La crise sociale chez Florange a été alimentée hier
par l’annonce du retrait d’ArcelorMittal
de l’appel d’offre du projet Ulcos, ce qui ne signifie pas
qu’ArcelorMittal abandonne le projet
Ulcos, comme l’explique le dirigeant de cette entreprise dans un
communiqué de presse par lequel il dit que ceci est en parfaite cohérence avec ce qui
figure dans l’accord signé avec le
Gouvernement Français et que « Cela
ne signifie en aucun cas l’abandon du projet Ulcos…. Cela signifie
qu’aujourd’hui, dans l’état actuel des recherches, étant données les
difficultés techniques rencontrées, le projet ULCOS remis dans le cadre de
l’appel d’offre NER 300 – phase 1 – ne peut être mis en place."
Dans le
cadre l’accord signé avec le Gouvernement Français Vendredi passé, en ce
qui concerne précisément le projet Ulcos, Monsieur Mittal s’était engagé
en précisant qu'il allait "continuer à travailler sur le projet de
recherche et de validation technologique, en s'appuyant sur l'expertise du
centre R&D de Maizières-lès-Metz".
Si les raisons techniques invoquées par Monsieur
Mittal sont réelles, sa décision de retrait
d’ArcelorMittal du projet d’Ulcos de l’appel d’offre industriel
Européen, révèle qu’un chef d’entreprise responsable et
prévoyant préfère retirer
actuellement son entreprise d’un appel
d’offre dans
lequel il se trouve en concurrence avec
d’autres entreprises, en se réservant pour l’avenir d’y concourir à
nouveau quand les difficultés de recherches et les difficultés
techniques auront été surmontées.
Le projet de recherche Ulcos, est avant tout un
projet d’avenir, porté par un
consortium de 48 entreprises européennes, dont ArcelorMittal. Ce projet a
pour but de mettre au point un procédé de production de l'acier à la
fois plus propre et plus efficace.
Ulcos repose sur deux composantes : d'une part, le
recyclage d'une partie des gaz produits par les hauts-fourneaux et une
alimentation de ceux-ci en oxygène pur, ce qui permet d'augmenter leur
rendement ; d'autre part, la capture et le stockage du CO2 produit pour réduire
l'impact environnemental. Les professionnels de la sidérurgie estimaient à 20 à
30% les gains de rendement qui peuvent en découler pour la production d'acier.
Il est
aussi censé permettre de réduire de 50% les émissions de CO2.
Dans cette
perspective, le site de Florange doit accueillir le
démonstrateur industriel permettant de mettre au point le projet.
Le gouvernement voit dans ce "projet d'avenir"
le futur du site sidérurgique, et a négocié sur cette base avec ArcelorMittal.
Les professionnels du secteur ont cependant souligné qu'il faudrait au moins 18 mois
avant que les essais ne puissent commencer, et qu'il ne s'agissait que d'un
pilote pas nécessairement destiné à être pérennisé et que le délai pourrait donc être encore plus long.
Enfin le projet ULCOS ne peut être mené à bout sans le financement Européen.
La Commission
Européenne devrait le
financer à hauteur de 260 millions d'euros, soit 45% de l'enveloppe globale. Le
reste se répartit entre l'Etat français (150 millions), les collectivités
territoriales (30 millions) les membres du consortium Ulcos (130 millions).
La Commission devait annoncer le 20 décembre les candidats
retenus pour un financement européen parmi plusieurs projets similaires.
ArcelorMittal
avait envoyé mercredi 5 décembre une
lettre à la Commission
pour l'informer de sa décision. Cette lettre, que francetv info s’est procurée évoque "cinq
points critiques de technique et de sécurité" qui rendent "impossible de déployer immédiatement
cette technologie à l'échelle industrielle".
Si les raisons techniques invoquées par Monsieur
Mittal sont réelles, sa décision de retrait
d’ArcelorMittal du projet d’Ulcos de l’appel d’offre industriel
Européen, fait apparaître qu’un chef d’entreprise responsable et
prévoyant préfère retirer
actuellement son entreprise d’un appel
d’offre dans lequel il se trouve en concurrence avec d’autres
entreprises, en se réservant pour l’avenir d’y concourir à
nouveau quand les difficultés de recherches et les difficultés
techniques auront été surmontées.
Et
finalement la Commission européenne a annoncé jeudi 6 décembre que le Groupe
Arcelor Mittal se retirait
du projet industriel Ulcos.
.
"ArcelorMittal a informé la Commission qu'il retire
le projet Ulcos à cause de difficultés techniques", a indiqué à l'AFP
Isaac Valero, porte-parole de la
Commissaire en charge du Climat, la Danoise Connie
Hedegaard. "Ulcos pourrait concourir au prochain appel d'offres qui
sera lancé l'an prochain", a-t-il précisé.
Pour
autant le projet n’est pas abandonné ont
assuré Matignon et ArcelorMittal à
la suite de ces annonces, en précisant qu’il souffrira, a
minima d'un délai supplémentaire.
Matignon a aussi souligné
qu'ArcelorMittal, "à la demande du gouvernement", s'était
"engagé à poursuivre les travaux liés au projet Ulcos" et que
l'accord passé avec Mittal vendredi sur Florange était "toujours
valable".
Les Syndicats représentants des salariés du site
ont fait part de leurs doutes
et de leur colère après l'annonce
par la Commission
européenne du retrait du projet Ulcos d'ArcelorMittal de l’appel d'offres industriel européen, en employant des
expressions excessives tirées de leur vocabulaire ordinaire : Mittal "a
enfumé tout le monde" a réagi Edouard Martin, de la CFDT. "On a signé
l'arrêt de mort de la filière liquide", a-t-il ajouté."Merci à
Ayrault, c'est la signature de la trahison".
Toutes
ces écarts de langage sont regrettables de la part des syndicats qui se veulent les
censeurs du jeu, nous comprenons leurs inquiétudes, mais faut-il vraiment pour
les exprimer apporter des accusations de trahison à l’encontre de Jean-Marc
Ayrault ?
"A
partir d'aujourd'hui, on prend possession de l'usine, on va dans les
hauts-fourneaux", a ajouté jeudi 6 décembre devant la presse à Florange
(Moselle) Edouard Martin, un des leaders du syndicat CFDT d'ArcelorMittal, les
larmes aux yeux. Des métallos CFDT ont menacé jeudi d'occuper les
hauts-fourneaux du site sidérurgique lorrain, s'estimant une fois de plus
trahis par le gouvernement et leur employeur.
De
leur côté des salariés de l'usine ArcelorMittal de Fos-sur-Mer
(Bouches-du-Rhône) ont décidé de bloquer, jeudi, l'entrée des camions
approvisionnant le site, en solidarité avec leurs collègues de Florange.
Par
ailleurs Jeudi , jour de l’annonce du retrait d’ArcelorMittal de l’appel d’offre industriel Européen, le député PS Michel Liebgott venu de Moselle et des
élus de Lorraine pour rencontrer à
Matignon le Premier ministre sur l'accord passé avec Mittal sur Florange, ont été invité à
déjeuner par Jean- Marc Ayrault, à ce
repas participaient également le
Ministre du Redressement Productif Arnaud
Montebourg, et la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso
Là
encore on a pu voir le Député Michel Liebgott , à la sortie de cette rencontre,
dramatiser la situation en employant des expressions et
des mots que l’on n’attend pas de la
part d’un élu qui se respecte , il a déclaré notamment en autre qu’ils ont l’impression
« d’être entubés pour ne pas être plus vulgaire » … :
«C'était
assez tendu parce que la matinée a été terrible pour nous, puisqu'on a eu
l'impression d'être pris pour des imbéciles par ArcelorMittal. On a eu
l'impression, comme disait Edouard Martin (le syndicaliste CFDT), moi en tout
cas, non pas d'être enfumés mais d'être entubés pour ne pas être plus vulgaire.
Et donc on l'a dit au Premier ministre, qu'on ne l'acceptait pas».
Passons
outre ces excès vulgaire de langage qui
salissent les élus qui les prononcent, et revenons à la déclaration de François
Hollande qui lui en toute occasion s’exprime avec la dignité qui s’attache à
son rang..
Face
à toutes ces turbulences et vives
critiques dont se font l’écho les médias
avides de polémiques ravivées par le retardement du projet Ulcos,
François Hollande a répondu aux
questions des journalistes le jeudi
6 décembre, lors de l'inauguration du nouveau site d'Emmaüs
« Défi », chargée de l'insertion, dans le 19e arrondissement de
Paris.
Il a
notamment a affirmé d’une part , à propos de l'accord passé entre le
gouvernement et le groupe sidérurgique,
que les engagements seraient
tenus .., et qu’il en serait le Garant, d’autre part concernant l'avenir des
hauts-fourneaux, le chef de l'Etat a fait aussi la promesse de faire en sorte
que "ce qui a été engagé aussi pour faire que le projet Ulcos voie le jour auprès de l'Europe
soit mené à bien".
Voici ce qu’il a dit exactement :
« Le Gouvernement a pris des décisions, elles
ne sont jamais faciles, ce sont des décisions courageuses qui permettent d’éviter
un plan social à Florange, d’obliger l’actuel industriel MITTAL à faire des investissements qui n’ont que
trop tardés, et à engager un plan Ulcos qui doit permettre justement qu’il y ait un
avenir pour la filère chaude.
« Je peux ici dire que ces engagements seront
tenus, et que j’en serai avec le
Gouvernement le garant,.
« Je sais les inquiétudes, les doutes , compte tenu du
passé, compte tenu des manquements, j’ai vu la détresse et la colère, j’en
mesure aussi les causes, mais ma responsabilité c’est de faire qu’il y ait un
avenir pour Florange , et tous les engagements qui ont été pris seront tenus ,
et ce qui a été engagé aussi pour faire
que ce projet Ulcos voit le jour auprès de l’Europe sera mené à bien , j’en
fait ici la promesse ;
« Merci. »
ooOoo
Les
syndicats du Site de Florange qui font des hauts Fournaux de Florange le
symbole de leurs doutes , de leurs inquiétudes et de leur colère, devraient, à notre sens, se rendre compte que Florange n’est pas le centre sidérurgique du
monde, leur site est situé dans un environnement européen et international dont
il ne mesurent pas à leur niveau de
compétence les enjeux et les difficultés
qui reste à franchir et dont ils ne sont
pas les maîtres , ce n’est pas en accusant le Gouvernement qu’ils pourront
régler des questions industrielles sidérurgiques industrielles qui manifestement les dépassent, et dont
seuls détiennent les clefs le Chef de l’Etat Français et ses homologues
Européens.
Le comportement des syndicats et des salariés
serait plus constructif s’ils restaient
au côté du Chef de l’Etat et du Gouvernement et leur accordaient confiance, avec les
respects qui leur sont dus par rapport à l’Etat et aux Institutions,
tout en restant vigilants sur le terrain
pour, si besoin, avec l’aide et l’appui du Gouvernement, ramener Monsieur Mittal à ses promesses au cas
où il s’en détournerait.
On est plus
fort avec l’appui et l’aide d’un
Gouvernement que seuls et isolés
sous les hauts fourneaux à préparer des "patates chaudes" et à crier son désespoir la larme à
l’œil et les accusations à la bouche.
ArcelorMittal. La pression monte encore d'un cran
Le Télégramme
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Le feuilleton Florange a rebondi hier avec le retrait
d'ArcelorMittal du projet Ulcos. «Écoeurés», les métallos menaçaient hier soir
d'occuper les hauts-fourneaux. «À partir d'aujourd'hui, on prend possession de
l'usine», a déclaré, visiblement ému, Édouard ...
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