Cette péripétie est d’autant plus ahurissante que le fameux Benalla a de toute évidence, parjuré devant le Sénat et enfreint son contrôle judiciaire… La logique aurait voulu que la justice traite ces deux éléments avant tout autre fait…
La tentative de perquisition des locaux de Médiapart, en suite de la divulgation, quelques heures avant, d'enregistrements d’une conversation, téléphonique ou physique, entre les sieurs BENALLA et CRAZE, confirme ce sentiment diffus d’une Justice privatisable en faveur des intérêts du protégé de l’Elysée.
L’affaire est d’autant plus exceptionnelle que ces deux procureurs ont été mobilisés suite à une auto-saisine du Parquet ! Une telle précipitation est inédite ! Sur instructions, ces deux magistrats ont exigé d’un organe de presse spécialisée dans l'investigation de prêter son concours à la commission d'une infraction déontologique, à la violation des dispositions de l'article 10 de la convention Européenne des Droits de l'Homme et plus simplement aux dispositions légales et jurisprudentielles relatives à la protection des sources journalistiques. Lors de « l’affaire Fillon », les amis du pouvoir n’avaient pas cherché à obtenir les sources bien opportunes !
N'allons pas jusqu'à considérer que la Justice méconnait ses propres obligations et les principes légaux qui régissent la matière, tels que définis par la Loi du N°2010 du 4 janvier 2010, venue modifier la Loi du 29 juillet 1881. Cela reviendrait à dire qu'en l’espèce, la Justice adopte une attitude moralement délictuelle, d'autant que la tentative de violation d'un secret professionnel n'est pas répréhensible.
Bornons nous à rappeler que : « ...il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d'intérêt public le justifie... ».
D'évidence, la vie privée du personnage BENALLA ne présente aucun « intérêt public », sauf à chercher à identifier les fameuses sources. À quelles fins ?
Nicolas Dupont-Aignan Président de Debout la France - Député
Thierry Giorgio Délégué National DLF à la Justice rendue au nom du peuple français