RELAIS D'INFORMATION
de Source 🔻
BILLET DIPLOMATIQUE :
DANGEREUSE DIPLOMATIE MÉDIATIQUE
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
Président de l'Académie du Gaullisme.
Le 27 AOÛT 2019
La situation internationale est entrée
dans une période de tensions qui créent de légitimes inquiétudes, la
multiplications des crises : le détroit d'Ormuz, la guerre au Yemen, la guerre
en Syrie ,le conflit persistant israélo-palestinien, l'Afghanistan, Hongkong,
les relations Indo-Pakistanaises,la Chine et les Etats-Unis,la Corée du nord,
l'Algérie, les flux migratoires, le Soudan...
C'est dans ce contexte que s'est tenu le
G7 de Biarritz sous la Présidence d' Emmanuel Macron.
Les perspectives du G7 étaient tellement
peu encourageantes compte tenu des différences d'appréciation des chefs d'Etat
et de gouvernements qu'il n'était prévu à l'issue du Sommet ni communiqué
commun ni photo de famille, et cependant le G7 apparaît comme un succès d'
Emmanuel Macron qui a su prendre deux initiatives qui sont à mettre à son
crédit, il faut le reconnaître .
La première initiative fut de recevoir
Vladimir Poutine au fort de Brégançon avant la tenue du G7; il est en effet
indispensable de faire revenir dans le jeu européen la Russie que des sanctions
européennes inefficaces maintiennent dans un ghetto qui a toutes les chances de
la pousser dans les bras de la Chine.
La seconde initiative fut de faire venir à
Biarritz le ministre des affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif.
Certes, les membres du G7 n'ont guère
apprécié d'être avertis à la dernière minute de sa venue, mais la France a
raison de signifier au président américain que sa dénonciation de l'accord
nucléaire accroit dangereusement la situation au Proche et Moyen Orient et
notamment dans le détroit d'Ormuz où transite le pétrole à destination de
l'Europe.
Cela étant dit, il convient de réfléchir
et d'analyser cette diplomatie véritablement médiatique dans toutes ses
conséquences.
Elle est ostensiblement une diplomatie de
l'image et de la communication qui suscite dans un premier temps l’intérêt et
peut-être l'espoir mais tel un soufflé l'ensemble du processus peut retomber
très vite, laissant la place aux désillusions amères.
Quant aux embrassades ostentatoires entre
Trump et Macron, elles sont risibles, les Etats n'ont pas d'amis.
De plus, cette diplomatie médiatique
pratiquée par les chefs d'Etat qui " montent " ainsi en première
ligne surtout pour exister par rapport à leur opinion publique nationale est
dangereuse.
Agir sur le plan international au regard
de considérations de politique intérieure n'est pas un gage de réussite même si
cela est parfois inévitable...
En effet, le Chef d'Etat est le dernier et
ultime échelon dans les relations internationales après les diplomates et
ambassadeurs, les ministres des affaires étrangères. Il incarne, comme il était
inscrit sur les canons du Roi LOUIS XIV, l' " ULTIMA RATIO REGUM" ,
le dernier argument du Roi avant la crise et parfois la guerre !
Le G7 de Biarritz restera l'exemple d'un
sommet où les relations, notamment avec le Brésil, traitées directement au
niveau des chefs d'Etat, ont atteint un paroxysme de tension.
Voilà pourquoi l'art de la diplomatie
nécessite des court-circuits qui protègent le Président Chef d'Etat qui doit
éviter une diplomatie directe, et qui ne doit intervenir que lorsque la
négociation est sur le point d'être conclue !
Il est vrai que les G7 ou G20 tournent le
dos à cette prudence.
La première qualité d'un chef d'Etat
aujourd'hui est de savoir prendre du recul et de ne pas tomber dans
l'immédiateté et le narcissisme médiatiques.
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