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16 décembre 2007

Diner de Gala , visite et déclarations Kadhafiennes

Lundi 10 Décembre : Dîner de Gala organisé à l’Elysée, en l’honneur du Colonel Kadhafi. Au menu un couscous royal. (Pour les boissons je n’ai pu obtenir aucun renseignement, sauf à me souvenir que le Colonel Kadhafi ne boit que de l’eau et du lait de chamelle)

Etaient absents (et excusés ?) : Madame Rama Yade qui s’était signalée le matin par ses déclarations violentes contre la venue à Paris du Colonel Kadhafi et Bernard Kouchner, retenu à Bruxelles par «un heureux hasard», selon lui, mais qui en fait dînait à Paris de retour de Bruxelles avec un Diplomate Allemand.

Etaient présents des membres du Gouvernement (peu nombreux si j’en juge des quelques noms que j’ai pu relever dans différents articles de presse) soit :

- Mme. Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur,

- Mr. Hervé Morin, Ministre de la Défense,

- Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture,

- Mr. Dominique Bussereau (Transports),

- Mme. Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie),

- Mr. Jean-Marie Bockel, Ministre de la Coopération.

- (d’autres Ministres étaient peut-être présents, mais je n’ai pu trouver aucune autre indication pour le moment)

-Se trouvaient aussi invités, Mr. Bernard Accoyer, Président de l’Assemblée nationale et Monsieur Dominique Baudis, Président de l’Institut du Monde Arabe.

Des grands dirigeants de groupes et entreprises français et des décideurs, dont l’Elysée s’est refusé à communiquer la liste nominative, étaient également présents et nombreux pour partager ce dîner de gala organisé en l’Honneur du Colonel Kadhafi, et en fin de repas signer une série de contrats. Se trouvaient là, nous le supposons, les hauts dirigeants et décideurs d’Air Bus qui aurait signés pour la fourniture de 21 Airbus à l’Etat libyen, et d’autres personnalités des grands groupes Veolia, Vinci, Areva et Dassault qui seraient en pourparlers avec la Libye pour des affaires et contrats dont nous reparlerons par la suite.

Mardi 11 décembre : A la suite d’une émission sur France 2 une polémique s’installe sur la question des Droits de l’homme que Monsieur Nicolas Sarkozy avait évoquée avec Monsieur Kadhafi au cours leur premier entretien du Lundi 10 novembre

Monsieur Nicolas Sarkozy avait demandé, selon ses propres déclarations, au Colonel Kadhafi, lors de leur premier entretien, de faire des progrès sur la question des Droits de l’Homme, formule symbolique et générique qu’il utilise comme un porte drapeau dans bon nombre de ses discours, et qu’il estimait suffisante pour faire passer la pilule vis-à-vis des opposants à la visite du Chef de l’Etat Libyen.

*Interrogé Mardi matin par le présentateur David Pujadas sur France 2 à ce sujet, le Chef d’Etat libyen en éludant la question sur les Droits de l’homme a répondu (selon la version traduite de France 2) : … « ….. Tout d'abord nous n'avons pas évoqué moi et le président Sarkozy ces sujets»……. «Nous sommes des amis assez proches, nous coopérons» ….. «Nous avons évoqué les questions de coopération entre les deux pays, nous avons évoqué tous ces contrats dans tous les domaines dans l'intérêt des deux pays, la coopération euro-africaine, l'Union méditerranéenne, l'idée proposée par le président Sarkozy, et la coopération des deux côtés de la Méditerranée».

Le Colonel Kadhafi a déclaré aussi sur une chaîne de télévision toujours en ignorant sciemment la question des Droits de l’Homme : « Nous sommes très bien reçus, … Nous sommes des hommes d’affaires, nous négocions, nous avons des projets pour la Libye

Aussitôt à la suite de ces émissions et déclarations, une polémique s’installe dans les médias, presse, télévisions, radios, sans oublier les « radio couloirs » et coulisses des hauts lieux politiques et de communications, et tout ce monde s’interroge pour savoir si effectivement le Président français a bien parlé à son « ami assez proche » des droits de l’homme, si le Colonel a bien ou mal entendu, sur qui a menti, sur qui a démenti, bref une tornade de questions s’engouffre dans toutes les salles de rédaction et « hauts lieux » médiatiques, pour en ressortir en suppositions et interrogations, qui demeureront en suspens en attendant que les intéressés ou leur porte parole s’expriment soit pour confirmer, soit pour démentir.

Sans entrer dans le suspens d’une certaine presse à sensation et pour m’épargner des interrogations inutile, j’avais pour ma part décidée de me fier à mon sixième sens, qui guide le plus souvent mon analyse, et d’après moi le colonel Kadhafi avait volontairement éludé la question de David Pujadas, sans la démentir ni la confirmer, pour peut-être mieux nous la ressortir ensuite. (Ce qui n’a pas manqué d’arriver un peu plus tard dans son intervention à l’Unesco)

Il serait certainement prudent pour les hommes politiques et de pouvoir, de prévoir les réactions possibles à leurs « élucubrations » visant les Droits de l’homme selon leur destinataire, et nos politiques feraient bien avant de les enfourcher comme cheval de bataille dans leurs péroraisons, de tourner sept fois leurs langues dans leurs bouches, pour éviter de les recevoir en retour comme des boomerangs sur la figure de l’état. Mais la prudence encore une fois s’est effacée au profit d’un spectacle lamentable et une fois encore d’après la suite, nous en avons eu pour notre grade.

Pour calmer les esprits, l'Elysée a enfin réagi par la voix de Claude Guéant, son secrétaire général lequel a déclaré : «Le président Sarkozy a parlé des Droits de l'homme à Mouammar Kadhafi, à deux reprises, lors de leur entretien puis au dîner. J'en ai été le témoin».

Selon lui, «Nicolas Sarkozy a évoqué le fonctionnement démocratique et les libertés individuelles en Libye» devant le dirigeant libyen. «Il lui a dit qu'il considérait que des progrès avaient été faits, mais qu'il fallait encore progresser».

On pouvait supposer que ce témoignage et cette mise au point de Monsieur Guéant n’était pas parvenue aux yeux ou aux oreilles du Colonel Kadhafi, lequel, questionné une nouvelle fois par les médias sur les Droits de l’homme et au sujet des polémiques contradictoires qui « agrémente » sa visite a répondu : “Je ne suis pas au courant. Je n'ai pas lu la presse, je n'ai pas regardé la télévision. On est accueilli avec beaucoup d'amitié, beaucoup de chaleur par le Président et le peuple français. En fait, je n'ai pas fait très attention à ces réactions.”

Mais au contraire, tout à fait bien informé et attendant son heure, le Renard du désert qui avait éludé la question des Droits de l’homme devant David Pujadas, n’a pas manqué de la ressortir de sa besace de grand chasseur bédouin, pour la recadrer en interpellant agressivement la France sur le droits des immigrés devant les membres de la communauté africaine réunis au Siège de l’Unesco :

Avant de parler des droits de l'homme, il faut vérifier que les émigrés bénéficient chez vous de ces droits” a-t-il dit devant ses “frères africains émigrés” présents dans le grand amphithéâtre du siège de l'Unesco, et tout en s’interrogeant il a poursuivi : “Nous sommes dans le pays qui parle des droits de l'homme. Y a-t-il certains de vos droits qui ne sont pas appliqués ?” …. Et dans la foulée, se faisant réponse à lui-même, il a entonné le trop bien connu refrain anti-colonialiste : “Nous sommes l'objet d'injustices. Notre continent a été colonisé, nous avons été réduits en esclavage, déplacés dans des navires comme du bétail. Aujourd'hui nous travaillons dans le bâtiment, dans la construction de routes …… »

« Après tout cela, nous sommes envoyés dans les banlieues et nos droits sont violés par les forces de police.” « Les étrangers sont maltraités en Europe, et eux nous demandent de respecter les droits de l’homme » ……… « Il n’est pas possible que vous viviez ici marginalisés …. Nous Africains sommes victimes d’injustice. Ils nous ont transportés ici comme du bétail pour faire les travaux pénibles et sales, et ils nous rejettent dans les banlieues des villes et lorsqu’on revendique nos droits, on se fait taper dessus par la police…….. »

(Parenthèse : Plus tard, en soirée au Ritz , reçu par Roger Dumas en compagnie de Français bienveillants à l’égard du pouvoir libyen, le Colonel a déclaré … « Jésus n’a pas été envoyé à l’Europe mais aux fils d’Israël pour corriger la loi de Moïse …… Ils ont essayé de tuer Jésus, mais comme le dit le Coran, ce n’est pas Jésus, c’est un autre qui a été crucifié. La croix que vous portez n’a aucun sens, comme vos prières n’ont aucun sens) (voir mon prochain article)

Revenons à l’Unesco, dans le fil de son discours le colonel Kadhafi dénonce : “Les Africains émigrés sont considérés comme des marginaux, des nécessiteux. Ils expriment leur colère parfois par la violence, allument des incendies.”

En parlant des droits de l’homme il constate, toujours selon lui que “les citoyens français, belges, anglais, jouissent de ces droits, c'est certain. Mais lorsque nous parlons des droits humains, il faut aussi les appliquer aux étrangers, aux émigrés ….. Ce ne sont pas des va-nu-pieds, des mendiants, ce sont des travailleurs”.

Et faisant allusion aux violences dans les banlieues, où les droits des immigrés sont «violés par les forces de la police», selon lui, il dit «réprouver la violence».

Enfin, il invite les Européens à « réfléchir » en concluant : “Je réprouve la violence, mais ceux qui expriment leur mécontentement vivent des situations difficiles en Europe, cela mérite qu'on y réfléchisse.”

Sur la question de la démocratie, il a expliqué que la Libye était “arrivée à bon port en instaurant la démocratie populaire.

Il y a beaucoup de monde dans la salle et pas de contradicteurs. Et pour terminer, tous ces « malheureux » ex-colonisés,( actuellement immigrés chez nous et opprimés parait-il d’après le Colonel) réunis tout à fait librement dans l’amphithéâtre de l’UNESCO, l’applaudissent en buvant tous virtuellement à cette occasion « du petit lait de chamelle ».

Le Colonel Kadhafi s’est ensuite offert une promenade en bateau sur la Seine escorté de sa suite et de ses amazones. Les ponts de la capitale avaient été fermés aux piétons pour sécuriser cette excursion nautique. Cette mesure avait été décrétée par la préfecture de police de Paris, sur ordre du ministère de l’Intérieur. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui ne s’était pas prononcé jusque là , sur le bien-fondé de la visite en général, s’est offusqué de cette mesure et a fait part alors de son opinion assez nuancée, en ces termes : «L’interdiction d’accès de tous les ponts de la capitale aux piétons, pour cause de "promenade" du leader libyen, constitue à ma connaissance une première.» ……«Décidément, … comment comprendre un tel recours à tous les fastes de la République, ….. après que ce même personnage eût d’ailleurs prononcé un discours indigeste dans lequel il prétendait administrer une leçon de "droits de l’homme" à notre pays.»

Après cet intermède touristique, et avant de retrouver le Président de la République en milieu d’après midi pour une deuxième entrevue, le colonel Kadhafi s’est rendu au Ritz pour rencontrer des chefs d’entreprise du Medef. Il leur a expliqué que la normalisation des relations politiques avec la France avait pour contrepartie la signature de contrats et des marchés ouverts pour les entreprises françaises.

Ndlr : nous reviendrons sur ces contrats à la fin de la visite du Colonel Kadhafi, dans un autre article)

Comme prévu, le Colonel Kadhafi s’est ensuite rendu au palais de l’Elysée, en milieu d’après-midi où le Chef de l’Etat Français l’attendait au pied des marches en toute simplicité. Très attentionné il avait même pris soin de renvoyer le pool de reporters photo-caméra qui devait fixer les premiers instants de ce troublant « deuxième rendez vous ».

Certains médias « audacieux », ou en « mal de plume », espéraient que ce serait l’occasion pour les deux chefs d’Etat de s’expliquer sur leurs contradictions, au sujet des droits de l’homme, l’un ayant dit, l’autre n’ayant pas « entendu », mais le colonel s’étant exprimé « spontanément » sur les Droits de l’homme à l’Unesco , cette question, au cours de l’entretien qui a duré une quarantaine de minute n’a pas été remise « sur le tapis », et Monsieur David Martinon a déclaré qu’ « il était inutile d’en reparler, puisque le président de la République a déjà évoqué deux fois le sujet lors de leur premier entretien , lundi, et le soir lors du dîner de Gala ».

Le porte parole de l’Elysée qui connaît les limites de son pouvoir de communication, n’a pas commenté la version originale des droits de l’homme du Colonel, version inacceptable qui par ailleurs à provoqué des commentaires acides, aussi bien dans la presse que dans les milieux politiques, associatifs et intellectuels de droite comme de gauche.( à part quelques inconditionnels du président et de l’UMP, peu nombreux, qui se sont exprimés en biaisant lamentablement)

Au cours de cet entretien, selon l’Elysée, le projet d’union méditerranéenne a été évoqué et par ailleurs le Président français a «recommandé vivement» au Chef d’Etat Libyen, de «condamner publiquement» les attentats d’Alger. Pour le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, Le Colonel Kadhafi «n’a pas dit qu’il condamnerait les attentats».

Les commentateurs ont remarqué qu’à l’issue de cet entretien, le Président français n’a pas raccompagné son ami au pied de sa gigantesque limousine blanche.

En fin d’après-midi,au Pavillon Gabriel, quelques mille femmes Africaines et musulmanes,vivant en France, en boubous et voilées, attendaient avec impatience le Colonel Kadhafi, pour l’entendre, au cours d’une rencontre, débattre de "la situation des femmes dans le monde"

Quand il est enfin arrivé, il a été accueilli par les Youyous et les cris de « Bienvenue à son Excellence » par toutes ces dames dont de très nombreuses agitaient des drapeaux verts. Quelques personnalités invitées se trouvaient dans la salle, dont le président du groupe d'amitié France-Libye à l'Assemblée nationale, Patrick Ollier.

D’après les médias le "Guide" avait suggéré à l'organisatrice de la rencontre, son amie Khadidja Khali, présidente de l'Union française des femmes musulmanes, organisatrice de la rencontre de demander aux "femmes françaises de se lever".L’assistance avait été prévenue que des questions pourraient être posées 0 Monsieur Kadhafi, mais qu’il fallait éviter en les posant de le « fâcher »

Madame Khali avait loué, pour la jeune hôtesse Vendéenne chargée de recevoir l'hôte de la France, un costume de reine : "Le colonel adore Louis XIV"assure Mme Khali.

Faute de goût inexcusable sur cette robe de reine la jeune hôtesse portait un écharpe bleu blanc rouge, une robe de reine par référence à Louis XIV aurait du être agrémentée à mon sens d’une écharpe blanche brodée de lys d’or, mais notre histoire revisitée par l’Afrique en France n’en est pas à ce détail près !

Des applaudissements et des youyous retentissent pour l'orateur lorsqu'il défend "la femme africaine, victime d'injustice, qui élève ses enfants quand l'homme se marie à plusieurs reprises et les abandonne"…….. et quelques applaudissements quand il critique et fustige : "Les conditions tragiques de la femme européenne, obligée de faire parfois un travail dont elle ne veut pas » …. « Je voudrais sauver la femme européenne qui se débat » assure-t -il

L’orateur explique encore que la femme Européenne obligée de travailler ne peut rester chez elle pour élever ses enfants qui sont livrés à eux-mêmes dans les rues.

Merci Colonel ! pour çà on n’a vraiment pas besoin de vous, la tente, le lait de chamelle et les costumes d’amazone c’est un sort folklorique lamentable que nous n’envions pas : nous sommes tout à fait libres, tout à fait aptes à travailler, à jouir de notre indépendance économique, et à nous occuper de nos maris et nos enfants éduqués et scolarisés, ne s’amusent pas à faire brûler des voitures dans les rues pour se distraire ou casser du flic avec des cailloux ou à l’occasion avec des barres de fer et des armes à feux.

Nous n’avons aucune vocation à attendre les aides sociales, en pondant un enfant tout les douze mois pour justifier notre rôle de mères au foyer et nos enfants éduqués et scolarisés, ne s’amusent pas à faire brûler des voitures dans les rues pour se distraire ou casser du flic avec des cailloux et à l’occasion avec des barres de fer et des armes à feux.

En parenthèse, toutefois (petite concession à Nicolas Sarkozy) Monsieur Kadhafi a qualifié les récents attentats à Alger "d'actes du diable" et a dit que "les gens qui appartiennent à Al Qaïda sont des criminels dans ce cas-là".

Dans ce cas là ……… et dans les autres cas ? Question sans réponse …..

A l’issue de cette rencontre, l'écrivain Calixthe Beyala un inconditionnel du Colonel, revenant sur la question des femmes, explique bavant d’admiration : "Il admire les femmes, il les a libérées et promues. En Libye, il y a des femmes colonels, par exemple, …… ça peut déplaire à l'Occident, mais la réalité, c'est que l'Afrique l'aime, parce qu'il lui a donné sa fierté."

Mais la présidente de Femmes et libertés, Catherine Chastenet, s'interroge : "Comment peut-on dire qu'il a fait beaucoup pour les femmes dans le monde alors qu'il a torturé les infirmières bulgares ? Réponse formelle de Mme Khali : "Je suis allée voir ces infirmières. Je le dis en mon âme et conscience, elles n'ont pas été torturées."

Parole d’évangile ou de Coran ? Nous ne le saurons jamais, dans l’une et l’autre religion il est interdit de jurer ……

Fin du troisième article.

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