oo0oo
ExclusifLe père d’Emmanuel Macron : « Les Français sont ingrats »
Jean-Michel Macron, le père d’Emmanuel Macron, nous a accordé une interview exclusive à Amiens à notre initiative. La parole du neurologue, qui vit toujours dans la maison où son fils a grandi, est rare. Il parle de son bilan du second tour et de ses relations avec Brigitte Macron.
Jean-Michel
Macron, qu’on dit un peu distant avec son fils, exprime son « admiration
pour la façon dont il dirige l’État et pour son courage ». Photo
EBRA/Luc CHAILLOT
Quel regard portez-vous sur votre fils
président ?
« J’ai beaucoup d’admiration pour
la façon dont il dirige l’État actuellement. Je trouve qu’il faut avoir
beaucoup de courage et que les Français sont très ingrats mais ce n’est pas
nouveau. J’approuve 90% de ce qu’il fait. On n’est jamais d’accord à 100%. Je
ne suis pas un adepte d’une secte. »
Êtes-vous inquiet pour le second tour ?
« On est toujours inquiet pour ses
enfants. On verra. »
Cela risque d’être serré ?
« Oui peut-être. Ce n’est pas comme
il y a cinq ans. Rien ne se ressemble jamais. »
« Il n’y a pas beaucoup de dirigeants européens
qui ont fait ce qu’il a fait. »
Avez-vous peur que Marine Le Pen gagne le
24 avril ?
« Non je n’ai pas peur mais c’est
toujours un risque. Malgré tout, je reste confiant. »
Quel est votre regard sur les cinq ans du mandat de
votre fils ?
« Il a eu beaucoup de mérite à
faire front sur tout ce qui lui est tombé sur la tête, notamment le Covid. Face
à la guerre en Ukraine, il a eu beaucoup de courage. Il n’y a pas beaucoup de
dirigeants européens qui ont fait ce qu’il a fait. »
Il y a cinq ans, votre fils était en tête au premier
tour à Amiens, sa ville natale. Cette fois, c’est Jean-Luc Mélenchon. Comment
l’expliquez-vous ?
« Il vaut mieux que ce soit
Jean-Luc Mélenchon que Marine Le Pen. »
Votre fils vient souvent vous voir à Amiens ?
« Moi je vais le voir de temps en
temps mais pas souvent. J’étais à son meeting à la Défense Arena à Nanterre le
2 avril. Lui vous voyez son emploi du temps… La dernière fois qu’il est
venu gentiment me voir ici dans la maison où il a grandi c’était le
21 novembre 2019, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle faculté
des sciences d’Amiens. »
Une
photo inédite d’Emmanuel Macron au CP à l’école Delpech d'Amiens (tout en bas à
droite). Photo DR
Vous étiez au Louvre pour sa victoire en 2017. S’il
gagne dimanche, allez-vous fêter sa réélection avec lui ?
« On verra. Je ne sais pas. Pour
l’instant, il n’y a rien de prévu. »
Emmanuel Macron a-t-il fait assez pour sa
ville natale depuis qu’il est président ?
« Il n’a pas fait de favoritisme
mais il a aidé Amiens dans certaines circonstances. Il a annoncé l’installation
d’une annexe de la Bibliothèque nationale de France mais la maire d’Amiens a
décidé de soutenir la candidate Les Républicains (LR). Quand on a autant de
tact et d’élégance, on fait autre chose que de la politique. »
Emmanuel n’est pas parti à 17 ans pour fuir Brigitte.
Il devait depuis le début faire sa terminale à Paris.
Votre fils a quitté Amiens prématurément lorsqu’il
avait 17 ans. Il garde une rancœur envers sa ville natale ?
« Ce sont des histoires et des
contes d’enfants. Depuis le début, Emmanuel devait aller faire sa terminale à
Paris au lycée Henri-IV pour rentrer plus facilement en classe prépa. Rien n’a
été changé. Ce n’était pas pour fuir son épouse actuelle. Cette journaliste
dont je ne veux pas me rappeler le nom et qui m’énerve profondément [Anne
Fulda, auteure du livre Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait (Plon
2017), NDLR] a écrit des choses fausses. »
Avez-vous gardé un peu de ressentiment envers Brigitte Macron qui vous a
« enlevé » votre fils alors qu’il était encore très jeune ?
« Peut-être plus la mère d’Emmanuel
que moi. Quand on est un homme, on estime aujourd’hui que les adolescents de 17
ans font ce qu’ils veulent. Ça les regarde. C’est leur vie. La première valeur
à laquelle je tiens, c’est la liberté. Emmanuel a montré qu’il était libre. Il
a assumé. Simplement c’était peut-être précoce. Mais bon sur le fond… La suite
a d’ailleurs montré que c’était quelque chose de solide. »
Quelles relations avez-vous avec Brigitte ?
« J’ai de bonnes relations, même si
je ne déjeune pas tous les jours avec elle. Ça va, on se parle. On ne se tape
pas dessus. Il n’y a pas de problème. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire