Nouveau sur le site de :
L'hypocrisie démocratique mondiale d'aujourd'hui et de demain.
1 - Préambule : Les députés et les
sénateur montent sur la scène internationale
2 - L'avènement de l'ironie politique
3 - La France pensante du XXIe siècle
4 - La postérité démocratique de Tartuffe
5 - Métaphysique et politique de l'hypocrisie
6 - L'hypocrisie du Dieu construit à notre "image et ressemblance"
2 - L'avènement de l'ironie politique
3 - La France pensante du XXIe siècle
4 - La postérité démocratique de Tartuffe
5 - Métaphysique et politique de l'hypocrisie
6 - L'hypocrisie du Dieu construit à notre "image et ressemblance"
Le 25 mars j'annonçais sur ce
site mon intention de raréfier mes commentaires en raison de mon âge et afin de
favoriser par mon absence les initiatives des jeunes chercheurs d'ores et déjà
en route sur les pistes que j'ai tenté d'ouvrir depuis le mois de mars 2001.
Mais un évènement important me contraint dès ce 8 avril, d'expliciter à l'école
d'une anthropologie critique, donc ambitieuse d'accéder au rang d'une science,
les ressorts et les rouages du personnage le plus important de l'histoire des
religions et des Etats, à savoir l'hypocrisie
de type démocratique.
Car, pour la première fois,
l'Assemblée Nationale légitimée par le suffrage universel, donc par la voix et
la volonté du peuple souverain, débarquera le 28 avril sur l'immense territoire
de la politique étrangère, donc sur la scène internationale où se construit le
destin des nations - car les descendants de la Révolution de 1789 se
déclareront habilités à décider des relations futures de la France avec la
Russie et avec les nations montantes du monde de demain.
Or, à l'heure où, comme au
XVIIIe siècle, la question du statut de la raison et de l'avenir de la pensée
se situe à nouveau au cœur de la civilisation mondiale, M. Thierry Mariani,
député des Français de l'étranger, a pris l'initiative de présenter un projet
de loi au vote du Parlement sur la
suppression immédiate des sanctions à l'encontre de la Russie. Le Ministre
de l'économie, M. Emmanuel Macron, a lui aussi déclaré publiquement que
l'abolition des sanctions prises à la suite des retrouvailles de ce pays avec
la Crimée était prioritaire.
Et le Président du Sénat, M. Gérard Larcher, a été reçu par M. Poutine et il a
abondé dans le même sens.
C'est dire que de nombreux
membres du parti socialiste et une partie du gouvernement soutiennent l'audace
de M. Mariani. C'est dire également qu'en tant que représentants de la
souveraineté du peuple français, les députés sont tous informés que la pseudo
révolution ukrainienne de la place Maidan a été financée à hauteur de plus de
six milliards de dollars par Mme Victoria Nuland, représentante de la Maison
Blanche pour les affaires européennes, et cela aux fins de préparer la conquête
de Sébastopol par Washington qui y installerait une base militaire d'une
importance stratégique décisive, puisque ce port permet à l'Etat qui s'en rend
le maître de contrôler tous les pays du bassin de la mer Noire, à savoir la
Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Géorgie, l'Ukraine et la Russie.
De même, les députés savent
tous, puisqu'ils sont les représentants de la souveraineté nationale, que la
conquête de Sébastopol par Washington était préparée depuis des mois. Des
estimations du coût de l'aménagement des bâtiments destinés à loger les
quartiers généraux et les services de renseignement américains, ainsi que des
aérodromes et de diverses casernes à Simféropol et à Sébastopol avaient été
chiffrées. Washington était si assuré de mettre la main sur la péninsule de
Crimée sans coup férir que les bâtiments destinés à recevoir les militaires de
haut rang avaient été aménagés.
Les députés français ne peuvent
avoir ignoré que le 23 février 2014, toute une escadre de la marine américaine,
composée de pas moins de seize navires de guerre et de trois sous-marin
nucléaires escortant le porte-avions George Bush était entrée dans la mer
Noire. A son bord, quatre-vingt dix avions et hélicoptères étaient prêts à
décoller à tout instant.
Il est évident que tous les
députés français savaient également que le roi du Maroc s'était rendu à Moscou
et que la Russie avait signé un accords avec la Tunisie et avec l'Algérie aux
fins de mettre sur pied une collaboration active entre le Kremlin et la partie
semi francophone de l'islam nord africain, dans la lutte contre le terrorisme.
Tous les députés savent de
surcroît que, dès le lendemain, Washington interdisait aux nations européennes
asservies à l'OTAN, d'ouvrir le dialogue avec la Russie sur le terrorisme et à
leurs banques de se porter candidates à l'achat de bons du trésor russe à 5%
sur dix ans, et cela au moment où les taux sont négatifs en Occident.
Or, aucun député, ni de la
majorité, ni de l'opposition n'a jamais soufflé mot de ces faits au peuple
français, donc à leur souverain à tous. Il est donc décisif que dès
aujourd'hui, les relations que l'anthropologie critique entretient avec l'hypocrisie politique, soient
précisées, afin que le 28 avril, date du débat parlementaire prévu sur la
nature et l'étendue réelles de la souveraineté du peuple, les citoyens se
trouvent informés de leurs apanages et de leurs prérogatives. Alors seulement
l'intervention, longtemps retardée d'une citoyenneté éduquée, permettra au
peuple français d'assumer pleinement sa compétence et ses responsabilités sur
la scène internationale.
Une seule réalité pratique
domine la politique internationale, à savoir la volonté prophético-messianique
des Etats-Unis de poursuivre leur expansion politique, idéologique et militaire
en Europe.
Le 25 mars dernier, je revenais
sur la vocation politique de l'ironie dont j'avais déjà traité plusieurs fois.
Je disais que l'ironie ignore le rire gros et gras - elle illustre le sourire
en coin d'une raison amusée. Le 29 mars, la victoire de Palmyre engageait pour
la première fois la diplomatie russe à user de l'ironie sur la scène
internationale du socratisme politique. Vladimir Poutine s'attaquait à l'OTAN
et aux Etats vassalisés du Vieux Monde dans les termes suivants: " Depuis
que l'environnement politique international a changé, la politique des
Etats-Unis dans l'Otan se révèle dépassée. Il faut qu'ils admettent que
l'ingérence dans la politique intérieure d'autres pays est dépourvue de sens,
et qu'ils envisagent sérieusement de quitter l'Alliance atlantique. "
Mais pour comprendre les virtualités dont l'ironie de Vladimir Poutine est
porteuse, il faut remonter d'environ deux siècles dans le temps et expliciter
la mutation imposée à la littérature française par Stendhal et Balzac.
A partir du milieu du XVIIIe
siècle, l'épicentre du capitalisme s'est déplacé. Alors que depuis des siècles,
la richesse reposait sur la possession des terres et du bétail, le capitalisme
changeait de propriétaire: les nouveaux Crésus devenaient les possédants des
moyens de production mécaniques qui allaient fonder la civilisation
industrielle d'aujourd'hui.
Du coup, une classe sociale
nouvelle devenait un outil au service des machines de plus en plus
automatisées. Cette nouvelle structure sociale contredisait le combat de tout
le XVIIIe siècle pour la prééminence de l'individu sur les mentalités
collectives, puisque la machine et ses utilisateurs se voyaient réduits au rang
de deux mécaniques qui allaient bientôt devenir rivales, ce qui était contraire
aux idéaux de 1789 et cela d'autant plus que la machine commençait de dévorer à
belles dents ses serviteurs et même de les éliminer du marché à son propre
profit.
Comment procéder pour redonner
à une classe ouvrière mondiale devenue un outillage de moins en moins
performant, la dignité de la personne qui, depuis le XVIIIe siècle fondait
cette dignité sur la personnalité intellectuelle? Rien de plus simple: on
allait interdire la propriété privée des moyens de production et exécuter
purement et simplement tout citoyen qui tenterait de fonder une entreprise sur
le type d'esclavage engendré par la machine.
Naturellement, la classe
ouvrière, élevée au rang officiel d'une dictature enfanterait nécessairement
une classe dirigeante d'apôtres dévoués corps et âme à défendre ses intérêts de classe. Non moins naturellement, cette
classe de bienfaiteurs du genre humain a aussitôt prêché un catéchisme
bureaucratique qui allait conduire une civilisation industrielle de ce type à
la chute du mur de Berlin.
De son côté, la bourgeoisie
issue de la révolution de 1789 et du siècle des Lumières, a mis en scène et à
l'échelle internationale, une religion calquée sur les trois valeurs
fondatrices du christianisme, à savoir la Foi, l'Espérance et la Charité.
Qu'est-ce que la Liberté, sinon la formulation laïque de la Foi, qu'est-ce que
l'Egalité, sinon la formulation laïque de l'Espérance, qu'est-ce que la
Fraternité, sinon la formulation laïque de la Charité? Hélas, ces trois entités
salvatrices sont bientôt devenues à elles-mêmes leur propre mausolée, ou le
cénotaphe de la nouvelle religion, et la démocratie est devenue à elle-même sa
propre pierre tombale.
C'est dans ce contexte que deux
géants ont surgi, Stendhal (1783-1842) et Balzac (1800-1850). La Françoise
Sagan de l'époque s'appelait Mme de Krudener. Elle a failli faire du roman
sentimental le beffroi central de la littérature française. Un siècle plus
tard, Gide dira: "Les bons sentiments font la mauvaise littérature".
Le XXIe siècle ajoutera: "Les bons sentiments font la mauvaise
politique". Mais pour cela, il fallait convertir la littérature à
l'examen minutieux et réaliste des ressorts et des rouages des sociétés et
observer à la loupe le fonctionnement de l'hypocrisie
démocratique qui remplaçait
le tartuffisme chrétien.
Albert Thibaudet dira que toute
l'œuvre de Stendhal se résume à un combat contre l'hypocrisie sociale.
Le récit du séjour de Julien Sorel au séminaire de Dijon n'est autre qu'une
analyse quasiment anthropologique de l'hypocrisie de l'Eglise romaine. Mais
l'admiration de Balzac pour Stendhal, alors entièrement ignoré, reposait sur le
même fondement, tellement il était impossible d'étudier la société sous la
Restauration sans aboutir à la même analyse de l'hypocrisie collective des
sociétés tant dans Splendeurs et
misères des courtisanes que
dans Le Rouge et le noir.
Avec Balzac, l'écrivain est
devenu le forçat de l'écriture et le
géniteur d'une transcendance nouvelle du génie littéraire. Balzac écrivait à Mme Hanska:
"J'ai récrit treize fois César
Birotteau les pieds dans la
moutarde". Mais ailleurs le galérien change de ton et il écrit: "J'ai
arraché des idées à la nuit et des mots au silence", tellement le
réalisme de Balzac se nourrissait d'une dimension visionnaire.
Telles sont les prémisses
anthropologiques, donc historiques et politiques, d'un examen du sens d'une
collaboration d'une analyse de la signification du terrorisme qui redonnerait à
nouveau à la France du XXIe siècle l'avance qu'elle avait prise sur le reste du
monde et cela précisément dans la postérité créatrice du Tartuffe de Molière.
Quelle hypocrisie que celle
d'un empire, dont le Général de Gaulle disait dans son discours de Pnom Penh
que l'escalade américaine était "de plus en plus étendue en Asie, de
plus en plus proche de la Chine, de plus en plus provocante à l'égard de
l'Union Soviétique, de plus en plus réprouvée par nombre de peuples d'Europe,
d'Afrique, d'Amérique latine, et, en fin de compte menaçante pour la paix du
monde".
Mais qu'en est-il dans
l'enceinte même des démocraties de l'hypocrisie attachée à la notion même de
"souveraineté du peuple"? Le corps électoral français ignore,
par exemple, que les jugements des tribunaux ne sont signés par trois
magistrats que pour la forme et afin de les renforcer d'une apparence de
collégialité démocratique. En réalité, ils sont exclusivement rédigés par un
seul juge, les deux autres numéros du trio l'entérinent pour la forme. Le
peuple souverain s'imagine - et on le lui fait croire - que les commissions au
sein des ministères sont appelées à soumettre au contrôle du peuple souverain
l'exécutif concerné, à savoir les agissements de l'Etat lui-même, alors qu'en
réalité, les ministres nomment les membres des commissions et leur donnent
leurs ordres noir sur blanc.
Mais l'hypocrisie démocratique prend une nouvelle dimension si on
l'observe dans l'optique de l'immense postérité de Bergson qui, le premier a
mis en scène "l'évolution créatrice" et "l'évolution
régressive" fondées sur une mécanisation du vivant au sein des "sociétés
closes". Face à la
spontanéité du vivant, les rituels administratifs et les liturgies
bureaucratiques fossilisent les sociétés.
Jetons un coup d'œil à la
postérité vivante des philosophes qui réfute le mot de Stendhal: "Je
serai compris en 1880", tellement nous avons affaire au Stendhal et au
Balzac du XXIe siècle. Pour cela, observons l'hypocrisie propre à la laïcité
démocratique que masque l'appellation neutralisante et riche de dérobades de
"fait religieux".
Car si la laïcité réduit les
religions au "fait religieux", la voie est ouverte à
l'hypocrisie de passer outre à l'examen du contenu anthropologique et
psychobiologique du dit "fait religieux". Empaquetées dans la valise
d'un "fait" pseudo scientifique, nous transportons les
mythologies sacrées sur un territoire hypocritement défaussé. Sans procéder en
rien à l'examen du contenu de la valise, nous observons comment le gigantesque
système routier de l'empire romain a permis à Saint Paul de le véhiculer en
tous lieux et ce sera à ce système routier de rendre compte du contenu de la
valise.
Mais nous ne sommes pas encore
au terme de l'hypocrisie historique et politique que camoufle la métamorphose
laïque des religions en un "fait
religieux" transportable dans la valise. Car il faut maintenant se
demander ce que l'hypocrisie pseudo scientifique tente de camoufler, à savoir
le fondement originel du terrorisme. Car ce que l'hypocrisie pseudo
scientifique tente de camoufler, c'est rien de moins que la structure
terroriste de la politique de Dieu.
Si nous commençons par placer
une religion sous vide, si nous la désossons au préalable afin de nous priver
de tout moyen de l'examiner, si nous plaçons ce squelette dans un cénotaphe
artificiel, comment ce document momifié nous livrerait-il ses secrets
anthropologiques de se trouver ainsi scalpé et véhiculé sur les chemins déserts
d'une science sans objet? Mais quelle hypocrisie de ne pas écouter ce que
disait ce songe avant que son cadavre fût transporté à la morgue. La
dénonciation de l'hypocrisie de Dieu est tout le contraire de la légitimation
de l'ignorance et de la sottise.
De quoi s'agit-il? D'un côté,
un monothéisme de ce genre, offre quelques sucreries à des squelettes
éternisés. De l'autre, une religion construite sur ce modèle éclaire les
fondements terroristes de la divinité, dont l'atrocité s'exerce à la torture
éternelle des trépassés dans un enfer souterrain auprès duquel Auschwitz et
Buchenwald ne sont que fariboles.
Jamais nous ne vaincrons le
terrorisme avec pour seul secours l'atrocité d'un Dieu de l'épouvante
éternelle. Voici le Dieu barbare que nous nous mettons sur les bras et qui
s'englue dans la torture. Nous nous le fabriquons sitôt que nous nous le
construisons à notre "image et ressemblance".
Le 8 avril 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire