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21 mars 2008

Questionnement sur le droit à la vie et à la mort

Madame Sébire avait dit qu'elle ne se suiciderait pas car ce geste était contraire à ses principes, elle a aussi refuser d'entrer dans un coma artificiel pour ne pas imposer ce douloureux accompagnement à ses enfants, je comprends sa morale, je comprends ses souffrances et je m'incline devant sa mort, mais quand on a pour soi et ses enfants des principes nobles comment peut-on demander à la justice de permettre d'accomplir le "geste" ultime par un médecin ? Ne nous voilons pas la face, les médecins sont pour soigner, guérir, mais ce geste ultime qu'on leur demande ou que l'on veut leur imposer , qu'on voudrait que la justice leur impose ou leur permette comme pour les dédouaner, ce geste ils sont en droit de le refuser au nom de leur morale et de leur éthique.

C'est une question très grave : ce geste mortel qu'au nom de ma morale, de mes principes, de ma religion, je refuse de faire contre moi-même ai-je le droit de demander à la société, à la justice, de l'imposer à un médecin ? Ou tout au moins de lui permettre de l'accomplir ?

LA MALADIE ET LA SOUFFRANCE

La maladie et la souffrance dans un cas aussi grave ne permettent pas en raison de l'angoisse et des peurs que ressens le malade, de prendre des décisions en toute sérénité et connaissance de cause. C'est ainsi que Madame Sébire a refusé les interventions qui comme toutes les interventions présentaient un risque vital, elle avait peur de mourir, c’est humain, c'était son droit et son choix, ensuite elle est entrée dans un parcours de soins mais son état s'est aggravé de jour en jour et il est arrivé un moment ou sa maladie et ses souffrances ont pris le pas sur le traitement et que plus rien n'était possible. Elle n'a pas été abandonnée par la médecine, mais plus rien ne pouvait la sauver ni calmer ses souffrances physiques, elle était allergique à la morphine. Elle a refusé, comme elle avait refusé les interventions, de s'endormir dans un comas artificiel, là encore je la comprends, et je remarque qu'elle a elle même conduit sa maladie jusqu'au bout en imposant avant sa à ses médecins sa volonté, et alors au bout de ses souffrances et ne pouvant plus maîtriser sa maladie, elle a interpellé la société et a souhaité que la médecine accomplisse le geste ultime de délivrance.

Mais en définitive ce n'est pas la "médecine" qui aurait accompli le dernier geste, c'est un médecin, c'est à dire un individu, un être humain, comme vous, comme moi, qui l'aurait accompli et là alors je pose la question? en dehors de toutes religions ou croyance, mais simplement en tant qu'être humain, qui peut accomplir ce geste en reniant sa conscience, au nom de quelle compassion, de quelle charité, de quelle autorité ?

Pour moi si un jour après avoir lutté jusqu'au bout contre une grave maladie je me trouvais confrontée à l'inéluctable et à des souffrances inéluctables et insupportables, et à condition que je soies encore consciente de mes faits et gestes, je prendrais «ma » décision et n'aurais pas le front de demander à un médecin d'accomplir un geste mortel pour ne pas charger sa conscience.

Je comprends que Madame Sébire ait suivi son propre parcours et ait imposé ses volontés pour la conduite de sa maladie, chaque être réagit différemment selon sa volonté et sa conscience, c'est pourquoi je pense qu'une loi ne pourra jamais régler cette question en donnant satisfaction à tout le monde et à chaque personne.

Le suicide assisté comme en Suisse par exemple est peut-être une solution, mais je ne suis pas assez savante psychologiquement pour savoir s'il ne peut ouvrir la porte à des abus, et je ne connais pas le texte de la loi française dite « loi Léonetti »pour me faire une idée exacte du contexte médical, social et juridique qui l'entoure, et dans les deux cas Suisse ou Français , subsisteraient les suites affectives et morales qui pourraient affecter douloureusement le deuil de ceux qui restent.

En conclusion j'ai voulu simplement réfléchir à la question en simple citoyenne qui s’interroge sur les pratiques du monde moderne, ce monde moderne où chaque individu voudrait imposer à la société son optique et son choix, je ne suis pas indifférente à ces questions, mais en dehors de ma réflexion je ressens beaucoup de peine pour Madame Sébire et je m’incline devant ses souffrances et sa mort.

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