01 décembre 2008

Sa Dignité Nicolas Sarkozy se respecte !

Ce n’est un secret pour personne, Sa Dignité Nicolas aime le luxe: croisières en yacht, voyage en jet privé, villa luxueuses et hôtel somptueux , il ne lui viendrait jamais à l’idée de refuser de tel lieux de séjour , et bien qu’il délaisse certains soir sont lit officiel de l’Elysée pour honorer de sa présence l’appartement de sa femme, il ne s’est jamais inquiété de savoir réellement pourquoi un sans abri peut refuser « une chambre » au nom de sa dignité.


A l'évidence Monsieur Sarkozy, un Président de terrain qui se déplace partout en France et dans le monde pour discourir sur les conflits sociaux, économique et financiers, et se produire en plus dans des lieux à titres privé, n'a pas eu le temps d'expérimenter, pour y passer une nuit, un lit dans un centre de sans abris, c'est ce qui manque à son palmarès de sauveur international de l'humanité en péril.

ooOoo



Ce qu'il faut savoir c'est que pour trouver un " soin, un soupe chaude, une douche, une chambre" c'est un vrai parcours du combattant !

Les sans abris, et les bénévoles et assistants qui les aident dans leurs recherches, le savent bien, Après de longues heures d'attente au téléphone(115), ils s'entendent répondre que "tout est complet" ou alors on leur propose, d’aller rejoindre un foyer lointain situé en banlieue ou en grande banlieue, sinon en province.

Quand après 5 heures ou plus d’attente au téléphone, en renouvelant maintes fois l’appel, on arrive à 10 heures du soir pour recevoir une telle réponse, on ne peut plus que s’installer dans la rue.

On peut se permettre de prétendre qu’ « on montre une chambre » quand on a effectivement des chambres à disposition.

CE N'EST PAS LE CAS : TOUT LE MONDE SAIT QUE LES CAPACITÉS D'ACCUEIL SONT TRÈS INSUFFISANTES.

Et puis dire dans un discours pour se dédouaner : on lui montre "la chambre" s'il refuse il repart, c’est le respect de la dignité, c'est le respect de la liberté, c'est jouer avec des mots et des idées, ça ressort du gag noir et ce n'est même pas comique; comme s'il s'agissait de la chambre d'un hôtel qui ne convient pas à un client aisé, qui effectivement peut repartir en choisir une autre.

Mais la triste réalité c'est qu'il y a loin entre un lit d'urgence (quand il en resterait un) et la chambre évoquée en imagination par le Président de la République.

En y portant du linge et des chaussures, j'ai pu voir à plusieurs reprises un foyer de femmes qui accueille des femmes sans abris, elles dorment sur des espèces de transat pliants les unes contre les autres dans un espace inadapté et sans aucun confort ! Au matin les transats sont repliés, c'est ça "une chambre" ? C’est ça un lit ? ....... Ce foyer a été visité pendant la campagne présidentielle par un candidat qui voulait montrer à l'opinion publique et à ses futurs électeurs qu'il s'intéressait à la question des sans abris : qu'a-t-il fait depuis ?

Les dortoirs et chambres collectives d'urgence présentent une promiscuité que les sans abri refusent : poux, puces, odeurs, et dangers de vols et d'agressions.

Les médias et les politiques responsables, quand un drame surgit (morts d’épuisement ou de froid en série) les politiques responsables et leurs médias officiels ou alignés, nous annoncent pour se justifier que les Sdf sont (régulièrement ?) visités dans la rue, sur les trottoirs, dans leurs abris de fortune, par des bénévoles associatifs ou des assistants sociaux; mais que ceux-ci se voient opposés des refus.

Ndlr : Amen, ainsi soit-il tout est dit assorti de belles intentions pour un avenir lointain.

Ces justifications ces promesses ne sont pas suffisantes.

Il ne suffit pas de les réconforter par des paroles et de la compassion, il ne suffit pas de les écouter en s'accommodant de leur refus au nom "du respect de la dignité et de la liberté » et les laisser ainsi s'enfoncer dans leur solitude, dans leur désarroi, dans leur maladie, dans leur détresse physique et morale. Leur état se dégrade très vite, et très vite ils ne peuvent plus lucidement décider d'eux mêmes s’ils doivent refuser ou accepter une aide et des soins.

Non, il ne suffit pas de les laisser couler à la dérive et à la mort au nom du respect de leur dignité, il y a dans ce prétendu "respect" le mépris du devoir d’assistance à personne en danger.

Ce qu'il faut c'est un suivi régulier par des assistants sociaux et des services qualifiés, un suivi "continu" et non épisodique, administratif et social, médical et psychologique si besoin est, et des soins d'urgence s'ils sont malades, et surtout les remettre en confiance, et enfin et surtout les loger en urgence en continuant de les suivre pour les aider à ressurgir au mieux ou à se stabiliser dans une situation sociale et humainement digne.

Pourquoi ne pas les loger en hôtels sociaux tout en continuant à les suivre administrativement et socialement ?

Je comprends que l'on loge des familles françaises et étrangères dans des hôtels avec aide au loyer, bien que ceci nous coutent très chers et que d'autres solutions moins couteuses pourraient être trouvées par exemple en réquisitionnant des immeubles vides

(Il y en a, je le sais, il ya dans mon quartier un immeuble en bon état, de plusieurs appartements dont un seul appartement est occupé, par une parente des indivisaires depuis des décennies, aucune administration ne réagit, pourtant il y a eu dans cet immeuble, il y a quelques années une tentative de squatt qui a été maîtrisée par les forces de l’ordre, et la situation est bien connue des pouvoirs locaux de l’arrondissement et certainement de la Préfecture)

Et il y a certainement des centaines et des milliers d'appartements vides en France selon les villes et les régions, alors que font les pouvoirs publics et les administrations concernés ?

S’agit-il d’une incompétence générale, d’une indifférence généralisée, ou d’une politique « concertée », ou encore d’une politique de l’autruche ? Au profit de qui ?

Pourquoi les pouvoirs concernés laissent-ils vides des immeubles et des appartements que des propriétaires égoïstes , assez riches pour se passer de les louer, gardent vides ?

Pourquoi ne pas réquisitionner ces logements et appartement vides les pour y loger, tout en continuant à les suivre et les assister socialement le temps nécessaire, les individus et les familles sans abris, en difficultés sociales et sans logement, réduites à la rue ?

Évidemment en négociant un dédommagement pour le propriétaire, on peut trouver des solutions ne serait-ce que fiscales.

J’aimerais bien que l’on m’explique clairement ce qui empêche le Chef de l’Etat, le Premier Ministre ,les Ministres, Les Secrétaires d’Etat, le « Haut Commissaire », les administrations et tous les organismes concernés, à différents niveaux de décisions et de compétences, de trouver des solutions moins miséreuses, pourtant ultra couteuses , que celles qui perdurent depuis des décennies.

Je souhaiterais que l’on m’explique pourquoi nos dirigeants n’agissent pas en urgence au lieu de se perdre en discours et polémiques stériles et de nous jouer leur show biz com , dans des palais bien chauffés, devant des micros et sur des scènes de discours, pour se justifier en nous expliquant, au nom d'un prétendu" respect de la dignité" ou du « respect de la liberté » , qu’un sans abri qui refuse « une chambre » qu’on lui montre, est libre de dormir dans la rue, sur un trottoir, dans une forêt, ou dans la nature, et par suite ce qui n’a pas été dit mais qui se comprend de mourir quelque tard sans soin dans la nature, dans la rue, sur un trottoir ou sur un banc.

Le hic c’est que « la chambre » ou « le lit » qu’on lui montre n’existe pas en état d’urgence, « officialisée » à 6°, et qu’il faut passer des heures au 115 pour s’entendre dire que tout est complet !

Que ce soit le jour ou la nuit, à - 6 ou à 6 ou jusqu’à moins ou + 45 ° , et même en température clémente vivre dehors sans confort , sans moyens d’hygiène et sans ressources suffisantes, souvent inexistantes, n’est pas une condition humaine acceptable.

Plus d’excuses et de parlottes à – ou + 6° : Les Pouvoirs doivent immédiatement relever le défit et en urgence, pour sauver de la misère et de la mort les sans abris et les aider à retrouver progressivement une insertion sociale et économique normale.

Ils ont trouvé des milliards et des milliards d’Euros pour les banques et leurs jongleurs financiers corrupteurs à haut risque de la finance à grand spectacle, ils peuvent et doivent en trouver

Il ne s’agit plus maintenant de nous la jouer en parlant « d’une chambre » et de stigmatiser un sans abri qui aurait le choix d’accepter « la chambre qu’on lui montre » (comme s’il s’agissait d’une chambre d’un hôtel étoilé que l’on propose au choix du client ) alors que dans la réalité une « chambre » ou un lit en période d’urgence ne sont pas disponibles, et même du reste dans des périodes moins urgentes.

C’est se moquer de tous que d’envisager le cas dramatique du refus d’un sans abri, comme celui d’une personne qui a le choix, par exemple une personnalité politique, qui pourrait refuser une chambre qu’on lui propose dans un hôtel de luxe pour en choisir une autre aux frais de l’Etat sans risque de se retrouver dans la rue, ce qui avouons -le, ne serait pas conforme au respect que l’on doit à « Sa Dignité »

article de lucienne magalie pons

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