Je salue également
Jean-Pierre BEL, président du Sénat et, très amicalement, Jean-Paul DELEVOYE,
président du Conseil économique, social et environnemental,
Je remercie les membres
du gouvernement de leur présence.
Je tiens à remercier
également à Bertrand DELANOË, dont c’est le dernier congrès en tant que maire de
Paris, pour sa fidélité – il a toujours
été présent – à nos séances d’ouverture
et pour l’accueil toujours si chaleureux qu’il nous réserve ici et à l’Hôtel de ville de Paris, Merci,
cher Bertrand DELANOË.
Chers collègues,
Je vous apporte à tous,
bien sûr, vous les maires et présidents d’EPCI, membres de l’Association des
maires de France, mon amical salut.
Monsieur le Premier
Ministre,
J’imagine que cela n’est
pas facile aujourd’hui d’assumer ces fonctions de Premier ministre. Mais sachez
qu’il n’est pas facile non plus aujourd’hui d’être maire ! Ce temps d’échange
que constitue votre venue doit nous permettre, mes chers collègues, d’évoquer
nos préoccupations majeures, et elles
sont nombreuses !
Je souhaite, et je l’ai
dit, que nous le fassions de façon franche, sereine et constructive.
C’est notre dernier
congrès de cette mandature. Le retrait de la vie publique de nombreux maires,
conjugué aux choix démocratiques, devrait se traduire par le renouvellement d’un tiers environ des maires à la tête de
nos communes.
Aussi, je souhaite profiter de cette occasion
pour rendre publiquement hommage à toutes celles et à tous ceux qui se sont
dévoués sans compter pour leurs concitoyens. Ils méritent, chers collègues, la
considération de la nation et nos applaudissements.
Monsieur le Premier
ministre, les maires sont inquiets. Nous avons enregistré cette année un nombre
record de participants à ce Congrès. Il
est vrai également que l’AMF n’a pas
hésité à aborder frontalement et sans tabou tous les sujets et tous les débats.
Il est d’ailleurs peu
d’institutions politiques dans notre pays où la culture du débat soit aussi
riche, pluraliste et variée qu’au sein de l’AMF.
Arrêtons-nous, un
instant, mes chers collègues, sur le message de ce 96ème congrès : « les maires
au cœur de l’action - protéger, rassembler, construire ».
Ce thème reflète
parfaitement la mission irremplaçable des maires et de leurs équipes, qui va de
l’accueil de la petite enfance à
l’accompagnement du grand âge, de l’inclusion sociale au développement
économique, de la politique du logement
au développement durable.
Nous, les maires,
chacun, nous veillons à la sécurité et à la tranquillité de nos concitoyens,
nous sommes les garants de la qualité de vie, nous gérons le présent et, au
quotidien, nous préparons aussi l’avenir.
Permettez-moi de vous
rappeler, Monsieur le Premier ministre, une double vérité : nous sommes
investis comme maires, et vous l’avez été, de la confiance de nos concitoyens,
mais nous sommes aussi agents de l’Etat, et
les services de l’Etat doivent, je le dis, mieux nous respecter.
Il n’est pas normal que
les plaintes et signalements des maires
soient trop souvent classés sans suite, en particulier en matière d’urbanisme
ou de sécurité. Les maires exercent l’autorité légitime de l’intérêt public. En
laissant bafouer trop souvent le respect de leurs missions et de leurs décisions,
c’est la République que l’on affaiblit.
Monsieur le Premier
ministre, plusieurs sujets sont aujourd’hui d’une actualité brûlante.
Tout d’abord, la
réforme territoriale. Au cours des
débats, l’AMF a défendu l’idée d’une loi cadre et d’une nouvelle organisation
territoriale fondée sur la dynamique du bloc communal. Elle a plaidé la
nécessaire solidarité urbain-rural, la clarification des compétences et la libre
coopération entre les niveaux de collectivités.
On s’illusionne, chers
collègues, en pensant que les problèmes de notre pays seront réglés par le
retour des tutelles et la prolifération de schémas technocratiques.
Monsieur le Premier
ministre, les collectivités du bloc local, communes et intercommunalités, ne
veulent pas être les sous-traitantes de politiques décidées plus haut. C’est pourquoi
nous vous demandons de stopper cette overdose administrative qui fait perdre
beaucoup de temps et d’énergie à tous et qui coûte cher !
S’agissant du projet de
loi lui-même, nous soutenons l’intercommunalité dans le respect des communes.
Nous sommes attachés, de manière indéfectible, au principe de subsidiarité
plutôt que de nous voir imposer un modèle rigide et uniforme. C’est pourquoi
l’intégration automatique de nombreuses compétences (PLU, tourisme, logement…)
et la suppression de la libre définition de l’intérêt communautaire traduiraient
un manque de confiance de l’Etat et s’analyseraient en un recul des libertés
locales.
Monsieur le Premier
ministre, pourquoi, de la part de l’Etat, mais cela transcende les gouvernements,
une telle méfiance systématique à l’égard des communes ?
Prenons des exemples :
l’eau, les déchets, l’énergie, les services aux personnes, les éléments
structurels – les piscines intercommunales, par exemple – les transports.
Dans ces domaines, la
coopération intercommunale n’a pas attendu des rapports soi-disant savants sur
ces sujets pour se développer efficacement.
Les maires de France en
ont assez d’être montrés du doigt quand tant d’autres n’ont pas bougé.
Et je pose des
questions :
- a-t-on supprimé des
ministères, a-t-on réduit le nombre d’organismes
centraux depuis trente ans ?
- a-t-on revu la carte
des régions ou des départements ?
- a-t-on changé notre
culture administrative ?
La réponse est non !
Il y a d‘autres
réformes à faire en France que de s’attaquer à l’élu préféré des Français et
aux communes qui structurent notre territoire avec, certes, un nombre et une
densité importante par rapport à d’autres pays mais qui apportent, cela a été
dit pendant notre débat, une solidarité et une proximité que nul ne conteste !
Bien sûr, des réformes
sont à faire car le défi que doit relever notre organisation territoriale est
bien identifié : comment mieux administrer notre pays en réduisant le coût de
sa gestion pour la collectivité nationale, et donc pour le contribuable, qui n’en peut plus.
Chers collègues, le
bloc communal y prendra toute sa part mais beaucoup pourraient déjà s’inspirer
de la dynamique communale vertueuse alors que tant de blocages paralysent notre
société…
Aussi, je le dis très
simplement, avec la force de notre conviction collective, la commune est une
institution fondamentalement moderne qui démontre au quotidien une formidable
capacité d’adaptation.
L’AMF a ainsi soutenu
la création de métropoles d’équilibre.
Elles répondent à
l’ensemble des problématiques urbaines, tant dans leurs aspects économiques,
humains qu’environnementaux.
Mais, Monsieur le
Premier ministre, leur création doit se faire en toute clarté institutionnelle,
avec la nécessaire consultation des communes qui la composent en raison de l’importance
et du caractère définitif des transferts opérés.
Si l’AMF est favorable
à des objectifs de mutualisation, elle considère
qu’il n’y a pas de modèle, ni de standard unique.
La mutualisation peut
être, effectivement, ascendante ou descendante.
Fixons, par contre, Monsieur
le Premier ministre, des objectifs
partagés, faisons confiance aux élus pour trouver la meilleure solution, au
moindre coût, en fonction des réalités locales.
Deuxième sujet que je
tiens à aborder, c’est la réforme de l’urbanisme.
La gestion de
l’urbanisme est une liberté organisée par les lois Defferre de 1983 et la retirer
brutalement aux communes serait un recul inacceptable.
Je ne suis d’ailleurs pas
certain que les difficultés rencontrées ici ou là en matière d’urbanisme soient
la faute des communes. Elles doivent, au contraire, jongler avec des textes
sans cesse modifiés avant même que les précédents ne soient appliqués et
évalués.
Trop souvent et,
Monsieur le premier ministre, mes propos vont peut-être sembler un peu durs,
les maires ne se sentent plus soutenus par les services de l’Etat qui peuvent
se montrer tatillons et procéduriers.
Nous naviguons entre
dispositions temporaires et injonctions contradictoires, sans parler des études
coûteuses qui nous sont imposées.
C’est dans ce contexte
que la loi ALUR en discussion au Parlement prévoit le transfert automatique des
PLU aux intercommunalités. C’est, permettez-moi
le mot et la formule, la cerise sur le
gâteau !
L’AMF a exprimé dès le
départ sa forte opposition à l’automaticité et au caractère obligatoire de ce
transfert.
Certes, la
planification de l’urbanisme peut être élaborée au niveau intercommunal. Mais à
une double condition : à la condition
d’une démarche volontaire, d’un périmètre
pertinent et d’une co-élaboration entre la communauté et les communes.
C’est la raison pour
laquelle le Bureau de l’AMF a proposé un amendement qui préserve la volonté des
communes tout en permettant une démarche intercommunale lorsqu’elle est majoritairement souhaitée.
Monsieur le Premier ministre,
sur ces deux questions, réforme territoriale et réforme de l’urbanisme, l’idée
que la commune serait dépassée, qu’il faudrait la contourner, la marginaliser
est une véritable erreur stratégique.
Au risque de me
répéter, Monsieur le Premier ministre, mais
c’est mon acte de foi républicaine, la commune est essentielle dans
notre vie publique.
Nos concitoyens participent
fortement aux élections municipales alors qu’ils peuvent délaisser d’autres consultations.
Ils font confiance à
leur maire à 75 % des habitants d’une commune, vivent leur commune comme une
institution adaptée à leurs besoins, qui
sait se regrouper avec d’autres pour
mieux assumer en intercommunalité et en solidarité territoriale ce qu’elle ne peut faire
seule.
Cependant, chers
collègues, cet attachement viscéral à la commune n’est pas incompatible avec
l’émergence de communes fortes. Le regroupement, là encore, sur la base du
volontariat, de la liberté de décision des conseils municipaux, le regroupement
volontaire de communes est possible avec
la formule de la commune nouvelle issue de la loi du 16 décembre 2010.
Mais leur statut doit
être rendu plus attractif à la fois sur le
plan financier et sur le plan institutionnel.
Dans un contexte marqué
durablement par de très fortes contractions budgétaires, la création librement
consentie de communes nouvelles peut permettre plus d’efficacité dans la gestion
des projets communaux.
Ce mouvement pourrait
aussi concerner de petites intercommunalités en milieu rural qui, en se
transformant en commune nouvelle, comme
certaines l’ont déjà initiée, je pense
au Dévoluy, à la zone de Thisy, permettrait de
renforcer la collectivité communale.
Et renforcer la
collectivité communale, c’est pour nous une ardente obligation. L’amendement
que j’ai déposé et défendu, garantissant
pour ces communes un pacte de stabilité de la DGF sur trois ans, a été voté
avec l’accord du gouvernement, et je
remercie Madame ESCOFFIER et Madame LE
BRANCHU qui étaient présentes au banc du gouvernement. C’est un outil qui, en
respectant encore la liberté des
communes, permet ce regroupement si celles-ci
le souhaitent.
Profitant de
l’expérience de ces communes, je ferai d’ailleurs des propositions concrètes au
nom de l’AMF afin de favoriser sous tous ses aspects le regroupement volontaire
des communes.
Là encore, chers
collègues, l’AMF est fidèle à ses valeurs et
au rendez-vous de la modernité.
Au-delà des questions
institutionnelles, je souhaite aborder deux questions à fort contenu de
préoccupations, à savoir les questions financières et la réforme des rythmes
scolaires.
Sur le plan financier,
nos charges augmentent et nos ressources baissent, nous le savons tous, c’est
une vieille litanie.
L’AMF a toujours tenu
un discours responsable, quels que soient
les gouvernements, sur l’impérieuse nécessité pour notre pays de maîtriser ses
finances publiques.
Mais, Monsieur le
Premier ministre, nous ne pouvons pas accepter
qu’après plusieurs années de gel, nos dotations
soient amputées de 3,5 % en 2014 et du double, soit 7 %, en 2015 alors
que nos charges augmentent et que les politiques publiques mises en place par
l’Etat, ou négociées par l’Etat à Bruxelles, continuent de solliciter les
budgets locaux.
On ne peut pas dire
d’un côté à nos collectivités de réduire leurs dépenses et, de l’autre côté,
les contraindre à dépenser plus ! Il y a là une contradiction majeure qui
risque de faire imploser le système car on entretient encore – je le dis à mes
collègues parlementaires ici – trop souvent, dans beaucoup de lois, de directives ou
d’annonces, l’illusion que les
collectivités pourraient encore payer…
Or, nous subissons une
vague nouvelle de charges. Je pense par exemple à la TVA sur les services publics,
les déchets – on en a parlé dans le cadre du débat d’orientation
– mais aussi les
transports qui augmentent alors qu’il s’agit là de services essentiels pour la
population. Les Agences de l’eau sont ponctionnées au profit du budget général
de l’Etat, au moment même où le gouvernement prévoit de nous transférer la
compétence de gestion des milieux aquatiques.
Les indemnités, chers
collègues, nos indemnités, de milliers d’élus, sont assujetties à cotisations
sociales par la loi de financement de la
Sécurité sociale pour 2013 sans même que les intéressés et leurs associations
représentatives aient été informés au préalable.
Mettre ainsi à la
charge des budgets locaux, qu’il s’agisse d’ailleurs des communes ou des
départements, des sommes importantes qui n’avaient pu être anticipées est un frein
au rapport de confiance que le gouvernement devrait instaurer avec les collectivités.
L’addition des charges,
la soustraction des dotations provoquent
un effet ciseau porteur d’effets pervers.
Les marges de manœuvre fiscales étant nulles, les
variables d’ajustement pour nos budgets risquent d’être la dégradation des services à la population et surtout,
André LAIGNEL l’a évoqué, la baisse de
l’investissement des collectivités. Je rappelle que celui-ci constitue, et
c’est vrai, 71 % de l’investissement
public civil de l’ensemble du secteur public.
Beaucoup d’emplois
locaux pourraient alors être menacés.
En particulier dans le
domaine du bâtiment et travaux publics. A cet égard, deux points positifs : la
revalorisation du FCTVA et la création de l’Agence de financement des collectivités
locales sont deux coins de ciel bleu dans un horizon un peu nuageux, c’est le
moins que l’on puisse dire, qui permettent d’avoir quelques espoirs sur un
certain maintien de nos investissements. Mais, Monsieur le Premier ministre, il
est impératif que la baisse des dotations d’Etat, que nous comprenons, soit
compensée par un allégement des charges et des normes.
Les normes ! Nous en avons
approuvé hier le moratoire, aujourd’hui
c’est le choc de simplification, mais nous souhaitons en voir enfin les effets
concrets. Nous sommes un peu comme sœur Anne, on ne voit pas venir grand-chose.
Il faut que le dispositif s’accélère, que les normes et leur flux soient enfin cantonnés.
L’action méritoire du CCEN
n’a pas permis de tarir le flux. Il reste aussi, chers collègues, à s’attaquer
à un stock vertigineux de 400 000 normes que nous appliquons et qui pèsent sur nos budgets d’investissement comme
de fonctionnement.
Je ne sais pas si, Monsieur
le Premier ministre, chers collègues,
l’Equipe de France de football, les Bleus, accompliront l’exploit de se qualifier
ce soir pour la coupe du monde de football, s’ils iront au Brésil.
Bien évidemment, nous
leur adressons tous nos encouragements… et, sous forme d’applaudissements, on peut
les encourager ! Je ne sais pas s’ils iront à la Coupe du monde mais, chers
collègues, il est déjà un domaine où malheureusement notre pays est champion du
monde ; c’est celui des normes et des procédures qui ralentissent et compliquent
à l’excès l’action publique !
Aussi, Monsieur le
Premier ministre, il faut que nous sortions du régime des normes prescriptives
au profit d’un dispositif d’objectifs à atteindre. Il faut que les délais procéduraux
soient limités dans le temps. Est-il normal qu’à projet équivalent,
l’instruction d’un dossier soit deux fois plus longue en France qu’en Allemagne
? Je pose la question.
Notre pays ne se
redressera que s’il accepte de corriger en profondeur sa culture
administrative.
Enfin, chers collègues,
j’aborderai la question cruciale des rythmes scolaires.
L’intérêt de l’enfant,
c’est, bien sûr, une préoccupation que nous partageons, quelles que soient nos
sensibilités.
Sur un plan général,
nous aurions préféré, nous l’avons dit, une réforme globale des rythmes
scolaires qui prenne en compte l’année, la semaine et la journée car tout se
tient.
On aurait pu aussi
imaginer que le retour à la semaine de 4 jours et demi, qui était la règle, il
y a quelques années seulement, puisse être logiquement assumé par la seule Education
Nationale.
Monsieur le Premier ministre,
vous avez fait un choix différent.
Vous en avez
démocratiquement le droit mais il est de ma responsabilité de vous alerter sur
le malaise grandissant, l’inquiétude, parfois l’exaspération, que cette réforme
suscite dans nos communes.
J’avais en toute
liberté, et vous connaissez ma franchise de propos, de la même façon alerté
votre prédécesseur sur le désarroi, l’hostilité de certains maires face au
service minimum d’accueil dans les
écoles en cas de grève des enseignants, et de la souplesse avait alors été
injectée dans le dispositif.
J’avais rappelé au
Congrès, comme je le fais aujourd’hui, que les maires doivent appliquer les
lois et les décrets de la République.
C’est dans ce contexte
que l’AMF n’a eu de cesse de demander trois adaptations substantielles au
dispositif arrêté par le gouvernement :
- la première, c’est le
soutien financier de l’Etat : que les choses
soient claires, le coût médian, et non pas moyen, de mise en place de trois
heures d’activités périscolaires s’élève à 150 euros par enfant et par an, avec
des variations selon les territoires, soit un total de 900 millions par an pour
les 6 millions élèves, à la charge des communes. C’est considérable, nous le
savons tous, au gouvernement comme dans
nos communes, en une époque de disette financière.
Vous avez accepté, Monsieur
le Premier ministre, de reconduire, en
2014 et pour toutes les communes, le dispositif de soutien financier prévu en
2013 et j’ai publiquement, parce que
c’est la vérité, salué cette décision.
Nous renouvelons cependant
notre demande de pérenniser ces aides après 2014 ainsi que le financement complémentaire des Allocations familiales car
les dépenses sont durables.
- La deuxième adaptation
que j’ai évoquée avec vous, le 9 octobre,
c’était l’allègement des normes d’encadrement.
Le Président de la République,
François HOLLANDE, ici même, dans cette salle, il y a un an, avait annoncé l’allégement des taux d’encadrement pour
toutes les activités périscolaires afin
de limiter le coût de cette réforme.
Nous avions applaudi
cette décision d’allègement et le décret du 2 août qui décline cet allègement,
nous l’avons approuvé.
En revanche, Monsieur
le Premier ministre, nous dénonçons depuis des mois son ignorance par la Caisse
nationale d’allocations familiales qui n'applique cet allègement que pour les
trois nouvelles heures périscolaires alors que nous le demandons sur l'ensemble
du temps périscolaire.
Cette situation, chers
collègues, est d'autant plus absurde dans la pratique que les communes
devraient alors mettre en place deux organisations différentes pour l’accueil
de loisirs périscolaire, selon qu’il s’agit ou non d’heures liées à la réforme.
Si je résume, avec les
mêmes enfants, dans les mêmes locaux, pratiquant les mêmes activités, avec les
mêmes animateurs, les taux d’encadrement seraient différents en fonction des heures !
Ce n’est pas acceptable.
Il nous faut cet allègement généralisé, harmonisé sur l’ensemble du temps
périscolaire.
Je trouve enfin
anormal, Monsieur le Premier ministre, mais rassurez-vous, cela n’a pas de lien
direct avec les rythmes scolaires, que les communes qui sont pourtant, avec
leur intercommunalité, et de loin, dans notre pays, les premiers financeurs de
la petite enfance ne soient pas associées aux négociations entre l’Etat et les
partenaires sociaux fixant les
orientations de la CNAF. C’est un
système archaïque, il ne peut plus durer !
- La troisième
adaptation porte sur les modalités de mise en œuvre pour les communes qui devront
instituer cette réforme en 2014.
Nous avons souligné les
difficultés, pour toutes les communes, les rurales en particulier, de trouver
des animateurs, des locaux adaptés, et de faire face à la spécificité des
classes maternelles. Et sur ce registre, vous avez eu, Monsieur le Premier
ministre, une écoute attentive.
C’est vrai que les
écoles maternelles ont une spécificité qui mérite peut-être un traitement
différencié.
Nous avons dénoncé les
calendriers brusqués, voire surréalistes, imposés par certains DASEN, certains directeurs
académiques, qui demandaient que tout soit bouclé pour octobre ou pour début
novembre !
Vous avez accepté que
ce calendrier inapproprié soit assoupli, ce qui est réaliste, et ce qui
permettra à toutes les communes de profiter du retour d’expérience de celles
qui ont commencé en 2013.
En effet, l’Association
des maires de France a envoyé un questionnaire aux 4 000 communes concernées
pour faire un premier bilan d’application de la réforme, ses réussites – il y
en a – et ses difficultés – il y en a.
Ses résultats seront
présentés lors de l’atelier que nous tiendrons jeudi matin sur ce sujet. Cette
étude nourrira ainsi objectivement les échanges que nous aurons avec
Monsieur PEILLON, qui vient sur ce dossier.
J’espère que nous aurons des échanges
constructifs.
Monsieur le Premier
ministre, nous sommes tous des citoyens, des élus responsables, et la situation
globale de notre pays nous interpelle.
Je disais ici même, il
y a quatre ans, à François FILLON, à cette même tribune, que les maires
n’étaient pas des quémandeurs maximalistes de dotations d’Etat financées par le
déficit budgétaire…
Les maires ont toujours
le même esprit de responsabilité, ils sont prêts à prendre en compte les
contraintes de l’Etat mais dans le cadre, Monsieur le Premier ministre, d’une
démarche partenariale.
Alors mettons en commun
notre intelligence collective pour déterminer ce qui est bon, ce qui est
efficace pour la gestion de notre pays.
Hélas, tel n’est pas le
cas aujourd’hui.
L’Etat impose à la charge
des collectivités le coût de politiques qu’il décide seul. Les collectivités, à
leur tour, demandent légitimement la compensation de ces dépenses nouvelles.
Mais l’approche consolidée, cohérente et globale est rarement pratiquée. Les
actions sont empilées, les responsabilités sont émiettées, les financements
sont parcellisés entre différents niveaux territoriaux. La pertinence d’une
politique est dans un tel contexte mal appréhendée et l’évaluation de son intérêt
par rapport à son coût est problématique.
On le voit bien avec
les interrogations sur la réforme des rythmes scolaires.
Or, nous devons tous
rechercher aujourd’hui, au niveau de l’Etat,
de nos communes, l’efficacité de la dépense publique, l’efficacité d’ensemble
par rapport à l’intérêt de telle ou telle action.
Le dialogue préalable
est donc indispensable entre l’Etat et les exécutifs locaux.
Cela n’est, hélas, pas
nouveau mais, trente ans – trente ans, c’est long – après les lois de décentralisation,
il est urgent que nous disposions d’une instance de concertation, de discussion,
de négociation, pour que toutes les politiques publiques, nationales comme européennes,
qui impactent nos collectivités locales
soient effectivement discutées avec l’Etat.
Chers collègues, si
nous avions disposé de cette instance de dialogue avant l’annonce de la réforme
des rythmes scolaires, bien des difficultés,
bien des problèmes que nos communes et nos enfants vivent aujourd’hui, auraient
été évitées.
C’est la raison pour laquelle
nous vous demandons de mettre en place, Monsieur le Premier ministre, le Haut Conseil
des Territoires, instance resserrée où l’AMF, forte de sa représentativité, de
son pluralisme et de son esprit de responsabilité, avec les départements, avec
les régions, entend y prendre toute sa place.
Chers collègues, dans
une France profondément atteinte par la crise qui frappe des territoires
entiers, avec la crise économique, la crise sociale et plus globalement la
crise de confiance, dans un pays qui doit aborder avec lucidité son avenir pour éviter son déclassement et
s’engager avec courage vers un nouveau modèle économique, social et environnemental,
dans une République fragilisée par une valorisation excessive des revendications
individuelles, voire communautaristes, qui sapent les valeurs les plus fondamentales,
les habitants de nos communes et nos villes savent qu’ils peuvent et pourront
compter sur les maires de France pour « protéger, rassembler et construire » au
service de notre pays.
Rassemblés, nous lancerons
à la fin de ce Congrès la commémoration par les communes de France du
centenaire de la Première Guerre mondiale, démontrant que nos collectivités,
transcendant leur diversité, constituent le socle de l’unité du pays, dans le
partage de la mémoire des épreuves, des aspirations à la paix et à la
construction européenne.
Les maires sont les
fantassins de notre République. Ils assurent la cohésion sociale. Ils portent
les projets structurants de leurs territoires qui permettent leur avenir.
Pour la modernité de
notre pays, pour la crédibilité de la parole
publique, pour le rassemblement de notre pays,
faisons ensemble confiance aux maires de France.
_________________________/
ndlr : Comme nous le remarquons le discours d'ouverture de Monsieur Jacques Pélissard est particulièrement explicite et percutant, en restant très courtois, Monsieur Jacques Pélissard a exposé toutes les principales difficultés qui inquiètent les maires non seulement dans l'immédiat mais pour l'avenir, on ne pas en dire autant du discours du Premier Ministre illustré en longueur de propos politiques et de citations , qui finalement noyaient dans un fleuve de paroles l'essentiel des annonces d'engagements , de décisons, et de mesures, que l'Etat et le Gouvernement ont l'intention d'engager pour soutenir et aider les communes à surmonter les difficultés dont elles sont accablées.
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Discours de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre
96ème Congrès des maires et présidents de communautés deFrance
Porte de Versailles, mardi 19 novembre 2013
Monsieur le président du Sénat, cher Jean-Pierre Bel,
Monsieur le président du Conseil économique et social et environnemental, cher Jean-Paul Delevoye,
Mesdames Messieurs les membres du gouvernement,
Monsieur le maire de Paris, mon cher Bertrand,
Monsieur le président de l’AMF, cher Jacques Pélissard,
Mesdames Messieurs les maires de l’Hexagone et d’outre-mer,
Mesdames Messieurs les maires
J’aurais presque pu dire, en commençant ce propos, chers collègues.
Mais c’est dans d’autres fonctions que je m’adresse à vous aujourd’hui,
pour vous dire ma confiance dans votre action et dans l’institution que
vous représentez.
Je sais à quel point vos fonctions sont exigeantes et vous le
manifestez à votre façon. J’ai exercé pendant trente-cinq ans la
responsabilité de maire, d’abord dans une commune de banlieue de
quarante mille habitants, puis vingt-trois ans à Nantes. Ce n’est pas
mon premier congrès. Le premier congrès auquel j’ai participé, c’était à
l’hôtel de ville de Paris. Il y avait beaucoup moins de monde.
Aujourd’hui, vous êtes très nombreux et je crois que cette participation
si nombreuse, si vivante est le reflet de l’importance que vous
attachez à vos fonctions, le sens des responsabilités qui est le vôtre,
le besoin de vous retrouver pour partager non seulement des problèmes,
mais aussi des expériences et puis l’occasion de vous faire entendre.
Mais ce que je voudrais d’abord vous dire avant de traiter plusieurs
sujets, c’est que, comme beaucoup d’entre vous, j’ai fait ce choix de
consacrer une partie de ma vie à ma commune et au service de mes
concitoyens. Comme vous, j’en connais les satisfactions, j’en connais
les contraintes et parfois les contrariétés. C’est la difficulté, c’est
la grandeur de la fonction. C’est aussi le prix à payer pour être
reconnu et estimé par la population. Et ce n’est pas un hasard si, parmi
tous les mandats, le mandat de maire est le plus apprécié des
Françaises et des Français. C’est cette réalité de la commune qu’il faut
sans cesse rappeler et je le rappelle ici aujourd’hui devant vous : à
ceux qui nous disent que les communes sont dépassées, que trente-six
mille communes, c’est trop, que c’est un handicap pour le pays, le maire
aujourd’hui – et vous le savez mieux que quiconque –, c’est celui qui
peut aider, c’est le premier élu à qui l’on peut s’adresser, c’est l’élu
le plus connu et le recours le plus évident. Et aux yeux de nos
concitoyens – je pense en particulier aux plus modestes, à ceux qui,
parfois, ne savent pas à qui s’adresser –, eh bien le maire est la
démocratie en personne.
C’est cette conviction qui a guidé les pères fondateurs de la
République, et ce n’est pas un hasard. Je pense à Jules Ferry et à
Gambetta. Je n’oublie pas qu’en arrivant au pouvoir, leur première
décision fut de fonder l’école publique et de permettre l’élection au
suffrage universel des maires. L’école et la mairie, les deux piliers de
la République, deux bâtiments souvent jumeaux d’ailleurs qui se sont
implantés dans tous nos villages. Là, s’est joué vraiment l’enracinement
du régime républicain. Là, s’est opérée une révolution silencieuse,
plus silencieuse que les précédentes, mais une vraie révolution, celle
qui a fait entrer notre pays dans l’ère de la démocratie.
Cent trente ans après, la France a plus que jamais besoin de ses
communes pour faire vivre la démocratie. Cent trente ans après, chacun
doit être conscient que nous avons besoin de cette proximité pour faire
barrage aux individualismes, à l’intolérance, à des extrémismes qui
nient jusqu’à la racine même de tout ce que la République porte en elle
de justice et de liberté. J’entends évidemment les critiques qui
assimilent nos communes à un système archaïque et qui mettent en cause
leur existence. Chacun, d’ailleurs, a pu lire encore dans la presse ces
derniers jours ces commentaires disant, d’abord, que les gouvernements
manquaient d’audace mais que les maires étaient conservateurs. Eh bien
moi, je vous dis tout le contraire : ce sont les communes qui ont fait
la France et ce sont elles encore aujourd’hui qui font sa solidité et sa
cohésion et il est temps que les responsables politiques réagissent par
rapport à certains discours trop convenus qui parfois blessent et
découragent les maires qui, partout et toujours, sont en première ligne
au service des Françaises et des Français.
Alors, oui, c’est vrai, les communes ont su se regrouper, créer des
intercommunalités, mutualiser leurs moyens parce que les élus – je les
connais – sont responsables d’abord de l’argent public et de leur
volonté d’efficacité dans la mission des services publics. Ils veulent
aussi, en se mettant ensemble, retrouver des marges de manœuvre que les
communes avaient perdues individuellement. Mais je le dis ici et j’ai
bien entendu votre discours, Monsieur le président Pélissard,
l’intercommunalité n’est pas un objectif en soi. Elle est utile, elle
doit être encouragée, mais elle n’est qu’un moyen au service de
l’efficacité de l’échelon communal. Voilà ma conviction – et ça, c’est
l’esprit de subsidiarité –, c’est que partout où l’échelon communal
retrouve les moyens d’agir – je le dis sincèrement –, c’est la
République qui progresse. Et peu importe la taille de la commune ! La
proximité, ce n’est pas une formule en l’air, ça existe ! C’est le
contact personnel. Et cela doit continuer à exister.
Et moi qui ai exercé la fonction de maire, je puis vous dire en
témoignant – et là, beaucoup se retrouveront – que quelle que soit la
taille de la commune, le maire, c’est toujours le maire et, parfois, on
vient se confier à vous de malheurs individuels mais aussi de projets et
d’ambitions. Eh bien, ce lien-là, quelles que soient la nécessaire
réforme et la réorganisation, il faut le garder, c’est une richesse de
la France.
Vous me posiez des questions, Monsieur le président, à propos de
l’intercommunalité. Je n’avais pas prévu de répondre dans cet ordre mais
je vais vous le dire tout de suite. La France est une République une et
indivisible mais en même temps, elle est diverse. Vous avez dit que
l’AMF avait toujours été favorable à la constitution de métropoles
d’équilibre à vocation européenne. C’est le cas du projet de loi qui est
en cours d’examen par le Parlement. Mais la métropole ne résume pas
tout et la métropole, d’ailleurs, doit s’intéresser aussi au reste de
son territoire et être solidaire avec le reste de son territoire. Mais
en même temps, il existe une telle diversité que je ne vois pas pourquoi
le gouvernement imposerait un modèle unique.
Et quand vous me dites que dans certaines tailles d’intercommunalité,
on veut garder l’intérêt communautaire comme un libre choix, eh bien je
fais la différence avec les métropoles et je souhaite qu’à la fin des
textes qui seront votés, on garde cette possibilité parce que c’est très
souvent par le consensus que les élus se mettent d’accord. C’est la
même chose pour le PLU. Le Sénat a fait des propositions, l’AMF en a
fait pour rapprocher les points de vue. Le gouvernement souhaite ce
compromis, souhaite que le point de vue des maires, en particulier des
plus petites intercommunalités, soit respecté parce que moi, je crois au
sens de responsabilité des maires. Quand on leur impose, ils résistent,
mais quand ils réfléchissent ensemble, ils sont capables de grandes
choses. Alors, je prends cet engagement devant le congrès de
l’Association des maires de France.
Notre volonté – en tout cas, c’est la volonté du gouvernement –,
c’est de faire reculer ce que l’on appelle les fractures territoriales.
Ces fractures territoriales, elles existent dans notre République. Elles
existent entre les territoires ruraux et les territoires urbains, mais
aussi entre les territoires périurbains et les grandes villes. Mais
elles existent aussi – et je le sais par expérience – à l’intérieur même
de nos grandes villes ! C’est une atteinte grave à l’unité et à la
cohésion de la nation ! Et donc, dans nos politiques publiques, qu’elles
soient celles de l’État ou des collectivités territoriales, à tous les
échelons, le combat contre la discrimination territoriale -donc aussi le
sentiment d’abandon d’une partie des Françaises et des Français-, eh
bien, Mesdames et Messieurs les maires, je sais que c’est votre combat
mais c’est aussi le mien et celui du gouvernement. L’État est attendu
sur ce combat et c’est sa responsabilité de s’engager. C’est ce que nous
avons commencé à faire avec Marylise Lebranchu et Cécile Duflot.
C’est pourquoi, et je commencerai par-là, pour nos territoires
ruraux, pour nos petites villes et pour nos quartiers, nous avons fait
de la présence des services publics sur tout le territoire une priorité.
Nous sortons d’une période de dix ans où les logiques sectorielles ont
dominé la réforme de l’État. Le résultat, c’est que chaque
administration a pris ses décisions de réorganisation de son côté et que
certains territoires ont vu, en quelques années, partir un grand nombre
de leurs services publics. Les effets de cette désorganisation ont été
dramatiques. Dramatiques pour les territoires concernés – notamment les
petites villes et les villes moyennes –, mais aussi dramatiques pour
l’image de l’État et pour le respect qu’il doit inspirer.
Aujourd’hui, nous avons donc besoin d’une coordination renforcée mais
aussi d’une planification dans l’implantation des services publics. Ce
sera bientôt chose faite avec la deuxième loi de décentralisation. Des
schémas départementaux seront rendus obligatoires par la loi et leur
élaboration sera assurée par les préfets et les Conseils généraux, bien
sûr, en lien avec les élus des communes. Mais cela ne suffit pas, car il
faut aussi penser aux territoires les moins denses, là où les services
publics sont en repli. La mutualisation est, pour eux, un outil
pertinent et nombre d’entre vous me le disent. J'ai donc décidé de
financer, d’ici 2017, mille maisons de service public contre trois cent
vingt aujourd’hui. Un fonds sera créé dès 2014, doté à terme de
trente-cinq millions par an, ce qui correspond à 50 % des coûts de
fonctionnement du réseau.
C’est un engagement que l’État doit prendre, celui de rester présent
sur le territoire. Ce que je veux, ce sont des agents présents
physiquement sur le terrain, à l’écoute des réalités. Et de ce point de
vue, l’État doit montrer l’exemple. Dans ses directions départementales,
le gouvernement a fait le choix de concentrer son énergie sur
l’amélioration de la qualité du service plutôt que de se lancer dans une
énième réorganisation. Plutôt que de tout changer une nouvelle fois,
nous devons d’abord donner le temps aux agents d’assimiler les
réorganisations précédentes et de se mettre en ordre de marche. Mais,
pour cela, il faut préserver les effectifs de l’État au niveau
départemental.
Toutes les réformes précédentes ont fait peser sur le niveau
départemental et infra départemental le poids des diminutions
d’effectifs alors même que le niveau régional a été très largement
préservé. J’ai donc demandé aux ministres de veiller personnellement au
suivi annuel des effectifs qui sera affecté à chaque département et
c’est Matignon qui contrôlera – c’est-à-dire mes services – que cet
objectif sera bien respecté, parce que les Français ont besoin de l’État
qui doit réaffirmer son autorité, mais l’État a aussi besoin de
réaffirmer sa présence. Et non pas pour des actions tatillonnes. J’ai
bien entendu, Monsieur le président Pélissard. Ce n’est pas ça que je
souhaite. Mais quand je me déplace d’un département à l’autre et que je
discute avec les élus, que je discute avec les préfets, ils me disent : «
Nous sommes, à l’échelon départemental, au bon échelon pour dialoguer
avec les maires, avec les conseillers généraux, avec les parlementaires.
Bâtir des projets, écouter, impulser, rassembler. C’est ça que je veux !
Un État fort, un État présent, ce n’est pas un État qui ne fait pas
confiance mais c’est un État qui met en mouvement, à condition qu’il
soit là. Je prends l’engagement que l’État sera de retour dans les
départements de France.
Et cela, Mesdames Messieurs les maires, cela concerne tous les
services publics au-delà de l’État, et je pense notamment à la santé. Un
Pacte Territoire-Santé a été lancé pour lutter contre les déserts
médicaux. Douze engagements ont été pris, que nous tiendrons. Nous
soutenons la création de maisons de santé pluridisciplinaires. Trois
cent soixante-dix maisons de santé sont aujourd’hui en fonctionnement.
Nous en avons créé plus d’une centaine en un an. Quatre cents projets
sont actuellement en cours de réalisation. Nous avons également posé un
cadre pour assurer l’implantation des jeunes médecins généralistes en
milieu rural mais aussi dans les petites villes et dans certains
quartiers où il n’existe absolument pas de présence médicale.
Ce combat, c’est un combat qu’il faut gagner absolument. C’est le
combat de l’égalité par rapport à l’accès aux soins. C’est le combat de
la cohésion sociale. D’ores et déjà, cent cinquante contrats
d’installation de praticiens territoriaux de médecine générale seront
signés d’ici la fin de l’année. Oui, la lutte contre les déserts
médicaux, c’est un choix de société et c’est un combat que nous
gagnerons ensemble.
La République, c’est l’égal accès aux services publics, mais c’est
aussi, Mesdames et Messieurs les maires – et vous êtes là en première
ligne souvent parce que c’est vous qu’on interpelle –, l’ordre public et
le droit à la sécurité pour tous et partout. Le gouvernement a fait de
la sécurité une priorité. C’est en pensant aux territoires ruraux et aux
quartiers défavorisés que nous avons pris cette décision cruciale de
mettre fin à la baisse constante des effectifs de la police nationale et
de la gendarmerie. Sans cette décision de stopper cette hémorragie,
depuis 2012 – c’est-à-dire depuis que je suis à la tête de ce
gouvernement –, la police et la gendarmerie auraient perdu trois mille
quatre cents agents de plus du fait du non-remplacement des départs à la
retraite. Ce qui aurait porté à près de treize mille cinq cents le
nombre d’emplois de gendarmes et policiers supprimés depuis 2008. Non
seulement cette hémorragie a été stoppée, mais ce sont au contraire cinq
cents recrutements supplémentaires par an qui ont été engagés. Ma
volonté, c’est que la sécurité, avec les moyens nécessaires donc des
choix budgétaires nécessaires, soit assurée pour tous et partout.
Oui, Mesdames et Messieurs les maires, je sais que cette exigence,
c’est celle de la population. Soixante-quatre zones de sécurité
prioritaire ont été créées pour s’attaquer au cœur de la criminalité et
du banditisme. Mais nous n’avons pas oublié les actes de délinquance
beaucoup plus diffus, et qui ont tendance à s’étendre géographiquement,
qui troublent la vie de la population. Le ministre de l’Intérieur,
Manuel Valls, a présenté il y a un mois un plan de lutte contre le
cambriolage. C’est une priorité. Je sais, parce que je croise beaucoup
de maires au cours de mes déplacements, que cette mesure est attendue.
Des moyens nouveaux y seront consacrés. Je pense aussi que chacun
d’entre vous peut coopérer non pas pour prendre en charge les dépenses
de l’État, mais pour mieux définir la stratégie de lutte contre la
délinquance et ces phénomènes qui exaspèrent la population, parce que le
maire doit être au cœur du dispositif de sécurité.
C’est pour l’égalité des territoires aussi que nous avons décidé
d’accélérer le déploiement du très haut débit. Une initiative de l’État
était nécessaire et – vous le savez – après des années de démission, un
plan a été annoncé en février dernier. Il engage l’État à hauteur de
trois milliards d’euros de subventions mais au total, ce sont vingt
milliards d’euros d’investissements qui seront consentis en dix ans. Ce
plan s’adresse à tous les citoyens, sur tout le territoire. Il permettra
l’accès aux dernières innovations en matière de santé, de travail, de
services publics. Mais – et vous le savez bien – c’est un outil
nécessaire pour attirer les entreprises, pour leur permettre de se
développer et d’innover. C’est donc un chantier de longue haleine qui
s’est engagé, comme l’a été à son époque celui de l’électrification qui a
transformé la France. Eh bien ce chantier du numérique partout, c’est
un chantier qui avance : près de trois foyers sur dix sont couverts en
très haut débit. Et comme le président de la République s’y est engagé,
50 %, la moitié de la population sera couverte en 2017 et 100 % en 2022.
Là encore, Mesdames et Messieurs les maires, c’est un engagement, un
engagement concret qui permettra à tous les élus qui en ont la volonté
de montrer à leurs concitoyens que les choses changent concrètement pour
eux. C’est pourquoi les territoires ruraux doivent recevoir aussi de
notre part la plus grande attention. J’ai décidé de lancer un programme
spécifique en direction des bourgs, principalement ces bourgs qui jouent
un rôle d’animation de leur territoire, des pays qu’ils ont constitués
autour d’eux. Ce sont de véritables centres en quelque sorte ! Mais ces
contrats, ces nouveaux contrats seront dotés de crédits d’ingénierie de
l’État pour monter les projets, pour étudier les projets. Et ces
modalités seront discutées avec le représentant des collectivités. C’est
aussi là une proposition de Madame Duflot et de Madame Lebranchu. J’ai
décidé de la retenir. Dès 2014, ce programme et ces moyens d’ingénierie
que vous avez perdus, que vous retrouverez permettra d’aider les
collectivités à monter leurs projets, mais surtout de mobiliser dans une
démarche contractuelle les crédits d’État, les fonds européens et les
aides des autres collectivités.
Trop de bourgs connaissent aujourd’hui un véritable dépeuplement.
Leur animation est pourtant un enjeu essentiel de lien social. C’est un
enjeu de qualité de vie dans nos campagnes et ces contrats permettront
aussi d’animer de véritables projets de pays. Cela passe notamment par
des programmes de rénovation de logements privés, la création de
logements sociaux, mais aussi par le soutien et la pérennisation des
services, qu’il s’agisse des commerces ou de services publics. Je sais
que c’est un énorme travail mais il est indispensable, là encore pour
lutter contre ce que j’ai appelé tout à l’heure la fracture territoriale
et le sentiment d’abandon.
Par ailleurs, et toujours pour confirmer l’attention au centres
ruraux, je m’engage à ce que la réforme du découpage cantonal n’ait
aucune incidence sur les éléments liés à la qualité de chef-lieu de
canton, que ce soit, par exemple, la fraction « bourg-centre » de la
dotation de solidarité rurale ou le régime indemnitaire des élus.
Mesdames, Messieurs les maires, c’est pour l’égalité des territoires
que j’ai également décidé de permettre à tous les échelons de
collectivités d’être associés à la négociation des prochains contrats de
plan État-régions. Jusqu’à présent cela n’avait jamais été le cas. Les
contrats de projet après les contrats de plan, je les appelle à nouveau
les contrats de plan. Sur la période 2006-2013, ce sont quand même 28
milliards d’euros qui ont pu être mobilisés, et donc les maires peuvent
légitimement se demander s’ils seront autour de la table des
négociations
.
Pour cette nouvelle génération de contrats de plan, que j’ai lancée
pour la période 2014-2020, à un moment où l’État prône le dialogue, j’ai
décidé que l’État devrait montrer l’exemple : toutes les collectivités
seront associées à cette négociation depuis les départements, les
futures métropoles jusqu’aux communautés de communes avec, évidemment,
la participation des maires parce que c’est là que se lira la vraie
volonté de cohésion et de solidarité nationale. Et donc, les contrats de
plan, ce n’est pas une formule en l’air,
comporteront obligatoirement
un volet territorial à tous les niveaux et ce qui permettra d’aider tous
les territoires et en particulier les territoires les plus vulnérables,
les zones rurales mais aussi les quartiers, les petites villes en
déficit de services publics et les outre-mer.
Je vous fais cette proposition, Monsieur le président de l’AMF, pour
en discuter quant aux modalités qui pourront être discutées à l’échelle
nationale comme à l’échelle de chaque association départementale. Mais
cette proposition pour les contrats de plan vaut aussi pour les fonds
européens. Pour les collectivités locales en effet, nous avons décidé de
donner la responsabilité essentielle de la répartition des fonds
européens aux régions. Ce n’est pas rien, et d’ailleurs je dois dire que
ce n’était pas acquis d’avance, et c’est l’action résolue du président
de la République qui a permis dans une Europe à vingt-huit de préserver
une enveloppe très importante de fonds européens. Je vous rappelle le
chiffre, vingt-quatre milliards d’euros. Là encore, la mobilisation de
tous est nécessaire pour faire émerger des projets éligibles et pour que
ces fonds considérables viennent en plus abonder les fonds des contrats
de plan de l’État et c’est avec les régions que vous devrez discuter et
négocier pour l’affectation de ces fonds sur les projets.
Deux milliards d’euros sont également libérés dans le cadre de la
réforme de la Politique agricole commune au bénéfice du développement
rural. La PAC, que tout le monde croyait en danger, que tout le monde
prenait comme la variable d’ajustement, là aussi la France a été
déterminée. Cela aura des conséquences pour une plus juste répartition,
en particulier en direction de l’élevage mais cela aura aussi une
conséquence pour soutenir le développement rural, ces deux milliards de
plus viendront apporter de l’oxygène à nos territoires ruraux, ceux qui
en ont le plus besoin.
Voilà, Mesdames, Messieurs les maires, six décisions que nous avons
prises sous l’autorité du président de la République, six décisions qui
m’engagent, qui engagent le gouvernement, qui engagent l’État dans la
voie de l’égalité des territoires et qui peuvent changer bien des choses
pour la vie de nos concitoyens. Certaines de ces décisions, vous l’avez
compris, c’est important, engagent fortement le budget de l’État, et
vous qui gérez des budgets parfois serrés, vous savez bien ce dont je
parle, vous savez bien que les recréations de postes dans la police et
dans la gendarmerie, vous savez bien que les milliers de postes pour
permettre la réouverture de classes en milieu rural et en milieu urbain -
et ça s’est bien passé à cette rentrée scolaire -, ça a un coût, ce
n’est pas quelque chose de gratuit, il faut donc faire des choix.
Et le gouvernement, tout en conduisant une politique de réduction des
déficits et de maîtrise des finances publiques, fait des choix. Et les
choix qu’il fait, - chacun fait des choix, les maires font des choix, le
gouvernement fait des choix avec le soutien du Parlement -,
c’est-à-dire nos priorités, au-delà du redressement des finances
publiques, c’est le redressement de notre appareil productif et
l’investissement, c’est la réforme et la refondation de l’école, c’est
la formation professionnelle, c’est la modernisation de l’action
publique, c’est la transition énergétique, tout ça demande effectivement
de choisir. Pierre Mendès-France disait : « Gouverner, c’est choisir »,
ce n’est pas répondre à toutes les revendications parce qu’on sait que
ce n’est pas possible. Nous avons choisi des priorités, et les
résultats, vous les avez déjà sur le terrain, et nous allons continuer,
Mesdames et Messieurs les maires.
Je vous l’ai dit, Mesdames, Messieurs les maires, j’ai suffisamment
d’expérience comme vous, avec vous, pour être capable de comprendre que
vous aussi vous faites des choix et de respecter ces choix. Et donc
comme je vous le dis, et je vous ai parlé franchement, nous faisons des
choix et nous engageons les finances de l’État. Mais vous allez me dire «
et alors les finances locales ? », le président Pélissard vient d’en
parler, j’y suis attentif, je l’aborde donc franchement. Je le répète et
je l’assume, si l’assainissement de nos finances publiques n’avait pas
été engagé depuis le début de ce quinquennat, nous serions aujourd’hui à
6 % de déficit et ce n’est pas acceptable pour la France, nous serions
dans la main des marchés financiers, nous aurions perdu notre autonomie
et notre indépendance et notre souveraineté, cela demande donc des
efforts.
Eh bien oui, si je prends le budget 2014, et là je ne biaise pas, je
vous dis la vérité, vous pouvez la contester, c’est votre liberté, je la
respecte totalement, mais dans les 14 milliards d’euros d’économies que
nous faisons pour le budget 2014, l’État en supporte sept milliards et
demi, la Sécurité sociale assumera de son côté des réductions de
dépenses de six milliards d’euros et puis, en ce qui concerne les
collectivités locales, tous les niveaux, c’est vrai, c’est un milliard
et demi, avec huit cent quarante millions pour le bloc communal. Je ne
le nie pas, c’est une réalité, je vous en explique les raisons. Nous en
avons discuté avec vous, Monsieur le président, et avec vos
représentants, et nous sommes arrivés à une conclusion, que tous les
niveaux de collectivités devaient y prendre leur part à la mesure de
leur poids dans la dépense publique. C’est le vœu que vous avez défendu
au Comité des finances locales et ce vœu, Monsieur le président Laignel,
je vous en remercie, puisque vous étiez porteur de ce message avec le
président Pélissard, nous l’avons intégralement respecté
.
J’en mesure les conséquences sur les budgets locaux et c’est
précisément parce que c’est un effort important que nous avons engagé
une négociation, que nous avons essayé, ensemble, et le président
Pélissard m’a interrogé, de trouver des contreparties. Dans le Pacte de
confiance et de responsabilité dont nous avons détaillé les éléments le
16 juillet, il y a une phrase : « les collectivités prennent leur part
de la réduction des dépenses, l’État s’engage à revoir ses mécanismes de
péréquation, l’État s’engage à supprimer le maximum de normes inutiles
et à soutenir l’investissement local ». C’est donc en toute
responsabilité, en toute transparence, que l’AMF et le gouvernement ont
discuté et négocié.
Ces trois engagements je souhaite y revenir et faire le point devant
vous. La montée en puissance de la péréquation c’est le résultat, je
dois dire, d’une discussion intense avec vos représentants. J’ai cité le
président Laignel, mais cette péréquation, souvent vous me la demandez.
Ce n’est pas d’aujourd’hui, vous l’avez demandée à d’autres
gouvernements. Je crois qu’elle est indispensable si on veut réduire les
inégalités territoriales. Le fonds de péréquation des ressources
communales et intercommunales sera porté à cinq cent soixante-dix
millions d’euros, ce qui correspond pour 2014 à une augmentation de deux
cent dix millions d’euros.
Nous avons également engagé la réforme de la fiscalité locale en
lançant le processus de révision des valeurs locatives qui n’avait pas
été revu depuis 1970 et dont chacun reconnait l’iniquité pour les
contribuables. Un cadre a été posé, on ne fait pas n’importe comment,
les premiers effets de la révision pour les contribuables
n’interviendront pas avant l’année 2018 parce qu’il y a un énorme
travail à faire. Mais le projet de loi de finances apporte également les
corrections demandées par vous-mêmes, Monsieur le président, et
d’autres associations d’élus au profit des territoires industriels qui,
après la réforme de la taxe professionnelle qui avait figé des
inégalités, ont été défavorisés. Donc, nous corrigeons cette injustice,
c’était une exigence que j’avais entendue avant d’être dans mes
fonctions, j’avais même contribué moi-même, j’aurais peut-être si
j’avais été maire ici au Congrès réagi dans le même sens, nous
corrigeons cette injustice et cette inégalité.
Ce matin, comme vous avez pu le lire, j’ai annoncé une nécessaire
remise à plat de notre système fiscal global, y compris le financement
de la protection sociale. C’est un vaste chantier, difficile, exigeant,
qui doit se mener dans la transparence et la responsabilité avec tout le
monde, et bien entendu les associations d’élus. Cela vous concerne et,
vous l’avez d’ailleurs dit tout à l’heure, vous ne vouliez pas être mis
devant le fait accompli de certaines dépenses. Je le comprends. Donc, il
faut qu’on lance ce dossier, qui va prendre du temps mais qui est
indispensable pour arriver à une plus grande progressivité, une plus
grande lisibilité, une plus grande simplicité, donc une plus grande
adhésion à l’effort fiscal et aussi une plus grande efficacité.
Le deuxième objectif que nous nous sommes fixé ensemble, c’est la
simplification des normes. Je reconnais que c’est le plus gros chantier,
et je suis bien placé pour savoir à quel point les réglementations
peuvent être mouvantes, complexes, parfois ubuesques, et, vous l’avez
dit, je mesure ce qu’il en coûte aussi à notre pays en efficacité, en
compétitivité et qui parfois provoque du découragement. Ces situations
nuisent en quelque sorte à l’esprit public. Elles dégradent la
crédibilité de l’État et des acteurs publics, elles portent atteinte
aussi à l’autorité de ceux qui l’exercent. La norme, c’est vrai,
protège, elle n’est pas là complètement par hasard non plus, mais qu’on
ne compte pas sur moi pour justifier ces excès de complexité. Ma
responsabilité, c’est d’être intransigeant à l’égard de nos
administrations et nous sommes en contact permanent avec vous pour le
suivi de ces engagements.
Ces actions, quelles sont-elles ? D’abord, un meilleur contrôle des
normes nouvelles par les élus. Un nouveau Conseil national d’évaluation
des normes vient d’être créé. Il examinera l’impact technique et
financier de toutes les normes applicables aux collectivités
territoriales. Il en va de même, par ailleurs, pour les entreprises mais
je ne développerai pas ce point aujourd’hui. La loi donne à ce conseil
des moyens nouveaux, qui contraindront le gouvernement à être vigilant
sur les décisions qu’il prend. C’était une proposition qui avait été
faite, Monsieur le président, par le Sénat, elle a abouti, le
gouvernement l’a reprise à son compte, cela va devenir une réalité.
Sans attendre, tout cela est lent, je vous l’ai dit, j’ai décidé de
confier dès aujourd’hui au président de l’actuelle Commission
consultative d’évaluation des normes, Alain Lambert, une mission de
médiateur des normes entre l’État et les collectivités locales. Il sera
officiellement chargé du dialogue, du règlement amiable des différends
entre les administrations et les élus locaux. Sur la base des
propositions qui ont été faites par Alain Lambert et Jean-Claude
Boulard, le maire du Mans, j’ai également décidé de mettre en œuvre un
gel des normes. Il est entré en vigueur en septembre : désormais aucune
norme ne peut plus être créée si elle ne s’accompagne pas de la
suppression d’une autre norme. Bien sûr, vous allez me dire : « mais les
normes existantes ? » En juillet dernier, j’ai annoncé un premier
programme de simplification sur trois ans qui comprend plus de 200
mesures. Trois projets de loi d’habilitation - parce qu’il faut passer
par la loi, nous avons voulu aller vite en procédant par ordonnance
sinon on y serait encore dans un an et demi -, ces projets de loi sont
en cours d’adoption et leur mise en œuvre va être effective sur
l’urbanisme, sur les relations avec les usagers et sur les entreprises.
Celui sur l’urbanisme et la construction, Mesdames, Messieurs les
maires, vous concerne directement. La loi a été adoptée le 1er juillet.
Les premières mesures vont entrer en vigueur. C’est le cas, notamment,
pour tout ce qui relève du contentieux, avec notamment la lutte contre
les recours malveillants. Ces recours qui bloquent aujourd’hui la
construction de plus de 25 000 logements dans notre pays. L’intérêt à
agir sera désormais mieux encadré et, surtout, les auteurs de ces
recours abusifs - parce que c’est parfois facile, on s’organise, il y a
même des professionnels qui conseillent -, pourront être condamnés à
verser des dommages et intérêts. Voilà du concret qui améliorera la mise
en œuvre de vos projets.
Enfin, et c’est notre troisième engagement, nous avançons aussi sur
le soutien à l’investissement local et au financement des collectivités.
Cela passe d’abord par la mise en place au niveau de la Caisse des
Dépôts d’une enveloppe de vingt milliards d’euros pour les
investissements à long terme. La liste des projets éligibles a encore
été élargie mais je souhaite aller plus loin, j’ai bien entendu ce qui
est remonté du terrain. Pour simplifier le recours à cette enveloppe,
tous les projets d’investissement nécessitant des crédits sur plus de 20
ans, et il y en a beaucoup, seront éligibles sans que les élus aient à
démontrer que le projet relève d’une thématique particulière. Il s’agit
de diminuer ces procédures et cette bureaucratie qui vous a souvent
découragés.
Je souhaite également faciliter l’accès des petites communes aux
fonds d’épargne. Les fonds d’épargne, c’est le crédit le moins cher en
France, ils sont gérés par la Caisse des Dépôts et Consignations. La
Caisse des Dépôts et Consignation sera autorisée, est autorisée, à
couvrir 100 % du besoin d’emprunt pour les prêts inférieurs à un million
d’euros, et 75 % du besoin pour les prêts entre un et deux millions
d’euros. Les taux proposés, je le répète, sont parmi les plus bas. Cette
décision permettra aux communes de ne plus être contraintes de
multiplier les sources de financement pour les plus petits projets.
L’enjeu, c’est aussi de diversifier l’offre de financement et de
permettre aux communes de taille modeste d’accéder aux marchés
financiers. C’est une demande que vous avez faite depuis longtemps, la
création d’une agence de financement des collectivités locales. Eh bien,
ça y est, elle est créée. Vous avez, monsieur le président, avec Gérard
Collomb, le maire de Lyon, Michel Destot, maire de Grenoble, et huit
autres collectivités signé l’accord constitutif qui donne naissance à
l’Agence France Locale le 22 octobre dernier.
Quant au problème spécifique des emprunts structurés, qui lui aussi a
été traité - et là encore c’est ensemble que nous avons cherché une
solution -, ce n’était pas facile, un fonds abondé par l’État et les
établissements bancaires sera mis en place sur une durée de quinze ans
pour aider les collectivités à sortir de cet héritage - héritage dont
elles ne sont la plupart du temps pas responsables - si difficile. Le
texte a été voté en première lecture, donc il sera voté avant la fin de
l’année. Et je m’engage auprès de vous, Monsieur le président de
l’Association des Maires de France, à vous associer précisément à la
rédaction du décret d’application. Je sais que le diable se cache
parfois dans les détails, vous avez eu raison de m’interpeller sur ce
point.
Enfin, Monsieur le président Pélissard, vous m’avez demandé si mon
gouvernement était prêt à revaloriser le taux de compensation de la TVA.
J’ai donné mon accord à cette revalorisation, car elle est cohérente
avec l’objectif du gouvernement, encourager les économies de
fonctionnement de tous les acteurs publics tout en soutenant
l’investissement qui est indispensable à la croissance. Sur tous ces
sujets, le gouvernement est toujours prêt au dialogue et, vous le savez,
ma porte est toujours ouverte et je ne compte plus le nombre de
réunions auxquelles vous avez participé et nous continuerons à le faire.
Mon seul objectif, c’est que les réformes progressent parce que la
France en a besoin. L’immobilisme, c’est le déclin et les maires sont
sans doute en première ligne pour comprendre ce besoin des Français
d’évoluer et de s’adapter sans perdre nos valeurs. Je connais vos
difficultés, et vous les avez exprimées, vous les avez manifestées
encore il y a quelques instants, dans la mise en place de la nouvelle
organisation des temps scolaires. Je n’ignore pas les conséquences que
cette réforme entraîne pour le temps périscolaire, car il y a la
responsabilité de l’État, le temps scolaire, mais il y a aussi, et ce
n’est pas d’aujourd’hui, la responsabilité des maires - parfois dans le
cadre d’intercommunalités - du temps périscolaire.
Et je voudrais sur ce point apporter trois précisions. Concernant le
périscolaire, nous avons, avec le président Pélissard et son bureau,
travaillé en toute franchise. Je voudrais vraiment vous remercier, vous
avez parlé d’esprit républicain tout à l’heure et lorsque nous nous
sommes vus la dernière fois là-dessus vous l’avez manifesté avec une
grande hauteur de vue et je tiens ici devant vous, Mesdames et Messieurs
les maires, à le saluer.
Vous avez accepté de participer à la recherche de solutions dans le
dialogue, vos représentants nous l’ont dit, vous avez besoin de temps,
vous avez besoin de souplesse, vous avez besoin de soutien financier.
Le soutien financier de l’Etat concernant le périscolaire, soutien,
qui, je le répète, existe, est nécessaire. Vous avez exprimé votre
souhait de voir le fonds d’amorçage prolongé de façon à permettre aux
communes entrant dans la réforme en 2014 d’en bénéficier. Le
gouvernement a entendu votre demande et le fonds sera prorogé. Quant aux
communes qui en bénéficient déjà cette année, elles auraient pu
craindre que cela s’arrête, eh bien elles vont continuer à le percevoir
également pour l’année scolaire 2014-2015. C’est un coût supplémentaire
pour l’État, mais je l’assume. Il faut ajouter trois cent soixante-dix
millions d’euros, je l’assume, je l’assume, je l’assume. En général, les
maires ne sifflent pas, je n’ai pas l’habitude de les voir siffler,
même le 11 novembre, donc on peut parfaitement parler ensemble en se
respectant.
Ce sont donc trois cent soixante-dix millions supplémentaires que
j’ai décidé de débloquer. Ce n’est pas rien ! L’État va les prendre à sa
charge dans le cadre de la prorogation du fonds que je viens
d’annoncer. Vous allez me dire : « Mais après l’année scolaire 2014-2015
? » Toute loi doit faire l’objet d’une évaluation. Et là – je répète –,
il s’agit du périscolaire donc de la responsabilité des communes et pas
de l’État. Mais je comprends les problèmes. Et donc, au bout de cette
période, comme toute loi doit faire l’objet d’évaluation et pour la
suite, je tends la main à l’Association des maires de France pour que
nous puissions trouver ensemble une solution qui permette à l’activité
périscolaire de se poursuivre dans les meilleures conditions. C’est
l’engagement que je prends devant vous. Donc, place au dialogue.
Monsieur le président, rendez-vous quand vous voulez.
La deuxième exigence, c’est la souplesse dans les taux d’encadrement.
Le gouvernement a souhaité faciliter la tâche des communes en prenant
un décret autorisant effectivement cet assouplissement à titre
expérimental dans les centres de loisirs déclarés et sur trois ans. En
plein accord avec le président Pélissard et les autorités de la branche
famille, nous avons décidé d’aller plus loin encore : nous avons mis en
place un groupe de travail. Quel est l’objectif ? C’est celui que vous
avez souhaité il y a quelques instants, c’est de faire en sorte que
toutes les activités périscolaires, celles qui existent, bénéficient des
mêmes allègements de normes d’encadrement. Là encore, c’est un chantier
que nous avons ouvert avec la CNAF. Je souhaite d’ailleurs qu’il
s’applique dans tous les départements parce qu’il y parfois des
disparités. Cette disparité vaut aussi pour les financements. L’État est
le garant de l’égalité d’accès aux financements, pas seulement de
l’État mais aussi de la CNAF, sur tous les territoires de France et nous
y veillerons ensemble.
J’ai dit qu’il fallait du temps. Pour la rentrée 2014… et Monsieur le
président Pélissard a dit que certains inspecteurs d’académie – vous me
l’aviez dit l’autre jour – ont été très pressants en demandant aux
maires… Là, je ne parle pas du périscolaire, je parle simplement du
choix de la matinée, des horaires scolaires, c’est-à-dire le mercredi
matin ou le samedi matin puisque les communes, avec les conseils
d’école, après leurs consultations, ont le choix et ensuite, le
rectorat, au nom du ministère de l’Éducation nationale, prend sa
décision. Certains auraient voulu que, dès octobre, ce soit réglé. Moi,
sur ce point précis, j’ai proposé qu’on aille jusqu’à la fin du mois de
janvier. Pour l’élaboration des projets éducatifs, d’activités – donc
qui relève de la responsabilité des maires –, ils devront être prêts
effectivement pour la rentrée 2014 avec les soutiens financiers et
normatifs que je viens d’évoquer, mais là, je vous laisse le temps
nécessaire. La date du 31 janvier ne les concerne pas ! Ça, c’est votre
affaire, c’est votre responsabilité ! Là encore – je le répète –, je
fais confiance aux maires. Je sais qu’ils sauront faire pour trouver la
bonne solution, du temps et beaucoup de souplesse. Il n’y a pas un
modèle unique !
La seule chose que je demande – et je le demande aux recteurs, je le
demande aux inspecteurs d’académie, aux inspecteurs de circonscription,
je le demande aux préfets, je le demande aux sous-préfets, je le demande
à toutes les équipes de l’État –, c’est de se mettre au service des
maires et de les aider. Dans les départements où cela a été fait – j’en
ai visité pas mal, et des départements parfois très ruraux où ce travail
a été fait en amont -, chacun s’est mis autour de la table avec
l’objectif de réussir et ça a marché. Vous avez entendu des témoignages.
Et là où cela ne s’est pas suffisamment fait – et je prends la part du
manque d’engagement parfois sur le terrain des services de l’État –, eh
bien j’ai demandé qu’on fasse le maximum non pas pour vous montrer du
doigt ou pour dénoncer, mais pour vous aider et réussir ensemble au
service d’une bonne rentrée scolaire, c’est-à-dire au service de la
jeunesse de France.
Monsieur le président, vous avez pointé une situation que j’avais
moi-même relevée, c’est la situation des maternelles. Il faut distinguer
le primaire et les maternelles. Il n’y a pas nécessité d’aménager des
activités périscolaires aussi importantes, il faut laisser l’enfant se
reposer. Et ce n’est pas le même âge entre la petite, la moyenne et la
grande section. Mais je vous fais confiance. Le ministre de l’Éducation
nationale a envoyé des instructions et, pour ceux qui le souhaitent, je
lui ai demandé, il sera présent jeudi pour l’atelier que vous organisez
sur des choses concrètes, sur les rythmes scolaires et l’aménagement des
temps périscolaires. Je souhaite que ce soit le dialogue le plus
sincère possible avec à la fois les critiques, avec à la fois les
propositions, mais aussi avec la confrontation des expériences.
Mesdames et Messieurs les maires, je voudrais vous dire une chose :
ce qui a motivé cette réforme qui soulève des critiques, des passions
parfois, ce ne sont pas les activités périscolaires, c’est le temps
scolaire. Souvenez qu’en 2008, jusqu’en 2008, le temps scolaire par
semaine c’était quatre jours et demi, et que, sans aucune concertation,
on est passé à quatre jours et qu’à l’époque, tout le monde a critiqué
cette décision unilatérale qui n’a pas été sans conséquences. Elle n’a
pas été sans conséquences d’abord pour les enfants et les conditions
d’apprentissage des fondamentaux. J’étais dans une classe de CP l’autre
jour à Cluny. J’ai discuté avec l’institutrice qui me disait que c’est
le matin que les enfants ont une plus grande capacité d’assimilation.
Là, on parlait des cours, on parlait de l’école, on parlait de la
réussite des enfants. Eh bien, Mesdames et Messieurs les maires, au-delà
des problèmes que vous rencontrez dans le cadre de vos compétences, et
que je comprends, à la fois par expérience et par écoute, et que je veux
aider à solutionner avec vous, je voudrais vous faire partager une
ambition qui est celle de la refondation de l’école. Les rythmes
d’apprentissage de l’enfant, - lire, écrire, compter, c’est l’école
primaire, c’est là que le gouvernement met le paquet en priorité -, eh
bien, c’est pour lutter contre l’échec des enfants à l’école. 20 %
d’enfants échouent ! Cent cinquante mille par an ! C’est un gâchis
national ! Je sais que les maires qui sont tous des républicains veulent
la réussite des enfants de France et c’est ce que les parents leur
demandent. Je sais que vous allez nous y aider et, à l’avance, je vous
en remercie au nom de la France !
Monsieur le président, vous avez fait beaucoup de propositions. Je ne
les ai pas toutes reprises mais il y en a une que je voudrais juste
souligner, c’est votre proposition de communes nouvelles. Vous avez
proposé de mettre en place un cadre incitatif renforcé pour toutes les
communes qui voudraient se réunir. C’est votre proposition. Le
gouvernement soutient votre initiative comme il soutiendra toutes les
initiatives qui viennent des maires. L’Association des maires de France -
à laquelle adhèrent quasiment tous les maires même s’ils adhèrent à
d’autres associations - quand elle fait des propositions, ce ne sont pas
des propositions technocratiques. Elles ne viennent pas d’un bureau en
haut, elles viennent du terrain et donc elles sont porteuses de sens et
d’efficacité.
Je voudrais terminer par quelques mots, Mesdames et Messieurs les
maires, en m’adressant à vous et à chacun d’entre vous personnellement.
Dans quelques mois, certains d’entre vous ont décidé de ne pas se
représenter, parfois après de longs mandats. À toutes et à tous, à
chacune et chacun d’entre vous, quel que soit le choix qui motive cette
décision, je voudrais vous dire le respect que la France vous doit, que
l’État vous doit pour l’énergie que vous donnez chaque jour au service
de l’intérêt général.
Mon cher Bertrand Delanoë, ce n’est pas sans émotion que je te vois
quitter cette fonction puisque chaque année, depuis treize ans, tu nous a
accueillis. Je sais aussi quelle est ta passion. Nous parlons souvent
de la fonction de maire mais je pourrais en parler aussi avec d’autres
maires. J’en connais beaucoup dans cette salle. On est maire pour servir
d’abord, avant tout. Et ce que vous avez fait, c’est pour vous – je
crois que vous pouvez le dire – une fierté légitime. Votre commune, elle
a beaucoup changé, souvent changé. Vous avez été le lien et parfois en
première ligne dans les crises. Des crises de toute nature. Des crises
qui peuvent toucher des familles individuellement. Des drames mais aussi
des crises sociales, des crises environnementales, face à des
violences. Mais vous avez toujours gardé le sang-froid dans la tempête
parce que vous saviez intimement que vous étiez le recours et que,
souvent, lorsqu’on ne sait plus à qui s’adresser, c’est vers le maire
qu’on se retourne.
Et, vous le savez bien, dans les plus petites communes, le maire
participe à la fois aux fêtes, aux mariages, aux sépultures - c’est plus
dur dans les plus grandes -, parce qu’il est le lien, parce qu’il est
celui à qui l’on se confie. Cela m’est arrivé souvent, qu’on se confie à
moi non pas pour des secrets de famille, mais pour des confidences,
pour des souffrances. Et je le dis parce que les maires sont des
fédérateurs d’énergie, des fédérateurs de projets, des fédérateurs de
rassemblement. Ils sont indispensables au renouveau et au redressement
de la France ! Donc c’est à vous, Mesdames et Messieurs les maires, que
je rends hommage.
Je voudrais vous citer une phrase qui m’avait beaucoup touché et
beaucoup ému lors d’un congrès des maires de France auxquels j’avais
participé il y a quelques années, c’était en 1994. Il y avait là, à la
tribune, le président de la République, François Mitterrand, qui était
venu saluer les maires. Il y avait à ses côtés le maire de Paris,
Jacques Chirac, qui allait le remplacer comme président de la
République. Et François Mitterrand, fatigué, malade, a trouvé les mots, a
trouvé l’énergie, a trouvé la sensibilité pour parler aux maires de son
expérience de maire où il a été si longtemps à Château-Chinon. Il avait
dit une chose que, je crois, chacun peut partager et ressentir : «
Quand on est maire, il faut aimer les gens. »
Eh bien, Mesdames et Messieurs, je sais que vous aimez les gens. Et aimer les gens, c’est aimer la France !
Vive la République ! Vive la France !
ooOoo
Plus de 36 000 maires réunis en Congrès annuel le
19 novembre à la Porte de Versailles, ont reçu le Premier ministre,
Jean-Marc Ayrault , au cours de son intervention le Chef du Gouvernement a voulu les rassurer ( à quatre mois des municipales) en les assurant du soutien
financier de l’État pour les réduire les dépenses des communes, en détaillant six actions en faveur de l'égalité des territoires, et en affirmant que pour les rythmes scolaires l'aide financière de l’État sera reconduite en 2014;
Pour autant en lisant les médias, nous notons que les maires, à part quelques très rares d'entre eux, ne sont pas convaincus et demeurent très inquiets sur le financement des rythmes scolaires, la hausse des charges et la baisse des dotations aux
collectivités locales, quelques exemples en sont donnés dans l'extrait vidéo ci-dessous :
___________________/
(ndlr : Nous apprenons aussi que Monsieur Vincent Peillon, le Ministre de l’Éducation Nationale, doit se rendre à la porte de Versailles demain 21 novembre.)
Nos impressions :
Résumé : - ce qu'il faut retenir -
Le Premier Ministre, en s'exprimant devant le Congrès des maires de France a assuré les élus de sa confiance dans leur action
et dans l’institution qu’ils représentent, et réaffirmé son engagement pour l'égalité des territoires.
Entouré de nombreux membres
du Gouvernement, il a ensuite plaidé en faveur des communes "qui ont fait la
France, et qui (le)font encore (aujourd'hui).
Six actions en faveur de l’égalité des territoires
Le Premier ministre a détaillé six décisions, prises
sous l’autorité du Président de la République, pour engager
concrètement l’Etat dans la voie de l’égalité des territoires :
-
La mutalisation des services publics sur les territoires les moins denses avec la création de
1 000 maisons de services publics d’ici à 2017. Pour y parvenir un fonds, créé dès 2014, sera doté chaque année de 35 millions d’euros.
-
Le droit à la sécurité pour tous et partout avec le recrutement dans les forces de l’ordre de 500 postes supplémentaires par an et la créations de 64 zones de sécurité prioritaires
-
L’accélération du déploiement du très haut débit
avec un engagement de l’Etat à hauteur de 3 milliards d’euros de
subventions. 20 milliards d’euros d’investissements seront consentis au
total sur 10 ans.
-
Un programme en direction des bourgs dès 2014 qui
aidera les collectivités à monter leurs projets en mobilisant notamment
les crédits de l’Etat, les fonds européens et les aides des autres
collectivités.
-
L'association de tous les échelons de collectivités à la négociation des prochains contrats de plan Etat-région afin de permettre aux maires, notamment, de faire entendre la voix de leur commune.
-
Les fonds européens, gérés désormais au niveau des
régions, bénéficieront à tous les territoires. Ainsi 2 milliards d’euros
seront libérés dans le cadre de la PAC pour le développement rural.
De même source ( site Portail du Gouvernement) nous reproduisons ci-dessous les engagements de l'Etat pour souternir les communes dans la réducion des dépenses :
Copié/collé
Soutenir les communes dans la réduction des dépenses
"L’assainissement de nos comptes publics est la condition de notre
indépendance nationale" a rappelé le Premier ministre. "Si rien n’avait
été fait, nous serions actuellement à 6 % de déficit public". Il a ainsi pris devant les édiles trois engagements forts concernant la réduction des dépenses publiques :
-
Le fonds de péréquation des ressources communales, dont le mécanisme est indispensable pour lutter contre les inégalités territoriales, sera porté à 570 millions d’euros, soit une augmentation de 270 millions dès 2014
.
-
Concernant le chantier de la simplification des normes, le Premier ministre a décidé de nommer un médiateur des normes.
Il sera chargé du dialogue et du règlement amiable des différends entre
les administrés et les élus locaux. Ses missions complèteront celles du
nouveau conseil national des normes chargé de mesurer l’impact
technique et financier de toutes les normes applicables aux
collectivités.
-
S'agissant de l’investissement local et du financement des collectivités,
une enveloppe de 20 milliards d'euros, mise en place au niveau de la
Caisse des dépôts, sera ciblée sur les investissements à long terme. La
nouvelle agence de financement des collectivités locales permettra, de
son côté, aux communes de taille modeste d’accéder aux marchés
financiers. Enfin, le Premier ministre s’est engagé à revaloriser le
taux de compensation de la TVA.
Enfin toujours de même source (Portail du Gouvernement) nous publions ci-dessous les engagements concernant les rytmes scolaires :
copié/collé :
Rythmes scolaires : l'aide financière de l’État reconduite en 2014
Les communes qui mettront en œuvre la réforme des rythmes scolaires en 2014 bénéficieront du fonds d’amorçage de 370 millions d’euros. Les
communes qui en bénéficient cette année continueront à percevoir l’aide
l’année prochaine.
L'assouplissement des taux d’encadrement dans les centres de loisirs
sera également à l’étude sur 3 ans. Enfin, les communes disposeront de
plus de temps pour se préparer. L’organisation du temps scolaire pourra
être décidée jusqu’au 31 janvier, au-delà si nécessaire pour
l’élaboration des projets d’activités périscolaires.
fin du résumé
__________________/
Il convient maintenant de passer en revue de presse où nous retrouvons les articles des médias sur ces questions, à noter que certains écrivent que le Premier Ministre a été sifflé ou hué, d'autres écrivent le contraire, enfin les plus sérieux font une analyse de ce qu'il a annoncé et ce sont naturellement les plus intéressants.
REVUE DE PRESSE : articles récents et moins récents liés :
- Le Parisien - il y a 11 heures«La France a plus que jamais besoin de ses communes pour faire vivre la ... Jean-Marc Ayrault a également certifié que Matignon assurerait directement le suivi ... Ayrault sifflé au congrès des maires - 19/11 par BFMTV.
- BFMTV.COM - il y a 14 heures
- France Info - il y a 2 jours
Congrès des maires: Jean-Marc Ayrault en terrain miné - 20minutes.fr
www.20minutes.fr › PolitiqueIl y a 18 heures - Jean-Marc Ayrault, premier ministre, lors du congrès des maires de France, le 19 novembre à Paris. V. WARTNER / 20 MINUTES ...
Les maires attendent Ayrault de pied ferme - Le Figaro
www.lefigaro.fr/.../01002-20131117ARTFIG00176-les-maires-attendent...Il y a 2 jours - Jean-Marc Ayrault sera-t-il hué lorsqu'il prononcera son discours ... Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France ... Cela fait des années que le Congrès des maires est difficile pour le pouvoir en place ».
Ayrault sifflé au congrès des maires - 19/11 - BFMTV
www.bfmtv.com/video/.../ayrault-siffle-congres-maires-19-11-159678/Il y a 14 heures - "Pierre Mendès-France disait: "gouverner c'est choisir", c'est pas ... n'est pas possible", a déclaré Jean-Marc Ayrault, provoquant l'ire des maires.
Congrès des maires : ces dossiers qui mettent les élus à cran - Le ...
www.lepoint.fr › PolitiqueIl y a 1 jour - Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon sont attendus à cette réunion annuelle qui ... depuis lundi et sur quatre jours, par l'Association des maires de France (AMF). Eux qui avaient hué François Fillon en 2009 seront-ils plus ou ...
Ayrault au chevet des maires de France - France Info
www.franceinfo.fr/.../ayrault-au-chevet-des-maires-de-france-1217465-2...Il y a 2 jours - ... maires de France se réunissent pour quatre jours en Congrès porte de Versailles ... Jean-Marc Ayrault va donc marcher sur des œufs, mais attention : le ... avait été hué à son arrivée par des élus de gauche comme de droite ... entre Matignon et l'Association des maires de France pour préparer le terrain.
Congrès des maires: sans annonce, Ayrault repart sans huées - L ...
www.lexpress.fr/.../congres-des-maires-sans-annonce-ayrault-re...Il y a 17 heures - Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a reçu un accueil timide de la ... s'est exprimé devant les maires de France réunis pour leur congrès à Paris. ... Ayrault a été hué à maintes reprises, il s'est même énervé.. un oubli de ...
La calinothérapie d'Ayrault n'empêche pas les sifflets au congrès ...
www.publicsenat.fr/.../calinoth-rapie-d-ayrault-n-emp-che-pas-sifflets-co...Il y a 16 heures - Comme prévu, des élus UMP ont sifflé Jean-Marc Ayrault lors de son discours devant le congrès de l'Association des maires de France.
France - Monde | Les maires ménagent Jean-Marc Ayrault - L'Est ...
www.estrepublicain.fr › Actualité › France - MondeIl y a 40 minutes - Jean-Marc Ayrault et Jacques Pélissard hier à Paris pour le Congrès des Maires de France. Photo AFP. Il venait comme Premier ministre.
Congrès des maires: Ayrault esquive les sifflets mais aussi les ...
www.huffingtonpost.fr/.../congres-maires-ayrault-sifflets-rythmes-scolair...Il y a 16 heures - MAIRES DE FRANCE - Pour son premier passage devant le congrès des maires de France en tant que premier ministre, Jean-Marc Ayrault a ...
Ayrault devant l'AMF : «En général, les maires ne sifflent pas ...
www.leparisien.fr › Municipales 2014 - En directIl y a 11 heures - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a prononcé un discours attendu ... François Hollande n'ira pas au 96e congrès des maires de France ...
Au congres des maires de France:#Ayrault se fait huer par ses ...
inagist.com/all/402841389832372225/Il y a 20 heures - Au congres des maires de France:#Ayrault se fait huer par ses ... sa venue au Congrès des maires de France avec Jean-Marc Ayrault cet ...
Congrès des maires : Jean-Marc Ayrault passe entre les gouttes ...
www.metronews.fr/.../congres-des-maires-jean-marc-ayrault.../mmks!Vt...Il y a 12 heures - REPORTAGE - Les maires de France réunis en congrès ont réservé un accueil mitigé à Jean-Marc Ayrault. Ce dernier s'est efforcé de nouer le ...
Vous avez consulté cette page le 20/11/13.
Congrès des maires : les édiles au rythme colère - Libération
www.liberation.fr/politiques/2013/.../les-ediles-au-rythme-colere_94792...Il y a 1 jour - ... semaine de quatre jours et demi à l'école… Jean-Marc Ayrault va tenter de calmer les élus, notamment ruraux, lors du congrès des maires de France. ... François Fillon s'y fit huer en 2009. François Hollande dut y promettre, ...
Au congrès, un maire siffle Ayrault avant d'être ... - Actus-France
www.actus-france.fr/.../au-congres-un-maire-siffle-ayrault-avant-d-etre-c...Jean-Marc Ayrault s'est rendu au Congrès des maires mardi 19 novembre 2013. Lorsqu'il a abordé le sujet des rythmes scolaires, un maire a sifflé et s'est fait ...
Au congrès, un maire siffle Ayrault avant d'être conspué par les siens
lesnouveautes.fr/.../au-congres-un-maire-siffle-ayrault-avant-detre-consp...Jean-Marc Ayrault s'est rendu au Congrès des maires mardi 19 novembre 2013. ... était palpable lors du 13e congrès de l'Association des maires de France. La.
Rythmes scolaires: Ayrault ne se prononce pas sur une prorogation ...
tempsreel.nouvelobs.com › EducationIl y a 18 heures - PARIS, 19 nov 2013 (AFP) - Jean-Marc Ayrault s'est dit favorable mardi ... le Premier ministre devant l'Association des maires de France (AMF). ... Mots-clés : éducation, Gouvernement, CONGRES, RYTHMES, école, maires.
Congrès des maires : ces dossiers qui mettent les élus à cran ...
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Ayrault sifflé au congrès des maires – 19/11 | Video BFMTV ...
www.videomotion-tv.net/...france/.../ayrault-siffle-au-congres-des-maires...Il y a 4 heures - Vidéos Ayrault sifflé au congrès des maires – 19/11 ... Pierre Mendès-France disait: « gouverner c'est choisir », c'est pas répondre à… ... Jean-Marc Ayrault: Mauroy, « quelqu'un de profondément humain » – 07/06 categorie: ...Quatres maires jugent le discours de Jean-Marc Ayrault - Lagazette.fr
www.lagazettedescommunes.com/.../quatres-maires-jugent-le-discours-de...Il y a 1 heure - Après son discours le 19 novembre au Congrès des maires, 4 élus locaux ... annonces du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et à son échange avec ... Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France ...
Flatnews - Ayrault affronte des maires apaisés
www.flatnews.net/detail/1824340/Ayrault-affronte-des-maires-apaisesDevant le congrès des maires de France, le Premier ministre n'a rien cédé sur les ... En direct - le discours de Jean-Marc Ayrault devant les maires de France.
Ayrault sifflé au congrès des maires - 19/11 video - Tunesbaby.com
www.tunesbaby.com/dm/?x=x17dwcsDécryptages : Jean-Marc Ayrault au 96ème congrès des maires · Évènements : Discours de Jean-Marc Ayrault, devant les maires de France réunis pour le ...
Maires de France - Twitter Search
rssbridge.org/b/Twitter/Html/q/Maires+de+France/Il y a 18 heures - #GrandSoir3 - J-M #Ayrault au congrès des maires de France ce mardi > Le ... Jean-Marc Ayrault, devant les maires de France pour le 96ème Congrès de ... Jean Marc Ayrault hué par les maires de France aujourd'hui à qui il ...
ParisDepeches.fr - Congrès de Maires : Jean-Marc Ayrault au défi ...
www.parisdepeches.fr/...France/8656-Congres_Maires_Jean_Marc_Ayra...Il y a 19 heures - Le premier ministre Jean-Marc Ayrault aura la lourde tâche de rassurer ... 2009 François Fillon avait été hué – mais les élus devraient respecter « la règle ... de l'Association des Maires de France (AMF), Jacques Pellissard.
Ayrault sifflé au congrès des maires - 19/11 - YouTube
www.youtube.com/watch?v=nMWqiMf65VkIl y a 18 heures - Ajouté par BFMTVAyrault sifflé au congrès des maires - 19/11 ... "Pierre Mendès-France disait: "gouverner c'est choisir", c'est ...
Congrès des maires de France : Ayrault sous pression - Politics Inside
www.politicsinside.fr/.../congres-des-maires-de-france-ayrault.../france/1...Il y a 21 heures - Congrès des maires de France : Ayrault sous pression ... France (AMF) où près de 11 000 maires seront présents face au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault ... 11-Novembre : Hollande hué aussi lors de sa visite à Oyonnax
Ayrault : "En général les maires ne sifflent pas, même le 11 ...
lci.tf1.fr › PolitiqueIl y a 18 heures - Présent au Congrès des maires de France, Jean-Marc Ayrault est brièvement revenu sur les huées contre François Hollande le 11 novembre.
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