Une Conférence de Presse qui aggrave la situation politique
Je viens de suivre par écran interposé
Avant et pendant l’intervention du Président, les caméras balayaient les visages des membres de son équipe, et nous offraient sur l’écran, à tour de rôle, les visages de Messieurs Fillon , Borloo, Bertrand et d’ autres ministres figés et contractés dans une expression d’adoration à la limite de la laideur, deux exceptions dans ce musée d’horreur, Monsieur Kouchner épanoui et rouge comme un coq, souriant , satisfait et heureux comme le chouchou de la classe, et le porte parole Monsieur David Martinon montrant un visage empreint d’une sérénité angélique qui pouvait s’apparenter à l’expression d’une fausse candeur.
J’ai pu aussi voir passer l’image de Monsieur Péan réjouit et satisfait, de Monsieur Guaino sérieux, pénétré, imposant et fier d’entendre ses convictions largement « tartinées » par la voix de son messie, Monsieur Sarkozy , comme de la « confiture » sur l’hostie de la « politique de la civilisation » offerte en perspective comme la révélation du siècle.
Du côté des Dames ministres j’ai remarqué Madame Alliot Marie attentive sans plus, Madame Boutin de même, Madame Dati très rigide et impénétrable, Mme Pecresse montrant un visage songeur et regard rêveur, Madame Albanel tête baissée paraissant pendre des notes, je n’en suis pas sûre, les images passaient très vite , et je n’ai pu noter les autres dames.
Les 600 journalistes, très à l’aise dans l’exercice de leur mission, parmi lesquels quelques stars de la profession, n’avaient pour souci que de suivre et de comprendre les nouvelles propositions contenues dans les circonvolutions de la politique de civilisation, mais seuls une vingtaine d’entre eux dont un seul étranger, ont pu poser des questions au demeurant très classiques, qui n’avaient rien de très agressifs dans leur formulation, ce qui n’a pas empêché Monsieur Sarkozy de leur répondre plus ou moins aimablement ou ironiquement selon le cas.
Je n’ai rien appris de bien nouveau sinon une aggravation de la « casse sociale » dans le discours du Président qui a duré une heure alors qu’il était prévu ne devoir durer qu’une quarantaine de minutes.
Tout d’abord une présentation de vœux tout à fait sommaire suivie d’un très long « bassinage » de plus de 20 minutes sur la politique de civilisation, nouveau cheval de bataille appelé à servir de ligne de cohérence à une diversité de propositions revisitées par l’effervescence intellectuelle et la plume de Monsieur GUAINO et soutenues par le lyrisme de l’orateur.
Monsieur Sarkozy a souligné que pour lui il ne s’agissait pas d’une formule de circonstance mais d’une conviction forte.
J’ai eu l’impression de visionner une conférence soumise aux effets physiques et sonores, de Monsieur Sarkozy dans ses rodomontades de la campagne et de l’après campagne.
Je n’ai rien appris de bien nouveau dans son discours et ensuite dans ses réponses, sinon au passage qu’il a consacré 30 ans de sa vie à devenir Président de
Sur le pouvoir d’achat, les entreprises et les salariés sont invités à négocier entre eux, le Président annonce des sanctions fiscales et sociales pour les entreprises qui ne mettraient pas en œuvre des négociations sur le pouvoir d’achat, des primes d’intéressement et de participations doivent être étudier, des sanctions sont prévues pour les chômeurs qui refuseraient des propositions d’emplois,…….., la suppression des 35 heures est confirmée, un nouveau calcul du PNB est envisagé en y introduisant la valeur des biens et services ( Ndlr : ce qui aurait pour effet illusoire de faire croire aux Français qu’ils sont plus riches et pour effet artificiel de réduire la dette de
Sur la croissance il a déclaré : «Nous ne pouvons pas espérer changer nos comportements et nos façons de pensée si nos critères de la richesse restent les mêmes" …… "Nous avons besoin de prendre en compte la qualité et pas seulement la quantité pour favoriser un autre type de croissance. Il faut changer notre instrument de mesure de la croissance." Le président a chargé deux Nobel d'économie, Joseph Stiglitz et Amartya Sen, de réfléchir à ces instruments de mesure.
La réforme de la constitution a été annoncée : "Je souhaite que le préambule de notre Constitution soit complété pour garantir l'égalité de l'homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité et ses moyens, pour rendre possibles de véritables politiques d'intégration, pour répondre aux défis de la bioéthique."
Une réforme de l’audiovisuel public a été exposée et au passage l’instauration d’une taxe sur Internet annoncée ; selon Monsieur Sarkozy il n’y a pas de problème de censure pour la presse il n’y a qu’un problème de distribution de la presse.
Pour les municipales Monsieur Sarkozy et Monsieur Fillon soutiendront leur parti.
La question du droit au logement n’a pas été abordée ni posée, par contre Monsieur Sarkozy s’est emballé sur l’Urbanisme et l’Architecture dont il compte faire un élément important de sa politique de civilisation.
Une réforme des hôpitaux et l'évocation d'aménagement dans ces établissement d'espaces d'accueil pour les personnes âgées n'a pas manqué de m'inquiéter : prévoirait-il d'envoyer les personnes âgées qui n'ont pas les moyens de payer totalement une place dans une maison de retraites dans ces espaces hospitaliers ? Une renaissance des hospices mouroirs ? aucune question n'a été posée à ce sujet : je la pose ici.
En politique étrangère et internationale Monsieur Sarkozy a fait savoir qu’il oeuvrait pour que le G8 devienne le G13, qu’il souhaitait que le Conseil de Sécurité de l’ONU s’élargissent à d’autres pays d’Amérique et d’Afrique du Sud et autres pays ; pour l’énergie nucléaire civile il est favorable à son expansion dans les pays du Maghreb et du Proche Orient, et il soutient que la politique de
Aucune allusion au Traité Européen , mais un chapitre appuyé sur la future Présidence de
Je le redis, je n’ai rien trouvé de nouveau dans tous ses propos maintes fois entendus, sinon qu’ils étaient emballés dans un nouveau dossier pompeusement intitulé « politique de civilisation » et qu’en conclusion
Pour les vacances et les voyages dans son avion privé, offerts par Vincent Bolloré, Monsieur Sarkozy les considère comme une économie réalisée au profit de l’Etat et son salaire voté par le Parlement ne lui pose pas problème.
La question qui lui avait été posée ne faisait pas allusion à la vraie polémique d’un supposé « copinage » d’affaires et le Président n’avait donc pas à s’en expliquer.
Pour la question du mariage, j’ai retenu que pour Carla Bruni et Nicolas Sarkozy « c’est du sérieux » … « que ce n’est pas le Journal du Dimanche qui fixera la date du mariage » et « quand vous le saurez ce sera peut-être déjà fait » a ajouté Nicolas Sarkozy.
Je considère qu’il s’agit là d’un affront public. Que Monsieur Sarkozy nous ait annoncé son divorce à posteriori je le comprends c’est un évènement douloureux, mais un nouveau mariage en catimini c’est calamiteux, et ce n’est pas à l’honneur d’un Président que de mépriser à ce point la population en ne la jugeant pas digne d’être informée à l’avance de la date de son mariage, et de négliger de l’associer ce jour là, ne serait-ce qu’en pensée, à son bonheur.
J’ai entendu quelques propos « sarkoziens » déjà connus sur l’éducation des enfants.
(À ce moment-là j’ai eu de la peine en pensant à Aurélien contraint de se voiler la face en vacance avec sa mère, est-ce là une façon d’éduquer un enfant ? Pourquoi le cacher ? Quelle tristesse … j’en ressens une certaine amertume, le père ne peut-il intervenir ?)
Rien de nouveau non plus au sujet de l’immigration.
Comme les journalistes dans leurs questions n’ont pas de droit de suite, certains alignés qui ont peut-être posé d’instinct des questions « convenues » sont certainement satisfaits, d’autres sont restés sur leur faim.
Pour nous, nous restons sans surprise sur nos déceptions et l’indice de confiance que nous lui accordons ne manquera pas de chuter.
Je n’ai pas repris intégralement tous les points évoqués dans le discours et toutes les questions et réponses, je n’ai relevé que quelques points. Pour le reste les médias ne manqueront pas d’épiloguer et l’opposition de polémiquer comme il se doit.
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