Un article de lucienne magalie pons :
Pour Monsieur Kouchner : "Le Dalaï lama est toujours le bienvenu"
Comme prévu, Carla Bruni-Sarkozy, Bernard Kouchner et la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade, ont rencontré vendredi 22 Août, le chef religieux tibétain lors de l'inauguration du temple bouddhiste de Lérab Ling à Roqueredonde, sur les hauts plateaux languedociens.
C'est sous une pluie battante que Madame Carla Bruni-Sarkozy et son escorte sont arrivées. Près de mille personnes, triées sur le volet, dont les quatre cents retraitants du temple, assistaient à la cérémonie. Des personnalités comme l'ancien premier ministre, actuel Maire de Bordeaux, Alain Juppé (UMP), étaient présentes et côté "people" on pouvait remarquer notamment, David Hallyday, Charlélie Couture, Juliette Binoche, Line Renaud, Inès de
L’accès du site avait été protégé de la population par plusieurs barrages de gendarmerie, et d’après les médias avait pris des allures de camp retranché, ce qui accentue la tournure politique du séjour du Dalaï lama en France. Quelques 150 journalistes, en dehors de ceux peu nombreux qui avaient été accrédités pour couvrir l’évènement, étaient soigneusement tenus à l'écart
Par la voix et la présence de Madame Carla Sarkozy, le Président Nicolas Sarkozy a transmis au Dalaï Lama ses salutations. Elle était accompagnée de Bernard Kouchner ministre des Affaires Etrangères qui est venu finalement, après quelques feintes hésitations, rencontrer le chef spirituel tibétain à l'occasion de l'inauguration d'un temple bouddhiste, en présence de Rama Yade, secrétaire d’Etat.
La cérémonie d'inauguration a été marquée par la remise de katas (écharpes en soie blanche), la proclamation de mantras (paroles sacrées) et la lente répétition de mudras (gestes symboliques). Le Dalaï Lama a rappelé les fondamentaux de sa religion: la possession matérielle ne fait pas nécessairement le bonheur - "des milliardaires sont parfois très malheureux" - et l'aspect essentiel de "l'harmonie entre les différentes traditions religieuses".
Ainsi ,le chef spirituel du Tibet, vêtu de l'habit et d'une coiffe traditionnels, a passé autour du cou de Madame Sarkozy, de Rama Yade et d’autres personnalités, la « kata », l'écharpe blanche portée en signe de bienvenue au Tibet. Ils ont ensuite défait le nœud d'un ruban sur la porte centrale du temple de Lérab Ling, en signe d'inauguration officielle du lieu. Le dalaï-lama s'est ensuite prosterné devant la statue de Bouddha à l'intérieur de l'édifice, avant de saluer dans l'assistance Bernard Kouchner, qui lui a remis un présent.
A la fin de la cérémonie, Carla Bruni-Sarkozy s’est entretenue à huis clos avec le dalaï-lama, avant d'être rejointe par Bernard Kouchner et Rama Yade, et à l’issue de leur rencontre, le ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le Dalaï lama était "toujours le bienvenu en France". Puis, il s'est engouffré rapidement dans sa voiture se refusant à tout autre commentaire.
Il s'agissait du premier contact de sa Sainteté (que certains médias s’obstinent à dénommer « le chef tibétain »), avec des membres du gouvernement français depuis le début de sa visite en France.
Au yeux du Pouvoir, L’évènement a conservé son caractère privé privé en dépit de sa médiatisation, de la présence de l’épouse du Président de
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Antécédent et prolongement politique
Rappelons que Pékin avait mis en garde Mercredi le président français contre les conséquences sur les relations franco-chinoises d'une telle rencontre.
Précédemment dans un entretien accordé à un grand quotidien (voir mon article précédent) le Dalaï Lama avait déclaré "Mon agenda n'était pas politique", tout en affirmant espérer qu'après les JO "le président en exercice de l'Union européenne (Nicolas Sarkozy) ferait des propositions constructives au gouvernement chinois".
Comme on le voit , pour sa Sainteté réincarné espérer que le Président de l’Europe s’immisce dans la politique intérieure chinoise n’est pas une déclaration politique !
Le chef spirituel tibétain avait aussi expliqué que "la seule solution" pour "que
Le chef spirituel tibétain avait lui-même précédemment affirmé qu’en parallèle aux Jeux olympiques, une certaine forme de répression extrêmement brutale continuait de régner.
Il avait aussi souligné que son combat et celui de son peuple n'était pas un combat contre
Au vu de toutes ces déclarations et affirmations, force est de constater que le Dalaï Lama conjugue adroitement sa personnalité religieuse avec ses espoirs politiques.
Selon Matthieu Ricard, il y aurait en septembre une réunion du Parlement tibétain en exil "qui déciderait peut-être de nouvelles options à proposer au gouvernement chinois" lors d'une rencontre qui pourrait se faire en octobre"
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Les critiques
La rencontre de Madame Sarkozy et du dalaï-lama a suscité comme on le sait de nombreuses critiques.
Dès l’annonce Lundi de la rencontre de l'épouse du chef de l'Etat et de Bernard Kouchner avec le Dalaï Lama, annonce de source diplomatique d’abord, puis ensuite confirmée à la dernière minute par l’Elysée, les critiques ont redoublé. Le Parti socialiste avait qualifiée cette rencontre dans un communiqué de "séance de rattrapage après l'échec total de la diplomatie sarkozyste sur le dossier chinois", en accusant Nicolas Sarkozy d'avoir cédé aux pressions de
(Le PS en l’occurrence a oublié d’expliquer la présence des sénateurs socialistes lors de la précédente réception, dans un bureau du Sénat, du Dalaï Lama et de même ne s’est pas exprimé sur la visite rendue au Dalaï Lama à Paris par Madame Ségolène Royale)
Quand à la présence de Madame Sarkozy à l’inauguration du temple au côté du Dalaï Lama, pour le Parti socialiste, il s'agit d'une "confusion des genres". A l’issue de la cérémonie d’inauguration du temple ces critiques se sont accentuées et le PS a dénoncé "une grave dérive de la vie politique" qualifiant la rencontre de l'épouse du président français Carla Bruni-Sarkozy, et du chef de la diplomatie Bernard Kouchner, avec le Dalaï Lama comme "une grave dérive dans la peopolisation de la vie politique"
Faouzi Lamdaoui, un porte parole du PS a déclaré dans un communiqué : "Je dénonce l'opération de communication dérisoire qui se déroule aujourd'hui autour de Carla Bruni-Sarkozy" ; d’après lui ,
"la mise en scène de cette rencontre marque une grave dérive dans la peopolisation de la vie politique, et un mélange des genres tout à fait gênant entre sphère privée et sphère publique".
"Mme Carla Bruni-Sarkozy est certainement une belle voix mais elle n'est pas la voix de
Selon Monsieur Lamdaoui, « Bernard Kouchner et Rama Yade ne se montrent pas à la hauteur de leurs fonctions……..ils auraient dû recevoir le Dalaï lama dans un cadre officiel et laïc, comme Jean-Marc Ayrault à la mairie de Nantes".
D’autre part "La diplomatie française sort affaiblie de la gestion déplorable du dossier chinois par le gouvernement", a fait savoir le PS.
De son côté le secrétaire général de Reporters sans frontières Robert Ménard a dénoncé cette rencontre comme une « mascarade » lors d’une conférence de presse à Paris : «C'est insupportable ….. Carla Bruni-Sarkozy "n'a rien à faire dans cette histoire-là ... C'est un lot de consolation qu'on a proposé au Dalaï Lama parce qu'on a honte du comportement qu'on a vis-à-vis de lui », a-t-il estimé.
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Le Dalaï Lama devrait quitter
En principe, Nicolas Sarkozy doit le recevoir le 10 décembre prochain à Paris avec l'ensemble des prix Nobel de la paix, selon le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi.
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