Portrait officiel de la reine Elizabeth II portant le diadème de Vladimir, le collier du jubilé de la reine Victoria, le ruban bleu de la jarretière, l'insigne et l'étoile de la jarretière et les ordres de la famille royale du roi George V et du roi George VI.
PUBLIÉ LE 8 SEPTEMBRE 2022
Décès de Sa
Majesté Elizabeth II.
La reine Elizabeth II vient de
s’éteindre. Une ère élisabéthaine s’achève. Le Royaume-Uni porte à jamais le
sceau de celle qui l’incarna durant soixante-dix ans avec une force et une
autorité morale inaltérables. La France rend hommage à celle qui aura marqué
l’Histoire de son pays, de notre continent et de son siècle.
La petite fille qui eut à affronter, comme tous les Anglais, les bombardements
de Londres durant la guerre, fut bientôt aussi la princesse héritière Elizabeth
d’York qui, du haut de ses onze ans, assistait grave et impassible au sacre de
son père. Elle fut encore le capitaine Elizabeth Windsor, mécanicienne et
ambulancière dans l’armée britannique de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut
épouse et mère. Puis tous ces visages, tous ces noms se fondirent en un seul
titre, en un seul profil de médaille frappé sur les timbres, les pièces et les
imaginations du monde entier : en ce matin où l’archevêque de Canterbury déposa
sur son front la couronne trop tôt quittée par son père, naissait « Sa Majesté
Elizabeth II Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du nord et de
ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi.
» Ou bien, et ces deux simples mots avaient un pouvoir d’évocation suffisant, «
la Reine ».
Dès lors, elle se donna tout
entière à son royaume. Rarement des sujets s’identifièrent autant à un
souverain, scrutant ses regards et ses mots, ses tenues et ses gestes, qui
portaient tout à la fois l’héritage du passé et la confiance en l’avenir. Elle
faisait corps avec sa nation : elle incarnait un peuple, un territoire, une
volonté commune. Une stabilité aussi : à travers les fluctuations et les remous
de la politique, une permanence au parfum d’éternité.
Elle avait en France un
statut spécial et, dans le cœur des Français, une place singulière. Nul autre
souverain étranger n’avait gravi le perron de l’Élysée plus souvent qu’elle,
qui fit à la France l’honneur de six visites d’État, et rencontra chacun de ses
présidents. Le français était pour elle, non seulement une ancestrale rémanence
normande conservée en maints usages, mais une langue intime et chère. La reine
aux seize royaumes aimait la France, qui le lui rendait bien. Le peuple
britannique, l’ensemble des pays du Commonwealth ce soir pleurent la reine. Le peuple
français aussi porte son deuil.
Celle qui côtoya les géants du XXe siècle sur le
chemin de l’histoire s’en est allée les rejoindre. La République et le peuple
français adressent à Sa Majesté le Roi, à la famille royale, au gouvernement de
Sa Majesté et au peuple britannique le témoignage de son amitié séculaire et de
sa tristesse.
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