La semaine de notre Président de la République s’annonce délicate, deux évènements marquant sont attendus qui peuvent affaiblir sa crédibilité et la pérennité de son action politique.
Premier évènement :
Tout d’abord ce jour même, son intervention en direct sur TF1 , qui se déroulera en première partie en tête à tête avec Laurence Ferrari, et en seconde partie avec 10 personnes sélectionnées par la direction de TF1 qui viendront lui poser des questions, sous l’animation de Jean Pierre Pernaud, lequel ce matin sur une radio dans l’émission « les grosses têtes » se félicitait d’animer pour la première fois un débat en présence du Nicolas Sarkozy.
Cette émission déjà soulève des polémiques quand à la spontanéité et l’orientation présumée des questions qui lui seront posées par les 10 personnes sélectionnées par TF1 dont les rumeurs médiatiques soulignent qu’elles auraient été choisies dans les rangs de l’UMP.
Selon VSD, les Français choisis pour poser des questions au chef de l'Etat sont connus de la chaîne puisqu'ils ont déjà témoigné de leurs difficultés quotidiennes dans des sujets diffusés au 13 ou au 20 heures.
L'organisation de cette soirée spéciale a aussi déjà alimenté les critiques de l’opposition, notamment des socialistes.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a demandé au CSA, "de faire son boulot et de nous dire quel type de contrepartie il va donner à l'opposition alors que le président de la République va parler pendant deux heures et demi non-stop sur TF1, lundi soir".
Source : le Post, extrait très résumé :
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a demandé au CSA, "de faire son boulot et de nous dire quel type de contrepartie il va donner à l'opposition alors que le président de la République va parler pendant deux heures et demi non-stop sur TF1, lundi soir".
Patrick Bloche, secrétaire national du PS chargé des médias, député de Paris, relayé par un site célèbre (Le Post) pense que l'émission prévue lundi est convenue. Selon lui, "Nicolas Sarkozy aurait dû prendre plus de risques, en participant "à une émission sur Internet".
Le député de Paris juge "un peu lourde" cette double apparition du chef de l'Etat sur la chaîne privée. "Ce n'est pas nouveau mais une nouvelle fois, la communication présidentielle bénéficie d'un relais complaisant de la part de TF1. On retrouve les liens coupables entre Sarkozy et les groupes industriels qui contrôlent les grands groupes de médias", dénonce-t-il.
Cette soirée spéciale "correspond à une volonté de l'Elysée de maîtriser la communication présidentielle et de conditionner l'opinion publique", ……….."Ce qui m'interpelle encore, c'est qu'à deux mois des élections régionales, TF1 met son audience à disposition de l'Elysée dans un cadre très confortable", ajoute Patrick Bloche. Du coup, comme Benoît Hamon, il demande au CSA d'assurer le pluralisme en donnant à l'opposition un temps de parole équivalent à celui dont dispose Nicolas Sarkozy lundi soir. Pour Patrick Bloche, l'émission de lundi soir est trop convenue, "trop confortable". "Ce qui va se passer lundi soir sera aussi caricatural que quand Nicolas Sarkozy fait quadriller une ville par la police pour qu'il puisse éviter les manifestants lors de ses visites sur le terrain", explique-t-il. Avant d'ajouter: "La communication politique, c'est accepter la confrontation et refuser le confort!" Selon lui, "Nicolas Sarkozy aurait dû prendre plus de risques, en étant interrogé par des vrais journalistes". "Dans l'émission de lundi, où seront les contradicteurs de talent? Où seront les questions dérangeantes?", demande-t-il.
A la suite, contactée par Le Post, les syndicats de journalistes de TF1, le service communication de la chaîne, et le CSA, n'ont pas encore réagi.
Ceci n’augure pas des moments de satisfaction intense, cette émission dont nous attendions l’émotion du direct et de la spontanéité, parait à priori soigneusement orchestrée et encadré par les médias du sérail.
Deuxième évènement :
Le Jeudi 28 Janvier, par pure coïncidence (?) jour anniversaire du Président de la République, sera prononcé le verdict concernant Dominique de Villepin, dans l'affaire Clearstream.
Le jugement de l'affaire Clearstream, une clé de tous les possibles selon certains médias.
C'est en effet, le jour même de l'anniversaire du président de la République, jeudi 28 janvier, que le tribunal de Grande Instance de Paris rendra son jugement dans l'affaire Clearstream.
Le jugement de l'affaire Clearstream, une clé de tous les possibles selon certains médias, va être rendu alors que la magistrature subit une réforme qui, pour certains magistrats, remet en cause leur indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif,
Concernant Dominique de Villepin, le procureur de la République a reconnu qu'il "manque des preuves tangibles de son implication consciente et délibérée". faute de preuves tangibles et d'un motif sérieux, on pourrait espérer qu’il semble peu probable de condamner Dominique de Villepin, sans faire courir de grands risques à l'exécutif, mais les espoirs peuvent facilement être contournés quant on a pu constater à quel point il l’ont été au cours de la procédure par l’influence néfaste et rancunière de l’exécutif qui empiétait implicitement sur le judiciaire
Si les juges condamnent Dominique de Villepin, ils suivront l'opinion publique qui, selon un sondage LH2 pour nouvelobs.com, fait ressorti que 52% des personnes interrogées n’ont pas "confiance" en la justice "pour juger les prévenus de manière neutre dans ce procès".
Dès lors, toute exploitation politique de ce jugement tant par la majorité présidentielle que par l’opposition va donner lieu à une polémique acide à laquelle s’associera l’opinion publique , alors que les élections régionales se profilent dans un très proches horizon et que le Gouvernement fait des efforts désespérés et des sacrifices de favoritisme (Aff. de la renonciation au cumul des salaires Proglio, par exemple) pour étouffer toute polémique afin présenter les candidats UMP dans un climat politique tout à fait « clean »
Surtout enfin, si les juges condamnent Dominique de Villepin, cela affaiblirait le projet de réforme de la justice et un tel jugement mettrait à mal les défenses "sur l'honneur" des ministres et parlementaires qui dénient sans arguments solides toute volonté de leur part de mettre la justice sous la coupe de l'exécutif.
Si Dominique de Villepin est relaxé, l’accusation et la haine (il souhaitait le voir pendu à un crochet de boucher) dont le chef de l'État a fait preuve à son égard le décrédibilisera fortement.