28 janvier 2008

Un Capitaine ne quitte pas le navire dans la tempête !

Dans la marine de temps immémorial existe un Code d’honneur.

Tous les capitaines de navire le connaisse et le respecte sous peine de perdre pour toujours leur honneur : Quand le navire est en danger et risque de faire naufrage, le Capitaine même seul reste à bord jusqu’à sombrer avec son avec son bâtiment en cas de naufrage.

Dans la finance il n’en est pas de même. Quand il y a péril en la demeure, on se propose de démissionner et c’est ainsi qu’aujourd’hui encore le président de la Société Générale se déclare prêt à démissionner, une manière comme une autre de fuir ses responsabilités.

Après la découverte d'une fraude qui a coûté 4,9 milliards à la banque et dont elle charge et accuse l'un de ses traders, Jérôme Kerviel (instruction en cours) Daniel Bouton a exposé ce lundi matin sur Europe 1 : "Le conseil d'administration m'a demandé de rester. Bien entendu ma proposition de démission est sur la table, le conseil d'administration décidera de l'exercer quand il le veut".

Il avait déjà proposé sa démission lors de la découverte interne de la fraude à son conseil d'administration mais ce dernier l'a refusé estimant était de "l'intérêt de toutes les parties prenantes que Bouton continue de travailler au service dans cette maison".

Interrogée sur France 2 également ce lundi, Madame Christine Lagarde, chargée de remettre un dossier sur cette affaire au Premier ministre, François Fillon, d'ici une semaine, déclare avec assurance lénifiante n'avoir aucune raison de douter que la Société générale ait fait tout ce qu'il convenait de faire dans l'affaire. A ses yeux, la banque n'a pas à craindre une possible OPA. Elle "n'est pas contrainte de s'adosser à un quelconque autre établissement financier, il n'y a pas à se poser la question aujourd'hui".

" Il n’y a pas à se poser la question aujourd’hui ….", une affirmation plus que choquante alors qu’une instruction est en cours, et qu’une certaine prudence politique, économique et fonctionnelle devrait censurer tout propos d’influence d’opinion de la part d’un Ministre de l’Economie en exercice.

Madame Lagarde trop souvent s’exprime en cadre de parti, en oubliant sa position de Ministre de l’Economie, et justement à un moment ou les autorités françaises de l’Etat, tant du côté de l'Elysée que de la Banque de France ,qui avaient dans un premier temps adhéré aux explications de la Société générale, enfin secoué dans leur confiante léthargie par les doutes qui s’élèvent tant en France qu’à l’Etranger, dans les milieux des experts financiers et de la finance internationale, demandent maintenant des explications.

Il serait temps une fois de plus que les membres du Gouvernement accordent leur position et leur discours.

De multiples questions restent en effet nombreuses à poser et ensuite à décrypter, pour connaître comment cette fraude considérable imputable, selon les dires de la Société Générale, à un seul homme, qu’elle présente comme un trader informaticien génial, mais frauduleux et pervers dans ses méthodes, a pu s'accomplir sans complicité au sein d'un établissement bancaire qui se fait fort à toute occasion de la perfection de son management et de la rigueur de sa gestion .

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