11 janvier 2008

Un nouveau cheval de cirque !


Premières réactions politiques à la conférence de presse de Mr. Sarkozy à l'Elysée

(Ce ne sont que les toutes premières, d’autres suivront ….. que je noterai sur mon blog au fil du temps)

Les conseillers de l’Elysée attendaient avec impatience, Le 31 Décembre au soir, le retour de Nicolas à Paris pour lui offrir, comme cadeau de Jour de l’an, en remplacement du cheval « Rupture » mis au vert provisoirement, un Cheval de cirque destiné à rehausser son prestige émoussé sur le dos d’un chameau dans les sables et les ruines de Pétra.

Un nouveau cheval fait son entrée dans l’Ecurie

La conférence de presse du 8 janvier nous a permis d’assister pendant une heure à un numéro de caracolade politique, au cours duquel le Cavalier Nicolas, discrédité dans ses Fonctions de Président, par une chute de 17 points d’indice de confiance depuis le Mois de Septembre, a abandonné pour deux heures sa pouliche Carla pour enfourcher son nouveau « joujou » , le cheval de cirque baptisé « politique de la Civilisation », brossé, dressé et harnaché pour la circonstance, par le Conseiller en parade Henri Guaino, avec lequel il espère franchir son handicap.

Présenté très rapidement dans la séance télévisée des Voeux du 31 décembre, le Cheval a fait le 8 Janvier, en Conférence de presse, un exercice de style d’esbroufe de deux heures, guidé par le Cavalier Nicolas, en présence d’une équipe gouvernementale béate d’admiration et de 600 journalistes invités pour faire de la figuration médiatique.

Quelques heures après, plusieurs gens jaloux de la conquête de Nicolas (Carla) aux précédents dires d’André Santini, le fumeur de cigares, se sont vengé sur le cheval « Politique de la Civilisation » et se sont acharné sur le cavalier Nicolas.

Les Jaloux :

François Hollande, premier secrétaire du PS, justement irrité, a déclaré que pendant près de deux heures, Nicolas Sarkozy a tenté de créer l'illusion du mouvement …… « Il a disserté philosophie et civilisation pour éviter de répondre aux questions essentielles où il était attendu : celles de la croissance, du pouvoir d'achat, de la vie chère, des salaires et de l'emploi »

Selon Monsieur Hollande, l’interminable propos présidentiel n’a eu que le mérite de révéler l'absence de résultat depuis huit mois, le défaut de propositions immédiates « pour la vie de nos concitoyens » "Les Français sauront que, pour 2008, la fumeuse 'politique de civilisation' va se réduire à la banale continuité de leur vie d'aujourd'hui", a ajouté le député-maire de Tulle pour qui "le temps n'est plus au verbe, aux proclamations, aux coups de menton péremptoires et à l'autojustification"

Monsieur Hollande surnommé Monsieur Sarkozy de Président "moi-je" et de Président "m'as-tu-vu" , mais n'a pas souligné les hochements de tête satisfaits, les ricanements, les ébauches de trémoussements, les mouvements d’épaule et la voix souvent agressive et ironique.

Au cours d'un point de presse au siège du PS, Julien Dray a remarqué que Nicolas Sarkozy est "très fort pour disserter de manière philosophique sur un très grand nombre de problèmes sérieux ou un peu moins sérieux" mais "sur le principal des maux des Français", à savoir le "pouvoir d'achat", sur "les prix à la consommation, prix de l'énergie, prix des loyers, il n'y a pas de réponse".

Remarque assez banale ! La dissertation philosophique de Guaino récitée par Nicolas qui reliait le mot politique au mot civilisation n’évoquait aucun problèmes sérieux ou un peu moins sérieux, elle n’était faite que de propositions et de généralités vide de sens .Ce n’était même pas un exercice de style, tout juste un exercice d’écurie. Monsieur Dray souligne des préoccupations matérialistes, mais nous avons aussi des préoccupations d’assainissement d’ordre moral qui mériteraient d’être évoquées.

François Rebsamen, le numéro 2 du PS, a déclaré sur RTL : "Les Français vont être extrêmement déçus d'apprendre qu'il n'y pas la moindre perspective et la moindre solution apportées à leurs problèmes concrets quotidiens.

La palisse avait du lui souffler cette déclaration !

Le Mouvement des Jeunes Socialistes, déclare dans un communiqué : « la conférence de presse de Nicolas Sarkozy ressemble à un show de campagne très loin du quotidien des Français et du malaise social. Nicolas Sarkozy a fait une longue intervention sur sa volonté de changer la France mais il a oublié de dire ce qu'il compte faire concrètement pour les Français. Statut quo sur le pouvoir d'achat, aucune proposition sur le dérapage des prix, ni sur la croissance, ni sur l'emploi, ni sur les salaires. A défaut d'une politique de civilisation Sarkozy pratique une politique de l'illusion".

Ainsi les jeunes socialistes n’ont pas perdu leur temps à analyser le discours et ils ont gagné du temps en listant à contrario et à minima les oublis et statut quo.

Monsieur Georges Sarre, MRC Chevènementiste, s’est livré à un exercice de haute voltige critique pour caricaturer le « grand écart relevant de la haute contradiction » du « docteur » Nicolas qui se dédouane de ses responsabilités à travers « le retour du traité européen …… Il dénonce dans un communiqué :

"Le président de la République s'est livré à un grand écart relevant de la haute contradiction. En effet, pendant que le docteur Nicolas multiplie le annonces de politiques publiques, Mr Sarkozy donne toutes les clés du pouvoir à Bruxelles et à l'OMC à travers le retour du traité européen rejeté par les citoyens".

Olivier Besancenot, chantre de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a fait savoir dans un communiqué intitulé « le divorce continue avec la population » que Nicolas Sarkozy a gorgé de mots son auditoire mais rien sur le pouvoir d'achat alors que c'est la préoccupation numéro 1 de la population" "Vous parlez à chaque instant de civilisation, mais votre gouvernement est une machine à remonter le temps, qui revient sur les acquis sociaux arrachés par les luttes de nos anciens, la protection sociale à la Libération, et même le droit de travail il y a plus de 130 ans" souligne Olivier Besancenot en prévenant Nicolas Sarkozy qu'une "majorité du peuple peut se mettre en colère contre un président élu" ……. En mai 68, "le patronat et l'Etat avaient dû céder une augmentation générale des salaires de plus de 30%" après une grève générale", a-t-il rappelé.

30 % peut-être avec les intérêts capitalisés depuis 1968 ! On voit bien que Monsieur Olivier Besancenot n’était encore qu’un bébé dans ses langes à cette époque ! A peu près 10 % dans le meilleur des cas, ce qui il faut le reconnaître avec le laxisme et la liberté sexuelle en prime comme correctifs, n’était que de la poudre au yeux destinée à éloigner pour un bon bout de temps toutes revendications de valeurs culturelles et morales.

La CGT, « totalement dans le coup des réalités » a traduit sa détermination en termes simples et plus concrets :

"Pour les salariés, tout confirme qu'il est grand temps de se faire entendre et de construire des mobilisations syndicales unitaires pour faire valoir leurs priorités revendicatives".

"A nouveau, les salariés apparaissent comme les grands oubliés, pour ne pas dire les grands sacrifiés de la rhétorique présidentielle". "La première priorité des salariés, celle du pouvoir d'achat, a été purement et simplement escamotée du discours liminaire du président, .. .. qui a avoué son impuissance en la matière, prétextant le mauvais état des finances publiques dont il est pourtant le premier responsable". La CGT fait remarquer que Nicolas Sarkozy a "écarté toute augmentation du Smic et argué de son impuissance à formuler quelques orientations aux entreprises en matière de salaires" et la CGT constate que "l'ex-candidat du pouvoir d'achat a laissé place au président de la rigueur sociale" et dénonce "l'intention" du président "de voir en 2008 la fin des 35 heures".

Les Louanges des Fidèles et des Partisans :

De leur côté, les fidèles « copains » et les « Partisans » de Nicolas sont montés au créneau, pour le soutenir en des termes élogieux, mais ils n’ont certainement pas dû suivre jusqu’au bout la Conférence de politique de la civilisation, car dans leur défense figuraient des arguments et des promesses de propagande politique , mais vides de substance réelle :

Yves Jego, porte-parole de l'UMP, un petit Monsieur brun, au visage rond figé, troué de deux petits yeux fixes au regard cruel, sous des sourcils contractés, a répliqué dans un communiqué : "En cette période de voeux, le chef de l'Etat a su montrer qu'il avait fermement l'intention d'accélérer le rythme des réformes au profit des Français, en particulier les plus fragiles. Il a su prouver sa détermination à poursuivre sans relâche le travail de transformation de notre pays engagé depuis huit mois et à faire de la France un des moteurs de la renaissance de notre civilisation".

Ca ne veut strictement rien dire ! Faire tourner un moulin à paroles ne fait pas démarrer un moteur à vide !

Nadine Moreno, porte-parole de l'UMP, a fait sa déclaration sur France-Inter : "Ce que je retiens c'est que les Français en auront pour leur vote. Ils ont un président qui assume, un président qui a parlé de tous les sujets sans aucun tabou, un président qui a parlé de la préoccupation des Français dans chacun des domaines de leur vie: l'école, l'université, la ville, la réforme de l'hôpital, la revalorisation du travail, la jeunesse, les banlieues ……. Nous avons eu encore une fois un président de la République extrêmement déterminé, qui parle vrai comme il l'a fait au cours de sa campagne électorale".

Oui Madame Moreno, le Président a beaucoup parlé pour ne rien dire, tout comme vous dans votre répétition et votre éloge !sauf à retenir une nouveauté que vous semblez découvrir et qui peut s’interpréter à volonté : « Les français en auront pour leur vote » ! Quelle ironie ! Presque de l’humour noir !

Hervé de Charette, Alain Lamassoure et Claude Goasguen de l’UMP, coprésidents du club Convention Démocrate constatent dans un communiqué "Totalement dans le coup des réalités, (Nicolas Sarkozy) est apparu comme toujours au plus proche des préoccupations des Français et déterminé à répondre de son action en toute franchise et en toute transparence. C'est une République moderne".

Leur déclaration « C’est une République Moderne » n’est pas exacte, c’est une « République en décomposition » qu’ils auraient du dire pour clôturer un communiqué aussi peu crédible.

(Écrit par lucienne magalie pons - mercredi 9 janvier 2008)

Ps : Contenu, interprétation et décryptage : une nouvelle polémique entrecroisée quadrille le paysage entre les politiques et les philosophes sur "la politique de civilisation".dans un prochain article je reprendrais en détails les différents points de vue de cette intelligentsia.

Pour moi plus simplement, il s’agit « d’un fourre tout » où chacun déversera ses fantasmes sur la politique de civilisation du sexe des anges, ou encore d’une Storytelling du genre fièvre cérébrale, qui seront appelés à masquer jusqu’aux municipales la Storytelling tapageuse des vacances et du « mariage » dont on a appris du possible futur marié qu’il pourrait être déjà fait lorsqu’il sera annoncé !

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