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19 juin 2008

L'Europe de Nicolas


auteur : lucienne magalie pons


En Europe comme ailleurs il ne faut pas vendre la peau de l’Ours avant de l’avoir tué !

Le traité de Lisbonne (dit le Traité simplifié) et l’Union pour la Méditerranée que certains considéraient comme les coups de Maître de la première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui devaient être les morceaux de choix de la prochaine présidence française de l’UE, viennent de subir de sérieux coups de dents de la part de l’Irlande et de la Lybie.

En effet, la mise en œuvre du traité de Lisbonne et la consolidation de l’Union pour la Méditerranée, qui devaient se dérouler « comme sur des roulettes » dans l’esprit optimiste du Président Français lors de sa prochaine présidence de l’UE, viennent d’être soumises à des événements démocratiques et politiques « imprévisibles et indépendant de la volonté de Monsieur Sarkozy ».

Le NON de l’Irlande au Traité de Lisbonne et le NON de la Libye à l’Union pour la Méditerranée, compromettent lourdement les espoirs de « triomphe politique » de la prochaine Présidence Française de l’UE qui devait s’ouvrir le 1er Juillet prochain sur une voie royale à la gloire de Nicolas Sarkozy.

Il devra se contenter de saisir les réalités, et de les gérer avec une maîtrise sérieuse et modeste, ce qui à mon avis sera d’autant plus efficace pour traiter ces dossiers au fond, en abandonnant toute opération de communication intempestive et en dehors de toute agitation frénétique.

Pour les autres dossiers placés en évidence au menu de la prochaine Présidence Française de l’UE, figurent en priorité le changement climatique, la politique énergétique, la politique agricole commune, la défense européenne, et la politique d’immigration :

- en matière de lutte contre le changement climatique et la politique énergétique : un compromis politique est attendu dès la fin de la présidence française sur le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le partage de l'effort de cette réduction entre pays européens, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique ( un challenge à tenir : 20 % à l'horizon 2020), le stockage géologique et la capture du carbone, avec deux écueils préalables que Paris souhaite voir levés avant juillet : la séparation patrimoniale dans le domaine énergétique, qui divise les pays de l’UE et la réduction des émissions de CO2 dans l'automobile, un dernier sujet qui « chatouillent » désagréablement les Allemands et les Italiens.

- en matière de politique agricole commune, après en avoir fait « un bilan de santé, la prochaine Présidence Française de l’UE, entend défendre une PAC «forte» et «modernisée», au motif que l’«on ne peut livrer le fonctionnement de l'Europe agricole aux seules lois du marché», mais il faudra convaincre le scepticisme des Anglais sur ce dossier.

- en matière de défense européenne, pour les opérations extérieures sur lesquelles sont d’accord les Vingt-Sept pays de l’UE, Paris entend soutenir la coopération entre les industries de défense, ce qui ne devrait, espérons- le, ne pas poser de problèmes majeurs si l’on s’abstient de tout favoritisme.

- en matière de politique d’immigration : il est prévu la mise en place d'un «pacte sur l'immigration et l'asile» destiné à maîtriser les flux migratoires par le contrôle aux frontières et une politique d'intégration devraient être renforcés. Un accord sera difficile à trouver pour le droit d'asile sur lequel les Européens ont des traditions différentes.

Enfin la prochaine présidence française devra préparer la nomination des nouveaux dirigeants de l'Union, le président stable du Conseil européen et le haut représentant chargé de la politique extérieure, avant la fin du mandat de José Manuel Barroso à la tête de la Commission, fin 2009.

Tous ces dossiers prioritaires sur la planche de l’UE, dont déjà deux et non des moindres, sont d’ores et déjà compromis par le NON Irlandais au Traité de Lisbonne et le NON Lybéen à l’Union pour la Méditerranée, de même que autres dossiers en cours à l’UE, seront soumis, n’en doutons pas, à des évènements politiques futurs et imprévisibles à ce jour, et nous pouvons dire, avec certitude, que les six mois de la Présidence Française de l’UE ne seront pas une cure de tout repos .

Il faudra faire preuve de « sérieux », pour espérer aboutir efficacement en six mois dans le traitement de ces priorités, en évitant toute agitation politique, ce qui serait d’autant plus efficace pour les traiter au fond et non sur l’apparence.

Pour le Traité de Lisbonne, en attendant les ratifications de quelques sept pays qui ne se sont pas encore prononcé, la mission s’avèrera très délicate et problématique pour le Chef de l'Etat Français qui s’en était fait le promoteur et champion optimiste.

Pour l’avancement de l’Union pour la Méditerranée, tout le monde sait que ce projet actuellement compromis par le NON de Kadhafi et par les hésitations des pays arabes de la Méditerranée à s’y engager au côté d’Israël, se trouve suspendu à des accords hypothétiques entre Israël et la Palestine et que nous devrons attendre encore longtemps pour que ce projet murisse et se concrétise dans un avenir lointain.

ooOoo

Ainsi par les évènements de ces derniers jours, la France et l’UE et leurs hauts représentants au pouvoir, viennent d’apprendre qu’il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, qu’il ne suffit d’initier, de vouloir imposer en cavalier seul ,ou même en duo, en trio etc. … des politiques et des projets, à grand renfort de discours pléthoriques et d’opérations de communication d’ envergure à la gloire de leur dirigeants, qu’il ne suffit pas non plus d’engager des opérations de séductions, d’organiser des réceptions à grands spectacles dans les capitales européennes et méditerranéennes, d’être reçus à l’étranger en visites d’état ou en tournées politiques, assorties d’un volant de réjouissances touristiques, qu’il ne suffit pas tout autant de développer des thèmes politiques et des projets comme chef de file unilatéralement , dans des discours et des conférence médiatiques, à la cantonade, pour obtenir des résultats immédiats.

Les peuples et leurs Chefs d’Etat ont chacun leur mot à dire pour ce qui les concerne, et ils l’on dit, démocratiquement pour l’Irlande, et de façon plus expéditive par le Colonel Kadhafi, dont la courtoisie n’est pas l’exercice de style favori, comme nous avions d’ailleurs pu nous en apercevoir lors de sa visite très controversée à Paris.


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