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31 août 2007

MON ALGERIE A MOI


AUTEUR : Lucienne Magalie PONS (Mars 2006)


Je suis née le 1er juin 1934 dans une propriété dénommée "Le Domaine des Ruines Romaines" toute proche du célèbre Tombeau de la Chrétienne dont image ci-dessus. Je n'ai vécu que deux ans cette propriété que mes parents ont ensuite quittée pour une autre région d'Algérie. J'ai quitté l'Algérie le 27 Juin 1962 pour me rapatrier en France à Paris où je demeure toujours depuis -




Mon Algérie à Moi,

Beaucoup de Français rapatriés d’Algérie retournent en Algérie en visite retrouver les paysages, les villes et villages où ils ont vécu, leurs souvenirs d’autrefois et se recueillir à la mémoire de leurs ancêtres morts et enterrés dans ce pays. Certains Français de France et Français Rapatriés me demandent quelques fois « Vous n’êtes jamais retournée en Algérie … ou … là-bas … ? » Et je réponds invariablement « Non je n’y retournerai jamais ». Assez curieusement je dois avoir un ton définitif dans cette réponse car personne jamais n’a demandé « Pourquoi ? »

Ce « pourquoi » m’appartient, il pourrait demeurer secret, mais j’estime le moment venu d’expliquer pourquoi je n’y retournerai jamais, ne serait-ce que pour ceux qui me connaisse bien et pour lesquels je me dois d’être « transparente » selon une expression consacrée.

Tout d’abord parce que en quittant ce pays le 27 Juin 1962 j’avais décidé de tourner une page pour toujours, ensuite parce que je ne suis pas une adepte des lamentations et enfin parce que je ne regrette rien comme dans la chanson d’Edith Piaf qui avait été reprise par les paras lors de leur départ d’Algérie comme un hymne d’honneur.

Ensuite parce que l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, ce n’est plus « mon Algérie à moi », ses paysages ont été modifiés, des arbres, des vignes ont été arrachés à notre départ, de nouvelles constructions se sont édifiées, des cimetières sont tombés dans l’oubli et la ruine, ma maison est certainement détruite ou habitée par des inconnus, meublée à leur goût et à leur façon, tout cet environnement ne me concerne plus. L’Algérie n’est plus Française et je suis persuadée que mes souvenirs ne sont plus inscrits sur son sol.

Mon Algérie à moi se trouve à l’abri dans ma mémoire et dans mes pensées, intacte comme un diamant dans son écrin, ses souvenirs revivent en moi toujours présents, vifs, animés et avec un peu d’imagination selon les lieux et les circonstances évoquées j’en ressens encore les sons, les bruits et les parfums, la tendresse ou le désespoir.

Mon Algérie, ses paysages, ses villes, ses villages, les personnages que j’ai connus et aimés je les porte en moi et il n’est pas question que j’aille les dénaturer sur place plus de quarante ans après mon retour en France. Mon diamant doit rester d’eau pure.

A chacun son Algérie, à moi ma belle Algérie Française dans mon cœur et mes souvenirs, à eux l’Algérie Algérienne : rendons à César ce qui appartient à César et à mon âme ce qui lui appartient indéfectiblement.

Je trouve lamentable d’aller s’attendrir sur les cendres des feux qu’ils ont allumés pour nous faire partir et même périr.

Maintenant Chers Amis Français d’Algérie ne me croyez pas intolérante : je comprends que vous recherchiez dans ces voyages un apaisement à vos souffrances, à vos interrogations, parce que vous êtes des bons, des doux, prêts à tendre la main pour la réconciliation. Vous l’a-t-on saisie ? … Peut-être … je veux bien croire que oui. Ou bien passez vous sur ce pays comme des touristes anonymes ? Ou bien encore vous obligez-vous à engager un dialogue amical ? Mais comment trouver des mots pour ne pas blesser et pour ne pas trahir nos blessures toujours ouvertes au fond de nous ? Passer l’éponge, effacer tout, sommes nous prêts de part et d’autre ? Franchement et sans rancœur ? Il faut pouvoir le faire totalement avec sincérité et ne pas se contenter des apparences … Certains le peuvent certainement, mais pour moi c’est trop dur.

Mais je n’ai aucun droit à critiquer ou à tenir rigueur à ceux qui plus bons que moi sont animés de compassion, mais pour moi voyez-vous ce n’est pas dans mon caractère, je suis trop fière et c’est mon très grand défaut et peut être ma très grande faute, et en plus je ne suis pas adepte des mea culpa qu’il s’agisse des miens ou de ceux de la partie adverses. Quand on s’est bien battu et défendu à quoi bon se lécher les babines ensuite ? … Et user sa salive ? la vie continue et je n’ai pas de temps à perdre en vains salamalecs de circonstances.

Et quand un musulman en France me dit : « Vous auriez dû rester chez nous en Algérie », je me permets de lui répondre « Monsieur quand on a été un juste maître, on ne peut risquer de devenir un esclave chez les autres, je suis Française, ma place était et est ici en France, mon Algérie existe dans mes souvenirs, elle y tient sa place, votre Algérie n’est pas la mienne c’est à vous d’y retourner si cela vous convient bien sûr »

Je sais que je vais passer pour une sale colonialiste raciste. Je ne le suis pas rassurez-vous, mais je respecte mes valeurs et celles des autres, sans éprouver le besoin d’en faire une salade, au fond personne n’est parfait en ce bas monde et c’est pourquoi je m’accommode de ne pas l’être et de rester sur mes positions.

JE PRIE AVEC LES FIDELES


une prière écrite par Lucienne Magalie Pons



Jésus je prie avec vos fidèles

Ceux qui vous rendent Grâce Jésus je me place à leurs côtés. J'écoute comme un enseignement les prières qui vous célèbrent, je prie avec eux dans le secret de mon cœur.
Je communie avec eux, je lève les yeux vers vous , je me prosterne devant vous .
Dans les limites de notre condition humaine nous vous prions de consolider notre foi. Jésus, du haut du ciel à la droite du Père, vous entendez nos prières, vous exaucez nos prières, par votre amour divin  vous sauvez le plus petit d'entre nous des eaux tumultueuses et des ténèbres de la vie terrestre pour le guider sur votre chemin de Lumière. Nous vous en remercions Jésus.

HOMMAGES AUX MILITAIRES FRANCAIS




(texte écrit le 23 Février 2006 par Lucienne Magalie Pons en mémoire de tous les soldats Français morts en Algérie au combat ou assassinés en embuscades par les rebelles FLN en Algérie de 1954 à 1962 – Les 26 jeunes militaires cités dans ce texte les représentent tous symboliquement )

Le Mercredi 3 Avril 1957, vingt six jeunes militaires français tombaient au combat dans le Djebel Driss, à Sidi Driss à une quarantaine de kilomètres de Philippeville dans le Constantinois.

----------Le 6 Avril, venant de tous les environs, une population consternée vient par petit groupe, rendre hommage à ces jeunes gens et se recueillir près des cercueils drapés de tricolore dans le grand hall d’honneur de l’hôpital militaire transformé en chapelle ardente.

----------Le lendemain Lundi 7 Avril à 7 heures du matin , à Robertville, en présence des autorités militaires et administratives de la région et du village a lieu la levée des corps, puis les cercueils, trois par trois, sont déposés à bord des véhicules militaires et conduits au cimetière où doivent avoir lieu les cérémonies religieuses et l’Adieu de l’Armée.

----------Plus d’un millier de personnes se sont réunies spontanément à l’intérieur du cimetière, assistant avec émotion aux préparatifs funèbres. Devant la Statue de la Victoire, les cercueils sont alignés par rangée de six, chacun recouvert du drapeau tricolore et d’une couronne de fleurs tricolore, en reconnaissance du 35° R.I.

----------Au-dessus des cercueils est déployé le fanion de leur section, leurs fusils sont assemblés en faisceau au pied de la statue de la Victoire.

----------On entend avec émotion des pleurs et des sanglots.

----------Puis arrivent les délégations des unités militaires de la région et de la garnison, Parachutistes, Légion Étrangère, Tringlots, Artilleurs, Marine, Aviateurs.

----------Les Présidents des Associations patriotiques, des Officiers et Sous-officiers de réserve, les Dames de la Croix-Rouge et leur Présidente, tous sont présents.

----------Une section du 35°R.I encadre les cercueils, Le Lieutenant-colonel Rocquin s’avance escorté de deux sous-officiers portant une grande couronne de fleurs tricolore ; aux pieds des cercueils sont déposés et s’amoncellent des gerbes de fleurs, hommage officiel ou anonyme d’une ville qui partage le deuil de l’Armée et des familles.

----------Le Général Labarthe, commandant les troupes du Nord Constantinois, arrive à 8 h. 30. Sont à ses côtés, le Colonel Langlois, commandant les secteurs de Philippeville, Le Colonel Le Morillon, le Sous-préfet Nicoulaud et plusieurs personnalités importantes.

----------Les autorités prennent place au premier rang de l’assistance.

----------C’est alors le moment où l’Aumônier Militaire, entouré du curé Nicolas, Chanoine honoraire, du Révérend Père Brelet et des membres du Clergé des paroisses Sainte Thérèse et Saint Cœur de Marie, célèbre la Messe et donne l’absoute, toute l’assistance recueillie prie en silence pendant toute la cérémonie religieuse et des larmes coulent lentement sur les joues.

----------Les chants liturgiques s’élèvent, puis c’est le chant émouvant de l’Au Revoir, et ensuite les prières chantées par la foule fervente.

----------Avant les Adieux Éternels, le clergé procède à la bénédiction des cercueils.

----------C’est alors le moment solennel ou l’Adieu émouvant du Chef de bataillon MAILLOT à ses soldats s’élève, prononcé d’une voix ardente :

----------"Devant ces cercueils alignés, je ne sache pas qu’il y ait pour un Chef, un devoir plus pénible, plus douloureux, que celui de dire un dernier mot, un ADIEU à ses soldats.

----------"MES GARS, LES LIMITES DE LA FRANCHE-COMTE, DE LA BOURGOGNE, DE LA BRETAGNE, DONT VOUS ÊTES ORIGINAIRES, SE SONT DILATÉES"

----------"Ce sont vos parents, c’est le 35°R.I, c’est l’Armée, c’est l’Algérie Française, c’est la France, qui ressentent ce deuil.

----------"Au moment où dans le monde on s’interroge, où en France le doute frappe les esprits, vous avez répondu à toutes les questions.

----------"Dans le monde entier des hommes récriminent, réclament principes et droits, prétendent nous donner des leçons de morale et d’humanité. Vous leur opposez une réponse muette et sublime.

----------"L’OUBLI DE SOI POUR AUTRUI : LA PLUS GRANDE HUMANITÉ"

----------"L’OUBLI DE SOI POUR UNE CAUSE : L’ABNÉGATION LA PLUS TOTALE"

----------"Votre grandeur réside dans le don de votre vie. Et je pense à tel d’entre vous qui, blessé plusieurs fois, s’est élancé sus à des fanatiques en criant "JE MEURS AVEC MES AMIS POUR LA FRANCE"

----------"Vos corps sont là, témoins de la France, grande et généreuse, de la France qui, face aux calomniateurs, au milieu des vicissitudes, des tempêtes, des circonstances difficiles, comptera toujours des héros dans les soldats qui sont ses fils.

"Seule la douleur de vos parents de vos familles peut montrer combien votre mort, votre sacrifice sont grands.

----------"A ces familles éplorées, vers lesquelles va toute mon affectueuse sympathie en ce moment, à vous tous chers amis, laissez-moi dire que l’unité de la France s’est faite dans les sacrifices, les sacrifices muets, sans témoins importants, au milieu des montagnes, dans la tempête.

----------"Vous, SOCQUET, MARLIN, HENRIOT, BOLOT, CHAUVIN, JUILLET, GUILLAUME, CHELLEY, DEBRIAZY qui avant votre service donniez le pain à la France,

----------"Vous, CORNEVAUX, FARGIER, BEAUMIER, KWILOSZ, LANNAY, de FILIPI, WAGNER, HIZYK, DRILLOT, BOISSON, BLAY, HUMBERT, PILLOT, GILLET, DIEUMEGARDE, qui à l’atelier, sur vos chantiers, dans vos tâches multiples, prépariez une France plus belle, plus forte,

----------"Vous, REY et de KERROS, qui avez œuvré pour représenter notre pays partout où vous allez,

----------"VOUS AVEZ TOUS UNANIMEMENT, DONNE LA PREUVE, au monde qui nous regarde, QUE LE SOLDAT EN TERRE FRANÇAISE D’AFRIQUE DU NORD, A CONSCIENCE DE RESTER FIDÈLE AU PRINCIPE ÉNONCÉ AU FRONTISPICE DE NOTRE PAYS.

----------"Au nom du Bataillon, je vous adresse un dernier hommage, un dernier ADIEU, et souhaite de tout mon cœur que le sacrifice de vos vies ne soit pas vain pour le destin de notre patrie"

----------Tout est dit dans cet Adieu magnifique du Chef à ses soldats : il montre bien à quel point ces jeunes militaires Français de France, avaient conscience en défendant l’Algérie Française de défendre la FRANCE. Le dernier cri d’honneur du jeune soldat s’élançant vers l’ennemi "JE MEURS AVEC MES AMIS POUR LA FRANCE" le couvre de gloire.

----------Pleurons à la mémoire de tous les jeunes soldats Français de France, qui au côté des nôtres, soldats français d’Algérie et Harkis, sont tombés au combat. Que nos mémoires les honore, prions régulièrement pour eux, pensons avec affection à leurs famille dont la souffrance est associée à la nôtre.

30 août 2007

MONTS ET MERVEILLES DU CANIGOU

Monts et Merveilles du Canigou

De nombreux poètes célèbres en leur temps, parfois hélas maintenant oubliés, ont chanté la beauté des cimes et crêtes du Canigou - Voici quelques extraits de ces magnifiques poésies :


"Força-Réal et Pena furent des îles enchanteresses
Les vaisseaux s'avançaient jusqu'aux pieds du Canigò.
Des vols de mouettes ont chanté sur ces rives
où maintenant butinent les abeilles
où jouent les agnelets"

Jacint Verdaguer : "Canigó" 1886


Albert Saisset – 1886 -

"Maître au front sourcilleux, les monts qui t'avoisinent,
s'abaissent devant toi de leurs pics qui s'inclinent.
Tu montes dans le ciel, hardi, majestueux...
Transmets à nos enfants, la consolante histoire
de ces temps valeureux marqués par la victoire
et qu'un jour comme alors, s'ils étaient envahis
ils sachent vaincre encore et sauver leur pays.


Josep Sebastìa PONS – Valmanya - 1911

"Serres del Canigó, alturess tan hermoses
dolç estatge de pau
damunt de las pinoses
en un realme blau...
De portar dins els ulls vostre imatge clavada
de portar dins el cor
La gran exaltacio de vostre serralada
Més clara n'es la dona y l'home n'es més fort"

Traduction : Crêtes du Canigou, éminences si belles - Doux étage de paix.
Au dessus des pinèdes - En sa royauté bleue - Votre image gravée dans les yeux - Et dans le cœur - la haute exaltation de vos cimes - Plus pure en est la femme et l'homme en est plus fort


Pierre CAMO - 1936 -

Le Mont est grand mais il est doux, on peut sans pic,
Cordes ni piolet, sans attirail typique
Le gravir à l'abri des chaleurs des tropiques
Même sans épouser d'un froid trop vif le pic


Joan D.I - 1972 –

"Poètes à gorge d'or chante tes mots d'orfèvre!
Monte vers Sant Marti, Balatg, les Cortalets!
Subjugue de troupeau, choisis la bonne chèvre!
Qu'un lait amaltéen caresse ton palais!"

Joan D.I 1972


Fransesc Català

Imatge d'"El vaixell tot blanc del gran Canigó
tota vela estesa, a punt de partença
Sembla espera al port que el vent sigui bo
per trancar l'amarra i assajar la dansa"

Traduction : Le vaisseau tout blanc du grand Canigou - Toute voile dehors, prêt à partir - semble attendre au port que le vent soit propice - pour couper les amarres et entrer dans la danse.


Maurice Bouchor

Ah ! Que vous êtes belles cimes du Canigou
L'or de vos fleurs nouvelles brillent comme un bijou
Roses de la montagne que votre souffle est doux.
Ah que l'ennui me gagne quand je suis loin de vous
.

Note de Lucienne Magali PONS : cette merveilleuse poésie de Maurice BOUCHOR avait été mise en musique et se chantait comme une romance vers la fin du 19me siècle et début du 20me. C’était une de celle que mon père qui avait une voix d’or se plaisait à nous chanter lorsque nous étions enfants et de toutes celles qui célèbrent le berceau lointain de mes ancêtres aragonais et catalans, c’est celle qui a la place la plus douce dans mon cœur.

28 août 2007

LES NOCES DU PAPILLON (de Maurice Bouchor)


Les noces du Papillon
Chanson écrite par Maurice Bouchor – fin du 19me Siècle sous la 3me république






Il faut te marier
Papillon couleur de neige
Il faut te marier
Par devant le vieux mûrier.
- Chers amis, me marierai-je ?
Sans me faire un peu prier ?
- Il faut te marier
Papillon couleur de neige
Il faut te marier
Par devant le vieux mûrier.

- Moi, dit le limaçon
Pour loger ta papillonne
Moi dit le limaçon
Je te cède ma maison.
- Ce qu'un brave cœur me donne
Je l'accepte sans façon
Moi, dit le limaçon
Pour loger ta papillonne
Moi dit le limaçon
Je te cède ma maison.

- J'ai là dit la fourmi
Des fragments de vertes cosses
J'ai là dit la fourmi
Quelques grains de blé parmi.
- Ah! Le beau repas de noces
Tu régales ton ami.
- J'ai là dit la fourmi
Des fragments de vertes cosses
J'ai là dit la fourmi
Quelques grains de blé parmi.

- Moi dit l'abeille d'or
Mon dessert fera merveille
Moi dit l'abeille d'or
J'ai du miel liquide encor.
- Grand merci, gentille Abeille,
Qui partage ton trésor !
- Moi dit l'abeille d'or
Mon dessert fera merveille
Moi dit l'abeille d'or
J'ai du miel liquide encor.


- Voici cher papillon

Pour le bal fifre et timbale
Voici cher papillon
La musique du sillon.
- C'est aimable à vous, Cigale
C'est aimable à toi Grillon!
- Voici cher papillon
Pour le bal fifre et timbale
Voici cher papillon
La musique du sillon.

- Pour toi je vais briller
Dit le ver luisant dans l'herbe
Pour toi je vais briller
Ne te fais donc plus prier.
- Chers amis tout est superbe
Je veux bien me marier !
- Pour toi je vais briller
Dit le ver luisant dans l'herbe
Pour toi je vais briller
Ne te fais donc plus prier.

(Fin)

FORT DE L'EAU "Les cinquante familles"(2)

LES MAHONNAIS DE FORT DE L’EAU

- (CHAPITRE 2) -

Ci-dessous reprise des textes du Père Serge DUVOLLET, extraits du tome XIV de son œuvre d’historien publiée en 24 volumes tous consacrés à l’Afrique du Nord et à ses habitants.

"Exceptionnellement quand les garçons manquaient dans les familles, on employait des indigènes, car l’exploitation d’un lot de sept hectares exigeait quatre ou cinq ouvriers toute l’année. C’est à l’élément mahonnais que l’on devait l’opulent ruban de cultures maraîchères qui s’étendait le long du littoral jusqu’à la Réghaïa, sur plus de quarante kilomètres de Fort de l’eau à Surcouf, en passant par Cap Matifou, Suffren et Aïn Taya. Ces riches villages comptaient, en dernier, près de quatre mille mahonnais, descendants des premiers pionniers."

"Village de colonisation quelque peu fermé, dont toute l’économie tournait autour de l’agriculture, ses habitants formant une communauté unie par une même activité et une même culture, Fort de l’Eau commença à s’ouvrir vers l’extérieur avec l’établissement d’une petite ligne de chemin de fer d’intérêt local, en 1871. Ce système de transport facilita les déplacements des villageois comme la circulation des marchandises. Il disparut dans les années trente, laissant la place à l’automobile, et abandonnant à l’entrée de l’agglomération, sa petite gare, seul vestige dans les dernières années de ce réseau. Timidement quelques commerces et quelques petites industries s’étaient implantés dans Fort de l’Eau dont la population croissait rapidement, lorsque vers 1890 sa destinée s’infléchit. Le directeur des Annales Africaines frappé par la beauté de la place et par la fraîcheur de la brise marine qui, grâce à l’exposition favorable du centre, souffle avec plus de force qu’à Alger et procure une température agréable pendant les heures chaudes de la journée, émit l’idée d’une station estivale. Trois personnes tentèrent de réaliser ce projet, MM. Triay, Henriot et Buisson."

Observation de Lucienne : Les projets initiaux ne permirent pas à ces Messieurs de poursuivre leur tentative.

Reprise du texte du Père Serge DUVOLLET :

" C’est alors qu’un entrepreneur de travaux publics, M. Gueirrouard, se penchant sur la question, reprit les premiers plans proposés. Après de multiples discussions avec le Conseil Municipal, un accord se fit et, en 1891, les premiers travaux commençaient. Un casino, une quarantaine de villas furent construits, le lotissement aménagé et une route ouverte en bordure de mer. A cette époque le conseil municipal réclama un Bureau de Poste à Fort de l’Eau, précisant que sa population avait presque doublé en dix ans, le centre augmentant de vingt-cinq maisons en trois ans et que la création de la station balnéaire avait déjà attiré plus de 300 familles, alors que la localité ne disposait que de peu de logements."

"Un projet de construction d’un chantier naval reçut un début de réalisation : quatre hangars furent élevés avant l’abandon de la tentative et ces locaux servirent d’ateliers et de garages à la Société des Transports Tropicaux."

"Bien que déjà enrichie de plus de 400 ha. de maraîchages, la petite cité balnéaire prit rapidement tournure, et déjà, en 1900, on pouvait découvrir le boulevard du front de mer qui longeait la place, bordé de jolies et pimpantes villas. En 1908, Fort de l’Eau fut reconnue officiellement comme station estivale et, en 1920, la municipalité envisagea de la transformer en station climatique d’été et d’hiver, projet qui ne put aboutir complètement."

"La seconde guerre mondiale devait porter un coup d’arrêt à l’ascension de Fort de l’Eau : son casino fût réquisitionné et ses plages abandonnées. Mais le coquet village acquit un regain d’activité, créant de nouvelles plages dans son prolongement maritime, celles du Lido, de Verte-Rive et des Dunes, rapidement bordées de belles villas"

Observation de Lucienne : Ces plages très fréquentées des Algérois et des habitants des villages avoisinant permettaient de s’y installer les jours de congés et les dimanches en famille sous une belle tente avec des chaises longues tout autour. Les hommes et souvent les femmes pêchait le poisson que la mer généreuse ne leur refusait pas, on le cuisinait sur place et on le dégustait sur de belles nappes dressées dans les tentes, au cours d’un repas improvisé, salades de tomates et poivrons, salades de riz, légumes frits ou farcis, courgettes, poivrons, artichauts etc. .., petits pâtés à la viande ou à la soubressade etc. ou encore paëllas, cuites sur la plage même, dans d’immenses poêles surveillées attentivement par les mamans et les grand-mères, sans oublier les fruits et les pâtisseries apportés dans un grand couffin de raphia ou de paille tressés, le tout soigneusement emballés dans des torchons. Entre amis, de tente en tente, on s’offrait l’anisette ou encore l’apéritif Mélika ou Malika de fabrication locale, et on dégustait les Kémias : olives noires ou vertes, olives vertes cassées au fenouil(fabrication maison), tramousses, tranches de boudin à la viande parfumées à l’anis, escargots en sauce tomate piquante, "scaragolines"( minuscules escargots blancs) avec aïoli, brochettes d’agneau ou de foie et gésiers de volailles, merguez, etc. .....et surtout tranches de soubressade mahonnaise, nature ou grillée : si vous la goûtez un jour en allant aux Baléares," vous m’en direz des nouvelles !" On arrive à en trouver ici en France, dans quelques charcuteries, mais pour le goût ça ne vaut pas le déplacement et la dépense .... la véritable recette en est perdue, sauf à ma connaissance à NICE, à la Charcuterie PONS, bien connue des Pieds noirs Niçois. Il y en a peut-être d’aussi bonne dans d’autres charcuteries en France, mais excusez-moi je n’ai pas encore eu le temps de faire le tour de France des charcuteries pieds-noirs, d’origine mahonnaise, seuls détenteurs de la vraie recette.


Reprise du texte du Père ROGER DUVOLLET :

"La période immédiate d’après guerre vit aussi se former un projet d’installation d’un petit aérodrome dont la continuation ne fut jamais menée à bien, malgré un début prometteur. Peu de temps avant la guerre, le cinéaste Julien Duvivier utilisa le site de Fort de l’Eau et y créa un studio où, pendant plusieurs mois, le film "Golgotha" se tourna."

"En 1950, Fort de l’Eau avait acquis une physionomie nouvelle qui la rendait méconnaissable pour les descendants des premiers pionniers. les anciennes maisons rurales avaient disparues, remplacées par de belles maisons de campagne, tandis que le Centre et le Front de mer s’enorgueillissaient de ses magnifiques villas, extériorisant ainsi sans complexe la richesse du pays"

Observation de Lucienne : "La richesse du pays" : l’expression est juste ; en effet les pieds noirs dans leur grande majorité réinvestissaient toute suite après l’avoir gagné leur argent dans des constructions, des équipements et des matériels, pour moderniser leurs entreprises, fermes, commerces etc. ... ils n’étaient pas du genre à laisser dormir l’argent en banque en attendant des intérêts, c’est pourquoi certains, bien que possédant des biens immobiliers, des fermes et des commerces, sont rentrés rapatriés en France les mains vides.

Reprise du texte du Père Roger DUVOLLET :

"Il faut noter toutefois que les maraîchers minorquins, principaux créateurs de cette réussite, s’abstinrent longtemps de prendre part à la vie moderne de leur cité, vie qui dérangeait leur mode d’existence à caractère familial. Mais les petits-fils" (et arrières petit-fils)" de ces pionniers ne tardèrent pas à s’intégrer eux à la nouvelle population, s’y plaçant souvent au premier rang"

"Les premiers magistrats municipaux de Fort de l’Eau œuvrèrent chacun en son temps, à la réussite de cette entreprise. Ce furent, depuis la création du centre en commune de plein exercice : MM. FREY Henri (1882-1889),COURNIER Léon(1886-1898), COSTA Firmin(1898-1901), ALZINA Benoit (1901-1907), PONS Antoine(1907-1908 décédé en fonction),GUERROUARD Gabriel(1908-1911), de GHEON Victor(1911-1913 décédé en fonction), MAZELLA Joseph(1913-1921),PONS François(1921-1942), MOULIAS Maximilien(1942-1943), SCHEMBRI Michel(1945-1947), NAULIS Robert(1947-1962)".

"Jusqu’à la période noire, Fort de l’Eau demeura aux beaux jours et même en hiver, un lieu de rassemblement, une sorte de carrefour où venaient communiquer les familles d’Alger et de cinquante kilomètres à la ronde. En été, après une journée de baignades et de bronzage, on se retrouvait aux tables des nombreux établissements qui étalaient leurs terrasses sur les trottoirs des boulevards du front de mer. On y venait aussi spécialement pour déguster, en même temps que l’inévitable anisette, les brochettes de mouton si réputées, les merguez, et surtout, la fameuse soubressade mahonnaise, mieux réussie qu’ailleurs, accompagnée du non moins réputé pain mahonnais sans levure, à la mie compacte, que beaucoup rapportaient chez eux en partant. Ainsi, en toute saisons, Fort de l’Eau jouait-il un rôle d’espace-charnière garant de l’équilibre familial."

Observation de Lucienne : Sans oublier les fruits de mer, huîtres, moules, oursins etc. … et les crevettes, gambas, et poissons de toutes sortes, sépias, calamars, sardines, anchois, cachalots, rougets, merlans etc. .... les mahonnais excellents plongeurs (souvenir des Baléares ou certains étaient à l’occasion pêcheurs de perles), n’hésitaient pas à aller dans les grandes profondeurs pour y rechercher les huîtres, les moules, et les oursins les plus frais, véritable délices à déguster crus avec quelques gouttes de citron. Aussi excellents chasseurs que pêcheurs et agriculteurs, les mahonnais organisaient des parties de chasse, soit pour le gibier courant, soit des battues pour le sanglier dans les collines de basse-kabylie (Fondouk, Rivet, Saint Pierre Saint Paul, l’Arba etc. Je me souviens des récits d’histoire de chasses que parfois mon père nous relatait à la veillée, devant la cheminée ou crépitait un feu de vieux ceps de vigne odorants, en citant le nom des anciens chasseurs mahonnais qui s’y étaient rendu célèbre pour leur adresse : Barthomé (Barthélémy), Mathéo (Mathieu) etc. Bien d’autres encore.

Conclusion extraite des textes du Père Roger DUVOLLET :

"Où trouve-t-on aujourd’hui de tels lieux, alors que les structures socio-économiques se soucient moins des besoins humains que de la rentabilité ?"

Conclusion de Lucienne : La relation du Père Roger DUVOLLET sur la création de Fort de l’Eau est très élogieuse pour les anciens Mahonnais Fondateurs, de tout mon cœur je le remercie de les avoir fait surgir du passé. Comme tous, ils ont été des êtres humains avec leur qualités et leur défauts, mais au-delà des comportements personnels c’est l’ouvre collective accomplie et réussie qui compte et les honore. Le récit du Père Roger DUVOLLET correspond en tous points à ce que m’en avaient rapporté mon père et ma grand mère sur les coutumes et mœurs familiales.

Les descendants des Mahonnais fondateurs de Fort de l’Eau et villages avoisinants, se sont ensuite dispersés dans toutes les régions de l’Algérie et dans les villes, notamment dans la capitale Alger.


En effet, par le jeu des héritages et des divisions territoriales des domaines qui s’ensuivent, certains fils et filles devaient s’installer dans les campagnes d’autres régions ou se mettre à rechercher une situation à ALGER ou dans d’autres villes ou villages. C’est ainsi que bon nombre de Mahonnais ont pris des fermes importantes en gérance ou en métayage en Basse-Kabylie et dans la Mitidja notamment, pour y cultiver les primeurs, les fruits, les céréales et la vigne principalement. D’autres ont fait des études supérieures, sont devenus pharmaciens, médecins, avocats etc. .... D’autres encore ont installés des commerces, restaurants, librairies, charcuteries, ou des artisanats, couturières, ateliers de broderies, tailleurs, sans oublier ceux et celles qui ont passé des concours pour entrer dans l’administration comme fonctionnaires ou sont devenus instituteurs et institutrices, d’autres ont fait carrière dans la recherche des pétroles, d’autres dans l’Armée, d’autres ont travaillé dans des entreprises privées.

Bref toujours au travail comme tous les « pieds noirs », mahonnais ou pas mahonnais !

Si vous rencontrez ici en France, une Française ou un Français rapatrié au maintien réservé, mais souriant, affable, sociable, avares de paroles inutiles, mais prêt à vous entendre et à vous aider en cas de nécessité, il pourrait bien s’agir d’un(e) français(e) rapatrié(e) d’origine mahonnaise, alors un petit conseil : demandez lui de vous offrir l’apéritif avec de la soubressade, vous serez ainsi sûrs et certains de vous en faire un ami pour toujours.

(fin)

FORT DE L'EAU "Les cinquante familles" (1)

Article publié par Lucienne PONS sur internet

LES MAHONNAIS DE FORT DE L’EAU (CHAPITRE 1)

mercredi 8 février 2006, par Lucienne PONS

LES MAHONNAIS DE FORT DE L’EAU (ou les « cinquante familles ») - Chapitre 1 -

Je dois dire que ces anciens Mahonnais minorquins, se rapprochaient singulièrement par leurs comportements, leurs coutumes, leurs goûts, leurs modes de vie et l’agencement de leurs maisons, des anglais et des français que des espagnols, pourtant leurs compatriotes, avec lesquels ils sympathisaient beaucoup. Ceci n’étonnera personne au souvenir des dominations anglaises et françaises qui se sont succédé au cours des siècles sur les Iles Baléares, avant qu’elles ne retombent dans la Couronne d’Espagne.

Grands, élancés, blonds aux yeux bleus ou clairs, certains de ces mahonnais rappelaient par leur physique ces anciens vikings qui avaient envahi les Iles Baléares bien des siècles auparavant.

Si j’ai choisi de vous parler des Mahonnais, communauté de colons pionniers dont mes ancêtres de branche paternelle (les Pons , les Gornes, les Tudury, les Goñalons, les Orfila de très anciennes origines Aragonaise et Wisigoths) faisaient partie, c’est pour relater les débuts et l’évolution des Mahonnais, et leur participation laborieuse et active à l’édification de notre ancienne Algérie Française, et ce d’après des recherches que j’ai effectuées dans les récits historiques du Père Roger DUVOLLET, Père Blanc, actuellement âgé de 94 ans, qui avait fait son noviciat à la Maison des Pères Blancs à Maison Carrée et ensuite accompli sa noble mission, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, d’abord dans plusieurs Villes d’Algérie pendant plus de quarante ans, et notamment pendant 11 ans au Sahara, à Hassi Messaoud et à Ouargla, où il est devenu le Père vénéré et l’ami de tous les pétroliers qui ont découvert et mis en production les immenses gisements de pétroles et de gaz du Sahara alors Français.

DANS LE TOME XIV, faisant partie d’une remarquable et impressionnante série de 24 volumes qu’il a consacré à toutes les Régions et les communautés d’Afrique du Nord qu’il porte dans son esprit et dans son cœur, tout un grand chapitre est consacré aux Mahonnais de la région de Fort de l’Eau.

Je cite ci-dessous les articles écrits par ce rigoureux et talentueux historien impartial, rédigés après consultation des Archives anciennes, avec quelques coupures qu’il voudra bien me pardonner :

Extraits : " DEPUIS 1835, de nombreux émigrants espagnols originaires de Fort-Mahon, dans l’Ile de Minorque, étaient venus s’installer à Alger et ses environs, à l’instigation du Baron de Vialar."

Observation de Lucienne PONS : Ces Mahonnais arrivaient en famille pour la plupart en barques de pêches par leur propres moyens, accostaient à Sidi-Ferruch où ils étaient accueillis par un PONS, qui les avaient précédés et s’occupaient de leurs formalités de recensement auprès de l’Administration Française Coloniale. C’est ainsi que sont arrivés mes ancêtres, les PONS et les GORNES, dont notamment Jean (Juan) PONS et sa famille (son épouse née Margueritte Tudury et leurs enfants) et sa parente Dame Agathe GONALONS veuve d’un GORNES, celle-ci avec ses enfants jeunes adolescents et adultes, ayant tous laissé leurs maisons, terres et activités à MAHON et à FERRERIAS, pour venir trouver des terres bien plus grandes à défricher, ensuite à cultiver et s’établir en Algérie comme tant d’autres familles des Baléares qui se sentaient à l’étroit dans leurs iles dont l’économie en grande difficulté à cette époque ne leur suffisait plus à vivre selon leur ambitions ou leur espoir pour leur descendance.

Reprenons la relation du Père Roger DUVOLLET :

"Ces gens pacifiques, probes, sobres et laborieux en même temps qu’excellents maraîchers, en cultivant de nombreux jardins, réalisèrent des économies qui leur permirent d’acquérir des terres dans les environs de Hussein-Dey et de Maison Carrée."

Observation de Lucienne PONS : C’est ainsi que mon ascendant Jean PONS acheta des terres et fonda le village de BOU-HAMEDI en 1830, près de Fort de l’Eau et du Fondouk, avec ses fils et sa parente Dame Agathe GONALONS veuve GORNES et ses fils.

Reprenons la relation du Père Roger DUVOLLET :

"Après avoir défriché et mis en valeur ces territoires, ces jardiniers qui commençaient à se trouver très à l’étroit sur leur terre, leur descendance ayant augmenté, demandèrent à l’Administration de leur accorder quelques concessions dans la région de Birkadem. La Commission des Centres préféra les installer sur un territoire que les Mahonnais connaissaient bien pour y avoir déjà travaillé comme fermiers, métayers ou ouvriers agricoles depuis 1836. Cinq cent hectares situés en arrière du Bordj El Kifan furent attribués à la création d’un Village qui prit le nom de Fort de l’Eau. Les premiers colons, uniquement des Mahonnais, comprenaient deux cent trente personnes, groupées en quarante cinq familles. Chacune d’elle reçut sept hectares de terres propres à la culture maraîchère, l’eau était abondante à peu de profondeur dans le sous-sol ; quatre vingt hectares furent réservés pour le communal et soixante dix autres pour de futures concessions. Tout alors étaient en broussailles, les routes n’étaient encore que des sentiers, et la sécurité aléatoire"

"Mis en possession de leurs lots en Juin 1849, les concessionnaires Mahonnais commencèrent par assécher les marais dont la proximité inspirait quelque crainte, en même temps qu’il construisait leurs habitations"

Observations de Lucienne PONS : UNE DE MES ANCËTRES Dame Agathe GORNES-GONALONS a perdu de nombreux fils dans ce travail de défrichement de ces marais insalubres par suite du paludisme.

Reprenons la rédaction du Père Roger DUVOLLET :

"Les nouveaux colons" (mahonnais) "construisirent non un gourbi ou une cabane comme le faisaient la plupart des immigrants, mais une véritable maisonnette, la maison mahonnaise, d’apparence proprette, passée au lait de chaux, parfaitement adaptée au climat africain.

Bien qu’ils n’y fussent nullement forcés, au lieu d’édifier leur habitation sur leur lot de terrain, ces jardiniers se regroupèrent en un même point, formant ainsi le futur Fort de l’Eau. Comme ils se connaissaient tous parents ou amis, ils pensaient non sans raison, qu’en cette époque où les incursions de pillards étaient encore fréquentes, qu’il était préférable de rester unis que de s’éparpiller dans de petites fermes isolées. En outre les habitants du Centre, groupés autour du Fort, pouvaient trouver refuge dans ses murailles en cas de nécessité. On leur avait conseillé de construire leurs maisons en lignes parallèles, afin que les premières rangées protègent les suivantes contre le vent de la mer ; en outre, un boulevard planté d’une triple rangée d’arbres devait entourer le village ; les alignements du front maritime devaient faire office de coupe-feu. Le projet d’installation d’un débarcadère à proximité du Centre fut abandonné quand on se rendit compte du fait que la mer trop forte en ce point de la côte, empêchait la construction d’une jetée."

"Très pieux, les Mahonnais ne manquaient pas d’observer toutes les Fêtes Religieuses, ayant apporté avec eux la foi qui, jointe au puissant esprit de famille qui les animait, leur permettait de lutter contre les dures conditions d’existence. Ils eurent dès 1851 leur Chapelle où officiait l’Abbé Castagnet. Le dernier desservant de cette paroisse exemplaire fût l’Abbé J.P. Toulet. Plus tard une Eglise abrita leur piété qui ne se démentit jamais. Soucieux de s’intégrer rapidement aux pays qui les avait accueillis, dès 1856, ils réclamaient à l’Administration un instituteur pour leurs enfants"

Observation de Lucienne PONS : La première institutrice du Village de BOU HAMEDI, fondé par mes ancêtres PONS et GORNES, fût Antoinette VIDAL cousine des GORNES.

Reprenons le texte du Père Roger DUVOLLET :

"Les concessionnaires ne reçurent aucun subside de l’Administration qui n’eut à exécuter que les travaux publics ordinaires. Chaque attributaire reçut en moyenne un lot à bâtir de 6 ares, un lot de jardin de 20 ares, deux lots de cultures, un de 2 hectares et un de 6 hectares. Cette répartition de la concession se complétait de 45 hectares : 42 ha affectés au communal, O,53 ha destiné au cimetière, et enfin 6,26 ha formant deux lots pour la commune."

"Les Mahonnais défrichèrent rapidement leurs lots, vendant les broussailles sous forme de charbon de bois et de fagots aux boulangers d’Alger, creusaient des puits, installant des norias, élevant pour protéger leurs productions, des haies de roseaux qui donnèrent son aspect caractéristiques à leurs campagnes."

"Ils prirent eux mêmes l’initiative de construire une route qui les relia directement à la Maison Carrée" (centre commercial où se tenait un immense marché de produits agricoles et de bestiaux, proche d’Alger) "ce qui leur permit d’alimenter Alger en primeurs, et grâce à leurs procédés à la fois pacifiques et énergiques, ils surent se concilier les indigènes et s’en faire des auxiliaires. Ils cultivèrent des légumes et des céréales, et dès l’année suivante, la récolte fût très rémunératrice. A dater de ce moment, l’élevage du bétail, la plus ancienne source de production locale, céda progressivement la place aux cultures, les Mahonnais tirant le meilleur parti de leur concession."

"Le 15 septembre suivant, le Maire de l’Arba, de passage dans le Centre, constatait que les défrichements marchaient activement et que beaucoup de concessionnaires espéraient qu’ils auraient mis leurs terres en valeur bien avant le terme de trois ans requis par l’Administration. Il estimait que 20 HA. autour de Fort de l’Eau avaient déjà été mis en valeur, 17 puits fonctionnaient et les maisons d’habitation étaient presque toutes achevées. Il ajoutait que l’état sanitaire du Centre était satisfaisant, malgré de fortes chaleurs. L’ensemble des Mahonnais, grâce à leur travail acharné comme leur esprit d’économie, purent se libérer rapidement et, très vite, ils furent mis en possession définitive de leurs terres. Le 11 janvier 1850, le Centre de Fort de l’Eau était créé par Décret du Président de la République Française, le Prince Bonaparte."

" L’année suivante, tout le territoire était défriché et on ne pouvait trouver un seul palmier nain - cette terreur des défricheurs - et déjà la prospérité du village était telle que ses habitants n’avaient d’autres soucis que celui d’agrandir leurs concessions."

"Si avant 1830, les terres de ce territoire n’eussent pas trouvé acquéreur à 30 francs l’hectare, moins de cinq ans après, on les payait 600 francs à l’hectare. A noter que la création du Centre de Fort de l’Eau ne coûta que 7.000 francs à l’Administration qui, pour ce genre d’opérations en dépensait habituellement entre 40 et 50.000 francs dans les autres territoires de l’Algérie".

" Les premiers concessionnaires s’appelaient alors : ALZINA (Gabriel et Antoine), SEGUR, BARBER, CARDONA, COLL(Antoine et Jean), CAPO, CAMPS, FORNARIA, FEDELICH, GORNES, GINAR, JUANEDA, LUC, LAURANT, MONTANER, MERCADAL MARQUES(Mathieu, Joseph, Dominique et Jean), MASCARO(Michel et Jean), OLIVES, les PONS (Jean, Christophe, Laurent, Barthélémy, Thomas, Joseph, Jacques), SERRA,les SEGUI(Ramon, Laurent), les SINTES(Joseph, Laurent, Pierre, Bernard), SALORT (Jean, Jacques ) les TUDURI(Antoine, François, Joseph), VILLE. La cinquantaine de familles installées à Fort de l’Eau, comportait 34 couples, 114 enfants, dont 41 filles, 10 célibataires, et 39 domestiques apparentés, et représentait environ 300 individus."


" Ces laborieux pionniers creusèrent des canaux, irriguèrent leurs terres et se livrèrent à la culture maraîchère d’après les méthodes simples apportées des Baléares. Leur production très appréciée contribua notamment à l’approvisionnement en légumes des marchés d’Alger et de Maison Carrée. Enfin plus tard, lorsque des transports plus rapides s’installèrent entre l’Algérie et la Métropole, ces maraîchers pratiquèrent la culture des primeurs : tomates, poivrons, pommes de terre, artichauts, petit-pois, choux-fleurs, qu’ils expédièrent en France. Un article de l’Akbar (21.8.1854) nous dépeint leur village et ses habitants à leur début : L’aisance règne dans chaque famille. Elle se traduit par une remarquable propreté au-dehors et en-dedans de chaque habitation. La Mahonnaise, spécialement chargée des soins du ménage et d’élever les enfants, procède chaque samedi à la toilette de la maison, l’extérieur et l’intérieur sont dans les plus petits détails, blanchis à la chaux, les meubles cirés, et les ustensiles de ménage coquettement places dans l’endroit le plus apparent, brillants de propreté, comme des tableaux de Rembrandt"

Observation de Lucienne : Les Mahonnaises étaient aussi de fines brodeuses. Il était coutume pour les jeunes filles de se réunir entre-elles l’après midi sous les vérandas qui se trouvaient bâties à l’arrière des maisons et donnant sur les jardins, pour broder toutes ensembles les magnifiques trousseaux des jeunes filles et des jeunes gens de la communauté qui devaient tout prochainement se marier. Les mahonnaises étaient aussi d’excellentes cuisinières et pâtissières familiales (j’ai encore le souvenir des délicieux petits pâtés et succulentes pâtisseries que nous confectionnait ma grand-mère Agathe PONS née GORNES), elles pétrissaient leur pain ensuite cuits dans des fours traditionnels installés dans le jardin de chaque maison dans les villages et fermes.

Reprenons l’article de l’Akbar :

"Quand aux Mahonnais, à moins que vous ne passiez par là un Dimanche, ne le cherchez pas dans l’habitation, ni aux alentours, ni encore moins dans un cabaret ***, il est aux champs avec tous ses fils, travaillant sous le soleil ardent avec cette assiduité et cette persévérance dans lesquelles il n’y a pas de vrai cultivateur"

*** il n’y avait pas de cabaret à cette époque à Fort de l’Eau, ce qui faisait l’admiration de tous, contrairement à d’autres Centres de l’Algérie où l’alcool commençait à se répandre. Les Mahonnais étaient très sobres et nullement pressés d’aller dépenser cet argent durement gagné dans un estaminet ; un cabaret n’ouvrit qu’en 1862 et encore végéta-t-il très longtemps***

Reprenons le texte du Père Roger DUVOLLET :

" Comme partout en Algérie, la vigne fît son apparition dans la région de Fort de l’Eau. Vers 1880, ce territoire en comprenait 75 ha. (puis 153 ha. en 1920), ainsi que 30 ha. de tabac. La prospérité de ces colons fût si rapide que quelques années plus tard, ils réclamaient déjà pour leur fils des terres, dans les villages projetés de Cap Matifou, Aïn-Taya et de Réghaïa. Le 2 juin 1881, ils virent leur circonscription érigée en commune de plein exercice, naissance qui provoqua l’effacement du Centre de la Rassauta qui avait pendant trente ans figuré sur la liste des communes algériennes. En 1891, l’Administration répartissait les anciens communaux entre les communes de Fort de l’Eau, Maison-Blanche et Rouïba."

"Les Mahonnais étaient bien supérieurs, - comme maraîchers - aux Espagnols et aux Italiens. Ils n’employaient en général que la main-d’œuvre mahonnaise, et les membres d’une même famille presque toujours suffisaient pour cultiver le lot et porter la récolte au marché"

Observation de Lucienne : Tout au début de leurs premières récoltes, alors qu’ils n’avaient pas encore les moyens de s’équiper de chevaux et de voitures, pendant que les hommes travaillaient aux champs, il arrivait souvent que les Mahonnaises portent elles-mêmes les produits au marché pour les vendre. Ma grand-mère qui le tenait de sa propre grand-mère me rapportait que certaines de ces vénérables anciennes Mahonnaises transportaient leurs légumes et fruits à vendre retenus dans leurs larges tabliers, parcourant ainsi plusieurs kilomètres jusqu'au marché.

FIN DU CHAPITRE 1

SVP : n’oubliez pas de lire la suite en CHAPITRE 2

26 août 2007

MALLE DE FAMILLE




Une Malle de Famille ou "Souvenancitude"




Souvenancitude : Un mot choisi par un ami dont il a titré son blog mémoire.

Ce mot Souvenancitude évoque pour moi l’une de ces grandes malles de voyage des anciens immigrés français "colonisateurs " des îles et ensuite des colonies et possessions Françaises d'Outre mer , malles qu’ils emportaient tout au long de leur vie dans leurs lointaines pérégrinations et se tranmettaient de génération en génération, avant qu'elles ne prennent place dans nos mémoires. Il y avait dans la maison de mon enfance une de ces malles de taille moyenne, soigneusement rangée au fond d’un large placard ; elle avait connu beaucoup de déplacements et de fortunes diverses dans la famille Maugez ma branche maternelle depuis le 17me siècle, d'abord la Guadeloupe puis Saint Domingue, ensuite retour en France lors de la révolte de Saint-Domingue, ensuite quelques décennies en France et enfin elle avait débarqué dans les années 1870 en Algérie et en dernier lieu ce fut la malle qui accompagnait mon grand père maternel, officier de marine marchande, dans ses voyages au long cours, dont les mers de chine, mon grand père décédé quelques années avant ma naissance et dont ma mère me parlait tant que j'ai toujours l'impression de l'avoir vraiment connu et aimé comme un vivant familier de mon enfance. Et je me souviens des mots émus de ma mère qui protégeait cette malle comme un trophée, gardienne des trésors de famille « c’est la malle de mon père, il la tenait de son père qui lui aussi la tenait du sien, surtout faites bien attention de ne pas l’abîmer, j’y tiens comme à mes yeux, c’est un véritable trésor qui contient des souvenirs de famille ». Il s’agissait bien entendu d’un trésor affectif transgénérationnel, car dans cette malle à demi vide ne se trouvaient que des documents de famille, des photos, des linges brodés et fines dentelles soigneusement pliés dans des papiers de soie, et des souvenirs de voyages sans aucune valeur matérielle, mais précieux par la charge affective qu’ils contenaient. Lorsque je me souviens de cette malle, je me souviens surtout que ce qui m’émerveillait et m’intriguait le plus en elle, c’était sa doublure intérieure en soie brochée, rebrodée de minuscules bouquets de roses et de fines guirlandes de feuillages verts. Enfin lorsqu'on ouvrait le couvercle un parfum d'amande presque imperceptible se répandait et cette odeur me rappelait une très ancienne boite de poudre de riz qui tronait sur la coiffeuse de ma mère et dont je me poudrais en cachette étant petite fille, de temps en temps .

Cette malle est restée supposée en « attente » en Algérie en 1962 lors du départ de mes parents pour la France , trop fragile pour subir un nouvel exode précipité. Je ne saurais jamais ce qu’elle est devenue car nous ne sommes jamais retourné dans ce pays devenu étranger et que j'ai fait le serment de ne jamais plus y retourner, pour garder de ce pays intacte en moi son image d'autrefois.

Pour me représenter cette ancienne malle j’ai cherché et trouvé sur Internet une modèle ancien « approchant » qui lui ressemble par sa forme mais qui est d’apparence plus solide, plus lourd et moins raffiné que celle que je garde en mémoire. (voir en début de texte)


D’après mes souvenirs les barres de renforcement sur le corps de notre malle de famille n’étaient pas horizontales mais verticales comme celles qui figurent sur le couvercle et son bois était plus clair, presque beige rosé.

25 août 2007

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21 août 2007

L'OCEAN DE MA MEMOIRE


Auteur : Lucienne Magalie PONS , Française rapatriée d'Algérie en 1962,
écrit en 2004





L'Océan de ma mémoire

Dans l'Océan de ma mémoire
Parfois se dessine lentement
Comme des reflets dans un miroir
L’Algérie de nos vingt ans
Dans la jeunesse et l'insouciance
Le bleu des vagues nous berçait
Avec tendresse sans expérience
Nous laissions le temps passer

Sous le soleil généreux
Sous un ciel d'azur enchanteur
Nous allions confiants et heureux
Partageant notre bonheur
Nous étions amoureux de tout
Du ciel, de la nature, des fleurs,
Nous ne savions pas que des loups
Dans l'ombre préparaient la terreur

Et puis soudain ce fût l'orage
Qui devait broyer nos bonheurs
Et les meurtrir dans le naufrage
Du beau pays de nos malheurs
En Algérie des hommes en armes
Se battaient la nuit et le jour
Ce fût la guerre, le temps des larmes
Mêlé au temps de l'amour

Dans le djebel les embuscades
Entachaient la terre de sang
Par armes blanches ou fusillades
La mort frappait des innocents
Leurs corps gisaient dans la poussière
Horriblement mutilés
Accompagnées de nos prières
Leurs âmes au ciel s'envolaient

Le bruit des tam-tams en colère
Appelaient des rebelles au combat
Excités par les you-yous amers
Des femmes voilées de la casbah,
Dans les villes explosaient des bombes
Qui faisaient tomber des maisons
Et provoquaient des hécatombes
Sans aucune valable raison

Hélas! C’est la loi de la guerre
Il faut mourir ou gagner
La défense fût nécessaire
Nous dûmes nous y résigner
En punition de leurs crimes
Les rebelles furent châtiés
Pas autant que nos victimes
Au nom de notre humanité

Toujours animés d'espérance
Aucune effroi ni nulle peur
Dans notre pays de naissance
Ne venait troubler nos cœurs
Ce furent l'espoir et la confiance
Qui tissèrent la trame du temps
De ces longs jours de souffrances
Qui devaient durer sept ans

Tous les civils désarmés
S’en remettaient aux militaires
Avec honneur on proclamait
La légitimité de la guerre
Dans les grandes manifestations
On scandait "Algérie Française"
Puis on chantait à l'unisson
Notre hymne "La Marseillaise"

Des barricades s'érigeaient
Nous protestions à juste raison
Contre les crimes et les ratés
D’une politique d'abandon
Mais des traîtres à double face
Soutenaient l'indépendance
Et voulaient effacer de l'espace
"Les roumis venus de France"

De Paris, le Chef du pouvoir
Qu’ils appelaient "maître de l'heure"
Glosait sur "le vent de l'histoire"
Les entraînant dans ses erreurs
Sous son ordre ses "hauts-placés"
Soutenaient fort sa position,
Ses politiciens négociaient
La honte d'une injuste partition

Encore confiants on espérait
Que la population de France
Pour nous soutenir voterait
Un refus de l'indépendance
Le FLN cria "Victoire"
Pourtant battu sur le terrain
Quand la France leur offrit la gloire
D’une Algérie sans lendemain

Ceux qui voulaient rester Français
Prirent le chemin de l'exil
Laissant derrière eux leur passé
Pour affronter d'autres périls
Sous son soleil, sous sa lune
Sous son ciel azur d'outre mer
Nous avons connu l'infortune
De devoir quitter notre terre

Adieu ma ville, Alger-la-Blanche
Adieu printemps de nos jeunesses
Adieu nos douces maisons blanches
Berceaux de joies et de détresses
Adieu, vieux arbres centenaires
Vignes, moissons, jardins fruitiers
Plaines, montagnes, fleuves et rivières
Mer, plages, paysages côtiers.........

Notre belle France d'Algérie
Nous ne pouvons pas t'oublier
Condamnée par notre Patrie
Tu vis dans nos cœurs d'exilés
Tu fais partie de notre histoire
Et faisais partie de la France,
Et ta place dans nos mémoires
Est amour bien plus que souffrance

La France tout autant notre terre
Déjà dans le passé l'était
Nos pères ont honoré ses guerres
Sans jamais les déserter,
Et pour que tous s'en souviennent
Nous entonnons notre refrain
notre belle chanson ancienne
C'est nous les africains......!


Et pour marquer le temps qui passe
Ici en France ma Patrie
Dans ma mémoire bien en place
Le mot "Algérie" est inscrit
Puis tout s'apaise et vient mon soir
Je suis la perdrix de retour
Et c'est ici mon territoire
Oh! Belle France de mes amours

SE CANTO (Traduit en Français)


Traduction en français




S'il chante, qu'il chante
Chante pas pour moi
Chante pour ma mie
Qui est loin de moi.
Ces fières montagnes
A mes yeux navrés,
Cachent de ma mie
Les traits bien aimés.
Dessous ma fenêtre
Y a un oiselet
Toute la nuit chante
Chante sa chanson :
Baissez-vous montagnes,
Plaines haussez-vous
Que mes yeux s'en aillent
Où sont mes amours
Les chères montagnes
Tant s'abaisseront
Qu'à la fin ma mie
Mes yeux reverront.

SE CANTO (14me siècle)


Une bien belle romance ancienne :

Se canto 14e. Siècle
Titre original: "Se canto"


Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma mio
Qu'es al lent de you
Aquelos montagnos
Qué tan aoutos sount,
M'empatchon de bésé
Mas amous oun sount
Debat ma fenestro,
Ya un aousélou
Touto la neî canto,
Canto sa cansou.
Baïssas bous montagnos
Planos aoussas bous !
Perque posqui bésé
Mas amous oun sount.
Aquélos mountagnos
Tant s'abacharan
Mas amourettos
Se rapprouchara

A PARIS , QUAIS DE SEINE .....


Auteur : Lucienne Magalie PONS - 2001 -

A Paris, quais de Seine...



J’aimerais tant que tu reviennes
Flâner sur les quais de la seine
Retrouver notre jeune bohème
Qui se nourrissait de poèmes
Nous étions beaux en ce temps-là
Sans argent et sans falbalas

Et nous allions papillons bleus
Dans les ailes d’un rêve bleu
Avant que la vie nous déchaîne
Et que sa folie nous entraîne
Dans le miroir des illusions
Pour assouvir seuls nos passions
Sur l’escalier de nos chimères
de succès en gloires éphémères

Souvent il m'arrive de penser
Qu’il était doux le temps passé
Il serait temps que l’on revienne
Flâner au bord de la Seine,
Ouvrir à deux, avec tendresse
Le livre de notre jeunesse

Je ne sais trop, je ne sais pas
Si je dois faire le premier pas
Si par hasard ma poésie
Te donne un goût de fantaisie,
Alors reviens, n'hésite pas
Faisons à deux les premiers pas
Pour vivre dans un rêve bleu
Comme ces anciens amoureux
Qui se promenaient quais de seine
Le coeur en joie, l’âme sereine

18 août 2007

FLAMENCO DU SOIR


FLAMENCO DU SOIR

auteur : Lucienne Magali PONS ( 2001)



Quand le soir le soleil

Plonge dans l’océan

Pour un nouvel éveil

Sur d’autres continents

Quand le jour s’enfuit

De la terre qui s’endort

Quand la lune sur la nuit

Étend son voile d’or

Dans le camp des Gitans

La fête commence

Et des guitares le chant

Les invite à la danse

Comme un oiseau de feu

Un appel de passion

Il anime les jeux

Les rires et les chansons

Les belles aux anneaux d’or

De leurs hanches mouvantes

Déroulent sur leurs corps

Comme des fleurs vivantes

Des corolles de soie

Aux couleurs somptueuses

En dansant avec joie

Fines et voluptueuses

Et dans ces tourbillons

Les hommes s’élancent et dansent

En battant des talons

Et des mains en cadence

Le flamenco du soir

S’avance dans la nuit

Faisant naître l’espoir

De l’amour de minuit

Et quant tout s’apaise

Dans la nuit avancée

Carmen aux yeux de braise

A trouvé fiancé !

A la lueur des feux

C’est le baiser discret

Qu’il dépose amoureux

Sur ses doigts en secret

Chantez, chantez guitares

Le Flamenco du soir

Chantez, chantez guitares

Le Flamenco d’espoir

Sous les rayons de lune

Crépitent tous les feux

Carmen de sa main brune

Libère ses cheveux

Gitanes, Gitans dansez encore

Dansez, dansez toujours

Sous la belle lune d’or

Votre danse est amour !

DANS NOS COEURS UNE COLOMBE





Dans nos cœurs une colombe


Auteur : Lucienne Magalie PONS (Janvier 2007)

Bleu, le monde est bleu

Et dans nos cœurs heureux

S’abrite une colombe

Une blanche colombe

D’amour, de tolérance

Qui chante l’espérance

la foi, la charité

l'amitié et la paix


Gris, le monde est gris

L’horizon s’assombrit

Nos colombes légères

Nos belles messagères

Apportent au Monde entier

En signe d’amitié

des rameaux d’olivier

Pour demander la Paix

Rouge, le monde est rouge

Et personne ne bouge

Il n’y a plus d’amour

Ils sont devenus sourds

Et s’entretuent en guerre

Sur terre et dans les airs

Sacrifice de sang

Profane et terrifiant

Noir le monde est noir

Il n’y a plus d’espoir

Et ma colombe blanche

Blessée à l’arme blanche

Chassée par les rapaces

Qui occupent l’espace

Est revenue vers moi

Pour réveiller ma foi

Noir, noir le deuil est noir

Ils sèment le désespoir

Et font sauter des bombes

Dans un suicide immonde

Qu’ils veulent sacraliser

Pour nous impressionner

Et nous couper les ailes

Nous traitant d’infidèles

Noir, noir est le désespoir

Il faut garder l’espoir

Dans nos cœurs une flamme

Eclaire encore nos âmes

Non tout n’est pas fini

Le monde est infini

En signe d’amitié

Plantons des oliviers


Blanc, le Monde est blanc

Que chaque petit enfant

Dans son cœur innocent

Abrite une colombe

Une blanche colombe

Qui chante l'espérance

la foi, la charité

l'amitié et la paix !