Frankreichs Präsident François Hollande in seinem Büro im ersten Stock des Élysée-Palasts mit BILD-Chefredakteurin Tanit Koch und BILD-Herausgeber Kai Diekmann
Foto: Daniel Biskup
Le président Hollande dans son bureau du premier étage de l’Elysée avec Tanit Koch, rédactrice en chef de BILD, et Kai Diekmann, directeur de la publication de BILD
Dans son édition en date du 5 avril 2016 le journal Bild a fait précéder l'interview du Président Hollande par une appréciation sur le Palais de l'Elysée : "Mehr Pracht entfaltet wohl kein anderer Präsidenten-Palast in Europa: der Élysée in Paris. Meterhohe Decken, goldfarbene Wandbehänge, großflächige Ölgemälde und überall Antiquitäten.
In seinem Büro im ersten Stock empfing Frankreichs Staatschef François Hollande BILD zum ersten Interview mit einer deutschen Publikation seit seinem Amtsantritt 2012. Morgen trifft er Bundeskanzlerin Angela Merkel zu den deutsch-französischen Regierungs-Konsultationen.
- que nous traduisons sommairement comme suit :" Partout dans l’Europe, il n’y a guère une résidence présidentielle si prestigieuse que celle du Président de la République Française. C’est bien ici, dans son bureau au premier étage, que François Hollande reçoit BILD pour un entretien sur l'Europe, le couple franco-allemand et la guerre contre le terrorisme.
Le Journal Bild souligne aussi que c'est la première entrevue du Président François Hollande avec une publication allemande depuis sa prise de fonction 2012 et précise : Demain, il rencontre la chancelière allemande Angela Merkel pour les consultations gouvernementales franco-allemandes.
copié/collé :
Interview dans le journal allemand BILD
" Publié le 06 Avril 2016
RUBRIQUE : ECONOMIE,
FINANCES ET INDUSTRIE, EUROPE, INTERNATIONAL, DÉVELOPPEMENT ET FRANCOPHONIE
-
BILD : Monsieur le Président, la
crise des migrants, et avant le drame de la dette − l'Europe est plongée de
toute évidence dans la crise la plus grave depuis sa création il y a bientôt 60
ans. La communication entre de nombreux membres de l'UE est tendue. Est-ce que
l'âge d'or est terminé pour l’Europe ?
François Hollande : «
Est-ce qu'il y a jamais eu un âge d'or pour l'Europe ? Regardez ce qu’a été son
histoire durant les trente dernières années. Notre Union a traversé des crises
monétaires, économiques, comme politiques. Et aussi relevé des défis majeurs,
je pense notamment à l'élargissement de l’Europe. Mais soyons lucides et
regardons les choses en face : l’afflux de réfugiés a réveillé les crispations
et les replis. Et le terrorisme a fait ressurgir des peurs et des
interrogations. Or décider à 28 est plus difficile qu’à 6, 12 ou même à 15, au
temps où François Mitterrand et Helmut Kohl pouvaient régler en face à face les
questions liées à la réunification allemande. Ce qui reste vrai, c'est que l'Europe
ne peut avancer que si la France et l'Allemagne marchent d'un même pas. »
- - Est-ce que les peuples en Europe
croient encore au rêve européen? En Grande-Bretagne, le débat d'un possible
«Brexit» fait rage en ce moment.
« Il y a beaucoup
d'euroscepticisme, et pas seulement au Royaume Uni et le rêve européen pour les
nouvelles générations s’est dissipé. Je souhaite que la Grande-Bretagne reste
dans l'Union, c'est son intérêt, c'est celui de l’Europe. Mais seul le peuple
britannique peut dire ce qu'il veut pour son avenir. Quelle que soit sa
réponse, je suis favorable au lendemain de cette consultation à une initiative
pour que les pays qui veulent aller plus vite et plus loin dans l'intégration,
puissent le faire. Quant à ceux qui n’appartiennent pas à la zone euro et qui
n’entendent pas la rejoindre, ils doivent être pleinement respectés comme
membre de l’Union mais ils ne doivent pas freiner son évolution »
- - Demain, le Conseil franco-allemand
des ministres commence à Metz. Vous venez de mentionner la relation très proche
entre la France et l’Allemagne. Le couple franco-allemand a toujours été le
«moteur de l'unification européenne». Avons-nous raison de penser que ce moteur
a quelques ratés ?
« Non ! Nous avons
montré que, comme nos prédécesseurs, nous étions conscients de nos
responsabilités. C’est ensemble que nous avons affronté et surmonté la crise
financière et porté l’Union bancaire. C’est ensemble que nous avons fixé les
grandes lignes du budget européen jusqu’en 2020. C’est ensemble que nous avons
travaillé à maintenir la Grèce dans la zone euro. Et même aujourd'hui
s’agissant du flux de réfugiés, Angela MERKEL et moi-même avons porté la même
position permettant ainsi la conclusion de l’accord avec la Turquie. Ces crises
nous ont rapprochés sur le plan personnel même si nous n’avons pas les mêmes
sensibilités politiques. Aussi, c'est ensemble que nous avons dans le format
Normandie travaillé pour faire cesser les hostilités en Ukraine.»
- - Pendant la crise ukrainienne dont
vous avez parlé, vous faisiez preuve avec la Chancelière d'une connivence sans
faille. Par rapport aux réfugiés, l'impression prévaut qu'Angela Merkel
souhaite régler le problème des migrants sans faire appel à la France. Est-ce
que vous vous sentez mis à l'écart par le gouvernement allemand?
« Sur l'Ukraine, nous
n’aurions pas réussi séparément. Nous avons passé un temps considérable pour
chercher une solution, et pour ensuite mettre en œuvre les accords de Minsk.
Sur les réfugiés, nous avons bâti ensemble une solution européenne. Mais nos
situations étaient différentes. L’Allemagne accueille des centaines de milliers
de réfugiés. Et fait preuve d’une grande générosité. Mais, pour l’Allemagne
comme pour la France, cela ne pouvait se faire hors des règles européennes,
c’est-à-dire de Schengen. J’ai donc bien compris ce que représentait pour
l’Allemagne le règlement de cette question. Pour la France, l’essentiel était
de retrouver la maîtrise complète de nos frontières extérieures. J'avais vu la
Chancelière le vendredi 4 mars. Elle a rencontré le premier ministre Davutoglu
le dimanche. Elle m'en a parlé le lundi. Et ce processus a permis de pouvoir
aboutir, dix jours après, à l'accord de Bruxelles. J'ai veillé à ce que la France
puisse être utile. Pour le respect des droits des réfugiés, pour le contrôle
des visas concernant la Turquie et pour offrir un nouveau chapitre à la
négociation. »
-
Depuis ce pacte de Bruxelles le
nombre de réfugiés, de migrants venant en Europe est effectivement en réduction
de façon drastique. Est-ce que le pire est derrière nous?
« Nous sommes revenus
aux procédures de Schengen et de ce que l’on appelle Dublin pour l’asile. Elles
n’étaient plus effectives depuis plusieurs mois. Ce qui a conduit certains pays
à des initiatives unilatérales. Maintenant nous devons mettre en œuvre l’accord
réalisé au Conseil européen. Et d’abord aider la Grèce qui ne peut être laissée
seule face à une réalité qui nous concerne tous. Aussi, la France et
l'Allemagne vont envoyer – chacune 300 – des juges, des experts, des
spécialistes du droit d'asile pour que nous puissions régler sur place les
situations particulières et faire vivre l’accord de réadmission avec la
Turquie. Là aussi, nous voulions ensemble montrer l’exemple.»
-
Le problème clé du nouvel accord avec
la Turquie est le consentement des États de l'UE de faire entrer en Europe des
milliers de migrants en provenance de la Turquie. Êtes-vous optimiste sur ce
fonctionnement dans toute l'Europe?
« Ce qui est prévu
c’est que tous les migrants en situation irrégulière doivent être raccompagnés
de Grèce vers la Turquie. L’Europe, avec Frontex, assurera ces retours dans des
conditions dignes. Les règles relatives à l’asile devront être respectées. Les
organisations humanitaires nous le demandent et elles ont raison. Pour éviter
justement ces mouvements de réfugiés de la Turquie vers la Grèce au péril de
leur vie, nous avons décidé de réinstaller en Europe des Syriens aujourd’hui
dans des camps en Turquie, au Liban et en Jordanie. Ce mécanisme de répartition
ne peut véritablement marcher que s’il y a un véritable contrôle de nos
frontières extérieures. »
-
Combien de réfugiés la France
va-t-elle accueillir ?
« L’engagement de la
France, c’est d’accueillir 30.000 réfugiés, syriens et irakiens, d’ici deux ans
et je tiendrai parole. Mais il y a des migrants qui viennent en France par
d’autres moyens. En 2015 nous avons eu une augmentation par ailleurs du nombre
de demandeurs d’asile, avec près de 80.000 personnes accueillies en France à ce
titre. »
-
Est-ce que vous partagez l'avis que
la politique allemande des frontières ouvertes – la « Willkommenskultur » – a
été en fait le déclencheur de la venue des migrants en Europe ?
« Ce mouvement a
commencé dès le printemps 2015, donc bien avant qu’il y ait cette ouverture
affichée par l’Allemagne. Rappelons-nous ensuite l’émotion qui avait saisi en
septembre l’opinion publique après la découverte du corps inanimé du petit
Aylan Kurdi sur une plage. La cause de ces drames, c’est la situation en Syrie,
les bombardements du régime, les atrocités de Daesh. Puis se sont ajoutés tous
ceux qui espéraient une vie meilleure en l’Europe. Je pense à ces familles
venant d’Afghanistan, du Pakistan et parfois de bien plus loin. C’est pourquoi
il fallait mettre un terme à cet afflux tout en respectant le droit d’asile.
L’Europe se serait déshonorée si elle avait confondu les migrants économiques
et les personnes relevant de la solidarité internationale. Il était important
d’envoyer ce message. Et c’est ce que le Conseil européen a fait en revenant
aux règles de Schengen c’est-à-dire à l’enregistrement et à la vérification de
la situation de chaque personne se présentant à nos frontières.»
-
L'Allemagne a accueilli plus d’un
million de réfugiés – la France, la grande nation seulement 30.000. Est-ce que
c’est juste, est-ce que c’est ça, la solidarité européenne ?
« Je vous ai déjà dit
que nous avons accueilli, sur la seule année 2015, des migrants et des réfugiés
bien au-delà de ce chiffre. Nous avons été également amenés à gérer la
situation des personnes venant du Soudan, d’Erythrée, d’Afghanistan qui veulent
se rendre au Royaume-Uni et qui ne sont pas autorisées à y entrer. Nous tentons
de les retenir ici. Et nous avons ouvert des centres dans toute la France. Mais
ils préfèrent, contre toute raison, attendre et passer par tout moyen au risque
de leur vie en Angleterre. Je sais l’effort réalisé par l’Allemagne et je salue
la solidarité dont elle fait preuve. Elle devra consacrer à l’accueil et à
l’intégration des réfugiés des moyens importants. Mais il ne pouvait être
question de reproduire en 2016 ce qui s’était passé en 2015. »
-
Que voulez-vous dire ?
« La réponse ne peut
être qu’européenne. Sinon ce sera la fin de Schengen et le retour aux
frontières nationales, c’est à dire une régression historique. Ce risque était
réel jusqu'à ces derniers jours. Et plusieurs pays avaient déjà pris des
décisions sous la pression. C’eut été la fin de l’Union européenne telle que la
France et l’Allemagne la conçoivent, c’est à dire un espace de responsabilité
et solidarité. Il y a partout des forces politiques qui veulent mettre en cause
Schengen et qui jouent sur les peurs. Nous ne devons pas les laisser prospérer.
Et si je regrette que l’Union européenne ait tardé, elle a fini par trouver, de
façon unanime, une réponse globale. »
-
Suite à l’accord avec la Turquie,
l'Europe a mis son destin entre les mains du président Erdogan, qui a autorisé
le départ des combattants de l'IS pour la Syrie, qui fait bombarder les Kurdes
et qui foule aux pieds les droits de l'homme. Est-ce une faillite morale de
l'Europe que de laisser faire aux Turcs le «sale boulot» pour l'UE − comme l'a
formulé Sigmar Gabriel, vice-chancelier allemand ?
« La Turquie a fait un
effort considérable ces dernières années en accueillant 2,5 millions de
réfugiés syriens. En permettant à une partie d’entre eux de travailler, en
éduquant les enfants, en assurant des conditions dignes. Ne pas aider la
Turquie, ce serait finalement abandonner ces réfugiés. Ce serait ni l’intérêt
de l’Europe, ni l’intérêt de ces populations qui, si la paix revient en Syrie,
doivent pouvoir revenir dans leur famille et leur pays. Cet accord repose sur
des conditions bien précises. Pour pouvoir solliciter l’exemption des visas de
court-séjour pour les citoyens turcs, la Turquie devra respecter 72 critères.
Ensuite, le versement des 3 milliards d’euros à la Turquie ne pourra intervenir
qu’en contrepartie des actions qui seront engagées en faveur des réfugiés. Nous
ferons les vérifications nécessaires. Nous serons également vigilants par
rapport à la lutte que la Turquie mène contre les passeurs et les trafics.
Enfin, nous ne renoncerons jamais à nous exprimer sur les droits de l’homme, la
liberté de la presse et le respect des minorités.»
-
Alors que la crise des réfugiés
semble s’apaiser, la terreur islamiste frappe avec brutalité. Est-on obligé de
s’habituer au fait que nous n’allons plus jamais vivre en sécurité en Europe?
Le monde doit
comprendre que la terreur est présente partout. Après Paris, il y a eu
Copenhague. Puis encore Paris. Ensuite Bruxelles. Et je n’oublie pas Bamako,
Ouagadougou, Abidjan, Ankara et le Pakistan qui a été ensanglanté le dimanche
de Pâques où des Chrétiens ont été délibérément visés. Les Etats-Unis ne sont
pas à l’abri, on l’a vu avec l’attentat de San Bernardino. Le Canada a été
attaqué il y a deux ans. C’est la même source, c’est à dire la barbarie
islamiste, qui n’est pas l’islam. Et nous devons en tirer une conclusion :
c’est que l’Europe ne peut pas attendre que d’autres règlent les problèmes à sa
place. Elle doit assurer sa défense et s’organiser pour lutter contre le
terrorisme. Mieux que nous ne l’avons fait jusqu’à présent. »
-
Quelle serait la meilleure façon de
lutter contre le terrorisme ?
« D’abord par
l’identification des personnes dangereuses et la centralisation des
informations. Ensuite les contrôles systématiques aux frontières de l’Europe et
l’échange des données des passagers aériens (PNR européen), enfin la lutte
contre le trafic d’armes et le blanchiment. Mais allons plus loin. La lutte
contre le terrorisme nous oblige à franchir des étapes. L’Europe de la Défense
est une priorité. Je remercie l’Allemagne pour le concours militaire qu’elle
nous a apporté, au Mali mais également en Syrie. Je sais que c’était une
décision très difficile à prendre car c’était d’une certaine façon une
évolution de sa politique. Mais je préfère le dire : nos deux pays doivent
consentir un effort budgétaire à leur défense. Et agir à l’extérieur de
l’Europe. Ne comptons pas sur une autre puissance même amie pour nous
débarrasser du terrorisme. »
-
En tant que Président, vous avez vécu
en une seule année deux attaques cruelles dans votre pays − Qu'est-ce que cela
signifie pour vous personnellement ?
« C’est d’abord un
choc. Un choc terrible, des images effrayantes, des familles dévastées. Les
journalistes de Charlie Hebdo, je les connaissais. Les policiers qui ont été
lâchement abattus incarnent l’autorité de l’Etat. Et l’attaque contre l’Hyper
Cacher nous rappelle combien l’antisémitisme, c’est-à-dire la haine des juifs,
est un fléau qui n’a pas disparu. Puis il y a eu les attentats du 13 novembre,
j’étais au Stade de France juste à côté de Frank-Walter Steinmeier. Dès que des
bombes ont éclaté, j’ai appris dans le même instant que des massacres étaient
perpétrés au cœur de Paris. Jamais il n’y a eu un attentat aussi meurtrier en
France. Voilà le choc. Mais il y a un défi. Est-ce que nous cédons à la peur et
nous nous replions sur nous-même ou est-ce que nous sommes capables dans l’épreuve
d’être plus forts ensemble ?
" Regardez cette photo,
celle de la manifestation de solidarité à Paris le 11 janvier 2015. Mme Merkel,
au premier rang à côté de moi avec plus de 40 chefs d’Etat et de gouvernement.
La solidarité européenne est essentielle. Pour défendre nos valeurs, notre
liberté – avec les moyens du droit – notre sécurité. »
- - Les terroristes de Paris et Bruxelles
étaient « home grown terrorists » - ils avaient des origines françaises et
belges. Comment se fait-il que ces individus aient attaqué de manière aussi
radicale et brutale une société ouverte qui les a vus grandir ?
« C’est sans doute
l’interrogation la plus lourde, la plus terrible. Savoir que ce sont des
Français, nés en France, qui ont pu commettre ces actes. Ils ont été élevés
dans nos villes, scolarisés dans nos écoles, et dans un délai très court, ils
sont passés de la délinquance à la radicalisation, puis à l'attaque terroriste.
Il est nécessaire de lutter avec encore plus d’ampleur et de moyens contre les
ghettos et la discrimination. Nous devons aussi prendre les mesures face au
danger de la radicalisation. Que ce soit sur Internet, dans les mosquées ou
dans les lieux publics. Nous sommes tous concernés. Les familles musulmanes
sont les plus touchées, mais il y a aussi des convertis. Deux mille Français
sont allés ou sont encore en Syrie pour faire le Djihad. A peu près un tiers
sont des jeunes filles et des mineurs. Donc il faut avoir une vigilance absolue
face à ces embrigadements, ces endoctrinements, ces envoûtements. »
- - Avez-vous vraiment cru que le projet
– abandonné la semaine dernière – de déchéance de la nationalité pour les
terroristes serait utile?
« Il était un symbole.
Comment admettre qu’un Français puisse tuer d’autres Français parce qu'ils sont
français ? Mais ce n’est pas en enlevant la nationalité que l’on peut combattre
le terrorisme. C’est en luttant contre les racines mêmes de la radicalisation
et de la haine. Et c’est en menant des politiques coordonnées à l’échelle de
l’Europe pour appréhender les individus qui veulent nous frapper. Le groupe qui
a perpétré les attentats de Paris et de Bruxelles était composé d’individus
venant de plusieurs pays d’Europe. Récemment un complice a été arrêté en
Italie, d’autres aux Pays-Bas. Les terroristes ne connaissent pas de frontières.
Donc, la guerre contre ce fléau ne peut être menée et gagnée dans un seul pays.
»
- - Les terroristes ne connaissent pas de
frontières, au contraire malheureusement des services de sécurité nationaux en
matière d’échanges d’informations. Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de fichages
européens des personnes dangereuses ?
Parce qu’il y a du
retard. Et c’est insupportable.
… un retard assez
grand.
C’est le problème
majeur de l’Europe. Elle prend souvent trop de temps pour décider. A la fin,
l’Europe arrive toujours à trouver une solution – que ce soit sur les crises
bancaires, les dettes souveraines, l’afflux de réfugiés ou même l’action contre
le terrorisme. Mais le temps perdu est de plus en plus coûteux. Quelle est la
conclusion qu’il faut en tirer ? Aller vite ! C’est ainsi que nous serons plus
efficaces et que nous pourrons convaincre les Européens qu’ils sont réellement
protégés.
- - La crise des réfugiés, le terrorisme
islamiste – autant de motifs qui expliquent que les partis d'extrême droite et
populistes aient vu significativement accroître le nombre de leurs adhérents.
Vous avez une grande expérience avec le Front National. Quel est le conseil que
vous donneriez à Madame Merkel quant à l'attitude à observer vis-à-vis de l'AfD
?
« C’est une bien
pénible expérience que la France peut offrir, l’extrême droite y existe au plan
électoral depuis 30 ans. C’est en 1984, qu’elle a franchi le seuil de 10 %.
Certains pensaient que c’était un mouvement de colère et qu’il ne durerait pas
et en 2002, Jean-Marie Le Pen a été présent au second tour de l’élection
présidentielle. Là aussi certains imaginaient que c’était lié à sa personne. Et
voilà que sa fille et sa petite-fille font prospérer le mouvement qu’il a créé.
Marine Le Pen fait tout pour banaliser le Front National en France, mais
lorsqu’elle s’exprime au Parlement européen devant Mme Merkel et moi-même, elle
reprend les vieux discours sur la rivalité franco-allemande. Elle appelle à un
retour des frontières nationales et à la sortie de la France de l’euro, voire
même de l’Union européenne. Ce qu’il y a de commun à toutes les extrêmes
droites, c’est la peur. La peur de l’autre, la peur de l’Europe, la peur de la
mondialisation. »
- - Donc quel est votre conseil ?
« Je n’ai pas de
conseil à donner. Ce que je sais c’est que la banalisation comme la
diabolisation sont les plus mauvaises réponses. Il faut dénoncer les fausses
solutions et démonter les propositions fallacieuses, montrer que ce vote est
contraire non seulement à nos valeurs mais à nos intérêts. On ne pourra gagner
qu’en apportant des réponses aux peuples qui attendent de l'Union Européenne
qu’elle les protège. »
- - L'Europe prend trop de temps, mais aussi
en France il y a du retard avec les réformes économiques et du marché de
travail. Pour quelle raison les Français ont tant de mal à accepter ces
réformes?
Depuis 4 ans les
réformes se succèdent en France. Le déficit budgétaire s’est réduit au-delà
même des objectifs prévus par la Commission européenne, les régimes de retraite
sont quasiment à l’équilibre, la compétitivité s’est améliorée, les marges des
entreprises sont revenues à leur niveau d’avant la crise, sans amputer le
pouvoir d’achat des ménages. La réforme de l’organisation territoriale a été
menée à bien. Quant au marché du travail, une première étape de modernisation a
été accomplie en 2013, poursuivie en 2015 avec la loi Macron. Et une nouvelle
est prévue par le dialogue social. Les Français et notamment les jeunes qui
connaissent trop souvent la précarité veulent être rassurés sur leur avenir. A
nous de les convaincre que la souplesse et la sécurité peuvent se conjuguer
pour créer plus d’emplois durables.
- - Une dernière question : Est-ce que vous
serez à nouveau candidat à la présidence ?
« Permettez que je
réserve, le moment venu, ma réponse à la presse française. »
- fin du texte -
ooOoo
Les médias allemands se sont fait l'écho de cet interview , il est possible de traduire les pages pour connaître leurs réactions, quand aux médias français ce qu'ils ont retenu surtout c'est que François Hollande a reconnu que ce n'est pas "en enlevant la nationalité que l'on peut combattre le terrorisme " en soulignant "François Hollande fait machine arrière, nous relevons aussi qu'il ne manque pas de mettre une fois de plus en accusation le FN en avançant "Marine Le Pen fait tout pour banaliser le Front National en France, mais lorsqu’elle s’exprime au Parlement européen devant Mme Merkel et moi-même, elle reprend les vieux discours sur la rivalité franco-allemande. Elle appelle à un retour des frontières nationales et à la sortie de la France de l’euro, voire même de l’Union européenne. Ce qu’il y a de commun à toutes les extrêmes droites, c’est la peur. La peur de l’autre, la peur de l’Europe, la peur de la mondialisation. ».
En conclusion comme sur toutes les autres questions c'est son discours habituel de satisfaction de sa politique qui prévaut , il serait superflu d'en rajouter ce serait perdre du temps.
REVUE DE PRESSE :
BILD im Élysée-Palast! | „Die EU entscheidet zu langsam ...
www.bild.de › Politik › Ausland › Francois Hollande - Traduire cette page
Il y a 20 heures - In seinem Büro im ersten Stock empfing Frankreichs StaatschefFrançois Hollande (61) BILD zum ersten Interview mit einem ...BILD-Interview mit François Hollande | „Die EU entscheidet ...
article.wn.com/.../BILDInterview_mit_Francois_Hollande_Die_EU_entsc...
Il y a 14 heures - BILD-Interview mit François Hollande | „Die EU entscheidet zu langsam! ... Attentats de Paris : le discours complet de François Hollande devant ...L'aveu de Hollande : "Ce n'est pas en... - Google Actualités
https://news.google.fr/news/story?ncl...ned=fr&topic=h
Il y a 18 heures - Dans une interview au tabloïd allemand "Bild", le président de la République semble ... François Hollande assure au quotidien allemand "Bild .François Hollande
news.google.fr/.../section?...François+Hollande...
Traduire cette page
Ausführliche und aktuelle Beiträge über François Hollande - von Google News aus ... In einem Interview mit der BILD erklärte Hollande, er begrüße die .Traduire cette page
Francois Hollande lobt Zusammenarbeit mit Angela Merkel ...
www.bz-berlin.de/.../francois-hollande-lobt-zusamme...
Traduire cette page
Il y a 20 heures - Frankreichs Präsident Francois Hollande: Die Entscheidungen sind ... In einem Interview mit der BILD erklärte Hollande, er begrüße die ...Traduire cette page
20minutes.fr | - |
20 Minutes avec AFP. Publié le 06.04.2016 à 02:23; Mis à jour le 06.04.2016 à 14:33. Il ne cache pas sa frustration. François Hollande juge « insupportable » le retard pris par l'Europe pour le fichage des djihadistes, dans une interview au quotidien ...
beninmondeinfo.com | - |
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François Hollande et Angela Merkel se retrouveront ce jeudi à Metz pour le 18e conseil des ministres franco-allemand. Photo archives AFP/STEPHANE DE SAKUTIN. Tags : France/Monde · terrorisme · A la Une · Fil Info · Politique · Immigration. Notez cet ...
Le Parisien | - |
François Hollande estime que la "banalisation" ou la "diabolisation" sont les "plus mauvaises réponses" à la montée de l'extrême droite, appelant plutôt à démontrer que le vote en sa faveur est contraire à "nos intérêts", dans une interview au ...
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