Éditorial de lucienne magalie pons
Une troisième conférence de presse organisée depuis le début de son mandat par le Président de la République se tiendra le Lundi 24 Janvier en présence de 300 journalistes accrédités, dont la moitié représentent des médias étrangers, le Premier ministre François Fillon, la ministre de l’Economie Christine Lagarde , et les ministres concernés.
La conférence de presse d’une durée de deux heures s’ouvrira par un exposé du président d'une quarantaine de minutes, orienté sur le thème du G-8 (groupe des pays industrialisés États-Unis ,Canada, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie , Russie) et du G-20 ( groupe des grands pays industrialisés augmenté des puissances émergentes dont la Chine, l’Inde, le Brésil, le Brésil, l’Afrique du Sud …) , pour laisser place ensuite aux questions-réponses.
Le Président Nicolas Sarkozy devraient exposer notamment, les thèmes prioritaires de sa présidence: du G-8 et du G-20, soit la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité des prix des matières premières et la gouvernance économique mondiale, ainsi qu’un système "plus multilatéral, avec un FMI (Fonds monétaire international) plus fort, doté de pouvoirs plus importants", d’après les médias.
Toujours d’après les médias, d’autres thèmes devraient « s’inviter » lors de la conférence de presse et d’après eux le Chef de l’État serait « attendu » sur la Diplomatie Française, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, les sujets de politique intérieure ne seront en principe pas abordés, sauf questions incidentes.
En annonçant cette conférence de presse, la presse ne fait pas allusion à la question épineuse de la stabilité de l’Euro dans l’Euro zone, et nous ne savons pas si cette question sera évoquée dans le Thème de la stabilité du système monétaire.
Depuis la visite du 13 Janvier en Grande Bretagne du Premier Ministre François Fillon, nous avons compris que les divergences de vues franco-britannique sur la stabilité de l’Euro dans la zone Euro persistent comme un couteau dans la plaie, et nous aurions souhaité que les médias évoquent ce sujet en annonçant la conférence de presse du Président de la République du Lundi 24 Janvier …ne serait-ce que pour « mémoire »…
Nous l’avons compris, Le Président Nicolas Sarkozy, a déjà étudié sérieusement tous les thèmes qui seront évoqués dans cette conférence de Presse
Rappel :
Il avait pris soin auparavant de rencontrer des dirigeants politiques, notamment avec son homologue américain Patrick Obama lors de sa visite à Washington le 8 janvier, de même il s'était entretenu avec le président chinois Hu Jintao, la chancelière allemande Angela Merkel à Fribourg, il avait reçu aussi les présidents du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, et de la Banque mondiale Robert Zoellick, et aussi invité à l’Elysée le 6 Janvier à l’Elysée des économistes internationaux.
( L’Elysée met l'accent sur le cycle de discussions engagées par le président Nicolas Sarkozy avec des dirigeants politiques et des personnalités sur le G-8 et le G20 :"Toutes ces idées apportées par les organisations internationales ou par des économistes indépendants doivent être confrontées aux attentes des grands partenaires et doivent lui permettre de présenter des propositions le 24 janvier" lors de sa conférence de presse.)
Au cours de ces entretiens Nicolas Sarkozy avait déjà exposé les thèmes prioritaires de sa présidence: du G-8 et du G-20, notamment la réforme du système monétaire international, la lutte contre la volatilité des prix des matières premières et la gouvernance économique mondiale, ainsi qu’un un système "plus multilatéral, avec un FMI (Fonds monétaire international) plus fort, doté de pouvoirs plus importants".
La question des monnaies se trouve au cœur des travaux du G-20, la France souhaitant encourager le développement d'autres monnaies que le dollar, notamment le yuan chinois, en vue de stabiliser le système monétaire international.
Rappelons qu’au contraire Washington défend le rôle central du dollar tout en dénonçant la sous-évaluation artificielle du yuan, provoquant des tensions fortes qualifiées de "guerre des monnaies".
Rappel :
Rappelons que le Premier Ministre François Fillon s’était rendu à Londres … le Jeudi 13 Janvier pour solliciter au nom de la France l’appui de David Cameron en faveur de la stabilité de l’Euro.
Le Gouvernement Français a toujours estimé qu'un échec de l'euro serait préjudiciable pour la Grande-Bretagne, dont l'économie repose en partie sur le marché intérieur de l'Union européenne et que l’Europe doit progresser vers une plus grande intégration afin de sauver sa monnaie unique ;
Pour le Gouvernement français selon ce que Monsieur François Fillon avait déclaré avant ses entretiens avec David Cameron premier ministre Britannique : "Nous allons avoir besoin de mettre en place un système économique de gouvernance pour l'Euro zone. La Grande-Bretagne ne fait pas partie de l'euro zone, en même temps la décision que nous prendrons aura une grande importance pour la Grande-Bretagne", …..
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"La question est : le Royaume-Uni est-il prêt à accepter ou à encourager une plus grande intégration de l'euro zone, ou le Royaume-Uni est-il défiant ….. ? ….et créera-t-il des obstacles …. selon François Fillon ce serait "une catastrophe et un désastre pour la Grande-Bretagne elle-même si l'euro échouait", du fait des liens de la Grande-Bretagne avec le marché européen.
Quand aux résultats de la demande Française, en fait dès le 13 janvier, Le Premier Ministre britannique David Cameron en conférence de presse commune avec le Premier Ministre français François Fillon a affirmé implicitement que le Royaume-Uni refusera de participer à "tout nouveau mécanisme" européen dans le cadre de la stabilisation de la zone euro, en expliquant toutefois qu’une "Une zone euro forte est dans l'intérêt de la Grande-Bretagne, nous voulons que les pays de la zone euro surmontent leurs problèmes et nous serons des partenaires utiles" … "Mais soyons clairs: nous n'avons pas l'intention de rejoindre la zone euro et nous n'avons aucune intention d'être entraînés dans un nouveau mécanisme ou de nouvelles procédures, ni d'abandonner de nouveaux pouvoirs".
Enfin, David Cameron avait aussi assuré qu’il comprenait la nécessité d'une meilleure intégration économique et fiscale au sein de la zone euro, en faveur de laquelle M. Fillon a plaidé au cours de la conférence de presse commune, mais il avait réaffirmé que ces efforts d'harmonisation ne concernaient pas le Royaume-Uni, celui-ci n'étant pas membre de l'union monétaire.
"Nous comprenons que si vous partagez une monnaie unique, vous devez prendre des mesures pour mieux coordonner et harmoniser certaines choses que vous faites ensemble. En fait, c'est une des raisons pour lesquelles, dès le départ, je ne voulais pas qu'on adopte l'euro, parce que je ne voulais pas que cela arrive", a-t-il expliqué.
"Quand nous parlons d'harmonisation et de ce genre de sujets, cela n'a pas à s'appliquer au Royaume-Uni parce que nous n'avons pas adopté l'euro", a-t-il insisté.
Les médias à l’époque ne se sont pas étendus sur cette demande d’appui et ses résultats « mitigés », et pour camoufler ce que l’on peut considérer comme un échec de la demande française, certains d’entre eux avaient surtout noyé le poisson et enfumé cette visite en prétendant que la visite du Premier Ministre François Fillon en Grande Bretagne était pour lui l’occasion d’acquérir une notoriété et une stature internationale en ajoutant qu’il s’agissait d’une … « dimension obligée pour qui se veut être un homme d'État …., et peut-être, qui sait, un jour candidat à la présidence de la République, comme l'espèrent tout bas de nombreux, nombreux, parlementaires et militants UMP. »…
D’autres médias insistaient aussi sur la courtoisie, l’élégance , le costume bleu, la chemise blanche et les chaussettes de soie de François Fillon , et sur l’interview de François Fillon accordée au Times où François Fillon s’était prêté à quelques confidences « comme il ne l'a jamais fait en France », d’après eux « marié à une femme "moitié anglaise, moitié galloise", donc imprégnée de culture anglo-saxonne, il s'est dit "anglophile",…
" François Fillon aurait dit : "Ma femme est merveilleuse mais elle n'achète jamais d'habits et porte mes vieilles chemises » …., il aurait défendu la cuisine anglaise, "bien meilleure que ce que les gens disent", et confié qu'il s'agissait d'un sujet de débat entre Nicolas Sarkozy et lui, et enfin les médias rapportent que citant le rugby, François Fillon a loué la convivialité et l'esprit de fête british : "La première fois que j'ai été à un match de rugby, je ne pouvais pas comprendre pourquoi nous devions partir à 9 heures le matin pour un match qui commençait en début d'après-midi. Après avoir passé quatre heures à boire de la bière, suivre le match était devenu difficile..."
Par contre, s’exprimant sur sa fonction de Premier ministre, François Fillon aurait dit : "Bientôt, je serai un des trois ou quatre premiers ministres à avoir tenu aussi longtemps au pouvoir, ce qui veut sans doute dire qu'il est plus facile de travailler avec Nicolas Sarkozy qu'avec François Mitterrand ou Valéry Giscard d'Estaing !" Sur le duo qu'il forme avec Nicolas Sarkozy : il aurait ajouté "There is no perfect marriage." ("Il n'y a pas de mariage parfait.").
Nous vous laissons le soin d’apprécier ces balivernes médiatiques volatiles et frivoles qui cadrent mal avec le comportement habituel du Premier Ministre François Fillon que nous voyons en France, très sobre, discret sur sa vie privée, et s’exprimer dans sa vie politique sévèrement, le plus souvent contracté, le verbe parfois tranchant, avare de sourires, pour tout dire austère campé dans sa fonction de Premier Ministre père fouettard ou redresseur de torts.
En réalité la visite de François Fillon était politique et sérieuse, en fait le premier ministre français s’était essentiellement rendu à Londres pour appeler le Royaume-Uni à soutenir l’intégration de la zone euro, dont la Grande Bretagne ne fait pas partie. « Dans la zone euro, nous n'avons pas d'autre choix maintenant que l'intégration.
Pour le premier Ministre Français, dans la zone euro nous n’avons pas maintenant d’autre chois que l’intégration, et la question était de savoir si le Royaume-Uni souhaite exercer une influence sur cette Europe en mutation ou non
François Fillon avait bien précisé dans son discours à la City qu’il n’attendait pas de la Grande Bretagne qu’ « elle rejoigne l’euro, qu’elle change la politique qui est la sienne. Ce n’est pas le sujet …..Ce que nous attendons surtout de la Grande Bretagne c’est qu’elle ne rende pas plus difficile cet effort de cohérence, cet effort d’intégration de la zone euro qui est nécessaire si l’on veut assurer sur le long terme la pérennité de l’euro ». Il a considéré la zone euro comme « le cœur monétaire de l’Europe », dont « la stabilité et le dynamisme » sont une « condition de la prospérité de l’ensemble des États européens ».
Monsieur Fillon avait soutenu que la décision ou non d’une plus grande intégration aurait un impact sur le Royaume Uni. « L'échec de l'euro serait une catastrophe et un désastre pour la Grande-Bretagne elle-même. Cela signifierait simplement que le marché intérieur, qui est l'un des moteurs du Royaume-Uni mais aussi de la France et de l’Allemagne, deviendrait beaucoup plus faible ».
En définitive la réponse de la Grande Bretagne avait été claire : "Quand nous parlons d'harmonisation et de ce genre de sujets, cela n'a pas à s'appliquer au Royaume-Uni parce que nous n'avons pas adopté l'euro", a insisté en résumé David Cameron.
Eh bien il nous semble que ce différend franco-britannique n’est pas résolu et nous aurions souhaité que les médias évoquent ce sujet en annonçant la conférence de presse du Président de la République du Lundi 24 Janvier …