Il est vrai que l’UE ne fait pas dans la souplesse , tous les pays membres,
du plus puissant au plus faible, du plus grand au plus petit, sont soumis aux
même directives, européennes et aux décisions de la Commission Européennes,
et il est indéniable que
cette uniformité freine comme un carcan la compétitivité, la croissance , et l’essor économique de
certains pays.
Jeudi, lors de deuxième
journée du forum économique David Cameron le Premier Ministre Britannique s’est expliqué
sur ses intentions en matière d’intégration à l’Europe, et a appelé à une
réforme de l’Union Européenne, pour une
Europe plus libérale et plus flexible , tout en soulignant que son pays n’avait pas
l’intention de tourner le dos à l’Europe
et en assurant que son intention au
contraire n'était pas que les Britanniques quittent l'UE ( ndlr :
avec le futur référendum. )
'Nous ne tournons pas
le dos à l'Europe, au contraire a-t-il
affirmé en indiquant que « la
Grande-Bretagne espérait une Europe plus libérale et plus flexible, » ce qui en clair signifie que le Premier Ministre
Britannique souhaite renégocier le
statut britannique dans l’UE pour obtenir de meilleures conditions, autrement
dit disposer d’ une marge de
manœuvre plus flexible et
libérale .
On peut penser que ce
serait une entreprise risquée pour
l’unité de l’Europe que de renégocier le statut d’un pays membre, d’autres pays
pourraient eux aussi à l’exemple de l’Angleterre réclamer un statut
particulier, et au final qu’on se
trouverait dans une Union Européenne qui
par certains aspects politique se retrouverait dans une « Europe des
nations », où chaque pays à la
faveur de ces exceptions nationales, ménagerait en priorité ses intérêts
nationaux avant ceux généraux de l’UE .
Il faut remarquer aussi
que ces exceptions nationales seraient adaptées à chacun des pays qui en bénéficieraient,
ce qui en rajouterait encore dans le sens d’une UE à multiples conditions, qui
pourraient même sans doute se trouver en contradiction entre elles.
Donc une UE
ingouvernable, autant qu’elle est lente sous sa forme actuelle à s’accorder et à
trouver des solutions et des accords unanimes.
L’initiative ou les souhaits de David Cameron ont le mérite
, au moins, de poser le problème des conditions de l’intégration à l’Europe de
l’Angleterre en particulier,
implicitement par contre coup la
question de l’intégration des autres pays membres, mais aussi de remuer « la cuillère dans la panade » (ndlr : vous comprenez que je voulais
écrire « le bâton dans la m…. européenne), en
appelant à la réflexion les
dirigeants de l’UE , ce petit monde d’élites politiques qui habituellement tourne en cercle et se mord la queue pendant de longs mois , sur des solutions à trouver pour sortir des crises successives ,
financière, économique, sociale et crise
spécifique de l’Euro, et pour faire progresser l’UE vers plus d’uniformité, d’unité, de consensus
politique, … et bla bla bla bla .. .., sans vraiment y parvenir qu’au prix de
longs mois et de difficiles pourparlers, négociations , réunions et conseils, vote, ratifications,
etc ..
En ce sens l’initiative
de David Cameron permettrait à son pays de décider de sa politique économique
notamment sans avoir à attendre les décisions de l’UE .
Et on peut se féliciter
que David Cameron, même si son attitude est parfois insupportable vis-à-vis de
ses partenaires européens et que je n’apprécie pas toujours ses prises de
positions politiques, a réussi à Davos l’exploit
de les remuer et de les faire réagir à chaud.
Sur place au
Forum économique Mondial de Davos,
plusieurs chefs de gouvernement présents se sont élevés contre la volonté de
réforme de David Cameron
Il faut ici
rappeler que l’Allemagne et la France ( que
certains dénomment « le moteur franco-allemand ) ont toujours avancé
pour plus d’intégration et d’unité, ce que de récentes initiatives de
ces deux pays ont démontré, certains commentateurs le
rappellent dans les médias en soulignant que l’initiative envisagée par David Cameron
irait notamment à l’encontre des
positions franco-allemandes , que ce serait une entreprise
« hasardeuse » « pas simple » , « un pari risqué » , "car des pays
comme la France et l’Allemagne la
refuseront "
Sur place au Forum économique mondial de Davos, plusieurs chefs
de gouvernement présents se sont élevés contre la volonté de réforme de David Cameron
Dans les médias
européens de tendance conservatrice et libérale,
on estime que David Cameron a posé la bonne question , certains d’entre eux soulignent que l'UE se trouve à un tournant, par exemple le journal italien libéral-conservateur « Il Sole 24 Ore » écrivait dans
un article le 25 janvier
2013 "L'euro n'est plus un projet purement économique, c'est un
projet politique. … La réalité [ ndlr : d'une zone euro de plus en plus
intégrée] montre que l'époque d'un projet européen commun est révolue. L'UE est
depuis longtemps composée de plusieurs unions. Cela nous pousse à un changement
de stratégie. Nous avons besoin d'un traité politique 'pré-constitutionnel'
entre les Etats de la zone euro et les Etats qui n'en font pas partie. Un
traité qui permette en premier lieu de créer un regroupement politique et au
final de renégocier les conditions de compétitivité sur le marché intérieur
européen. Il ne sera pas facile d'établir une Europe différenciée. Mais le
discours de Cameron nous montre que c'est nécessaire."
En France cette année, nos médias presse et audio-visuels sont très avares d’informations sur le Forum de Davos, nous
savons que les socialistes sont toujours très méfiants sur les échanges et
conclusions des forums de Davos et
qu’ils n’en ont jamais fait leur tasse
de thé, du reste le Président de la
République Française François Hollande
et le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault
ne se sont pas dérangés, et le
pouvoir français a fait subsidiairement acte
de présence en y envoyant deux
ministres, et un fonctionnaire de l'Elysée.
Au fond ça me permet aussi de remarquer que
presque tous les médias français
ne mettent à la Une et à leurs sauces du jour que les évènements mis en scène par le pouvoir pour se valoriser, et à enchaîner avec des
polémiques sans fins, grotesques, ridicules, comme l’affaire Cassez dont on
nous rabat les oreilles depuis plusieurs jours en relatant tout ses faits et
gestes du matin au soir, et jusqu’à la nuit,
et dont la seule chose qu’on ne sait pas c’est l’heure à laquelle elle peut
faire son pipi-caca.
Pourtant l’état et le
sort de l’Union Européenne
conditionnent au plus haut point
l’avenir de notre pays , eh bien non , les médias préfèrent écrire et parler sur des
baudruches ou des poupées gonflées à l’hélium élyséen et gouvernemental, tout ceci me conduit à conclure, d’une part que les médias , flexibles
comme des" roseaux pensants", pensent et écrivent à droite ou à gauche, selon le
pouvoir en place, et d’autre part , que je regrette d'avoir fait preuve de bonne volonté, depuis l’élection du 6 mai et pendant quelques mois , de bonne volonté pour ne pas
critiquer la gauche ,en raison notamment d’une certaine réserve médiatique de leur part pendant les tous
premiers mois, qui m'incitait à penser qu'ils étaient sérieusement "au travail".
Mais en fait j’ai vite réalisé que ce n’était qu’une tactique pour tâter le terrain
et mesurer jusqu’où ils pouvaient aller, eh bien ils ont vite compris qu’ils
pouvaient y aller, les médias n’attendaient que ça pour doper leurs CA et leurs audimats, ils ont foncé, et c’est ce que nous voyons depuis plus d’un
mois, le déroulement d'un feuilleton politico-médiatique , ou les médias et les politiques, la mano dans la mano, nous servent les épisodes d'une storytelling aussi ridicule, fictive et prétentieuse que
celle que nous a fait déguster le
précédent quinquennat
A ce point de vue là
nous n’avons pas gagné au change, et à d’autres points de vue tout reste aux
nouveaux arrivants à nous démontrer.
Revue de presse européenne du 25/01/2013 - Source EURO/TOPICS -
À LA UNE
Cameron réclame une réforme de l'UE
Lors du Forum économique mondial à Davos, le Premier ministre britannique David Cameron a souligné jeudi que son pays n'avait pas l'intention de tourner le dos à l'Europe, tout en appelant à une réforme de l'Union. Certains commentateurs soutiennent l'appel de Cameron pour une Europe plus compétitive. D'autres estiment que l'Allemagne et la France ne tolèreront pas d'exception britannique.
Il Sole 24 Ore - Italie
L'Europe a besoin de plusieurs unions
Deux thèmes ont dominé le discours de Cameron : quel degré d'intégration la Grande-Bretagne et l'Europe peuvent-elles supporter sans perdre davantage de compétitivité globale ? Cameron pose la bonne question et l'UE se trouve à un tournant, estime le journal économique libéral-conservateur Il Sole 24 Ore : "L'euro n'est plus un projet purement économique, c'est un projet politique. … La réalité [d'une zone euro de plus en plus intégrée] montre que l'époque d'un projet européen commun est révolue. L'UE est depuis longtemps composée de plusieurs unions. Cela nous pousse à un changement de stratégie. Nous avons besoin d'un traité politique 'pré-constitutionnel' entre les Etats de la zone euro et les Etats qui n'en font pas partie. Un traité qui permette en premier lieu de créer un regroupement politique et au final de renégocier les conditions de compétitivité sur le marché intérieur européen. Il ne sera pas facile d'établir une Europe différenciée. Mais le discours de Cameron nous montre que c'est nécessaire." (25.01.2013)
» informations complémentaires (lien externe, italien)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Constitution de l´UE, » Royaume-Uni, » Europe
Tous les textes disponibles de » Sergio Fabbrini
Suivre les débats » Le pari risqué de Cameron
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El Mundo - Espagne
Cameron veut seulement négocier
Plusieurs chefs de gouvernement européens ont critiqué la volonté de réforme de Cameron lors du Forum économique mondial de Davos. Le Premier ministre irlandais Enda Kenny et son homologue néerlandais Mark Rutte ont ainsi exclu l'aménagement d'exceptions nationales dans l'UE. La stratégie du Premier ministre britannique est risquée, juge le quotidien conservateur El Mundo : "David Cameron a tenté hier à Davos d'apaiser ses partenaires européens en assurant que son intention n'était pas que les Britanniques quittent l'UE avec le futur référendum. 'Nous ne tournons pas le dos à l'Europe, au contraire' a-t-il affirmé. Il a indiqué que la Grande-Bretagne espérait une Europe plus libérale et plus flexible, ce qui ne correspond pas à certaines des récentes initiatives de la France et de l'Allemagne. Tout semble indiquer que Cameron veut renégocier le statut britannique dans l'UE pour obtenir de meilleures conditions. Mais ce ne sera pas simple, car des pays comme la France refuseront de collaborer. C'est dans tous les cas une entreprise hasardeuse." (25.01.2013)
»
informations complémentaires (lien
externe, espagnol)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Royaume-Uni, » Europe
Suivre les débats » Le pari risqué de Cameron
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Frankfurter Allgemeine Zeitung - Allemagne
Les réactions offensées donnent raison à Cameron
Le fait que de nombreux politiques aient vertement critiqué le discours sur l'Europe tenu mercredi par Cameron montre qu'il a tapé dans le mille avec sa mise en garde, estime le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Cameron a raison : l'UE doit devenir plus flexible et accroître sa compétitivité. Elle doit clarifier la relation entre les pays de la zone euro et les autres pays de l'UE. La rétrocession de compétences au niveau national doit devenir possible. Enfin, l'UE doit devenir plus équitable et plus démocratique. Ceux qui se montrent offensés, avec des reproches comme ceux de l'actuel ministre des Affaires étrangères allemand Guido Westerwelle ('un caprice') ou l'ancien ministre à ce poste Joschka Fischer ('une liquidation de l'UE'), ne doivent pas s'étonner si plus de citoyens encore tournent le dos à l'Europe. ... Qu'ils partent s'ils en ont envie, disent de nombreux Européens convaincus, tout en occultant le fait que leur argument d'un approfondissement de l'intégration perd ainsi tout fondement. Car s'il est avéré que seule une Europe unifiée peut avoir un poids et une voix dans le monde, elle ne pourra s'imposer sans la puissance politique, militaire et financière de la Grande Bretagne." (25.01.2013)
» article intégral (lien externe, allemand)
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Tous les textes disponibles de » Holger Steltzner
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Der Standard - Autriche
Le Commonwealth ne peut remplacer l'UE
L'excellente position internationale de la Grande Bretagne au sein du Commonwealth ne peut remplacer sa relation avec l'Europe, écrit l'historien et l'essayiste Timothy Garton Ash dans le quotidien de centre-gauche Der Standard. Ash, qui se trouve actuellement en Inde, écrit : "[E]couter le discours de Cameron depuis Bombay est une expérience particulièrement surréaliste. Ici en Inde, on vous dit préférer vivre et faire des affaires à Londres, on vous fait part de l'admiration pour les universités britanniques, ... on vous parle d'une certaine affinité avec les traditions littéraires britanniques, avec un bon gouvernement et un bon régime juridique. En revanche, la nouvelle idée des tories qu'une 'relation particulière' entre la Grande-Bretagne et l'Inde, la Grande-Bretagne et l'ensemble du Commonwealth, puisse remplacer la place de la Grande-Bretagne en Europe ou le rapport de l'Inde à l'Europe dans son ensemble, ne suscite aucun écho ici. L'Inde, comme la Grande Bretagne, poursuit ses propres intérêts nationaux, notamment dans son voisinage. Si Cameron n'est pas encore au courant de ce fait, il l'apprendra lors de sa prochaine visite ici." (25.01.2013)
» article intégral (lien externe, allemand)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Relations Internationales, » Politique Européenne, » Royaume-Uni, » Europe, » Inde
Tous les textes disponibles de » Timothy Garton Ash
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POLITIQUE