Les
États-Unis viennent de réussir à parfaire leur vieux rêve de domination sur
l’Europe, un exploit mené avec détermination et surtout avec le soulagement
lâche des vieilles nations européennes qui, «
fatiguées de trop longs efforts, préfèrent qu’on les dupe pourvu qu’on les
repose », selon le jugement de Tocqueville .
Cette mainmise américaine sur l’Europe a
été conduite au nom de la démocratie, avec les fameuses révolutions de couleur
dans tous les ex-satellites soviétiques dont les populations aspiraient
légitimement à respirer l’air de la liberté retrouvée ou d’une liberté inédite.
La démocratie s’est installée dans de
nombreux pays de l’ex-URSS : la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, les pays
baltes, pour ne citer que les principaux. Toutefois, la démocratie revêt une
dimension particulière, elle est couplée avec l’adhésion à l’OTAN, laquelle
s’effectue même avant l’entrée dans l’Union européenne.
En Roumanie, il est symptomatique de voir, à l’entrée du
ministère des Affaires étrangères, le drapeau roumain avec l’emblème de l’Union
européenne et l’emblème de l’OTAN. La Roumanie a d’ailleurs adhéré à l’OTAN le
29 mars 2004 et à l’Union européenne le 1er janvier
2007.
En Ukraine, les manifestants portant des calicots « orange » en
novembre 2014, place Maïdan, dénoncent les fraudes des élections
présidentielles du président prorusse et obtiennent de nouvelles élections. Il
est avéré que les manifestants ont reçu le soutien actif des Américains.
C’est à cette date que l’Ukraine se tourne vers l’OTAN et l’Union
européenne et reçoit des armements et renseignements de Washington, sans
oublier de nombreux conseillers.
La
combativité reconnue des Ukrainiens n’est pas étrangère à ces multiples aides
américaines, il n’y a pas de miracle, Washington a ainsi la ferme volonté
d’avancer ses pions en Europe ! Mais avec les demandes d’adhésion à l’OTAN de
la Finlande et de la Suède, la mainmise américaine franchit une étape décisive
et les pays européens passent tous sous la tutelle de Washington.
Adieu
politique étrangère indépendante, adieu défense européenne, écoutez,
va-nu-pieds, l’Oncle Sam se charge de tout et pense pour vous, c’est beaucoup
plus efficace que vos éternelles chamailleries…
Les
États-Unis, après leur débandade afghane, se refont ainsi une relative
crédibilité à peu de frais, grâce à leurs vassaux européens qui croient dur
comme fer dans l’alliance avec ce puissant qui, lui, pense d’abord à ses
intérêts politiques, militaires et économiques.
C’est
le retour du bon vieux temps, l’ennemi rouge – la Russie - est l’ennemi
parfait, il doit être puni, affaibli puisque je vous le dis, moi, Oncle Sam !
Et
si vous avez encore des doutes sur la mainmise américaine sur l’Europe,
réjouissez-vous, bonnes gens, d’apprendre que le secrétaire général délégué de
l’OTAN Mircea Geoană se félicite de la victoire de la chanson ukrainienne à
l’Eurovision… L’OTAN s’occupe aussi de la chansonnette… CQFD !
La
France peut-elle accepter cette vassalisation ? Évidemment non. Mais Emmanuel
Macron n’en dit mot et hurle avec les loups. Pire : il soutient la logique de
guerre otanienne alors qu’il devrait tout mettre en œuvre pour trouver une
solution diplomatique, même si cela déplaît aux va-t-en-guerre qui, rêvant
d’une victoire militaire, contribuent à l’escalade et à un engrenage qui
conduisent dans le mur !
Pour la bonne compréhension du processus en cours, « vassal »
vient du latin médiéval vassalus et
du latin vassus, qui signifie…
serviteur. Sans commentaire !
« Ne soyez le vassal d’aucune âme,
ne relevez que de vous-même » (Honoré de Balzac).
ooOoo
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