Après la mort de Madame Chantal Sébire sa famille, ses enfants demandent que l’on respecte leur deuil et que le silence se fasse.
Nous respectons leur deuil, mais les semaines qui ont précédées la mort de Mme Chantal Sébire ont fortement été médiatisées par ses propres démarches et ses requêtes à haut niveau, tant judiciaire qu’au niveau du Chef de l’Etat.
Certains commentateurs se sont emparés de ce drame pour le porter au niveau d’un problème de société qui ne concerne pas, c’est évident, une seule personne, une seule famille, mais tous les français sans exception puisqu’à la faveur de ce drame personnel, il est question de revoir les textes, certains souhaitent le suicide assisté, d’autres parlent d’euthanasie, certains encore voudraient avant que la loi Léonetti ne soit modifiée qu’un référendum soit organisé, pour savoir s’il y a effectivement lieu de revoir les textes.
Ce n’est pas un drame qui ne concerne qu’une seule famille c’est devenu une affaire nationale.
On ne peut autoriser ou refuser au coup le coup individu par individu, c’est ce que Madame Sébire souhaitait pour elle, mais même au seuil de la mort et dans d’intolérables souffrances un citoyen, une citoyenne ne peut prétendre à un passe droit personnalisé, restait une solution qu’elle refusait le coma artificiel prévu par les textes, d’autre part ses propres convictions lui interdisait de se suicider, et elle demandait qu’un médecin soit autorisé à accomplir le geste ultime.
Si une telle autorisation avait été donnée, cela n’aurait-il pas conduit à créer un précédent et en cas de répétition d’autorisation en autorisation à banaliser ce geste ultime, comme une simple prestation médicale ?
Mais un médecin aussi a une morale, une philosophie, et sans aborder la question religieuse, il peut aussi refuser ou accepter selon sa propre conscience. Une loi peut-elle envisager le volontariat d’un médecin en cas refus d’un médecin traitant, ou la constitution par établissements d’une liste des médecins habilités à accomplir le geste ultime, ou encore à défaut de liste, une décision de justice peut-elle à la demande du patient autoriser un médecin à accomplir le geste ou en désigner autoritairement un ?
Il est certain que le débat est à la fois laïque, civil, politique, scientifique, moral, religieux, philosophique et qu’à la faveur des polémiques engagées il ne pourra être éludé.
Je le répète nous respectons le deuil de la famille de Mme Sébire, mais le débat qu’ils ont ouvert ne s’éteindra pas du jour au lendemain, et malheureusement ils devront l’entendre sinon le subir puisqu’ils en sont les initiateurs.
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