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28 février 2008

La priorité de Monsieur Sarkozy : Réconcilier les Tchadiens !


27 Février 2008

Nicolas Sarkozy s’est rendu mercredi au Tchad pour une courte visite dans ce pays, présidé par Monsieur Deby, auquel Paris avait apporté son soutien lors d'une tentative de coup d'Etat début février, pour s’envoler ensuite vers l'Afrique du Sud pour une visite d'Etat jeudi et vendredi.

Rappel : Il y a trois semaines des attaques meurtrières et de grandes ampleurs conduites par des groupes rebelles aidés et soutenus par Khartoum, s’étaient dirigées contre le pouvoir du Président Idriss Debu. Le Chef de l’Etat Français et la France avait apporté leur soutien indirect mais décisif.

Selon une source diplomatique à Paris, M. Sarkozy a "hésité" avant de se rendre au Tchad, mais "ne pas y aller aurait signifié laisser aller ce pays à vau-l'eau".

Son intention était de demander la relance du dialogue politique inter- tchadien, en vue d'élections démocratiques, obtenir de N'Djamena la mise en place d'une commission d'enquête sur la disparition de deux opposants au régime, depuis début février, lors de l'attaque des rebelles.

"C'est la France qui est la plus à même de faire bouger les lignes aujourd'hui au Tchad", a dit David Martinon…. qui comme nous le savons a repris ses fonctions de porte-parole avec un brio verbal inattendu et il a expliqué : "Le président de la République dira au chef de l'Etat tchadien que l'amitié entre nos deux pays ne pourra grandir et se renforcer qu'à condition que le processus de démocratisation du pays reprenne et s'accélère" ………"Ça veut dire deux choses : d'abord qu'il est essentiel de relancer rapidement le dialogue politique inter-tchadien, …… et ensuite que toute la lumière soit faite et sans délai sur la disparition des deux opposants, M. Saleh et M. Yorongar."

Parmi ces opposants au régime figurent en première ligne des disp arus, le député Ngarlejy Yorongar qui sur son site, lors de l’affaire de l’Arche de Zoé » avait accusé de complicité directement notamment le Président Deby et un parent très proche du Président Français et s’était même permis d’adresser à Monsieur Nicolas Sarkozy une lettre ouverte, dont nous ne savons si elle est restée sans réponse.

Se trouve aussi parmi les opposants disparus le porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh.

Ces disparitions selon leurs entourages seraient le fait de l’Armée Tchadienne alors que le rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) affirme qu'ils ont été "arrêtés par les forces gouvernementales de sécurité le 3 février" lors d'une "vague de répression" engagée immédiatement après la victoire militaire de M. Déby.

Un autre opposant, Lol Mahamat Choua, également arrêté début février a bénéficié d’une mesure d’apaisement des autorités Tchadiennes qui ont décidé mardi de le "placer en résidence surveillée chez lui

Les observateurs ont pu penser qu’à N'Djamena, M. Sarkozy devrait également demander à Idriss Deby la grâce des six membres de l'Arche de Zoé, condamnés en décembre 2007 au Tchad à 8 ans de travaux forcés pour tentative d'enlèvement de 103 enfants supposés être des orphelins du Darfour. Le 28 décembre, ils avaient été transférés en France pour y purger leur peine.

Mais de source diplomatique autorisée il a été précisé que les demandes de grâce n'entraient "pas dans les objectifs du voyage". Paris ne souhaite "pas mélanger ces demandes" avec les autres buts de la visite »

A N’djamena, Le Président de la République a lui-même déclaré devant la presse : ’Je suis venu ici pour réconcilier les Tchadiens, ce qui n'a rien à voir avec L'Arche de Zoé".

« Le président tchadien Idriss Deby Itno doit décider "en toute liberté" s'il accorde ou non la grâce aux six Français de L'Arche de Zoé condamnés au Tchad pour tentative d'enlèvement de 103 enfants vers la France » a déclaré mercredi à N'Djamena le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy en s’adressant à la population Française expatriée.

"J'ai parlé de L'Arche Zoé cinq minutes sur l'heure et demie (qu'a duré son entretien avec le président Deby). Je suis venu ici pour réconcilier les Tchadiens, ce qui n'a rien à voir avec L'Arche de Zoé", a affirmé à la presse le président français. Je suis venu ici pour réconcilier les Tchadiens, ce qui n'a rien à voir avec L'Arche de Zoé", a affirmé à la presse le président français.

"J'ai évoqué cette question en disant aux autorités tchadiennes que la France avait tenu ses engagements, puisque la peine de 8 ans de travaux forcés a été transformée en 8 ans de prison en France" ….. "Il y a un droit de grâce dans la Constitution tchadienne et c'est au président Deby de prendre en toute liberté sa décision", a-t-il estimé

Nous avons compris que ce dossier n’avait pas été « central » lors de sa courte visite au Tchad et nous avons aussi compris qu’il n’avait pas eu le temps avec sa compagne et les époux présidentiels Tchadiens, sauf erreur d’information, de rendre visite à la centaine d’enfants, victimes de la tentative d’enlèvement, qui se trouvent encore dans l’Orphelinat.

Efficacité oblige, il semblerait qu’un des points centraux de la visite du Président Français était d’obtenir une « enquête internationale » pour connaître le sort des opposants au régime de Monsieur Deby.

Rappelons que parmi les opposants disparus dont on ne sait s’ils sont vivants ou morts se trouve en effet le député Ngarlejy Yorongar qui sur son site, lors de l’affaire de l’Arche de Zoé » avait accusé de complicité directement le Président Deby et un parent très proche du Président Français et s’était même permis d’adresser à Monsieur Nicolas Sarkozy une lettre ouverte, dont nous ne savons pas si elle a reçu réponse.

Les familles des condamnés Français restent dans l’attente de la bonne volonté du Président Deby. Ce dernier attend-t-il un « geste » de la France, plus significatif qu’une aide militaire indirecte qui viendrait renforcer l’EUFOR pour des missions plus personnelles et délicates ? Espérait-t- il plus qu’une courte visite de la part de Mme et Monsieur Sarkozy ou mieux encore éventuellement « une petite récompense » ? Dans ce dernier cas il faudrait lui faire savoir d’urgence que le symbole de la France n’est pas celui d’une vache à lait -

Rappel extrait d’un article de presse : « Les six membres de l'association française ont été condamnés le 26 décembre par la justice tchadienne à huit ans de travaux forcés pour avoir tenté d'exfiltrer 103 enfants vers la France, où les attendaient des familles d'accueil. L'Arche de Zoé présentait à tort les enfants comme des orphelins du Darfour, région soudanaise en guerre civile.

Conformément à un accord bilatéral, les condamnés ont été transférés le 28 décembre en France pour y purger leur peine, simplement adaptée au droit français, qui ne prévoit pas les travaux forcés.

Les six Français ont demandé la grâce du président Deby, seule possibilité de libération rapide. Le 7 février, après une attaque rebelle ratée repoussée in extremis avec l'aide de la France, le chef de l'Etat tchadien s'était dit "prêt" à "pardonner" les membres de L'Arche de Zoé, précisant qu'une grâce pourrait intervenir rapidement. »

Conclusion : la gratitude du Président Deby qui s’était déclaré le 7 Février « prêt à pardonner » semble être tombée en panne. Par quel coup de manivelle magique se remettra-t 6 elle en route ? Peut-être les promesses reprendront-elles quand l’Enquête internationale pourra affirmer si Monsieur le député Ngarlejy Yorongar, opposant au Régime Idriss DEBY, qui s’était imprudemment porté dénonciateur dans l’affaire de l’Arche de Zoé, est mort ou toujours vivant.

Ndlr : Je doute fort que les vœux, la volonté affirmé du Président Français de réconcilier les Tchadiens aboutissent rapidement. Encore une fois une utopie.

ooOoo

Avant son départ au Tchad, M. Sarkozy avait décidé de maintenir cette visite controversée par diverses organisations :

Quelques opposants au voyage et leur avis :

Après avoir été reçue par Nicolas Sarkozy avec cinq autres organisations de défense des droits humains, mercredi matin avant son départ, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) avait jugé que "le sort des opposants politiques doit être élucidé avant le départ du président Sarkozy, sans quoi le soutien de la France au régime du président Déby serait aveugle", et dans un communiqué l'ONG avait demandé au président français "d'exprimer une position publique ferme exigeant des autorités tchadiennes le respect inconditionnel des droits humains et l'ouverture de discussions de paix engageant le pays dans un véritable processus de dialogue politique"

Le président français a fait ce choix alors que l'on reste sans nouvelles de deux responsables de l'opposition tchadienne et qu'ils ont été "arrêtés par les forces gouvernementales de sécurité le 3 février" lors d'une "vague de répression" engagée immédiatement après la victoire militaire de M. Déby.(selon HRW)

Craignant des "disparitions forcées", HRW avait jugé "inopportun" le voyage au Tchad du président français, "à moins que des preuves concrètes n'attestent que Saleh et Yorongar sont en vie". De leur côté, les cinq avocats tchadiens et français des deux disparus estiment que "la responsabilité (de M. Sarkozy), dès lors qu'il maintient son déplacement, est lourde, eu égard aux informations alarmantes" en leur possession.

Il semblerait que « l’enquête internationale » qui se met en place aura fort à faire pour débrouiller les fils de cet imbroglio tout autant inter tchadien que franco tchadien. Une vraie galère !

Shoah : Comment faire mieux que ce qui est déjà très bien fait ?

Nous venons d’apprendre hier soir que le parrainage d'une victime par un élève ou par une classe était réorienté vers d’autres pistes de recherche. « L'idée » de Nicolas Sarkozy de faire parrainer par des CM2 chaque enfant juif de France victime de la Shoah a laissé place à d'autres pistes de réflexion, ont déclaré mercredi plusieurs participants à la réunion d’ouverture de la Mission pédagogique, chargés de plancher sur cette pomme de discorde, jetée ces récents jours dans la tête du Mammouth par le Cornark en Chef et ses assistants.

Que l’on ne s’illusionne pas pour Monsieur Sarkozy, Monsieur Darcos, les membres du Gouvernement et leurs partisans « sarkozystes » « l’idée », « l’intuition », le souhait » « l’émotion » n’est pas enterrée. Comme je le disais elle navigue dans les abîmes de l’océan politicien « sarkozystes et apparentés » en attendant de ressurgir au bon moment pour envenimer l’atmosphère de l’enseignement laïque.

Pour Monsieur Claude Lanzmann, historien et cinéaste, qui faisait partie de la réunion pédagogique, le parrainage "enterré avant même qu'on se réunisse, ce n'était pas praticable car il y a 11.500 enfants juifs de France et 600.000 élèves en CM2".

Ndlr : Bigre ! Personne n’y avait pensé ! Il n’y aurait eu que 11 500 écoliers expiatoires, le compte n’était pas bon, ce n’était pas suffisant il en manquait plus de 500.000 qui auraient échappés à cet endoctrinement rituel, car il s’agissait bien d’imposer à chaque petit écolier un rituel psychologique traumatisant et culpabilisant à mon sens.

Monsieur Claude Lanzmann, a ajouté que l'idée de tels parrainages était "partie d'une sincère émotion du président" (sic) et a affirmé que "la proposition de Nicolas Sarkozy est toujours valable, elle va être rendue praticable".

Ndlr : rendue praticable ? Il ne suffit pas d’enfourcher , comme on enfourche un petit vélo, une idée, une intuition, un souhait, une sincère émotion … pour rendre praticable une "proposition "amalguamée" émotive ( j'allais écrire "émoticone ! je me suis retenue) .Cette pratique, cette greffe macabre et douloureuse sur neurones d’enfant n’aura pas lieu ! Avec une caméra ou en écrivant un livre vous pouvez tout faire Monsieur Lanzmann, mais on peut aller voir le film , lire le livre ou préférer rester dans une bibliothèque en lisant des livres d’histoires sur la seconde Guerre Mondiale pour s’informer et étudier correctement sans avoir recours à l’émotionnel et le compassionnel, le devoir de mémoire, l’identification et le deuil perpétuel individualisé comme passage obligé.

Pour Mme Waysbord-Loing, chargée de faire des propositions d'ici deux mois, s’est exprimé sans ambiguïté : «il ne faut pas faire de la commémoration, du rituel, parce que l'école n'est pas le lieu de cela. L'école est le lieu où l'on construit un savoir, où l'on apprend aux élèves à rechercher, à enquêter".

"Ce qui va y avoir de nouveau, c'est la mise à disposition de documents de référence et d'un inventaire de toutes les sources disponibles pour faciliter le travail des enseignants", a-t-elle précisé. ».

Interrogée sur les parrainages, Mme Hélène Waysbord-Loing, chargée de la mission pédagogique a répondu : "Il n'en a pas été question ce matin"

D’après la déclaration de Monsieur Lanzmann, il semblerait que oui. A moins qu’il n’ait débordé du sujet pour donner son avis personnel, ce qui est tout à fait légitime mais tout de même un peu révélateur.

Ndlr : si je comprends bien le choix des « instruments » pédagogiques : documents de référence, et inventaire des sources disponibles pour « faciliter le travail des enseignants » se ra mis à leur disposition. Il nous reste à exiger que « ces instruments » pédagogiques reçoivent l’exéquatur du Conseil Supérieur de l’Education National après avoir été soigneusement vérifiés par des Historiens et de Psychiatres commis à cet effet en raison de leur impartialité en la matière.

Concernant les « pistes de réflexion » Mme Veil a plaidé pour "autoriser, inciter à faire des travaux qui permettent aux enfants de se grouper dans une classe non pas vers un enfant en particulier mais vers telle situation dans telle ville".

"Il n'y a rien de très précis de décidé, mais la volonté de tous d'arriver à améliorer ce qui est déjà très bien fait par les professeurs" qui enseignent cette partie de l'Histoire depuis 2002 en primaire, a reconnu Mme Veil.

Ndlr : Comment faire mieux que ce qui est déjà très bien fait ?

Il nous reste à suivre l’évolution des réflexions de la Mission Pédagogique qui nous concerne tous.

27 février 2008

Darcos lançe ce jour l'Opération Shoah CM2

La semaine dernière Xavier Darcos avait présenté » son projet d’éducation primaire en insistant notamment sur l’institution d’un cours d’instruction civile et morale dans le chapitre duquel il insistait sur l’introduction d’une initiation à la Shoah.

Ainsi comme un serpent de mer dans l’océan politicien, cette « idée » présidentielle qui avait été passablement enfumée et masquée par les différentes polémiques soulevées par les tentatives d’atteinte aux principes fondamentaux de notre droit Constitutionnel, et les escarmouches du Salon agricole, refait son apparition officiellement cette fois, par la constitution et l’ouverture de la mission pédagogique, appelée à débattre de cette question importante

Je relève dans la presse que « La mission pédagogique de Mme Waysbord-Loing est chargée de concevoir, avec l'appui d'experts du ministère et en consultant très largement, les documents pédagogiques qui permettront la mise en place à la rentrée 2008 de la proposition du président de la République».

En effet, c’est aujourd’hui Mercredi que le ministre de l'Education Xavier Darcos rapprochera Simone Veil et Serge Klarsfeld pour lancer la réflexion sur la mise en œuvre de « l’idée », l’intuition », « le souhait » de Nicolas Sarkozy que chaque enfant de CM2 se voie «confier la mémoire» d'un enfant mort dans la Shoah ».

Le Ministère a expliqué dans un communiqué que Xavier Darcos réunira autour d'une table-ronde censée «marquer le début de la mission pédagogique »confiée à Hélène Waysbord-Loing», inspectrice générale et directrice de la Maison d'Izieu (Ain), «les institutions et les personnalités engagées dans la transmission de la mémoire de la Shoah ».

Seront conviés outre Mme. Simone Veil et personnalités déjà cités, Mme. Anne-Marie Revcolevschi, directrice de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Mr. Serge Klarsfeld, président de l'association des fils et filles de déportés juifs de France, et Mr. Richard Prasquier, président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), tous deux plutôt favorables à l'initiative présidentielle.

Mme Simone Veil s’était manifestée vivement dans un premier temps comme opposée à l'idée du président de la République, actuellement elle accepte d’en débattre, Quand à Messieurs Serge Klarsfeld et Prasquier qui sont loin de représenter toutes les opinions des Français de confessions juives, ils sont très favorables à « l’intuition » présidentielle.

D’autres personnalités figurent aussi comme invités, dont Mr. Pierre Besnainou, président du fonds social juif unifié, Béatrice Rosenberg, présidente de Yad Layeled France, Philippe Schmidt, vice-président de la Licra, Raphaël Haddad, président de l'Union des étudiants juifs de France, Théo Hoffenberg, membre du conseil d'administration du Mémorial de la Shoah, Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah et le cinéaste Claude Lanzmann.

L'Education nationale sera représentée par Mr. Jean-Louis Nembrini, directeur général de l'Enseignement scolaire, et Mr. François Perret, doyen de l'Inspection générale et Joëlle Dusseau, inspectrice générale prendront part aux travaux.

Sauf erreur de ma part, je n’ai pu relever dans la liste des invités Monsieur ou Madame Dupont, Levy, Benali, N’Guyen, M'Backa-Waka parents d’élèves qui sont tous en majorité d’accord pour une instruction purement civique mais qui entendent garder dans leurs prérogatives, impérativement et sans partage, l’éducation morale de leurs enfants et les responsabilités civiles qui en découlent.

C'est vraiment regrettable , c'eut été l'occasion de dialoguer tous ensemble en famille un "Ch'ti" peu ......

26 février 2008

Les découpeuses de la République

Certaines dames de l’UMP, dont une Ministre Rachida Dati, et l’autre député Nadine Morano aussi porte-parole de l’UMP, s’imaginent en leur grades et qualités pouvoir l’une contourner, l’autre faire modifier, les règles constitutionnelles pour les ajuster à leurs vues qui ne sont pas toujours conformes, comme elles devraient l’être, à la vue de la Vème République.

"Il s'agit pour nous d'améliorer" le projet de loi "sans remettre en cause la décision du Conseil constitutionnel", s'est défendue lundi matin la garde des Sceaux, Rachida Dati, faisant valoir que, sur la base de propositions de M. Lamanda, les modalités pourraient être "ajustées" ou "modifiées par la voie d'une circulaire, d'un décret ou peut-être par la loi".

"Je vais saisir Bernard Accoyer pour que nous puissions créer une commission parlementaire, pour qu'on puisse imaginer dans quels cas d'exception la loi pourrait être rétroactive", a affirmé Nadine Morano, députée UMP de Meurthe-et-Moselle

Elles feignent d’ignorer que Monsieur Lamanda, Premier Président de la Cour de Cassation, Premier magistrat de France, a fermé la porte à toute remise en cause de la décision du Conseil constitutionnel, mais que par ailleurs il a accepté le principe d'une réflexion sur le problème de la récidive et de la protection des victimes.

Ne peuvent-elles laisser les hautes personnalités qui en sont missionné travailler en toute sérénité sur ces dossiers ?

Quel but poursuivent-elles en revenant à la charge ? N’ont-elles pas assez amusé la galerie avec leur agressivité et leurs minauderies de petites mondaines capricieuses ? Pourquoi quand elles ont tort veulent toujours avoir le dernier mot ?

Il faut jouir d’une certaine légèreté d’esprit chicanier pour s’imaginer que l’on puisse modifier dans la Constitution l’un des principes fondamentaux du Droit pour satisfaire des sautes d’humeur et des contrariétés qui n’ont pas lieu d’être.

Monsieur Julien Dray, porte parole du PS vient de réagir sainement à la proposition de Nadine Morano en déclarant : « Si on suit Madame Moreno, ça veut dire que la France est le premier pays où la loi serait désormais rétroactive. C’est une Monstruosité juridique »….

"Ça ne répond en rien au problème qui est posé: nous avons des délinquants sexuels, évidemment » ……« la question de la gestion de leur sortie est un problème réel. On peut le faire autrement, il y a des suivis psychiatriques, des suivis médicaux... Là, on est dans le n'importe quoi", a-t-il réagi.

Oui Monsieur Dray, vous avez raison on est « dans le n’importe quoi » dans la monstruosité juridique et j’ajoute dans les chimères, ces dames politiques se sont à tort imaginées qu’il suffisait de tailler des coups de ciseaux dans la Constitution pour la bricoler à leur petite mesure médiatique, comme on taille des cocotes en papier !

Les principes fondamentaux leur ont opposés la rigueur du Droit et fait courber la tête, un sale coup pour la fanfare UMP ! En matière juridique on ne fonctionne pas dans la découpe, il faut travailler les dossiers en droit, en respectant tous les principes fondamentaux de la République, c’est un travail d’expert, les bricoleuses politiciennes n’ont rien à y voir.

Respect et maintien de la Décision Constitutionnelle























(Information de dernière minute : Le Journal officiel de ce jour vient de publier le texte de loi et la Décision du Conseil Constitutionnel)

Le Premier Magistrat de France respecte la Décision du Conseil Constitutionnel

Monsieur Lamanda, Premier Président de la Cour de Cassation, Premier magistrat de France, a fermé la porte à toute remise en cause de la décision du Conseil constitutionnel.

Monsieur Vincent Lamanda a « accepté le principe d'une réflexion sur le problème de la récidive et de la protection des victimes, mais il est bien évident qu'il n'est pas question de remettre en cause la décision du Conseil constitutionnel", a expliqué hier Monsieur Vincent Vigneau, chargé de mission de la première présidence.

Le Conseil constitutionnel avait estimé jeudi que la rétention de sûreté "ne saurait être appliquée à des personnes condamnées avant la publication de la loi" ou "pour des faits commis antérieurement" à cette publication. L’Elysée avait réagi aussitôt en annonçant que le chef de l'Etat avait demandé à M. Lamanda "de faire toutes les propositions nécessaires" pour parvenir à "l'application immédiate de la rétention de sûreté".

"Il s'agit pour nous d'améliorer" le projet de loi "sans remettre en cause la décision du Conseil constitutionnel", s'est défendue lundi matin la garde des Sceaux, Rachida Dati, faisant valoir que, sur la base de propositions de M. Lamanda, les modalités pourraient être "ajustées" ou "modifiées par la voie d'une circulaire, d'un décret ou peut-être par la loi".

Immédiatement des personnalités du monde judiciaire, du monde politique s’étaient alarmées de cette « tentative de contournement de la Décision du Conseil Constitutionnel » en s’appuyant sur l'article 62 de la Constitution qui stipule que "les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours" et "s'imposent aux pouvoirs publics et à toute autre autorité administrative et juridictionnelle", Cour de cassation comprise.

L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), se réjouit qu'il ait "remis les choses en place de manière claire et sans ambiguïté".

Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a averti de "sa ferme opposition à toute forme de collaboration de l'autorité judiciaire qui viserait à cautionner le non respect de la Constitution".

Le Conseil national des barreaux (CNB) a demandé lundi que les avocats soient également entendus par M. Lamanda.

Devant la fin de non recevoir de Monsieur Lamanda, le porte parole de l’UMP Yves Jego tente de minimiser ce que les opposants n’avaient pas hésité de qualifier « de dérive très grave », de « tentative de contournement » de la part de Monsieur Sarkozy soutenu par la Garde des sceaux Rachida Dati , et prétend maintenant qu’en saisissant M. Lamanda, Nicolas Sarkozy ne voulait que "vérifier les modalités juridiques d'application" de la rétention de sûreté

Monsieur Nicolas Sarkozy , interrogé sur la polémique déclenchée par sa volonté affichée de faire appliquer la loi de Rachida Dati sur la rétention de sûreté aux criminels déjà condamnés avant la promulgation du texte et ce malgré l'opposition du Conseil constitutionnel, le chef de l'Etat maintient le cap. "J'aimerais qu'on ne mette pas ce principe de la rétroactivité au service des criminels les plus dangereux", dit-il. "Je tiens à l'affirmer, je ne céderai pas, le principe de précaution doit s'appliquer aux victimes", déclare le président de la République dans un entretien au "Parisien/Aujourd’hui en France", publié ce mardi.

Tenter de se faire justifier par la porte parole de l’UMP, Monsieur Yves Jego et persister lui-même en affirmant ce mardi « je ne céderai pas … » n’est pas faire preuve d’un souci d’apaisement de la polémique.

Puisque Monsieur Lamanda tout en refusant de remettre en cause la décision du Conseil constitutionnel", a accepté le principe d'une réflexion sur le problème de la récidive et de la protection des victimes, il suffisait à mon sens de répondre simplement « Nous attendons les propositions de Monsieur Lamanda ».

De plus en plus les Français s’interrogent sur la confusion des modes d’interventions, par moment nous avons l’impression que Monsieur Sarkozy est soutenu comme Chef de Parti, à d’autres qu’il s’exprime sans considération et sans respect de la séparation des pouvoirs, faisant planer le doute et la confusion , avec un entêtement inexcusable.

Ce n’est pas la bonne méthode pour remonter dans les sondages.

Pour rehausser sa crédibilité, il devrait notamment pendant le temps de son mandat, abandonner sa veste de « candidat », s’affirmer dans ses fonctions de Chef d’Etat, abandonner tout discours partisan, intervenir en arbitre avec la rigueur et l’autodiscipline qui s’attache à ses fonctions, éviter de lancer ou faire lancer journellement des polémiques, éviter de se positionner personnellement en situation d’affrontement ou de défense : « je ne céderai pas … »

Je doute fort qu’il accepte de se recadrer puisque si j’en crois l’un de ses défenseurs, le Vice Président de l’UMP, Monsieur Jean Pierre Raffarin "…….. Monsieur Sarkozy s'engage "sur tous les dossiers, il s'expose» ……. Il ne faut pas lui demander "de ralentir et de vous à moi, il ne ralentira pas".

On ne lui demande pas tant de ralentir mais au-moins d’atterrir sur son siège de Chef d’Etat, il n’est jamais bon de rester le cul entre deux chaises.

25 février 2008

Mr. Raffarin demande aide et protection pour Monsieur Sarkozy !

Le Bon Samaritain !

C’est la première fois dans l’histoire de la Vème qu’un dirigeant de Parti se trouve contraint d’inviter publiquement les militants de l’UMP et les membres du Gouvernement à « protéger » et à « aider »le Chef de l’Etat, alors que ce dernier et ses proches par leurs provocations incessantes allument tous les jours des polémiques dangereuses pour l’équilibre de la République.

Cette invitation à la défense et à l’aide de Monsieur Jean Pierre Raffarin pour Monsieur Sarkozy, est à la fois l’aveu et la reconnaissance implicite, du grave affaiblissement du Président de la République dans l’opinion publique, une première en quelque sorte, puisque jusqu’à présent dans la défaveur et les mécontentements exprimés l’UMP et les partisans fidèles de Nicolas Sarkozy ne voyaient que la férocité, le mensonge, la jalousie, la haine, etc… de l’opposition et des « charognards ».

Que Monsieur Raffarin appelle l’UMP au secours de Nicolas Sarkozy, c’est son affaire, mais qu’il appelle aussi au secours le Gouvernement, c’est tout simplement scandaleux !

Le Gouvernement et chacun de ses ministres peuvent défendre le projet Gouvernemental c’est leur boulot et on est en droit de leur en demander des résultats, mais demander aux ministres de défendre Le Président de la République à titre personnel et en partisan politique, c’est leur donner une « mission spéciale » qui a priori ne ressort pas constitutionnellement de leurs attributions.

Monsieur Raffarin a estimé qu' "aujourd'hui, la Vème (République) a des institutions un peu renversées …. En général, c'est le Premier ministre qui s'expose et le président qui intervient quand il le souhaite"…….. Mais Monsieur Sarkozy s'engage "sur tous les dossiers, il s'expose» ……. Il ne faut pas lui demander "de ralentir et de vous à moi, il ne ralentira pas", toujours selon M. Raffarin.

La Palice n’eut pas mieux dit. Nous le savions déjà !

Depuis Mai 2007, et bien avant pour les observateurs avertis , la population française s’est bien aperçu que le Chef de l’Etat avait une façon tout à fait personnelle de s’exposer en prenant le pas sur ses ministres, en les étouffant de ses multiples glissements et incessantes interventions sur leurs missions , les tenant en case prisonnier comme des pions sur son échiquier personnel, et qu’il s’exposait à tout venant sur des terrains dangereux pour satisfaire son désir d’exhibition et son goût de la provocation.

En nous déroulant jour après jour le film feuilleton d’un Homme d’état sans cesse agité, en démarrant par le Sitarki de la Victoire au Fouquet’s, renforcé par une escapade à Malte de milliardaire en vacances , suivie de la mise en scène de l’intronisation à l’Elysée, de jogging matinaux, d’un super Zorro délivrant des Journalistes au Tchad plongés dans la galère de l’Arche de Zoé, d’un visiteur contesté dans un atelier Sncf, d’un négociateur contesté et le moins qu’on puisse dire mal accueilli par des pêcheurs en colère, d’un milliardaire en vacances aux States , d’un divorcé douloureux accablé de soucis familiaux, d’un hôte chaleureux du tapageur Chavez et d’un dangereux Kadhafi, d’un séducteur play boy en vacances agréablement « accompagnées » , d’un fidèle chanoine de Latran, et ensuite d’un homme remarié dans la plus stricte intimité sans en avoir au préalable informé la population, il nous a imposé un feuilleton rocambolesque qui cadre mal avec l’étiquette et la hauteur des fonctions d’un Chef d’Etat.

Plus encore ses diverses recommandations, « Il faut mouiller la chemise », « travaillez plus pour gagner plus, etc… et ses discours émaillés de propositions de civilisation politique, sous tendus d’affirmation contradictoires entre religion et laïcité, puisées dans le répertoire de son entourage de « machines à idées » - « plumes en tout genre », englué semble-t-il dans un doute métaphysique politico-philosophique- religieux permanent, disant et se contredisant, nous ont conduit à un mécontentement général qui se sont affirmés de plus en plus dans les sondages .

Mais comme chacun le sait, L’UMP, le Chef de l’Etat, son Gouvernement sûrs de leurs convictions et de leur force avançaient invincible en ordre discipliné s’imaginant pouvoir faire fi de l’opinion publique, méprisant les résultats des sondages sauf à les monter en épingle quand ils étaient à leur avantage.

Alors de polémiques en polémiques, de querelles en querelles, de provocations en provocations la situation médiatique a empiré et voilà qu’aujourd’hui ces messieurs prennent conscience qu’il faut protéger le Chef de l’Etat et ne pas le fragiliser, selon Monsieur Raffarin.

Si encore le Chef de l’Etat y mettait du sien ! Mais comme l’a affirmé Monsieur Raffarin :".Il ne faut pas lui demander "de ralentir et de vous à moi, il ne ralentira pas «Il doit être protégé. Il faut que nous tous à l'UMP et au gouvernement, le Premier ministre, les ministres, protègent le président en toutes circonstances", a-t-il préconisé. Nicolas Sarkozy est "très lucide très attentif", concernant "cette turbulence qu'est la fonction présidentielle"."Ce n'est l'intérêt de personne que Nicolas Sarkozy et sa majorité échouent, même pas de l'opposition". "Il faut l'aider, ne pas le fragiliser", a encore exhorté le sénateur de la Vienne. "C'est la responsabilité de tous de l'aider à réussir".

Je laisse Monsieur Raffarin à ses appréciations et ses recommandations de « protection » et d’ « aide », le peuple jugera selon la suite des évènements. Dont le premier évènement significatif interviendra pour les Municipales à moins que d’ici là d’autres catas médiatiques ne viennent aggraver leur cas.

M. Raffarin bien entendu a donné un premier exemple de l’aide et de la protection a apporter à Nicolas Sarkozy en défendant la position du président sur la rétention de sûreté, estimant que son recours à la Cour de cassation ne "contourne pas le Conseil constitutionnel. » et passant du coq à l’âne il a estimé à propos de l’altercation entre M. Sarkozy et un visiteur au salon de l'agriculture qu'il s'agissait "d'un dialogue privé, d'homme à homme, direct et viril", en ajoutant "Je ne commente que le dialogue politique, c'est un dialogue privé, d'homme à homme"

ndlr : "un dialogue' dans la cohue d'un bain de foule et la distribution des serrements de mains , sous l'oeil des journalistes, sous les caméras et les flashs des paparazzis , c'est pour Monsieur Raffarin "un dialogue privé, d'homme à homme" !, je vous laisse le soin d'apprécier ...

Singulière façon de vouloir aider quelqu’un en le soutenant dans ses erreurs ! C’est comme maintenir sous l’eau la tête de quelqu’un qui est en train de se noyer et c’est tout à fait « fort de café » !

Ndlr : Rappelons que l'article 62 de la Constitution de la Ve République dispose qu'"une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application. Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles."

Nous sommes vraiment en pleine crise républicaine, le pouvoir exécutif alimente la confusion des pouvoirs et tente de faire contourner une décision Constitutionnelle en utilisant une éventuelle proposition de la Cour de Cassation ! C’est un scandale pour un juriste et un publiciste, et pour les autres cela tient du vaudeville, ou de la comédie de boulevard.

Et c’est à juste titre que Monsieur Roger Badinter, ancien Président du Conseil Constitutionnel, dont les prises de positions loin de toute polémique font autorité et forcent le respect, a affirmé ‘’Nous sommes dans une période sombre pour notre justice’’ «Il est singulier de demander au plus haut magistrat de France les moyens de contourner une décision du Conseil constitutionnel, dont le respect s'impose à toutes les autorités de la République selon la Constitution elle-même. Si le président entend passer outre la décision du Conseil, une voie lui est ouverte : demander au Parlement la révision de la Constitution. Rendez-vous au Congrès ! » ………

D’autre voix autorisées dans le monde politique, à gauche, comme à droite, et dans le monde judiciaire, se sont élevées contre la « tentative » de Nicolas Sarkozy.

En demandant au président de la Cour de cassation de réfléchir à une application immédiate de la rétention de sûreté pour la rendre immédiatement applicable, en dépit de la censure partielle du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy se voit à juste titre accusé de mettre à mal "l'Etat de droit".

Les membres du PS ont dénoncé samedi une "dérive grave" du chef de l'Etat, cette tentative de "contourner" la décision du Conseil, décision qui n'est pourtant susceptible d'aucun recours, comme l’ont soulignés les anciens gardes des Sceaux Robert Badinter ou Elisabeth Guigou.

"Dérive dangereuse de la part de celui qui est chargé par la Constitution de veiller au fonctionnement régulier des pouvoirs publics", a accusé André Vallini, secrétaire national socialiste à la justice.

Jean-Marc Ayrault (PS), a vu dans la « tentative » du Président, une "stupéfiante atteinte à l'Etat de droit".

Le constitutionnaliste Guy Carcassonne a déclaré que, "très clairement", les décisions du Conseil "s'imposent à tous", faute de quoi le contrôle qu'exerce cette haute juridiction "perdrait tout son sens".

La Conférence des bâtonniers, représentant les avocats de province et de banlieue parisienne, a vu dans cette malencontreuse initiative "une violation du respect dû aux principes constitutionnels" et le Syndicat de la magistrature dénonce un "coup de force inacceptable".

Eh bien face à ces critiques, et remarques juridiques judicieuses, au lieu d’analyser la situation et de reconnaître que la démarche du Président ne pourrait aboutir qu’en cas de modification de la Constitution, les « sarkozystes » n’ont vu dans ces critiques qu’un « déferlement haineux » de la part de l’opposition contre eux, en période de campagne municipale ( !), Yves Jégo (UMP) accuse les socialistes d’être du côté des coupables plutôt que des victimes" et Nadine Morano les accuse de se mettre "clairement du côté des assassins"

Ces contre attaqueurs « UMP » éliminent allègrement la question de fond, qui une question de droit constitutionnel, qu’ils ne pourront pas contourner quoiqu’ils fassent.

Encore une fois les défenseurs de Monsieur Sarkozy qui se plieront à l’appel de Monsieur Raffarin, auront de plus en plus de mal à rester dans les limites des polémiques à venir, et beaucoup d’efforts à faire pour ne pas tomber dans la victimisation, maladie à virus politicien très contagieux qui se répand dans les rangs des ténors de l’UMP à bout de souffle, à 12 jours des élections Municipales.

Ndlr : par charité républicaine, je passerai rapidement sur l’incident vulgaire survenu entre un personnage et le Président Sarkozy à l’Ouverture du Salon International de l’Agriculture, un bain de foule inutile dont le spectacle navrant aurait pu nous être épargné !

23 février 2008

Un David Martinon "new style" est de retour … Alléluia !


Etait-ce bien lui ? Les journalistes n’en crurent pas leurs yeux ni leurs oreilles !

Surprise, Surprise, deux semaines après le « sac » de Neuilly et son digne effacement obligé au profit de Jean-Christophe Fromentin, c’est un Martinon "new style" qui s’est présenté pour tenir sa conférence de presse le jeudi 21 Février.

Bronzé, souriant, relooké avec une raie au milieu, bavard et décontracté telle est sa nouvelle image qui éclipse totalement son ancien maintien distant, quelquefois même hautain.

De plus, il n’hésite pas à se lancer dans une tentative séduction assassine quand une journaliste (étrangère) se permet de le tutoyer, en lui lançant en réponse «J’adore quand vous me tutoyez. Mais méfiez-vous, on va dire que vous êtes de connivence… Je vous aime.» Elle s’empresse de répondre: «Moi aussi…»

Rires discrets pour couvrir une stupeur complète !

On nous l’a bien changé notre Martinon non non non !

Face à un tel changement de personnalité et d’expression en public, il y a là de quoi tomber à la renverse !

Il n’en demeure pas moins que sous cette image Monsieur David Martinon avec un brio que nous ne lui connaissions pas, maîtrise tout aussi bien son expression libérée qu’il maîtrisait autrefois son autocensure, pour en arriver au même résultat

A un « charognard » lui demandant s’il avait pu vérifier si la Secrétaire d’Etat Rama Yade avait bien été victime de propos racistes, il répond «Je n’ai pas d’éléments. Je ne veux pas rentrer dans cette affaire.»

Je ne donnerai pas d’autres exemples, simplement en lisant les compte rendus de presse, j’ai pu remarquer qu’en répondant aux questions des reporters, tant sur son « cas personnel » que sur les sujets brulants d’actualités et les polémiques en cours, Monsieur David Martinon a répondu avec une profusion de mots choisis et une habilité remarquable sans jamais donner son avis personnel et sans jamais se « mouiller », se contentant de rapporter en toute neutralité les déclarations déjà faites sur ce sujet par les membres du Gouvernement, tout en définissant sa mission par une simple formule « Je suis un porte parole, pas un porte rumeur » !

Que lui est-il arrivé pendant son absence pour avoir ainsi changé sa méthode de communication et pour en arriver au même résultat « langue de bois »?

Secret d’Etat nous ne le saurons jamais !

Ah ! j'oubliais ! Monsieur Martinon a prévenu "Ce que vous lisez dans les journaux, n'est pas parole d'évangile"

Inauguration de l'Historial du Général de Gaulle



Conçu par les architectes Alain Moatti et Henri Rivière, l'Historial Charles de Gaulle qui s'étend sur 2.500 m2, est situé sous une cour de l'Hôtel des Invalides A douze mètres de profondeur, les architectes ont construit un écrin en béton où se trouve une salle multi-écrans en forme de coupole inversée. Autour de la salle de cinéma, un anneau déambulatoire symbolise "la marche du siècle" par des scénographies composées d’image et de sons. Ce déambulatoire est entrecoupé de trois "portes" qui présentent les actes fondateurs de l'itinéraire gaullien: l'appel du 18 juin 1940, la libération de Paris (août 1944) et la fondation de la Ve République (1958) La Fondation Charles de Gaulle et le musée de l'Armée, qui a assuré la maîtrise d'ouvrage, ont choisi la modernité et le numérique pour faire réaliser ce monument conçu comme une muséographie dédiée à l’épopée gaullienne.

Trente sept ans après la mort du Général de Gaulle, chef de la France libre et fondateur de la Vème République, l’Historial Charles de Gaulle vient d’être inauguré vendredi 22 février à Paris par Monsieur Nicolas Sarkozy en présence de l’amiral Philippe de Gaulle, de Monsieur Jacques Chirac, notre ancien Président de la République et de nombreuses figures historiques du gaullisme, comme Monsieur Charles Pasqua et d’autres personnalités.

Monsieur Sarkozy a dévoilé en commun avec Monsieur Jacques Chirac, à l’entrée du monument, la plaque commémorative qui était revêtue d’un drapeau tricolore avant de visiter le musée.

Je pense sincèrement que ce n'eut pas été se démettre de ses prérogatives si en bon gentilhomme Monsieur Nicolas Sarkozy se fut effaçé dans ce premier geste pour offrir à Monsieur Jacques Chirac initiateur de ce projet en 2002, l'honneur de dévoiler seul la plaque commémorative de ce monument.

Parmi les invités, plusieurs centaines de collégiens, dont certains venus de Neuilly, ex- fief électoral de Nicolas Sarkozy, avaient pris place dans la cour des Invalides pour écouter le discours du chef de l'Etat.

Dans son allocution, Monsieur Nicolas Sarkozy, a retracé la vie et la carrière du général de Gaulle et a déclaré qu'il irait se recueillir "chaque année" sur le plateau des Glières, haut lieu de la résistance à l'occupant nazi pendant la Seconde guerre mondiale.

"Le gaullisme n'a jamais été une idéologie, le gaullisme n'a jamais été une religion", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Mais cet homme qui voulait que la politique se fit toujours à partir des réalités et des circonstances disait aussi : 'si j'entends marcher librement, je ne marche pas pour autant au hasard'. Que cette phrase puisse inspirer chacun d'entre nous."

ndlr : n'a jamais été une religion" : décidément une idée fixe qui remonte toujours là où on l'attend le moins !

Ensuite, Le chef de l'Etat a fait savoir que le général de Gaulle était toujours une source d'inspiration pour lui en déclarant que le fondateur de la Ve République n'avait pas une "vision nostalgique" de l'histoire et n'était pas un "conservateur" en estimant que « Le général de Gaulle fut "le premier à comprendre la nécessité de l'ouverture pour rassembler les Français".

ndlr : on comprend aisément que Nicolas Sarkozy qui ne peut en aucune façon s'effacer en quelque circonstance que ce soit, établit ici un parallèle avec sa propre politique d'ouverture !

Puis il a évoqué le rendez vous manqué entre la jeunesse et le général de Gaulle en 1968, a souligné que tout au long de son existence sa légitimité fut contesté, puis dans une conclusion dont le sens ambigü peut prêter à diverses interprétations , il a déclaré :

"Ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'histoire de notre pays que d'avoir unanimement célébré la mémoire du grand homme alors que tout au long de son existence sa légitimité fut contestée" …..

"En voulant restaurer l'Etat dans son autorité, dans sa dignité, dans son prestige, le général de Gaulle n'a jamais craint de dresser contre lui tout au long de sa vie tous les corporatismes, tous les conservatismes, tous les clientélismes. Et à force, ils finissent par gagner" ………

ndlr : c'est une grave erreur que de prétendre que la légétimité du Général de Gaulle a été contestée, la légitimité du Général de Gaulle n'a jamais été mise en cause par qui que ce soit et même pas par ses opposants politiques.

"La seule question qui se pose est de savoir si nous serons à la hauteur de ceux qui nous ont transmis le flambeau, la seule question qui se pose c'est si nous saurons faire de nos vies quelque chose d'aussi utile que ce qu'ils ont construits" …….

"Ils nous ont laissé un pays libre, un pays fort. Ce n'est pas inscrit dans le marbre. Un pays libre et un pays fort ça se mérite"

ndlr : c'est justement là que nous attendons ceux qui de nos jours se réclament du gaullisme !

Un peu plus tard, se livrant une fois de plus à son péché mignon Monsieur Nicolas Sarkozy n’a pu s’empêcher de revenir à sa personne pour se « légitimiser » dans la ligne du Général de Gaulle en confiant, à l’issue de la cérémonie à des journalistes , "Ça fait jamais que 35 ans que je me suis engagé dans la vie politique et toujours dans le mouvement gaulliste et donc, bien sûr, c'est une source ".

Comme je suis assez curieuse et ne m’en laisse pas compter j’ai vérifié la biographie politique de Monsieur Nicolas Sarkozy et d’après ce que j’ai pu y découvrir il est exact que le gaullisme a toujours été la référence politique de Monsieur Nicolas Sarkozy. Qui s’en étonnerait puisque feu Monsieur Achille Peretti, ancien compagnon de la libération et ancien Maire de Neuilly, oncle de la première épouse de Monsieur Sarkozy et Monsieur Charles Pasqua ont été successivement les deux parrains qui l’ont consolidé dans les partis et mouvements apparentés qui se sont successivement réclamé du Gaullisme.

De là à penser que Monsieur Nicolas Sarkozy dispose de la puissance et des talents politiques du Général de Gaulle il y a un pas que je ne franchirai pas au vu des résultats des derniers sondages , en baisse continue, qui font chuter notre ardent gaulliste de plus de 30 points depuis le mois de septembre , sans parler du désaveu à 85 %(sondage IFOP) de sa fameuse « idée » ou « intuition » relative au devoir de mémoire qu’il veut imposer individuellement à nos écoliers de CM2.

Pour remonter dans les sondages, sans doute faudrait-il que le Chef de l'Etat se cantonne quelques temps dans l'inauguration des chrysantèmes et interdise à ses conseillers privés de provoquer par des propos incontrôlés des polémiques dont on pourrait bien se passer, ainsi les ministres et le parlement pourraient donner le meilleur d'eux mêmes, en retrouvant leurs prérogatives respectives,en se consacrant aux affaires du pays et aux réformes nécessaires, sans avoir à perdre du temps pour calmer les esprits ou défendre leur Chef.

Personne bien entendu n'interdit aux Conseillers privés du Chef de l'Etat de débattre entre eux en privé de leurs certitudes et doutes métaphysiques et même du sexe des anges et d'ajuster leur conviction, s'ils n'ont rien d'autre à faire, mais il tout à fait cruel et immoral de nous bassiner quotidiennement en public de questions de religions, de sectes, etc.... alors que pour la grande masse des citoyens les questions actuelles se situent dans le quotidien, comment vais-je arriver à payer mon loyer, mes impôts, mon gaz, mon électricité, mon essence, comment vais-je économiser sur mon panier de ménagère, comment vais-je faire façe à la franchise médicale , comment vais-je pouvoir boucler mon budget annuel sans m'endetter ?



19 février 2008

le danger des mots et des affirmations irrationnelles


Le grand rabbin Joseph Sitruck s'est déclaré "parfaitement d'accord avec l'idée de Nicolas Sarkozy de confier la mémoire d'enfants juifs déportés aux élève de CM2. C’est une idée "belle" et "généreuse », d’après lui , qui permettra aux enfants de notre pays « de sentir et de mieux comprendre un phénomène qui les touche de près et qui est un enjeu considérable »«, et il a estimé que "L'idée de fond, c'est tout simplement de réaliser que la Shoah n'est pas le problème des juifs, c'est un problème de société", a-t-il affirmé.

Le choix des mots et des expressions de Monsieur Joseph Sitruck : « phénomène », … « enjeu considérable qui les touche de près », … « la Shoah n’est pas le problème des juifs » …. « c’est un problème de société » est révélateur de son état d’esprit et de sa volonté de transférer sur les enfants ce qu’il considère comme un enjeu considérable et un problème de société. Il déplace ainsi un « problème de société » des adultes vers les enfants, et de l’état vers l’école, considérant que « la Shoah n’est pas le problème des Juifs »

Or l’école n’a pas pour mission de prendre en charge « un problème de société » et de le faire traiter par des enfants, « un problème de société » ressort du domaine de l’Etat qui ne peut s’en décharger sur l’Ecole et les enfants et doit trouver sa solution exclusivement entre adultes sous l’autorité de l’Etat.

De son côté , en réponse aux inquiétudes d'enseignants et psychologues sur le traumatisme possible de la prise en charge par des 10-11 ans de la mémoire d'enfants morts, le Ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a affirmé lundi sur RTL « un Lycéen sur deux ignore ce que c’est la shoah » et il n’a pas hésité a déclaré : « il est pour moi criminel que des adolescents ignorent ce qu'est la Shoah « d’après lui un sujet d'"inquiétude" qui justifie, selon lui, "l'intuition" présidentielle de confier aux élèves de CM2 la mémoire des enfants juifs déportés, tout en affirmant :"Dès la rentrée prochaine nous allons proposer une démarche pédagogique pour répondre à l'intuition du Président de la République".

Xavier Darcos, en déclarant qu’il serait « criminel » que des adolescents ignorent ce que c’est la Shoah et en affirmant « nous allons proposer une démarche pédagogique pour répondre à « l’intuition » du président de la République, manifeste une accusation à priori culpabilisante ( pour lui il serait « criminel » que des adolescents ignorent …) et en proposant d’engager une démarche pédagogique pour répondre à « l’intuition du président……. » il entre dans le domaine de l'irrationnel.

Il n’est pas acceptable que des personnalités politiques et religieuses se permettent d’instrumentaliser et d’accaparer le drame de la Shoah pour l’imposer à l’école et aux enfants « pour répondre à une intuition ». Un intuition reste du domaine de l’irrationnel et doit y rester.

L’école n’a pas pour mission de prendre en charge « une intuition » et de faire traiter par des enfants « un problème de société » qui doit rester sous la responsabilité de l’Etat .

Je le répète avec force l'Etat ne peut et ne doit transférer sa responsabilité et se décharger sur l’Ecole et les enfants d'un « problème de société » quel qu'il soit qui ne peut trouver sa solution qu’entre adultes et sous l’autorité de l’Etat.

Nous ne pouvons que souhaiter que ces personnalités politiques et religieuses mesurent dès à présent et pour l’avenir la portée dangereuse de leurs propos et qu’ils se disciplinent en situant leur discours dans le domaine de la raison, en sortant de l’émotionnel et de l’irrationnel de l'intuition et des idées.

18 février 2008

J’accuse le combat antiraciste sélectif et concerté

J’accuse le combat antiraciste sélectif et concerté que veut imposer le Chef de l'Etat et les personnalités publiques et privées qui le soutiennent

Le combat antiraciste doit demeurer un et indivisible, toute désignation d'un combat antiraciste sélectif est révélateur d'une préférence communautaire coupable au regard du devoir laïcité et de l'impartialité démocratique dont doivent faire preuve les autorités de l'Etat, à fortiori le Chef de L'Etat, vis à vis de la République Une et Indivisible et du Peuple Français Un et indivisible.

Personnellement, en ma modeste qualité de très ancienne mère de famille, je suis contre ce projet pour des raisons essentiellement juridiques morales et laïques : Un Président de la République quel qu’il soit ne peut et ne doit s’attribuer le rôle de Directeur de conscience de nos enfants qui reste du domaine des prérogatives privées des parents et non de celui d’un Chef d’Etat ou de l’enseignement public ou privé.

L’Histoire de la deuxième guerre mondiale est enseignée tout à fait convenablement et sans parti pris dans nos écoles et je rejoins en priorité les points de vue exprimés par certaines personnalités, à savoir le danger d’une victimisation à outrance de la communauté juive qui pourrait susciter une concurrence de victimisation d’autres communautés et surtout le risque de perturber psychologiquement des enfants trop jeunes et de les culpabiliser.

Enfin selon mes croyances personnelles, je crois fermement que le devoir de mémoire collectif est honoré en France, que le deuil après 60 ans est accompli, que les adultes peuvent avec leurs familles endeuillées garder et chérir leur mémoire, célébrer leur souvenir dans des cérémonies commémoratives pieuses, mais qu’il faut aussi, loin des remous politiques et du tumulte profane, respecter ces enfants morts dans des circonstances atroces et inacceptables, en les laissant dormir en paix.

Je ne peux penser que cette intention abominable de faire porter individuellement à des écoliers de 10 ans un devoir de mémoire appartienne en exclusivité à Nicolas Sarkozy, c'est à mon sens une action concertée et il faudra remonter aux sources et mettre en accusation ceux qui de concert avec le Chef de l'Etat, veulent se saisir de tous les jeunes enfants de nos écoles pour les endoctriner "à la préférence des victimes", à une hiérarchisation des crimes de l'histoire, au choix et à la sélection d’une seule forme d’ anti racisme, autre forme de racisme terrifiant qui étend sa sélection préférentielle jusqu'aux morts au delà des vivants.

L’Appel à la vigilance républicaine, qui vient d’être signé, dans un élan salutaire et responsable, par des personnalités d’origines politiques différentes telles que la socialiste Ségolène Royal, le centriste François Bayrou, l'ancien Premier ministre UMP Dominique de Villepin, le Verts Noël Mamère, des hommes politiques souverainistes et un ancien directeur de cabinet du général de Gaulle, devrait inciter le regroupement dans le peuple de toutes les bonnes volontés , au-delà de tous clivages politiques, pour neutraliser et faire avorter notamment toutes tentatives d’affaiblissement du principe de la laïcité, pilier de notre démocratie, toutes formes de pouvoir personnel ou dictatorial, toute tentative d’endoctrinement partisan de l’Etat sur les libertés de consciences individuelles des citoyens, toutes tentatives d’établissement d’un parti unique, toutes tentatives contraires au pluralisme d’opinions et à la liberté d’expressions des citoyens et de la presse et des moyens de diffusion de l’information, toutes tentatives contraire au bien-être social et sanitaire des citoyens .

17 février 2008

Chef d'Etat ou Directeur de conscience ?

Monsieur Nicolas Sarkozy que les Français ont élu selon lui « pour faire des choses »( ?) outrepassant son pouvoir constitutionnel, a souvent « prêché » dans ses discours une forme d’œcuménisme fondé sur un amalgame de déclarations de « civilisations », agrémentée de comparaisons entre les religions et croyances et le principe de laïcité, mettant en évidence selon son auditoire, soit le Principe de Laïcité, soit les religions.

Personne ne lui a dévolu ce rôle qu’il s’est attribué lui-même, rôle de plus en plus contesté dans notre pays, dont l’un des fondamentaux essentiels du régime républicain est le principe de Laïcité, garant de la liberté de conscience et du respect de toutes les religions et croyances à condition que celles ci ne représentent pas un danger moral ou spirituel pour la société, n’empiètent pas sur les libertés de conscience individuelles de chacun de nos concitoyens, et ne s’immiscent pas dans les décisions de l’Etat ou la conduite des affaires publiques.

Plusieurs personnalités s’en sont émus à plusieurs reprises et pour synthétiser leurs critiques, certains lui reprochent de soutenir une conception de la laïcité qui réintégrerait la religion dans le débat public et d’autres le soupçonnent de vouloir en finir avec ce qu'il appelle en privé la «laïcité de papa »

Or Mercredi 14 Février, outrepassant son rôle constitutionnel et le principe de laïcité, Monsieur Nicolas Sarkozy vient de se promouvoir Directeur de conscience de nos enfants en projetant de confier à partir de la rentrée prochaine à chaque enfant de CM2 la mémoire de l'un des 11.000 enfants français de confession juive victimes de la Shoah pendant la deuxième guerre mondiale.

Ce devoir de mémoire dévoilé par Nicolas Sarkozy lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Mercredi 13 janvier, devant les responsables de la communauté juive, prévoit que chaque élève de dernière classe d'école primaire devra connaître dès la rentrée 2008 "le nom et l'existence d'un enfant mort pendant la Shoah

Ce projet été diversement entendu et aussitôt des réactions se sont manifestées dans le monde politique, le monde enseignant et parmi les historiens et psychologues. Il lui est reproché de sortir de ses prérogatives avec une initiative annoncée sans concertation préalable et de ne pas avoir mesuré les risques psychologiques « de la transmission du traumatisme » sur des enfants trop jeunes pour en supporter le poids.

Visitant vendredi une école à Périgueux (sud-ouest), Nicolas Sarkozy qui apparemment a négligé d’analyser les réactions a persisté et s’est obstiné à défendre son idée. "On ne traumatise pas les enfants en leur faisant ce cadeau de la mémoire d'un pays", a-t-il assuré, expliquant qu'il s'agissait d'une démarche contre tous les racismes, contre toutes les discriminations, contre toutes les barbaries". Il a maintenu, alors qu'il lui est reproché de sortir de ses prérogatives avec une initiative annoncée sans concertation préalable, que "le rôle d'un président de la République, c'est aussi de parler de cela".

Monsieur Xavier Darcos Ministre de l’Education Nationale, qui se trouvait dans la suite du Président à Périgueux, a tenu à expliquer que dès la rentrée 2008, chaque élève de CM2 devrait connaître le nom d'un enfant mort en déportation, qu’il devrait faire "une petite enquête sur la famille, le milieu, les circonstances dans lesquelles l'enfant a disparu", prétendant que ….. "Cette relation personnelle, affective pourra ensuite permettre de construire un travail pédagogique".

Dès la première intervention de Monsieur Sarkozy du 13 Février devant le Crif et tout aussitôt après son discours du 15 Février à Périgueux, suivi des explications de son Ministre, des protestations politiques et aussi des interrogations, quant aux effets de ce devoir de mémoire imposé à des enfants de 10 à 11 ans, se sont élevés , alimentant une polémique dans les milieux psychologique, psychiatrique, et bien entendu dans les syndicats d’enseignants.

Ce projet a aussi suscité de très sévères protestations politiques jusqu'au sein même de la majorité et de l’opposition, de même dans la communauté juive et le monde associatif.

Voici ci-dessous très résumées quelques déclarations que j’ai relevées dans la presse (différentes sources) parmi les plus significatives :

Des éditorialistes reprochent au chef de l'Etat d'avoir fait cette annonce sans aucune consultation des enseignants, psychologues ou représentants de la communauté juive.

Des psychologues et psychiatres, ainsi des syndicats d'enseignants, se sont prononcés sur la transmission du « traumatisme » chez des enfants âgés d’une dizaine d’années, en soulignant le risque de développer en eux "un sentiment de culpabilité" :

«Sur le plan psychique, c'est une aberration", a expliqué Marie-Odile Rucine, psychologue en pédiatrie aux Hôpitaux de Paris.

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, a jugé que le projet de Nicolas Sarkozy n'était pas le moyen de "parler de la Shoah sans transmettre d'angoisse ou de traumatisme".

Annette Wieviorka, spécialiste de l'histoire de la Shoah et petite-fille de déportés, s'est élevée contre la proposition de Nicolas Sarkozy : "Je pense qu'il y a quelque chose de réellement monstrueux de vouloir faire porter par un enfant de neuf, dix, ou onze ans la mémoire d'un enfant mort à une autre période", a-t-elle dit sur France Info.

L'historien Henry Rousso, a dénoncé un marketing mémorial Spécialiste de l'Occupation, il critique vivement la proposition de Nicolas Sarkozy de faire parrainer par chaque élève français de CM2 un enfant français victime du génocide des juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale Il déclare que : ….. "La nouvelle initiative apparaît incongrue, jetée dans l'espace public comme d'autres annonces présidentielles et souligne que le bruit médiatique vient, une fois de plus, troubler le respect et le silence des morts de l'histoire", et il estime qu'il n'y avait nul besoin de relancer le travail de mémoire sur cet épisode de l'Histoire en France, où beaucoup a déjà été fait à ce titre. Par ailleurs, la méthode présidentielle est morbide et inutile …. le choix des enfants juifs exterminés pour être nés juifs n'est édifiant en rien, sinon de l'immense barbarie du XXe siècle", écrit-il. "Une fois encore, seule émerge du passé une mémoire mortifère, seule est digne d'être remémorée avec éclat une histoire criminelle …… le passé est devenu un entrepôt de ressources politiques ou identitaires, où chacun puise à son gré ce qui peut servir ses intérêts immédiats" a conclut l'historien.

L'écrivain Pascal Bruckner estime que la décision du président Sarkozy "n'ajoute rien, hormis du pathos". "C'est une initiative dangereuse», qui va faire dire, une fois de plus: « Y'en a que pour les Juifs »."La compassion, c'est dangereux", déclare-t-il en soulignant que l'"on confond mémoire et histoire" et que "ce qui doit s'enseigner à l'école, c'est l'histoire"

Monsieur Jean-Pierre Azéma, membre du comité d'historiens "Liberté pour l'Histoire", a jugé cette initiative "scandaleuse, à tous égards". "C'est scandaleux", a-t-il déclaré "d'embrigader des élèves pour le culte de la mémoire des enfants juifs martyrs" et juge cette "obligation, imposée sans la moindre concertation par le pouvoir politique en place, insupportable et qui plus est, dangereuse et contreproductive"."Cela", a-t-il ajouté, "risque de déchaîner une concurrence victimaire, et, bien loin de réduire l'antisémitisme, de déclencher des réactions tout à fait opposées. Comme pour la loi de 1905 sur la laïcité, Sarkozy nous met la pagaille et ouvre la boîte de Pandore!"

Régis Debray juge cette idée …. "Déplacée car plus émotionnelle que pédagogique …..Ce ne peut pas être une obligation scolaire", a-t-il déclaré en soulignant que ce qu’il craint surtout, c'est une escalade des mémoires communautaires"."Qui empêchera la communauté noire de réclamer une commémoration de la mémoire de l'esclavage? a-t- interrogé …… Puis les Arméniens, les Maghrébins?" Pour Régis Debray, auteur en 2002 d'un rapport au ministre de l'Education nationale sur l'enseignement du fait religieux dans l'école laïque "l'idée de la laïcité implique un devoir d'abstention de la part de la puissance publique"."Les convictions religieuses sont de quelques uns, mais la République est à tous", a insisté Régis Debray.

- Le syndicat enseignant Sgen-CFDT estime que le président Nicolas Sarkozy a "recours à toute une série de fausses évidences pour résoudre les difficultés de l'école", et juge que "le rapprochement des termes 'instruction civique' et 'morale' rappelle fort malencontreusement l'affichage sur un même pied de la laïcité et des religions".

Le syndicat des enseignants-Unsa s’est dit "particulièrement choqué de cette initiative du président, qui ignore tout de la façon dont un jeune se construit."

Le Snuipp-FSU, majoritaire dans le primaire, évoque les "risques de troubles psychologiques …. de sentiment de culpabilité ou de responsabilité pour le destin d'un élève."

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a accueilli ce projet "de manière réservée" estimant que la mémoire "ne se transmet pas par un processus d'identification, et l’UEJF préconise que ce travail soit fait "de manière collective et permette de tirer des leçons."

Le Mrap ressent un "profond malaise" et dénonce un "tri sélectif des mémoires."

La licra doute de la pertinence du projet Sarkozy et pose la question: "Est-il sage, à l'âge où l'enfant construit sa personnalité, de lui demander de s'identifier à un enfant mort et porter la responsabilité d'être le « gardien de son souvenir? "Profiter de l'immaturité psychologique de jeunes élèves de CM2 ne nous paraît pas judicieux si c'est l'histoire que l'on veut transmettre", poursuit l'association.

Madame Simone Veil ancien ministre, qui avait été déportée à 16 ans à Auschwitz, et qui assistait mercredi soir au dîner du Crif, a jugé cette idée "inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste ; à la seconde mon sang s'est glacé dit-elle sur le site L'express.fr, "On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans ! On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter et risque en outre d'attiser les antagonismes religieux. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école."

Pour Madame Simone Veil, la suggestion du Président de la République risque, d’attiser les antagonismes religieux. "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif?" s’interroge-t-elle.

(Ndlr : Dans son émotion Madame Veil a établi dans son questionnement une distinction visant les familles très catholiques ou musulmanes et je ne peux penser qu’à priori elle puisse négliger les réactions des familles d’autres obédiences y compris les familles juives. Il ne s’agit pas à mon sens de réagir par rapport à telle ou telle religion, mais sur le fait qu’il n’est pas du ressort du Chef de l’Etat de s’imposer comme Directeur de conscience des enfants de France en les dirigeant sélectivement et selon son choix personnel sur tel ou tel évènement dramatique de l’Histoire de France ou du Monde

Monsieur Dominique de Villepin jugé "étrange" cette initiative et s’est s'est étonné d'une "idée étrange", soulignant que l'on ne pouvait "imposer la mémoire, ….ni la décréter".

Monsieur François Bayrou, ancien ministre de l'Education, a critiqué une décision prise "sans que l'on y ait réfléchi." Il a dénoncé un "mélange des genres entre émotion et Histoire

Le député NC Maurice Leroy, très critique, a jugé qu'il faut "laisser les enseignants travailler".

C'est "une fois de plus" un "coup médiatique," a dénoncé le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

Madame Ségolène Royal fait ressortir "un manque de respect et une étonnante légèreté de la part du chef de l'Etat" en présence d’un "impératif moral qui ne tolère aucune instrumentalisation

"Il faut retirer" cette "idée tout à fait malvenue" a plaidé le député Pierre Moscovici, comme son collègue Patrick Bloche qui s'est interrogé sur le pourquoi de "cette surenchère". "Cette façon de faire traduit un manque de respect et une étonnante légèreté", a souligné Ségolène Royal.

Jean-Luc Mélenchon critique le chef de l'Etat qui voudrait "infliger une cure de mémoire aux écoliers

Le Parti communiste estime que ce sujet "ne peut rentrer dans le plan de communication d'un président en difficulté." Et dénonce la "dernière provocation" d'un "président en difficulté".

Arlette Laguiller de Lutte Ouvrière a accusé Nicolas Sarkozy de chercher "un bénéfice électoral", qualifié de "répugnant", le PCF dénonçant la "dernière provocation" d'un "président en difficulté".

Jean-Marie Le Pen, président du Front national, juge le projet "affreux" et "criminel".

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Par ailleurs, Monsieur Sarkozy a reçu quelques soutiens :

Tout d’abord le soutien naturel du Gouvernement et des membres de la majorité.

L'UMP s'est rangée derrière le président, ainsi que des ministres comme Hervé Morin (Défense, NC) ou Roger Karoutchi (UMP, Relations parlement).

Le président du Crif Richard Prasquier a jugé, mercredi, que cette décision devait être vue "plutôt dans son aspect pédagogique que comme un devoir de mémoire".

(Ndlr) – S’agit-il pour Monsieur Pasquier d’atténuer habilement la question pour la faire admettre en la situant sur le terrain pédagogique ?

Pour Monsieur Serge Klarsfeld, président de l'Association des fils et filles des déportés juifs de France, qui depuis plus de quinze ans reconstitue l'histoire des 11.000 enfants envoyés en déportation, cette initiative est le "couronnement d'un travail de longue haleine". "On imprime mieux une histoire quand on est enfant", dit-il, " quitte à élargir cet effort de mémoire à d'autres questions, comme la colonisation"."La façon la plus efficace de lutter contre les comportements (antisémites) qui débutent très tôt est d'amener l'enfant à s'identifier à un autre enfant. Mais, il ne faut pas que l'enfant en retire une culpabilisation", a-t-il dit en complétant.

"il ne s'agit pas de s'identifier de façon morbide à un enfant mort en déportation, mais de faire acte de vigilance ….. Il s'agit d'armer moralement les enfants contre les idéologies extrêmes", a-t-il apprécié tout en se défendant d'être à l'origine de "cette idée précise" même si elle va dans le sens de son travail à la fondation.

(Ndlr) - Je note au passage que pour Monsieur Serge Klarsfeld à priori les comportements « antisémites » débuteraient très tôt : dans son cas il s’agit d’une croyance obsessionnelle et rien ne justifie qu’il puisse dire « on imprime mieux une histoire quand on est enfant », son affirmation dénote bien son intention d’imprimer( à priori ) dans la conscience des enfants, ce qui ressort d’une manipulation morale intolérable et inadmissible qui s’apparente à un conditionnement ou à un lavage de cerveau injustifié.

Monsieur Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, est favorable à ce projet. Le président du groupe à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, s'est félicité d'une "démarche qui invite les enfants de France à se sentir associés à l'indispensable devoir de mémoire" et "honore l'idée que nous nous faisons de notre République"

Contre toute attente, le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande ne s’y oppose pas.

Monsieur Jean-Marie Bockel, président de la Gauche moderne, s'étonne des critiques contre Nicolas Sarkozy, jugeant la polémique "choquante et déconcertante."

La Fondation pour la mémoire de la Shoah, a exprimé sa "confiance dans la capacité du ministère à mettre cette idée en œuvre avec le souci de ne pas heurter les différentes sensibilités".

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Conclusion : Personnellement, en ma modeste qualité de très ancienne mère de famille, je suis contre ce projet pour des raisons essentiellement juridiques morales et laïques : Un Président de la République quel qu’il soit ne peut et ne doit s’attribuer le rôle de Directeur de conscience de nos enfants qui reste du domaine des prérogatives privées des parents et non de celui d’un Chef d’Etat ou de l’enseignement public ou privé.

L’Histoire de la deuxième guerre mondiale est enseignée tout à fait convenablement et sans parti pris dans nos écoles et je rejoins en priorité les points de vue exprimés par certaines personnalités, à savoir le danger d’une victimisation à outrance de la communauté juive qui pourra susciter une concurrence de victimisation d’autres communautés et surtout le risque de perturber psychologiquement des enfants trop jeunes et de les culpabiliser.

Enfin selon mes croyances personnelles, je crois fermement que le devoir de mémoire collectif est honoré en France, que le deuil après 60 ans est accompli, que les adultes peuvent avec leurs familles endeuillées garder et chérir leur mémoire, célébrer leur souvenir dans des cérémonies commémoratives pieuses, mais qu’il faut aussi, loin des remous politiques et du tumulte profane, respecter ces enfants morts dans des circonstances atroces et inacceptables, en les laissant dormir en paix.

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