18 janvier 2008

Ses chères études

Jeudi 17 Janvier 2008

Ses chères études !

Revue de presse – sources : différents journaux -

Laura D. (pseudonyme) se présente comme la fille d’un père ouvrier et d’une mère infirmière, un couple de français moyen selon moi. Elle vient d’écrire un livre « Mes chères Etudes » publié par Max Milo Editions, pour raconter son parcours d’étudiante prostituée ponctuelle. En 2006 après son bac, sa mère lui fait un chèque de 400 euros pour ses frais d’inscription en Faculté. Elle prétend « on n’avait pas réfléchi à ce que cela coûtait d’être à la fac … J’ai peut-être empêché mes parents d’y penser » reconnaît-elle aujourd’hui. A l’époque elle a 20 ans, pense qu’elle se débrouillera, qu’elle trouvera un petit job et déclare maintenant « je ne me rendais pas compte que la vie n’est pas donnée » ;

Elle avait pourtant vu ses parents travailler pour l’éduquer, la nourrir, l’habiller et la conduire jusqu’au bac et son inconscience est tout juste crédible.

Finalement elle se rend compte qu’il faut boire, manger, se loger, payer ses factures, Laura trouve un boulot dans le télémarketing et un palliatif pour se loger : elle s’installe chez un « petit ami » plus aisé qu’elle financièrement, mais elle doit naturellement partager les frais. La moitié de sa paye passe dans sa part de loyer et avec ce qui lui reste il lui faut payer ses dépenses personnelles, les courses, les bouquins, le portable, les transports, et rembourser un prêt étudiant. A chaque fin de mois elle se trouve en découvert, son banquier l’appelle trop souvent d'après elle.

Dans le milieu étudiant elle entend les étudiants parler de leurs galères, mais elle ne se confie pas. Le Crous qu’elle consulte lui conseille les Restaurants du cœur. Laura n’en veut pas, elle ne veut pas se sentir « précaire ». Elle cherche une autre solution, des « Extras ». Elle n’envisage pas comme bien d’autres qui en vive, non pas aisément mais honnêtement tout de même, de donner des cours, de garder des enfants, de se placer comme jeune fille au pair contre quelques heures de travail ménager, non elle veut aller vite et bien et envisage de faire des photos, de la figuration. Bref la recherche de la facilité, ce miroir aux alouettes dans lequel se complaisent et se noient certaines jeunes filles trop sures d’elles en réalité trop crédules prête à se lancer dans ces pièges tendus à leur légèreté pour les mener bien souvent à la dérive et à la désillusion.

Elle pense trouver des extras à sa mesure par Internet et tape « Job étudiant » pour découvrir toutes sortes d’annonces, du genre « jeune homme de 50 ans recherche masseuse occasionnelles, étudiantes bienvenues », au début elle zappe, les factures s’amoncellent, et puis lasse de chercher des extras de photos ou figurations, elle se dit qu’elle peut gagner 100 euros pour une heure, ponctuellement et rapidement, elle s’équipe en dessous de dentelles prête à vaincre ses peurs et prend un premier rendez vous. Pour s’encourager à franchir ce pas horrible elle se dit « une heure, c’est quoi une heure » …. Une heure qui va pourtant faire de cette toute jeune fille une autre Laura, une Laura qui devient dans un chambre d’hôtel d’un décor douteux, un objet de plaisir prête à l'acte sexuel tarifé, dont elle ne peut savoir à l’avance ce qu’il sera. Mais pour cette première fois le client partenaire n’est pas trop exigeant, peut-être a-t-il saisi la fragilité de la jeune fille et son imprudence, il l’effleure à peine et lui remets 250 euros. Plus qu’elle n’espérait.

Elle pense l’avoir « pigeonné », pense que cette fois sera la dernière, rentre le soir chez son copain et lui dit avoir passé une « journée banale ».

Mais ce ne sera pas sa dernière « journée » banale, elle a besoin d’argent, elle recommence ponctuellement une ou deux fois par semaine, parfois une fois par mois, selon ses besoins d’argent, et se met à acheter tout qu’elle désire sans regarder les prix choisit des marques, elle remplit ses placards de ces trophées gagnés à la honte de son corps et de son âme.

Nous sommes loin du souci d’assumer le quotidien, nous entrons dans le domaine du luxe. Laura sans s’en rendre compte, se perd, avec des rendez vous tout aussi fructueux (de 2000 euros à 200 euros par mois selon ce qu’elle décide ) mais bien moins sécurisant que le premier, elle découvre de rendez-- vous en rendez vous la violence et domination.

Mais un jour, en croisant un de ses clients, accompagné de sa femme et de leur enfant, elle réalise que ses deux vies se confondent, que ce n’est plus possible, qu’elle peut être rattrapée à tout moment.

Un nouveau départ, elle fait ses valises et se retrouve à Paris, Elle trouve un resto le soir : 1000 euros ! Elle arrête les clients. Elle vit en colocation avec une amie. Tente de se reconstruire. Par la suite elle trouve un emploi de management pour 2000 euros par mois qu’elle vient de quitter en 2008 pour se consacrer à ses examens.

Elle écrit aussi son histoire, son vécu, ses déchirements, peut-être pour exorciser ses tourments, peut-être pour trouver un prétexte à son comportement.

Les médias s’empare de cet évènement, certains titre « Etudiante à tout prix », d’autres « Obligée de se prostituer pour étudier » , on présente son livre comme un livre choc, on va jusqu’à indiquer « En France, on vend son corps à l’heure de la Fac » on cite le chiffre non officiel de 40 000 jeunes étudiantes et étudiants qui se prostitueraient pour payer leurs études , on donne des explications, on prétend que ce phénomène semble lié à une précarisation de la vie étudiante et d’après l’observatoire de la vie étudiante, cité dans un quotidien, en 2006 on comptait 20 000 étudiants « en situation de pauvreté grave et durable », on considère la précarisation de la vie étudiante comme une cause de la prostitution étudiante allant même jusqu’à prétendre que « n’importe qui peut-être touché », d’autres soulignent que le CROUS fait ce qu’il peut mais n’a pas assez de moyens.

Une autre étudiante Eva Clouet qui a signé la postface du livre de Laura D , sort simultanément une étude sur « La prostitution étudiante à l’heure des nouvelles technologies de communication » , il est question de :

- « celles qui veulent sortir de l’impasse » avec deux ou trois rendez vous par mois à 250 euros la séance (Ndlr : soit de 500 à 700 euros par mois) pour payer leurs factures et disposer d’argent de poche, les plus nombreuses, en citant en parallèle 300 euros par mois pour des heures de baby –sitting.

- « celles qui veulent sortir des carcans » moins nombreuses, émanant d’après l’étude d’un milieu traditionnel plutôt favorisé et souvent catholique * ; leur sexualité aurait été bridée par une morale contraignante et elles se prostitueraient pas pour l’argent mais pour assouvir »un plaisir interdit »

- « celles désillusionnées de l’amour » déçues par des relations peu épanouissantes qui sont passées aux relations libertines, sans sentiment, pour le plaisir et qui au risque d’être considérées comme des prostituées préfèrent « autant se faire payer »

Une fois de plus nous pouvons constater que dans une société laxiste ou règne une liberté sexuelle fortement débridée, on tente de blanchir des jeunes filles étudiantes qui se livrent à la prostitution au prétexte de précarisation de la vie étudiante, au prétexte d’une morale traditionnelle « souvent catholique » qui aurait bridée leur sexualité, au prétexte de désillusions d’amour et de recherche du plaisir en les faisant passer pour des victimes « obligées ».

Coup de pub ? Politisation d’un phénomène marginal, Généralisation ou tentative de banalisation d’un relâchement des moeurs ?

Amalgame des motivations et des faux prétextes qui poussent une jeunesse étudiante à la dérive prostitutionnelle avec au passage une griffe à la morale traditionnelle contraignante « souvent catholique » ?

Je vous laisse le soin de juger en conscience. Pour moi c’est fait, je n’accorderai aucun crédit à ces prétendues causes, motivations, prétextes, tous fallacieux.

Il y a des centaines de milliers d’étudiantes et étudiantes en France qui sans faire de tapage et sans se prostituer font des études, la majorité d’entre eux sont des filles et des fils de français moyens avec des revenus moyens, on n’en parle pas, on met en évidence les marginaux libérés et fragiles moralement et sexuellement qui ensuite se complaisent à dirent qu’ils ont été « obligés » de se prostituer pour payer leurs « chères études ».

Obligés par qui ? Par leur propre fragilité morale qui les livre à outrance au sexe et à la luxure plébiscités par une publicité de consommation indécente et un relâchement moral et culturel intense généralisé.

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