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26 août 2007

MALLE DE FAMILLE




Une Malle de Famille ou "Souvenancitude"




Souvenancitude : Un mot choisi par un ami dont il a titré son blog mémoire.

Ce mot Souvenancitude évoque pour moi l’une de ces grandes malles de voyage des anciens immigrés français "colonisateurs " des îles et ensuite des colonies et possessions Françaises d'Outre mer , malles qu’ils emportaient tout au long de leur vie dans leurs lointaines pérégrinations et se tranmettaient de génération en génération, avant qu'elles ne prennent place dans nos mémoires. Il y avait dans la maison de mon enfance une de ces malles de taille moyenne, soigneusement rangée au fond d’un large placard ; elle avait connu beaucoup de déplacements et de fortunes diverses dans la famille Maugez ma branche maternelle depuis le 17me siècle, d'abord la Guadeloupe puis Saint Domingue, ensuite retour en France lors de la révolte de Saint-Domingue, ensuite quelques décennies en France et enfin elle avait débarqué dans les années 1870 en Algérie et en dernier lieu ce fut la malle qui accompagnait mon grand père maternel, officier de marine marchande, dans ses voyages au long cours, dont les mers de chine, mon grand père décédé quelques années avant ma naissance et dont ma mère me parlait tant que j'ai toujours l'impression de l'avoir vraiment connu et aimé comme un vivant familier de mon enfance. Et je me souviens des mots émus de ma mère qui protégeait cette malle comme un trophée, gardienne des trésors de famille « c’est la malle de mon père, il la tenait de son père qui lui aussi la tenait du sien, surtout faites bien attention de ne pas l’abîmer, j’y tiens comme à mes yeux, c’est un véritable trésor qui contient des souvenirs de famille ». Il s’agissait bien entendu d’un trésor affectif transgénérationnel, car dans cette malle à demi vide ne se trouvaient que des documents de famille, des photos, des linges brodés et fines dentelles soigneusement pliés dans des papiers de soie, et des souvenirs de voyages sans aucune valeur matérielle, mais précieux par la charge affective qu’ils contenaient. Lorsque je me souviens de cette malle, je me souviens surtout que ce qui m’émerveillait et m’intriguait le plus en elle, c’était sa doublure intérieure en soie brochée, rebrodée de minuscules bouquets de roses et de fines guirlandes de feuillages verts. Enfin lorsqu'on ouvrait le couvercle un parfum d'amande presque imperceptible se répandait et cette odeur me rappelait une très ancienne boite de poudre de riz qui tronait sur la coiffeuse de ma mère et dont je me poudrais en cachette étant petite fille, de temps en temps .

Cette malle est restée supposée en « attente » en Algérie en 1962 lors du départ de mes parents pour la France , trop fragile pour subir un nouvel exode précipité. Je ne saurais jamais ce qu’elle est devenue car nous ne sommes jamais retourné dans ce pays devenu étranger et que j'ai fait le serment de ne jamais plus y retourner, pour garder de ce pays intacte en moi son image d'autrefois.

Pour me représenter cette ancienne malle j’ai cherché et trouvé sur Internet une modèle ancien « approchant » qui lui ressemble par sa forme mais qui est d’apparence plus solide, plus lourd et moins raffiné que celle que je garde en mémoire. (voir en début de texte)


D’après mes souvenirs les barres de renforcement sur le corps de notre malle de famille n’étaient pas horizontales mais verticales comme celles qui figurent sur le couvercle et son bois était plus clair, presque beige rosé.

25 août 2007

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21 août 2007

L'OCEAN DE MA MEMOIRE


Auteur : Lucienne Magalie PONS , Française rapatriée d'Algérie en 1962,
écrit en 2004





L'Océan de ma mémoire

Dans l'Océan de ma mémoire
Parfois se dessine lentement
Comme des reflets dans un miroir
L’Algérie de nos vingt ans
Dans la jeunesse et l'insouciance
Le bleu des vagues nous berçait
Avec tendresse sans expérience
Nous laissions le temps passer

Sous le soleil généreux
Sous un ciel d'azur enchanteur
Nous allions confiants et heureux
Partageant notre bonheur
Nous étions amoureux de tout
Du ciel, de la nature, des fleurs,
Nous ne savions pas que des loups
Dans l'ombre préparaient la terreur

Et puis soudain ce fût l'orage
Qui devait broyer nos bonheurs
Et les meurtrir dans le naufrage
Du beau pays de nos malheurs
En Algérie des hommes en armes
Se battaient la nuit et le jour
Ce fût la guerre, le temps des larmes
Mêlé au temps de l'amour

Dans le djebel les embuscades
Entachaient la terre de sang
Par armes blanches ou fusillades
La mort frappait des innocents
Leurs corps gisaient dans la poussière
Horriblement mutilés
Accompagnées de nos prières
Leurs âmes au ciel s'envolaient

Le bruit des tam-tams en colère
Appelaient des rebelles au combat
Excités par les you-yous amers
Des femmes voilées de la casbah,
Dans les villes explosaient des bombes
Qui faisaient tomber des maisons
Et provoquaient des hécatombes
Sans aucune valable raison

Hélas! C’est la loi de la guerre
Il faut mourir ou gagner
La défense fût nécessaire
Nous dûmes nous y résigner
En punition de leurs crimes
Les rebelles furent châtiés
Pas autant que nos victimes
Au nom de notre humanité

Toujours animés d'espérance
Aucune effroi ni nulle peur
Dans notre pays de naissance
Ne venait troubler nos cœurs
Ce furent l'espoir et la confiance
Qui tissèrent la trame du temps
De ces longs jours de souffrances
Qui devaient durer sept ans

Tous les civils désarmés
S’en remettaient aux militaires
Avec honneur on proclamait
La légitimité de la guerre
Dans les grandes manifestations
On scandait "Algérie Française"
Puis on chantait à l'unisson
Notre hymne "La Marseillaise"

Des barricades s'érigeaient
Nous protestions à juste raison
Contre les crimes et les ratés
D’une politique d'abandon
Mais des traîtres à double face
Soutenaient l'indépendance
Et voulaient effacer de l'espace
"Les roumis venus de France"

De Paris, le Chef du pouvoir
Qu’ils appelaient "maître de l'heure"
Glosait sur "le vent de l'histoire"
Les entraînant dans ses erreurs
Sous son ordre ses "hauts-placés"
Soutenaient fort sa position,
Ses politiciens négociaient
La honte d'une injuste partition

Encore confiants on espérait
Que la population de France
Pour nous soutenir voterait
Un refus de l'indépendance
Le FLN cria "Victoire"
Pourtant battu sur le terrain
Quand la France leur offrit la gloire
D’une Algérie sans lendemain

Ceux qui voulaient rester Français
Prirent le chemin de l'exil
Laissant derrière eux leur passé
Pour affronter d'autres périls
Sous son soleil, sous sa lune
Sous son ciel azur d'outre mer
Nous avons connu l'infortune
De devoir quitter notre terre

Adieu ma ville, Alger-la-Blanche
Adieu printemps de nos jeunesses
Adieu nos douces maisons blanches
Berceaux de joies et de détresses
Adieu, vieux arbres centenaires
Vignes, moissons, jardins fruitiers
Plaines, montagnes, fleuves et rivières
Mer, plages, paysages côtiers.........

Notre belle France d'Algérie
Nous ne pouvons pas t'oublier
Condamnée par notre Patrie
Tu vis dans nos cœurs d'exilés
Tu fais partie de notre histoire
Et faisais partie de la France,
Et ta place dans nos mémoires
Est amour bien plus que souffrance

La France tout autant notre terre
Déjà dans le passé l'était
Nos pères ont honoré ses guerres
Sans jamais les déserter,
Et pour que tous s'en souviennent
Nous entonnons notre refrain
notre belle chanson ancienne
C'est nous les africains......!


Et pour marquer le temps qui passe
Ici en France ma Patrie
Dans ma mémoire bien en place
Le mot "Algérie" est inscrit
Puis tout s'apaise et vient mon soir
Je suis la perdrix de retour
Et c'est ici mon territoire
Oh! Belle France de mes amours

SE CANTO (Traduit en Français)


Traduction en français




S'il chante, qu'il chante
Chante pas pour moi
Chante pour ma mie
Qui est loin de moi.
Ces fières montagnes
A mes yeux navrés,
Cachent de ma mie
Les traits bien aimés.
Dessous ma fenêtre
Y a un oiselet
Toute la nuit chante
Chante sa chanson :
Baissez-vous montagnes,
Plaines haussez-vous
Que mes yeux s'en aillent
Où sont mes amours
Les chères montagnes
Tant s'abaisseront
Qu'à la fin ma mie
Mes yeux reverront.

SE CANTO (14me siècle)


Une bien belle romance ancienne :

Se canto 14e. Siècle
Titre original: "Se canto"


Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma mio
Qu'es al lent de you
Aquelos montagnos
Qué tan aoutos sount,
M'empatchon de bésé
Mas amous oun sount
Debat ma fenestro,
Ya un aousélou
Touto la neî canto,
Canto sa cansou.
Baïssas bous montagnos
Planos aoussas bous !
Perque posqui bésé
Mas amous oun sount.
Aquélos mountagnos
Tant s'abacharan
Mas amourettos
Se rapprouchara

A PARIS , QUAIS DE SEINE .....


Auteur : Lucienne Magalie PONS - 2001 -

A Paris, quais de Seine...



J’aimerais tant que tu reviennes
Flâner sur les quais de la seine
Retrouver notre jeune bohème
Qui se nourrissait de poèmes
Nous étions beaux en ce temps-là
Sans argent et sans falbalas

Et nous allions papillons bleus
Dans les ailes d’un rêve bleu
Avant que la vie nous déchaîne
Et que sa folie nous entraîne
Dans le miroir des illusions
Pour assouvir seuls nos passions
Sur l’escalier de nos chimères
de succès en gloires éphémères

Souvent il m'arrive de penser
Qu’il était doux le temps passé
Il serait temps que l’on revienne
Flâner au bord de la Seine,
Ouvrir à deux, avec tendresse
Le livre de notre jeunesse

Je ne sais trop, je ne sais pas
Si je dois faire le premier pas
Si par hasard ma poésie
Te donne un goût de fantaisie,
Alors reviens, n'hésite pas
Faisons à deux les premiers pas
Pour vivre dans un rêve bleu
Comme ces anciens amoureux
Qui se promenaient quais de seine
Le coeur en joie, l’âme sereine

18 août 2007

FLAMENCO DU SOIR


FLAMENCO DU SOIR

auteur : Lucienne Magali PONS ( 2001)



Quand le soir le soleil

Plonge dans l’océan

Pour un nouvel éveil

Sur d’autres continents

Quand le jour s’enfuit

De la terre qui s’endort

Quand la lune sur la nuit

Étend son voile d’or

Dans le camp des Gitans

La fête commence

Et des guitares le chant

Les invite à la danse

Comme un oiseau de feu

Un appel de passion

Il anime les jeux

Les rires et les chansons

Les belles aux anneaux d’or

De leurs hanches mouvantes

Déroulent sur leurs corps

Comme des fleurs vivantes

Des corolles de soie

Aux couleurs somptueuses

En dansant avec joie

Fines et voluptueuses

Et dans ces tourbillons

Les hommes s’élancent et dansent

En battant des talons

Et des mains en cadence

Le flamenco du soir

S’avance dans la nuit

Faisant naître l’espoir

De l’amour de minuit

Et quant tout s’apaise

Dans la nuit avancée

Carmen aux yeux de braise

A trouvé fiancé !

A la lueur des feux

C’est le baiser discret

Qu’il dépose amoureux

Sur ses doigts en secret

Chantez, chantez guitares

Le Flamenco du soir

Chantez, chantez guitares

Le Flamenco d’espoir

Sous les rayons de lune

Crépitent tous les feux

Carmen de sa main brune

Libère ses cheveux

Gitanes, Gitans dansez encore

Dansez, dansez toujours

Sous la belle lune d’or

Votre danse est amour !

DANS NOS COEURS UNE COLOMBE





Dans nos cœurs une colombe


Auteur : Lucienne Magalie PONS (Janvier 2007)

Bleu, le monde est bleu

Et dans nos cœurs heureux

S’abrite une colombe

Une blanche colombe

D’amour, de tolérance

Qui chante l’espérance

la foi, la charité

l'amitié et la paix


Gris, le monde est gris

L’horizon s’assombrit

Nos colombes légères

Nos belles messagères

Apportent au Monde entier

En signe d’amitié

des rameaux d’olivier

Pour demander la Paix

Rouge, le monde est rouge

Et personne ne bouge

Il n’y a plus d’amour

Ils sont devenus sourds

Et s’entretuent en guerre

Sur terre et dans les airs

Sacrifice de sang

Profane et terrifiant

Noir le monde est noir

Il n’y a plus d’espoir

Et ma colombe blanche

Blessée à l’arme blanche

Chassée par les rapaces

Qui occupent l’espace

Est revenue vers moi

Pour réveiller ma foi

Noir, noir le deuil est noir

Ils sèment le désespoir

Et font sauter des bombes

Dans un suicide immonde

Qu’ils veulent sacraliser

Pour nous impressionner

Et nous couper les ailes

Nous traitant d’infidèles

Noir, noir est le désespoir

Il faut garder l’espoir

Dans nos cœurs une flamme

Eclaire encore nos âmes

Non tout n’est pas fini

Le monde est infini

En signe d’amitié

Plantons des oliviers


Blanc, le Monde est blanc

Que chaque petit enfant

Dans son cœur innocent

Abrite une colombe

Une blanche colombe

Qui chante l'espérance

la foi, la charité

l'amitié et la paix !


SOUS LES VOILES


auteur : Lucienne Magalie PONS (2005)






Par la fente des voiles

On ne voit que leurs yeux

Brillants comme les étoiles

Que l’on voit dans les cieux

Dure loi de l’islam

Qui les tient enchaînées

Corps, esprits et âmes

Et les a aliénées

Dans ces mœurs ancestrales

Soumises et prisonnières

A la force du mal

De l’époux tortionnaire !

Et les hommes stupides

Seuls maîtres avec leur Dieu

De ces femmes candides

Qui ont de si beaux yeux

Ne voient même pas les larmes

Qui coulent sous les voiles

De ces femmes sans armes

Prisonnières comme l’étoile

D une lune en croissant

Cruelle comme la lame

D’un poignard menaçant

Qui fait taire leurs âmes

Et fait couler leur sang

17 août 2007

JESUS GARDEZ MOI DE TOUT MENSONGE

Jésus gardez moi de tout mensonge

Jésus vous qui êtes venu dans le monde rendre témoignage de la vérité, je vous supplie d’illuminer mon âme de votre enseignement, d’éclairer mon esprit de votre lumière, d’animer mon cœur de votre souffle divin.

Je vous supplie Jésus d’éloigner de moi les lèvres mensongères, de protéger mon écoute et mon regard afin que je discerne toute fausse parole et image profane et qu’elles ne puissent atteindre ou ébranler ma foi et mon espérance.

Je vous supplie de purifier mes lèvres afin qu’aucun propos mensonger ne vienne par moi troubler mon prochain.

Je vous prie Jésus de me garder de toute vaine parole afin que je puisse servir votre vérité.

LE VOYAGE DU VIKING


LE VOYAGE DU VIKING




Auteur : Lucienne Magalie PONS (18 Aout 2002)

Algues et coraux m’ont fait un lit

Mais au-delà de tout oubli

Je rêve au fond de l’Océan

Depuis cette nuit de grand vent

Cette furieuse nuit d’orage

Où mon drakkar a fait naufrage

Dans les cieux mes descendants

Maîtrisent les vents et le temps

Ils flottent bien haut dans l’espace

Où leurs vaisseaux passent et repassent

Pour se livrer à la conquête

De l’Univers et des planètes

Le soleil dore leurs cheveux blonds

Qu’en ma mémoire ils portent longs

Dans leur regard brille l’Océan

Et bleus ou verts, selon le temps

Leurs yeux reflètent la belle étoile

Qui était fixée sur mes voiles

Algues et coraux m’ont fait un lit

Je suis le Viking endormi

Rêvant toujours de grands voyages

À travers temps, à travers âges,

Dans l’infini de l’Univers

Et bien au dessus des mers

Plus haut que l’étoile du nord

Plus haut que le grand soleil d’or

Vous verrez briller l’étendard

Qui flottait sur mon drakkar

C'ETAIT UN REVE ...(2me VERSION)

C’était un rêve tout simplement !

Auteur : Lucienne Magali PONS (2005)

2me Version

Les poissons rouges ouvrent le bal

En frétillant dans le bocal

L’eau danse en larmes d’argent

Et les galets s’en vont flottant

Sur le plateau de la table

Qui, tout en vagues est navigable

Un chat assit lit un journal

Avec des lunettes impériales

Ses yeux verts lancent des éclairs

Il y a de l’orage dans l’air

Des éclairs et des tonnerres

Font au loin un bruit d’enfer


Médor aboie tous ses ennuis

En mordant les coins du tapis

Dont les arabesques folles

Se poursuivent en farandoles

En dansant comme des houris

Echappées du paradis

Le parfum des fleurs d’été

Altèrent le gout de mon thé

La fumée blanche d’un cigare

Transforme le salon en gare

Je vois passer des wagons

Dans les moulures du plafond


Des roses blanches dans un vase

Valsent en rond, tombent en extase

En criant chiche ! chiche ! chiche !

Aussi saoules que des derviches

Des oiseaux bleus dans une cage

Tuent Mozart en grand tapage

Une araignée tisse une laine

Pour la poupée de porcelaine

Qui veut partir en troïka

Pour les glaces de l’Alaska

Qu’elle imagine en diamant bleu

Du même éclat que ses yeux


Les coussins jaunes du vieux sofa

S’invitent pour danser la samba

Rhums et punchs filent à l’anglaise

Dans la gorge d’une antillaise

Les chaises se font des révérences

Un guéridon frappe en cadence

Le narghilé chante un motet

La bouilloire se met à siffler

Dans un feu de cheminée

Se consument mes jeunes années

Mes illusions et mes fantômes

Dans les flammes lisent des psaumes





Je m’avance sur les carreaux

Je glisse dans une flaque d’eau

Je me transforme en serpillière

Piétinée par des sorcières

Et soudain c’est le trou noir

Je perds la vie dans un miroir

Dont le tain prononce sans pitié

Un sévère jugement dernier

Me condamnant au purgatoire

A ne jamais, plus jamais boire

Je me réveille brusquement

C’était un rêve tout simplement ………..

C'ETAIT UN REVE ...(1ère VERSION)

C’était un rêve tout simplement

(Première version)

Auteur : Lucienne Magalie PONS (2005)

Un chat en lunette, impérial

Sérieusement lit un journal

On voit des reflets d’enfer

Fuser de ses yeux gris verts

En costume de carnaval

Les poissons rouges ouvrent le bal

L’eau claire aux reflets d’argent

Transforme la table en océan

Des roses s’échappent d’un vase

Valsent en l’air, tombent en extase

Se prenant pour des derviches

En criant ….. Chiche ! Chiche ! Chiche !

Les arabesques du tapis

Se débobinent en folie

En dansant comme des houris

Echappées du Paradis

Une araignée tisse une laine

Pour la poupée de porcelaine

Qui prépare sa troïka

Pour partir en Alaska

Une poupée en chiffon

Retrousse son joli jupon

Pour danser une polka

En chaussons de petit rat

Des punchs filent à l’anglaise

Dans la gorge d’une antillaise

Qui prend un cours de tango

Dans les bras d’un hidalgo

Des oiseaux dans une cage

Tuent Mozart en grand tapage

Et le perroquet expire

En poussant de gros soupirs

Dans les moulures du plafond

Serpentent des petits wagons

Qu’une locomotive traine

En crachant à perdre haleine

En se couchant sur les rails

La locomotive déraille

Puis elle pousse un cri strident

Qui lui fait cracher ses dents

Entre en scène un vieil artiste

Qui se prend pour un dentiste

Et lui greffe sur la mâchoire

Des dents en plastique noir

Un guéridon se met à tourner

En faisant grincer son pied

La porte du salon claque

Les os d’un fantôme craquent

La vapeur du narghilé

S’échappe en sifflant un motet

Je me réveille brusquement

C’était un rêve tout simplement !


15 août 2007

JESUS PUISSANT D'AMOUR

Il m'arrive d'écrire mes prières ...

Jésus Puissant d’Amour

Il n’y a pas de mots assez forts pour célébrer la puissance de votre Amour. Christ, vous qui êtes verbe, vous qui êtes un avec le Divin Père et le Saint-Esprit dans la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, vous qui êtes tout Amour, Puissance et Gloire, en vous se trouve la source de toute vie. Vous apaisez les tempêtes et désarmez les Démons, vous guérissez les malades et sauvez les âmes. Jésus votre parole est Lumière, votre parole est Amour, et le châtiment de nos péchés est Pardon.

Vous n’abandonnez aucun d’entre nous ; vous sondez nos cœurs et nos âmes et vous paraissez dans les ténèbres du monde que vous dissipez par votre Lumière. Aux heures les plus tragiques de nos destinées, vous vous manifestez par votre secours ; vous nous rassemblez inlassablement dans votre Amour, et si nous nous détournons de votre chemin de Lumière, vous nous rappelez à vous « Venez à moi mes brebis, je vous aime, suivez-moi, et vous pansez les blessures de notre infidélité par votre pardon.

Jésus Puissant d’Amour, Jésus Glorieux, Jésus Victorieux, vous êtes patient, serein, vigilant, attentif à la moindre faiblesse.

Vous entendez le moindre souffle, celui du nouveau-né fragile, celui du malade, comme celui de l’expirant, vous êtes là présent et misécordieux aux heures de joies et aux heures de détresses. Vous suivez votre plan glorieux, vous consolez et guérissez les humbles et les orgueilleux, les pauvres et les riches. Nous vous rendons Grâce Jésus et à votre exemple les Chrétiens tendent leurs mains aux malheureux.

Merci Jésus Puissant d’Amour.

LA MELOPEE DE SANGUIMA

La Mélopée de Sanguima

Sanguima, Sanguima

Je suis née Sanguima

Magicienne guérisseuse

J’en suis bienheureuse

Merci au Grand Dieu Bon

Qui m’a donné ce don

Le jour de ma naissance

Pour toute mon existence

Je connais les prières

Les herbes, les pierres

Et les incantations

Qui donnent guérison

Je chasse les démons

Qui hantent les maisons

Des hommes, des animaux

Je connais tous les maux

Le Soleil et la Lune

Veillent sur ma fortune

L’Etoile du matin

Ouvre mon chemin

Et l’Etoile du soir

Me guide dans le noir

Bien souvent jour ou nuit

Je m’éloigne sans bruit

Allant d’un pas très sur

Chercher dans la nature

Les plantes consacrées

Qui donnent vigueur, santé

Amour, fécondité

Par le don du Dieu Bon

Qui bénit ma mission

Sous le grand soleil d’or

Qui a bruni mon corps

Je tends les mains souvent

Pour appeler le vent

Les éclairs, les nuages

Et faire venir l’orage

Alors le Grand tonnerre

Déverse sur la terre

La bienfaisante pluie

Qui fait naître la vie

Les enfants, les moissons

Renaissent à foison

Je suis née Sanguima

Guérisseuse Sanguima



Au Sud de l’Afrique

Mon art je pratique

Croyez au Grand Dieu Bon

Qui bénit les maisons

Croyez au Grand Bon Dieu

Qui garde nos Aïeux

Croyez au Bon Dieu Grand

Qui garde nos enfants

Au Grand Bon Dieu croyez

Il donne la santé

Si vous n’y croyez pas

Vous ne guérirez pas

Je suis née Sanguima

Guérisseuse Sanguima

Lucienne Magalie PONS

2004

JE RECHERCHE

Une collaboratrice ou un collaborateur dessinateur de BD bénévole pour mettre en images quelques textes écris par moi même . Si par la suite nous pouvons faire éditer en commun bénéfice partagé 50/50; me répondre par mail personnel : magalinews@hotmail.com

14 août 2007

LA CHANSON DE MAROUSSIA

La Chanson de Maroussia

1ère partie : de Maroussia à ses parents :

Marina, Mamenka

Nicolas, Papenka

Les ombres de ma nuit

Se sont évanouies

Je suis née en Juillet

Au cœur de l'été

Une grande clarté

Vers vous m'a transportée

Je suis Maroussia

La petite lastotchka (*) (*) hirondelle

Comme une hirondelle

Venue à tire-d’aile

D’un bien lointain pays

J’ai reconnu mon nid

Et je me suis posée

Toute fraîche de rosée

Dans le creux de vos mains

Pour vivre mon destin.

2me partie : réponse des parents :

Maroussia, Maroussia,

Si blonde Rousskaïa

Ta naissance fût un jour

De bonheur et d'amour

Il y a dans tes yeux

Bleus et si lumineux

Une douce promesse

D’amour et de tendresse

Maroussia, notre amour,

Nous t'aimerons toujours

3me partie : de Maroussia à ses grands parents :

Babouchka, Diedouchka

Votre petite Maroussia

Bientôt deviendra grande

Et saura bien entendre

Venues de vos mémoires

Vos merveilleuses histoires

Pour moi votre bonté

Est plus que d'amitié

C’est une bénédiction

D’amour et d'émotions.

Avec une voix tendre

Bientôt je vais apprendre

Au son des violons,

Mille et une chansons

Qui parleront de vous

Mes grands parents si doux

Un jour pour mon plaisir

Et selon vos désirs

Parée de longs rubans

Des jeunes filles d'antan

En robe sarafane

De belle soie diaphane

Je danserai pour vous

Une danse de chez nous

Je chanterai aussi

L’Eternelle Russie

Pour la Fête de l'Ange

Comme la douce mésange

Je chanterai sereine

Une de nos saintes antiennes

en cœur à l'unisson

tous nous la reprendrons..

4me partie : réponse des grands parents :

Maroussia, Maroussia

Mignonne marioschka,

De l'or dans tes cheveux,

De l'azur dans tes yeux

Tu es venue de l'Est

Pour donner en Ouest

Des bouquets d'amitié

Des rires, de la gaieté

Danse légère Maroussia

Chante, jolie Rousskaïa

Sous tes doigts délicats

Ta balalaïka

Joue de belles romances

Sous le ciel de France,

Tu sèmes le bonheur

Et réveilles les cœurs !

Dans notre grande Isba

Qui ressemble à "là-bas"

À droite dans la maison

Et en toutes saisons,

Les pieuses icônes anciennes

Sur le Kivote règnent,

Devant brule une flamme

pour protéger les âmes,

"Pain-sel" à volonté,

La joie et la santé,

Pour tous nos bons amis

De France et de Russie,

"Pain-sel" à volonté

La joie et la santé

Pour toi petite-fille

Pour toute la famille

"Pain-sel" à volonté

Pour toute l'humanité...

Auteur : Lucienne Magalie PONS (Juin 2002)

11 août 2007

LE JARDIN DE MES DESIRS



Le jardin de mes désirs


Auteur : Lucienne Magalie PONS (2004)

Les nymphes de la nuit

Ont parfumé les roses

Sitôt se sont enfuies

Avant qu’elles ne déclosent

A l’aurore les fées

Ont irisé les fleurs

De perles de rosée

Aux limpides couleurs

Dans un souffle léger

Vibre le chant de l’oiseau

Que vient accompagner

Le murmure du ruisseau

Est-ce un bel arc en ciel

Qui irise les cieux ?

Les rayons du soleil ?

Ou mon regard joyeux ?

Les feuilles des arbres dansent

Transparentes et légères

Et leurs douces fragrances

Parfument l’atmosphère

Abeilles et papillons

Tous insectes éphémères

Dansent leur tourbillon

En spirales légères

Enfant dans ce jardin étrange

Je grandissais comme en un rêve

J’entendais un bel ange

Me répéter sans trêve :

« Vois tout est ordonné

Dans la nature entière

Tout nait, meurt et renait

C’est là le grand mystère »

« Dans l’espace et le temps

Se suivent les saisons

Dans un grand mouvement

De circonvolutions »

« Et tout sous la conduite

D’un grand maître secret

S’affaire à la poursuite

Du grand œuvre sacré »


« Pourquoi te soucier

D’aujourd’hui, de demain ?

Toute l’éternité

Contient tes lendemains »

Et soudain en éveil

J’allais d’un pas léger

Saluer le soleil

Tout haut à l’apogée

La voute du ciel d’azur

Scellait l’horizon bleu

Je rêvais d’aventure

De projets audacieux

Je voulais m’évader

Deviner l’avenir

Ne jamais m’égarer

Et toujours revenir

Au pied d’une colline

La mer berçait ses flots

Sur ses vagues opalines

S’éloignait un vaisseau

Dans mes songes il voguait

M’emportant en voyage

Et je m’émerveillais

Captive de ses mirages

Ainsi je passais des heures

En ma lointaine enfance

A construire mon bonheur

En de folles espérances

Et je tendais les mains

Dans l’espoir de saisir

Les voiles de mon destin

Que je voulais ouvrir

Mon enfance passée

Un jour j’ai du partir

L’avenir me pressait

Et aussi mes désirs

J’ai quitté le jardin

Les nymphes et les roses

Adieu mon beau matin

Et ses métamorphoses

J'ai pris le grand vaisseau

J’ai traversé les mers

Enchantée sur les eaux

De bonheurs éphémères

Sur de nouveaux rivages

J’ai dirigé mes pas

J’ai rencontré l'orage

J’ai mené mon combat

Au détour d'un chemin

Parfois je croyais voir

Un mystérieux jardin

Ouvert à mes espoirs

Et d'autres fois, soudain

Je trouvais un ruisseau

Et je fermais mes mains

Pour retenir son eau

Mais tout m’échappait

Me laissant les mains nues

Et la vie m’emportait

Dans un monde inconnu

Tout n’était que mirages

Peines et désillusions

Je reprenais voyage

Vers d’autres horizons

Ainsi des jours passèrent

Et passèrent des années

Mes désirs s’effacèrent

Devant ma destinée

Mais il m'arrive parfois

Pour tromper mes chagrins

En songe comme autrefois

De revoir mon jardin

" ...les nymphes de la nuit

Ont parfumé les roses

Sitôt se sont enfuies

Avant qu'elles ne désclosent ..."

"... à l'aurore les fées

Ont irisé les fleurs

De perles de rosée

Aux limpides couleurs ..."

Au soir de ma vie

Enfouis dans mon cœur

Mes désirs, mes envies

Ne sont plus que douceur

Le beau temps et l'orage

Ne sont plus ennemis

Je reprends mon ouvrage

Recherchant l’harmonie


Ce sont tous mes secrets

Qu’il faut tisser en croix

Je n’ai plus de regrets

Tout juste de la joie

Et tout près de la lice

De ma tapisserie

Se trouve un calice

Pas tout à fait tari

Et mon ange me dit :

« Il faut tisser encore

Ce que tu vois ici

C’est l’envers du décor

J’ai lissé les froissures

Qui chagrinaient ton cœur

A l’endroit tes blessures

Sont de très belles fleurs

Du calice de ma vie

Je bois le doux nectar

Un jour viendra la lie

Je l’espère assez tard

Un ange bienfaisant

M’aide dans mon ouvrage

Il sourit vigilant

Et me dit « bon courage » !


COMMENT GARDER UN MARI ?

Comment GARDER un mari ?

Il faut chercher tout simplement

pour trouver un mari charmant

le garder est une autre affaire

pour cela c'est un mystère

le mariage est une loterie

pour la femme et le mari

pour l'amour pas de garantie

comme va le mariage va la vie

Le couple y gagne ou perd

le paradis ou l'enfer!


POUR ISABELLE SINTES

Merci pour votre commentaire - Si vous le souhaitez vous pouvez me passer un mail à titre personnel, je vous enverrai une autre poésie dédicacée par mail - voici mon mail magalinews@hotmail.com - Cordialement -

10 août 2007

ROSE DES SABLES

ROSE DES SABLES

Auteur : Lucienne Magalie PONS ( 2007)


« Mignonne, allons voir si la rose ……Qui ce matin avoit désclose ….. Sa robe de pourpre au Soleil … A point perdu cette vesprée … Les plis de sa robe pourprée … Et son teint au vostre pareil … » récitait Lucile en se promenant dans la roseraie. Elle venait d’apprendre ce poème de Ronsard et le répétait en admirant les rosiers tout en suivant les conseils de son institutrice qui désirait que tous les enfants de la classe le récite sans faute en chœur , en ouverture de la fête des écoles, qui devait avoir lieu dans quelques jours avant la fin des classes, la veille des grandes vacances.

Les roses rouges de juin étaient en pleine floraison et exhalaient sous le chaud soleil leur parfum suave.

- Ah belles roses ! Belles fleurs ! … Je voudrais tant vous cueillir, mais mes parents me l’ont interdit et je dois leur obéir. Ce sont eux qui choisissent les plus belles d’entre vous pour les offrir à nos voisines et à Monsieur le Curé. Et puis au fond ils n’ont pas tort, je me méfie des épines de vos tiges qui sont là pour protéger votre beauté !

Luscine tout en suivant les allées de la Roseraie trouva un banc de pierre et décida de faire une pause. Puis elle prit dans sa poche un carnet et un crayon et se mit à écrire :

Je voudrais que les roses ne meurent

Et s’épanouissent toujours belles

Que toujours jeunes elles demeurent

Et deviennent immortelles

Mais las ! Ces éphémères beautés

Par l’air et le soleil flétrissent

Oh Flora déesse des fleurs, fais

Par tes pouvoirs qu’elles ne périssent !

Belle Déesse aux dons supérieurs

Obtiens pour nous de la nature

Une Rose qui ne fane ni meure

Eternelle dans sa parure

Si tu exauces mon souhait

Je choisirais cette immortelle

Comme symbole de beauté

D’amitié et d’amour fidèle !

A ce moment de son écriture arriva dans le jardin une petite fille du voisinage qui se prénommait Ouardia ( Rose) portant sur son épaule un petit sac rempli de ces trésors que les petites filles transportent avec elle comme des talismans qu’elle ne montre qu’à leur amie préférée.

- Bonjour Lucile, je te cherchais pour m’amuser avec toi, mais avant cela regarde ! Je

veux te montrer mes nouveaux trésors secrets !

- Bonjour Ouardia, c’est une bonne idée, viens allons nous installer à l’ombre des grands arbres, il fait trop chaud ici en plein soleil.

- Un peu plus tard, Lucile, restons sur ce banc un moment, je vais te faire admirer un trésor qui ne prend son éclat qu’en pleine lumière !

Ouardia s’assit près d’elle sur le banc de pierre et sortit de son petit sac une Rose des sables de couleur ocre doré parsemé de minuscules morceaux de quartz transparents, qui sous les rayons du soleil brillaient de milles feux.

- Oh c’est merveilleux, dit Lucile, je n’ai jamais vu un si beau trésor, on dirait une Rose par sa forme mais elle est très dure comme une pierre cristallisée et de plus incrustée de brillants, ou l’as-tu trouvée ?

- Ce n’est pas moi qui l’ai trouvé, c’est un souvenir, mon père va quelques fois au Sahara pour y livrer avec son camion du Blé et du couscous aux Touaregs et encore bien d’autres choses dont ils ont besoin dans ce grand désert qu’ils parcourent sans cesse avec leurs chameaux , ne s’arrêtant qu’aux Oasis pour s’y établir quelques jours et récolter des dattes sur les grands palmiers autour ce ces points d’eau. Au retour mon père revient avec des cargaisons de dattes qu’ils leur achètent pour les faire vendre ici sur les marchés et toujours des cadeaux pour nous. Hier il est rentré et a sorti des poches de sa gandoura trois Roses des Sables en me disant « Petite, voila pour toi deux Roses, je garde la troisième pour ta mère. Ces Roses immortelles sont nées il y a plusieurs millénaires dans le sable du Désert mais sont toujours vivantes, elles ont connu des millions de tempêtes de sable et sont toujours aussi belles. Tu en garderas une Ouardia et tu donneras l’autre à ton amie Luscine, gardez les précieusement en signe d’amitié, avec elles vous traverserez toutes vos saisons et garderez comme elles votre beauté »

- Ton père est bien savant Ouardia, tu le remercieras pour moi

- Je n’y manquerai, oui mon père est savant, il a étudié à la Médersa d’Alger quand il était jeune et puis il écrit aussi des poèmes quand ses affaires lui laissent un peu de temps, mais plus tard il donnera son entreprise de transports et son commerce à mon frère aîné et deviendra Marabout pour remplacer mon Grand-père.

Tout en parlant, Ouardia fouillait dans son petit et finit par en sortir la deuxième Rose des Sables tout aussi belle que la précédente.

- Voilà, c’est pour toi mon amie ! Veux-tu l’accepter comme un gage immortel d’amitié et de beauté ?

- Oh Merci Ouardia, tu viens de réaliser mon vœux ! je viens d’écrire une poésie ou je parlais de Rose et j’implorai la Déesse Flora d’obtenir de la nature une rose de beauté immortelle ! Tu vois c’est comme un signe Ouardia pour nous dire que notre amitié est belle, immortelle et solide comme ces Roses des Sables !

Lucile détacha soigneusement du carnet la page de poésie qu’elle venait d’écrire et avant de l’offrir à Ouardia elle la lui dédicaça en écrivant ces mots :

- Ouardia la plus belle des Roses sera éternellement mon amie, et elle signa en ajoutant « de la part de Lucile ton amie pour toujours »

- Merci Lucile, pour moi aussi « tu resteras mon amie pour toujours »

Cinq années passèrent, chacune des petites amies grandirent dans une amitié qui se consolidait chaque jour, bientôt Ouardia atteignit comme Lucile ses 12 ans et ne vint plus dans le jardin retrouver son amie car selon ses traditions familiales c’était pour elle l’âge de ne plus sortir seule et de rester chez elle sous la surveillance de sa mère. Lucile de son côté partit en pension dans la Ville pour étudier chez les petites Sœurs de Saint Vincent de Paul. Dans les deux ans qui suivirent chaque fois que Lucile rentrait pour passer les vacances chez ses parents, elle ne manquait jamais d’aller rendre visite à son amie Ouardia. Elles étaient heureuse de se retrouver et assises toutes deux en tailleur sur les somptueux tapis qui ornaient la demeure du Marabout, elles se racontaient les évènements de leurs vies si différentes et pourtant si proche en amitié indéfectible. Lucile lui décrivait l’animation de la Ville, les grands magasins, les squares ombragés, les statues, le grand port, les navires, et Ouardia lui parlait de son jardin et de sa vie en famille, de tout ce qu’elle apprenait de sa mère pour se préparer à devenir bientôt une mariée, car son mariage était déjà prévu et devait se célébrer dans l’année de ses quatorze ans. Chaque fois qu’Ouardia lui parlait de son proche mariage Lucile se retenait de pleurer pour ne pas attrister son amie. Elle savait que le futur mari habitait dans une région très éloignée et que selon la coutume Ouardia irait vivre dans sa belle famille et qu’elle ne pourrait plus la voir souvent.

Et c’est ainsi que cela se passa. Un beau jour en rentrant chez parents pour les grandes vacances elle apprit que le mariage d’Ouardia venait d’avoir lieu et qu’elle était partie pour toujours dans un grand cortège aux sons des raïtas (hautbois), des flûtes et des derboukas (tam-tams algérien)

Cette nouvelle l’attristait et souvent elle allait s’assoir sur le banc du jardin emportant dans sa main la Rose des sables et la faisant briller aux rayons du soleil elle murmurait « Mon amie Ouardia, je ne t’oublierai jamais, je te le promets et quand je serais assez grande pour conduire la voiture je viendrai te rendre visite pour te prouver mon amitié fidèle ».

La maman de Lucile tentait de la consoler en lui expliquant que dans les familles musulmanes les filles se marient très jeunes, que c’est une obligation et un honneur pour les familles de respecter leurs coutumes et traditions, que les filles elles-mêmes étaient très fières d’être mariées très jeunes. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’ajouter « Nous n’y pouvons rien, je le regrette bien, mais c’est ainsi et ce sera ainsi sans doute encore longtemps » Mais Lucile ne put jamais se convaincre à ces explications et elle pensait que plus tard elle militerait pour la liberté des femmes musulmanes.

Puis quelques mois plus tard elle apprit qu’Ouardia était déjà mère et parfaitement heureuse dans sa belle-famille.

Quelques années après vint le temps de la majorité de Lucile , elle passât alors très vite son permis de conduire et sans plus tarder partit un beau matin au volant de sa voiture pour rendre visite à son amie Ouardia qu’elle avait prévenu par une lettre dans les jours précédents ; il fallait plus de trois heures de route pour relier Alger la Blanche de Aïn El Hammam (Michelet) village perché sur le plus haut sommet de la montagne du Djurdjura où vivait Ouardia dans sa belle-famille. Partie à huit heures du matin Lucile après un long parcours arriva enfin vers midi devant une grande propriété entourée de grands arbres et d’un mur d’enceinte couronné au sommet de céramiques vertes. Les habitants du village lui avait désigné cette propriété comme la maison de son amie, située tout au commencement d’une route qui se dirigeait vers le Col de Tirourda. Elle stoppa sa voiture et à pas vifs se dirigea vers la grande porte de bois cloutée de cuivre au devant de laquelle se tenait un serviteur qui guettait son arrivée. Il la salua et du geste l’invita à le suivre.

A sa suite elle pénétra dans un grand jardin planté de cerisiers, de citronniers, de cèdres, d’orangers et de grenadiers, sous lesquels s’épanouissaient des roses et des fleurs, entourées de plate bandes de menthe , de verveine et de lavande ; tout au milieu se trouvait un grand jet d’eau , ses gerbes montaient très haut pour ensuite en courbe de perles chatoyantes redescendre dans un bassin rond, un peu plus loin une fontaine laissait couler un filet d’eau claire, des oiseaux allaient de part et d’autre voletant et gazouillant, quelques chats se promenaient dans les allées et deux chiens paisibles dormaient d’un œil, étendus devant leur niche. La grande maison bâtie en demi-cercle s’ouvrait en arcades sur le jardin, des bougainvilliers grimpaient tout autour ; pénétrant sous l’une des arcades le serviteur guida Lucile vers son amie qui l’attendait dans un grand salon garni de somptueux tapis, recouverts par endroit de coussins tissés de laines aux vives couleurs, et de tables basses. Ouardia se tenait très droite et à la vue de son amie elle s’avança les bras ouvert pour l’accueillir. Les deux amies très émues s’embrassèrent.

Puis toutes deux s’installèrent assises en tailleur sur le tapis central autour d’une table basse. Ouardia claqua légèrement dans ses mains, une servante qui se tenait près d’une porte intérieure arriva tout aussitôt pour les servir et bientôt les mets les plus raffinés se présentèrent à leur gourmandise. Il y avait là de quoi satisfaire les palais les plus délicats Puis quand la servante se fut retirée elles se mirent à parler entre elles sans arrêt, elles avaient tant de choses à se dire depuis 7 ans qu’elles n’avaient pu se voir.

Ouardia lui racontait sa vie de jeune femme, la naissance de ses trois enfants et lui apprenait leurs prénoms en les traduisant, d’abord l’ainé un garçon Ameqran (l’aîné), ensuite une fille Tadjeddit (la Fleur), et le dernier né Amêzyan (le cadet) ; elle espérait avoir encore un autre garçon et savait déjà qu’il se prénommerait Amzîn (le petit).

Lucile lui parlait de sa vie à Alger de ses études, de ses distractions, de l’opéra, du Cinéma et toutes choses et plaisirs qu’Ouardia ne connaîtrait jamais. Elle lui décrivait aussi les plages et les environs d’Alger, les bains de mer, les sorties en barques, les parties de pêches et dans les forêts les parties de chasse. Ouardia avait d’autres distractions qui consistaient en fêtes de famille, mariages, baptêmes, principalement, et aussi en grandes fêtes religieuses. Il ne lui déplaisait pas que Lucile lui parle de la vie à l’extérieur et de sa liberté, mais elle se demandait comment Lucile pouvait vivre sans se perdre dans ce qui lui paraissait un tourbillon.

A la fin de leur collation, Ouardia claqua une deuxième fois dans ses mains, cette fois deux servantes arrivèrent l’une après l’autre, la première débarrassa promptement la table basse et la deuxième tout aussitôt déposa dessus un plateau chargé d’une théière fumante et de petits verres colorés.

Le soleil avait tourné et le salon devenait obscur, Ouardia alluma la mèche d’une lampe en cuivre qui se trouvait près d’elle sur une petite table ronde recouvertes de mosaïques, en minuscules losanges vernis de couleurs vertes et blanches et soudain Lucile remarqua au pied de la lampe sous l’effet de la lumière un scintillement qui accrocha son regard et elle reconnut aussitôt l’une des Rose des sables qu’elles avaient choisies, dans leur lointaine enfance, comme gage immortel de leur amitié.

Alors Lucile plongeant la main dans son sac en ressortit la deuxième Rose des sables qui ne la quittait jamais, et toutes deux émues au bord des larmes se retrouvèrent en pensée sur le banc de pierre dans la roseraie qui abritait autrefois leurs jeux et leurs rêves d’enfants.

A ce moment là rentrant de promenade avec une servante, les enfants d’Ouardia firent irruption dans le salon. Ce fut alors un vrai moment de bonheur. Le dernier né Amêzyan 9 mois ne marchait pas encore, mais l’aîné Ameqran et la fille Tadjeddit déjà grands de 6 et 4 ans, ne cessaient de se poursuivre gentiment en tournant autour des tapis ; Ouardia les présenta tous trois à Lucile qui les trouva ravissants et elle prit dans ses bras pour le bercer un peu le petit Amêzyan

Ouardia était fière autant de ses enfants que de sa maternité féconde et elle ne put s’empêcher de questionner son amie :

- Et toi Lucile quand donc tes parents vont te marier ? , regarde comme c’est beau les enfants !il faut leur dire qu’ils se pressent pour te trouver un mari ainsi toi aussi tu auras des enfants, une famille à toi !

- Ce n’est pas comme ça que ça se passe chez nous, nous choisissons le plus souvent notre mari sans que nos parents interviennent, bien sûr ils peuvent nous orienter et donner leur avis, mais c’est nous qui décidons, en toute liberté si nous sommes majeures, mais si nous sommes mineures ils doivent donner leur accord. Mais il ne suffit pas de choisir encore faut-il aimer et que ce soit réciproque, c’est d’ailleurs pourquoi je ne suis pas encore mariée, je suis trop difficile !

- Aimer ? répondit Ouardia, ça vient avec le mariage, pour moi en tout cas c’est venu après mon mariage, de jour en jour …

- Alors tu es heureuse et amoureuse ?

- Oui, répondit Ouardia, je suis heureuse mon mari m’aime et me respecte, nous avons de beaux enfants, nous sommes heureux dans notre famille.

Mais elle n’avait pas prononcé le mot « amoureuse » cela faisait partie des légendes, mais dans la réalité ce sentiment lui paraissait contenir mille pièges dangereux pour une jeune femme mariée, aimée, respectée et mère de famille.

Le temps de partir arriva pour Lucile, en quittant Ouardia elle savait qu’elle reviendrait et qu’elle serait toujours bien accueillie chez son amie, mais elle savait aussi avec un pincement de regret et de tristesse au cœur qu’Ouardia ne pourrait jamais venir à ALGER chez elle lui rendre visite , ce n’était à l’époque ni permit ni toléré qu’une jeune femme musulmane puisse circuler librement.

- Cela n’est pas dans leurs coutumes et traditions et je n’y peux rien hélas se dit Lucile ! Mais elle est heureuse et aimée, elle à de beaux enfants, une famille c’est l’essentiel.

Puis elle reprit sa route en pensant à la merveilleuse journée d’amitié qu’elle venait de vivre ;

Trouver un mari n’était pas à son ordre du jour, elle était passionnée par ses études de gemmologie et savait que plus tard ses recherches dans le monde entier lui prendrait beaucoup de temps et elle rêvait de voyages lointains dans des sites merveilleux, au Sahara d’abord, ensuite dans les pays d’Afrique. Cependant un an après, parcourant le Sahara dans le cadre d’une mission d’études qui regroupait des étudiants gemmologues et géologues, elle se vit offrir par Pierre, l’un des participants, une rose des sables qu’il venait de découvrir dans les sables du désert.

- Voici une merveille de la nature, elle est pour vous, comme la lumière elle est éternelle et brillera toujours ! N’est pas magnifique ?

- Oui la nature fait de bien belles choses, Merci Pierre, je suis ravie de votre attention ; j’ai déjà un Rose des sables qui m’a été offerte autrefois par une amie d’enfance et nous l’avions consacré comme gage immortel de notre amitié. Et cette Rose des Sables que vous m’offrez et que j’accepte de tout mon cœur, quel sera son gage ?

- L’avenir nous le dira, si vous consentez à m’entendre elle deviendra le symbole de notre amour fidèle et éternel !

Lucile leva les yeux avec surprise et son regard plongea dans les yeux bleus du jeune homme comme dans un lac de fraicheur sous le soleil brûlant. A cet instant même elle l’aima comme il l’aimait et sans un mot ils découvrir leur amour réciproque avec la certitude qu’il existait depuis la nuit des temps, se révélait dans le présent et vivrait éternellement dans leur futur. Leurs mains se joignirent sur la Rose des Sables et côte à côte, tendrement unis ils entrèrent dans le Paradis de leur amour. Quelques temps après ils se marièrent, et comme nous le savons « les gens heureux n’ont pas d’histoire »

Ainsi la Déesse FLORA avait exaucé les vœux de Lucile et tout au long de sa vie chaque fois qu’une Rose des Sables lui était offerte elle savait qu’un évènement heureux prenait place sur le chemin de sa destinée.

Note : Dans les déserts de sable comme le Sahara, on peut trouver de l’eau enrichie en sulfate de calcium. Au contact du sable chaud l’eau monte légèrement et s’évapore alors que le sulfate de calcium se cristallise sous le sable pour donner du gypse ; ce gypse se cristallise à son tour en agrégats qui forment les Rose des sables. Ce processus à l’échelle des temps géologiques représente plusieurs millénaires.