Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

26 août 2009

Bonus, Banque, opération de communication réussie !

article de lucienne magalie pons

Les banquiers ont concouru complaisamment à l’opération de communication de rentrée politique, ça ne leur coutera pas grand chose.


Les médias pendant plusieurs semaines nous ont annoncé que Monsieur Sarkozy dès sa rentrée recevrait les banquiers sous entendu pour les remettre « au pas ».


C’est chose faite, du moins pour la réception ! En effet le Président de la République qui avait déjà reçu 7 fois les dirigeants des Banques dans les mois précédent et qui apparemment n’avait pas été suivi dans ses recommandations, vient de les recevoir hier 26 Août à l’Elysée, pour leur dicter ses visions en matière de gestion financière des rémunérations et bonus des traders, question qui agite périodiquement surtout les personnels politiques et plus ou moins l’opinion publique.


Les lendemains de ces visites, qui en réalité font partie du rituel de grande communication politique, font dans les jours qui les suivent l’objet de gros titres, qui annoncent comme argent comptant les intentions spectaculaires qui en ressortent et qui sont publiées et commentées comme s’il s’agissait de décisions irrévocables immédiatement applicables.


C’est ainsi que certains quotidiens ce jour par leurs titres et bafouilles veulent nous persuader que Monsieur Sarkozy à "fait plier les Banques" en leur recommandant de s’aligner sur les décisions du dernier G20.


Or les décisions du dernier G20 sont restés des vœux pieux, aucun pays d’Europe n’a légiféré en ce sens et chacun continu à laver seul son linge sale en famille.


Oui Monsieur Sarkozy a recommandé un étalement du paiement des bonus en fonctions des résultats positifs réels sur la durée des opérations financières, oui il a recommandé de sanctionner les traders par un malus , en fait suppression du bonus, si les opérations qu'ils ont conduites s’avèrent un échec et n’apportent pas les bénéfices financiers espérés par la Banque, oui il a estimé que les Banques qui ont bénéficié de l’aide de l’état pour se redresser et de ses garanties doivent utiliser, en priorité, leurs bénéfices pour accorder des crédits aux entreprises et aux ménages afin de relancer en premier lieu l’économie réelle et la croissance, oui les dirigeants des Banques l’ont entendu et écouté complaisamment, mais tout reste en suspens en ce qui concerne les recommandations visant les traders.


En effet les rémunérations et bonus des traders sont réglés implicitement par les pratiques bancaires internationales et la France seule ne peut se démarquer des autres pays en la matière.


Pour ce qui concerne le système de bonus malus, il est déjà appliqué dans certaines banques étrangères, ce n’est donc pas une trouvaille originale.


Enfin en ce qui concerne la volonté du Président de voir les Banques financer par des crédits les entreprises et les ménages, aucun contrôle vraiment coercitif n’est mis en place.


Alors une fois de plus nous pouvons porter le résultat positif final de cette réception des Banquiers à l’Elysée au bilan de la grande opération de communication de retour de vacances de Monsieur Sarkozy.


La question des traders et de leur bonus, montée en épingle par les dirigeants politiques set les médias partisans ou en mal de copie, sert en fait à masquer les véritables causes de la fameuse crise financière internationale dont nous faisons les frais, ce sont les opérations hasardeuses de spéculations boursières sur des produits financiers fictifs engagées par les banques ces dernières années qui en sont responsables, les traders qui ne sont pas des électrons libres ne sont que les exécutants des décisions spéculatives des dirigeants des banques. Bien entendu il arrive que certains traders dans le feu de l'action outrepassent leur savoir faire, et provoquent une" cata" au sein d'une Banque, mais ces cas restent spectaculairement exceptionnels et ne devraient pas avoir lieu si le contrôle de la Banque fonctionnait correctement. Tout mettre sur le dos des traders est une façon commode de contourner les vraies questions qui demeurent posées pour parvenir à un véritable assainissement des opérations financières internationales à haut risque spéculatif et à la véritable éradication des paradis fiscaux.


Le ou les dirigeants politiques qui parviendront à faire plier la finance internationale sur ces derniers points, à mon avis, ne sont pas encore nés. Certes , certains (pas tous) des dirigeants politiques et personnalités rassemblés prochainement en G20 en feront leur tasse de thé en déclarations volontaristes, pompeusement publiées à la suite de leur rencontre comme des décisions à mettre en œuvre, certains même se poseront en leaders incontournables de ces questions, puis ces prétendus moralisateurs des mœurs financières internationales rentreront chez eux la conscience tranquille vis à vis de l'opinion publique, qui au bout de quelque temps s'apercevra que leurs déclarations de bonnes intention n'étaient que du pipeau communicatif. Enfin n'oublions pas que dans beaucoup de pays du G20 les dirigeants politique sont étroitement liés aux pouvoirs financiers, parfois même financés par ceux ci par pour accéder au pouvoir en vue de les mieux servir. En fait le G20 n'est qu'un organisme destiné à jeter de la poudre aux yeux des populations qu'ils tiennent sous leur dictature ultra libérale.


Pour en revenir à nos oignons nationaux, il est évident qu'une opération de communication sur le pouvoir d'achat n'aurait pas produit le même effet , en matière de pouvoir d'achat ce sont les partenaires sociaux qui sont demandeurs et l'État en difficultés, alors que dans la réception des Banquiers l'Etat propose et les Banques disposent et entre eux tout baigne dans l'huile .....


Aucun commentaire: