18 mai 2008

Visite d'Etat en Tunisie


Le Président Français et le Président Tunisien dans un décor de fleurs ......

et de voiles .......n'en jetez plus la cour est pleine !


Carla Bruni-Sarkozy et Farida Khelfa visitent Tunis en voiles....

Ecrit le 1er Mai 2008 par lucienne magalie Pons

Pour sa visite d’Etat en Tunisie, Monsieur Nicolas Sarkozy accompagné de son épouse, avait entraîné dans son sillage une cour élargie, composée de personnalités officielles et privées, sans laquelle il ne saurait vraiment jouir de ses déplacements à l’étranger , à savoir, sept ministres et secrétaires d’Etat, dont les deux inévitables icones de l’intégration réussie Rachida Dati et Rama Yade, une délégation de chefs d’entreprises du MEDEF, de nombreux courtisans et invités avec cette fois, pêle-mêle, pour têtes d’affiches significatives du monde économique, religieux, politique, médiatique , culturel , de la mode et du spectacle, à savoir, une délégation de chefs d’entreprises du MEDEF, le Grand Rabbin Sitruck, Frédéric Mitterand dont on chuchote qu’il serait bien placé pour la Villa Médicis , le journaliste reporter Serge Moati, l’animatrice Daniela Lumbroso, Farida Khelfa , ancienne égérie de Jean Paul Gaultier, qui fût l'une des deux témoins de Carla Bruni Sarkozy lors de son mariage, Dominique Baudis, ancien patron du CSA, avec son épouse, Renaud Muselier, président de la Fédération UMP des Bouches-du-Rhône, Pierre Lellouche, député et conseiller UMP de Paris, Madame Balkany femme politique « choc et chic » des Hauts de Seine, et bien d’autres personnalités dont la liste hétéroclite serait longue ….

Nous passerons rapidement sur l’arrivée du cortège présidentiel en Tunisie Le Lundi 28 Avril, sur les acclamations, les vivats de la foule en liesse agitant des drapeaux Français et Tunisiens, les youyous des femmes à l’arrivée du cortège présidentiel, sur les pétales de rose jetées sous les pas du Président Français et de son épouse, sur l’élégance de discrète de Madame Carla Bruni ,sur l’ accueil populaire organisé à Tunis, où sous le bruit des tambours et des derboukas le cortège a descendu l’avenue Habib Bourguiba, pour souligner que les Chefs d’Etats Zine El Abidine Ben Ali et Nicolas Sarkozy se sont ensuite retrouvés au Palais de Carthage, dans la banlieue nord de la capitale, pour une première série d'entretiens , suivie par la suite par la signature d'accords et de contrats dont le bilan se résume par la signature de contrats pour un montant de 1,36 milliard d’euros, dont la vente de treize Airbus (plus trois en option) et d’une centrale électrique thermique au profit d’Alstom et la conclusion d’un accord bilatéral sur la «gestion concertée» de l’immigration octroyant des visas et une aide au développement en échange d’une lutte accrue contre l’émigration clandestine et la conclusion pour l’avenir d’un accord-cadre dans le nucléaire civil.

Ces succès économiques et commerciaux consolident la première place de la France au rang des partenaires économiques de la Tunisie, une position de leader qui a déterminé la mise en veilleuse de la question des droits de l'homme, l'un des sujets sur lesquels Nicolas Sarkozy était pourtant fort attendu par des militants tunisiens. Négligeant cette attente de pauvres quidams, le président français dans une position prudente de repli a préféré rendre hommage au président Ben Ali en déclarant que «l’espace des libertés progresse en Tunisie». Le président français a loué aussi « l’esprit d’ouverture et de tolérance » du président tunisien qui s’est arrêté pour saluer le rabbin Sitruk

Cette attitude n’a pas manqué de soulever des protestations qui ont entachées son séjour d’un soupçon de compromission, certains sont allés jusqu’à souligner que pour Monsieur Sarkozy les relations économiques et commerciales priment sur les droits de l’homme. On ne peut pas soutenir le contraire.

Le lendemain Mardi 29 Avril, Le Président Français a commencé sa deuxième journée en Tunisie par le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied du monument aux martyrs de Séjoumi, près de Tunis. Puis il s’est rendu avec son épouse à la mairie de Tunis, où il a reçu des mains du premier édile Abbès Mohsen, les clés de la ville, une métropole qu’il a qualifiée de "moderne et dynamique".

Ensuite lors d'un forum organisé à l’initiative des organisations patronales des deux pays, l’UTICA et le MEDEF, Monsieur Nicolas Sarkozy s’est produit devant plusieurs centaines d'hommes d'affaires français et tunisiens ; il a estimé notamment que …"La décision d'acheter 19 Airbus est opportune" en se réjouissant de cette « bonne nouvelle »

En rappelant qu’avec un volume d'échanges record de 7 milliards d'euros enregistré en 2007 la France désire conforter sa position de premier partenaire économique de la Tunisie. "Nous sommes prêts à nous battre pour la conserver" et "la conforter", a affirmé Monsieur Nicolas Sarkozy devant ces hommes d'affaires et il a assuré que la Tunisie est pour nous beaucoup plus importante que de nombreux autres pays. ………

Les médias rapportent que la compagnie Tunisair a signé une lettre confirmant sa décision d'acquérir 16 Airbus -trois A350-800, trois A330-200 et dix A320-dans le cadre d'un vaste programme de modernisation et d'expansion de sa flotte, selon l'avionneur européen. La compagnie aérienne tunisienne a aussi pris des options sur trois appareils, la transaction globale étant estimée à plus d'un milliard d'euros.

Le président français a aussi soutenu l'accord conclu la veille avec la Tunisie sur le nucléaire civil, que la France a tenu à signer "malgré les polémiques", en soulignant que ces controverses lui importaient peu. ……. en plaidant que ….. "L'énergie nucléaire, c'est l'énergie du futur, car dans 50 ans, il n'y aura plus de pétrole, ni de gaz. Elle l'est aussi pour l'Orient et pour les pays arabes, parce qu'il n'y a aucune raison de condamner ces pays au sous-développement" et que "sans énergie, il n'y aura pas de croissance ni de développement" .

Au total plusieurs conventions d'un montant global de 141 millions d'euros ont été signées entre l'Agence française de développement et ses partenaires tunisiens.

Lors de ce forum, Monsieur Sarkozy a déclaré que les pays d'Asie avaient su "s'intégrer et se compléter", alors qu'autour de la Méditerranée "on s'oppose et on s'exclut." Et il n’a pas hésité à annoncer, emporté par une provocation économique hors de propos : « L'Europe et les pays du Sud de la Méditerranée doivent unir leurs efforts pour faire pièce à l'Asie »

Ndlr : encore une maladresse vis-à-vis des pays d’Asie qui ne manqueront pas de le lui rappeler en temps voulu.

Monsieur Sarkozy a cru excellent de faire remarquer à l’adresse des Tunisiens : "Vous avez une main d'œuvre qui ne demande qu'à être formée", et, au-delà d'eux, des autres peuples des pays du Sud de la Méditerranée. "Nous avons beaucoup d'intelligence et beaucoup de formation." … « Nord et Sud de la Méditerranée peuvent créer ensemble "un pole gagnant-gagnant qui concurrencera l'Asie", a-t-il ajouté. "Ensemble, avec votre main d'œuvre, avec nos écoles nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier."

Ndlr : Cette prétention intellectuelle et politique est tout à fait raciste. « Intelligence au Nord, main d’œuvre au Sud » est absolument inadmissible et tout à fait fausse, l’intelligence et la main d’œuvre ne sont pas géographiquement programmées, il y a de l’intelligence et de la main d’œuvre au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest partout dans le monde. Ces propos vexant ont été vertement critiqués par les pays du Sud.

"Nous voulons travailler avec vous, pas comme une puissance postcoloniale, comme une puissance qui partage avec vous une communauté de valeurs, à égalité", a-t-il protesté et il

l a réaffirmé, comme à chaque fois qu'il rencontre des hommes d'affaires à l'étranger, que la France était elle-même "en train de changer".

"La France ne sera entendue dans le monde que si elle sait être exemplaire" …… "La France sera entendue des autres sur toutes les questions y compris les plus sensibles, celles des droits de l'homme, si elle-même fait des efforts."

Le couple présidentiel au cours de cette journée a pu visiter la médina et la mosquée de la Zitouna. Nicolas Sarkozy a qualifiée de "symbole de cet islam ouvert et tolérant qui caractérise si bien la Tunisie et dont le monde a tant besoin » … et n’a pas manqué d’honorer la présence du grand rabbin de France Joseph Sitruk dans la délégation qui l'accompagnait.

Un peu plus tard, le Président Français a rencontré le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, avant de se recueillir au cimetière militaire français de Gammarth, à la mémoire des soldats français tombés durant la campagne de Tunisie de la Seconde guerre mondiale. Sa journée officielle s’est terminée par une rencontre avec la communauté française à la Maison de France à la Marsa.

Madame Carla Bruni-Sarkozy s'était rendue en début d'après-midi au village SOS Gammarth, qui abrite 85 enfants orphelins et leur prodigue une formation et une éducation où elle a eu le bonheur de prendre une petite fille dans ses bras de chanter avec les enfants.

En dépit de cette journée très chargée, Madame et Monsieur Sarkozy ont pu se rendre en milieu de journée, en petit comité, sans presse et sans leurs invités français, dans la petite ville pittoresque de Sidi Bou Saïd en banlieue de Tunis où après une petite réception « bon enfant » sur la place ils ont déjeuné au "Bon vieux temps", et pris un thé à la menthe au fameux "Café des Délices" avant de reprendre leur visite officielle…Il a été rapporté que Madame Carla Bruni pour ce petit intermède privé, portait une « petite robe bleue au-dessus du genou » et les épaules dénudées, ce qui donnait un aspect vacancier à cette « escapade » privée.

Comme nous l’avons constaté la visite d’Etat du Président Sarkozy en Tunisie, en dehors de l’apparat de la réception, se résume par la signature de contrats pour un montant de 1,36 milliard d’euros, dont la vente de treize Airbus (plus trois en option) et d’une centrale électrique thermique au profit d’Alstom et la conclusion d’un accord bilatéral sur la «gestion concertée» de l’immigration octroyant des visas et une aide au développement en échange d’une lutte accrue contre l’émigration clandestine et la conclusion pour l’avenir d’un accord-cadre dans le nucléaire civil.

Mais ce bilan a été contrecarré dès Mercredi 30 Avril, 3me jour de sa visite, par des protestations émanant des responsables tunisiens, des associations des droits de l’homme. Dès le deuxième jour de sa visite en Tunisie un tollé général des ONG s’était élevé après les propos du président français qui avait déclaré lundi …«l’espace des libertés progresse en Tunisie», alors que la semaine dernière, une mission de la Fédération internationale des droits de l’homme avait été interdite d’entrée en Tunisie.

Le mécontentement des défenseurs tunisiens des droits de l’ homme s’est encore amplifié mardi après l’annulation par Rama Yade, une heure avant la rencontre, d’un rendez-vous avec Khadija Chérif, Présidente l’association tunisienne de femmes démocrates « pour cause d’agenda chargé », alors que plusieurs journalistes ont rapporté par la suite avoir vue Madame Rama Yade sirotant tranquillement un jus de fruit, installée à la terrasse d’un hôtel.

En fait, la raison de cette annulation a été ressentie comme « diplomatique » Les associations indépendantes comme ATFD n’ont pas la faveur du régime le président Ben Ali ne voulait pas de cette rencontre et il y a tout lieu de supposer que Madame Rama Yade n’a pas voulu le contrarier.

Cette annulation tardive d’un rendez vous qui avait été organisé par l’ambassade de France a profondément déçu Khadija Chérif qui a déclaré : « Je trouve que l’attitude du président Sarkozy est contraire à la campagne électorale qu’il a faite pour dire que les droits de l’homme étaient sa politique ».

Les femmes membres de l'association l'ont très mal pris et ont jugé que l'annulation du rendez-vous dénonce le "mépris pour les femmes et la société civile tunisienne" des autorités françaises, "Seuls comptent pour Sarkozy les contrats industriels!", a souligné une militante.

(A cette occasion certains observateurs n’ont pas manqué de rappeler que déjà en juillet 2007, Madame Rama Yade avait refusé de recevoir des organisations qui défendent les droits de l'homme avec la même excuse : « emploi du temps trop chargé »)

Toutefois, un rendez-vous programmé avec Mokhtar Trifi a été maintenu et le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme a pu déclarer à l’issue de sa réception par Rama Yade : « Je lui ai dit ce que je pense de la situation des droits de l'Homme en Tunisie. »

Le Mercredi 30 Avril devant les étudiants de l'Institut national des sciences appliquées et de technologie de Tunis le Président Sarkozy a plaidé pour l’Union pour la Méditerranée, projet qui lui tient à cœur et dont il entend faire son cheval de bataille en Europe.

Le président Nicolas Sarkozy a défendu de nouveau cet ambitieux projet avec un certain optimisme tempéré par les réalités politiques dont il ne pouvait s’empêcher de tenir compte, dans un pays dont nous connaissons tous l’ « opinion » sur le conflit israélo-palestinienne et de quel côté le plateau de leur balance penche :

"Je sais que dans le projet de l'Union pour la Méditerranée, il y a la question d'Israël et la question de la Palestine" a-t-il déclaré, …… "Je sais parfaitement que tout ceci est en arrière-plan …….. Mais ça ne doit pas nous empêcher d'agir, cela doit nous encourager à agir."

Ndlr : ce qui est en arrière-plan pour Monsieur Sarkozy reste cependant en premier plan pour les pays directement concernés et pour les pays qui soutiennent ouvertement l’un ou l’autre des belligérants)

(Rappelons que les 27 pays de l'Union européenne et tous les pays riverains du Sud et de l'Est de la Méditerranée, ainsi que la Jordanie et la Mauritanie, sont invités à participer le 13 juillet à Paris au sommet qui doit lancer l'Union pour la Méditerranée. La persistance du conflit israélo-palestinien fait cependant planer une interrogation sur la présence de certains pays qui soutiennent ouvertement la Palestine comme la Syrie ou la Libye.)

"Manquer ce rendez-vous historique, ce serait prendre une responsabilité terrible vis-à-vis de nos enfants, vis-à-vis de toutes les générations à venir", a averti Nicolas Sarkozy persuadé que L’Union pour la Méditerranée "changera le monde", si elle devient réalité (sic).

Ndlr : d’après les observateurs politiques il s’agit actuellement de prétentions, quand à devenir une réalité de nombreux obstacles politique jalonneront le devenir de cette union ce qui nous permet de penser qu’elle n’aboutira qu’après de douloureux avortements dans un avenir très lointain, quand à changer le monde, il ne faut pas se faire trop d’illusions.

Après s’être étendu sur l’organisation de ce projet en évoquant sa co-présidence, son secrétariat, son siège, sa représentativité, son implication dans l’Europe …etc. … le Président Français a fait part de sa vision sur l’Union pour la Méditerranée :

"Je la vois comme une union de projets, une union à géométrie variable où chacun participera comme il le souhaite, ou nul ne sera obligé de participer mais où nul ne pourra empêcher ceux qui le veulent d'avancer et d'agir."

Ndlr : en quelque sorte un puzzle, un patchwork ou encore une auberge espagnole où chacun bricolera et picorera ce qu’il aura apporté ! Et que personne ne sera obligé de fréquenter !

Nicolas Sarkozy a promis que la France n'avait pas l'intention d'imposer ses propres propositions - "Que chacun reste bien calme. On n'impose pas, on propose, on ne s'énerve pas, on explique !"

Puis il a fait part de toute une suite de propositions - gestion et partage de l'eau, dépollution de la Méditerranée, "plan solaire", accès au nucléaire civil, protection du littoral, sécurité maritime, protection civile, coopération scientifique et universitaire, formation professionnelle, etc. ….

Rappelons que le Président Sarkozy avait déclaré Mardi lors d’une réception avec la communauté Française "J'ai voulu qu'avec le président Ben Ali nous soyons les piliers de l'Union pour la Méditerranée" …………….. "Nous avons le devoir de faire de l'amitié entre la Tunisie et la France l'exemple même de ce que peut être une relation apaisée et féconde entre le monde musulman et l'Occident", a-t-il renchéri mercredi. "Ce que nous avons fait ….. le moment est venu de l'étendre à toute la Méditerranée."

Nicolas Sarkozy fait des relations entre la France et la Tunisie, qui ont paraphé à l'occasion de sa visite un accord cadre de coopération dans le nucléaire civil, un exemple à suivre pour la construction de l’Union pour la Méditerranée. Cet accord sur le nucléaire civil porte sur la formation d'ingénieurs et la création de laboratoires de recherche qui, à terme, dans quinze ou vingt ans, ouvriront la voie à la livraison de centrales nucléaires. « Une coopération exemplaire », selon Nicolas Sarkozy.

Ndlr : En conclusion, nous devons retenir que Nicolas Sarkozy fait des relations entre la France et la Tunisie, un exemple à suivre pour la construction de l'Union pour la Méditerranée, et qu’ils ont paraphés pour célébrer ces relations un accord cadre de coopération dans le nucléaire civil. Que les bonnes relations passent par le nucléaire civil ne semblent offusquer personne jusqu’à présent, en oubliant que du nucléaire civil au nucléaire armé il n’y a qu’un tout petit pas de bonnes relations à franchir.

ooOoo

Avant de passer aux réactions, dont nous ne citerons que quelques-unes assez significatives, rappelons que Lundi soir, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « l'espace des libertés progresse » (en Tunisie) et qu’il avait salué « des signaux encourageants » qui « s'inscrivent sur un chemin étroit et difficile mais essentiel, celui de la liberté et du respect des individus ».

Au président Ben Ali, le chef de l'État français avait aussi redit sa « confiance » en sa « volonté de continuer à élargir l'espace des libertés », alors que le pouvoir tunisien est très souvent accusé d'attenter aux libertés fondamentales sous couvert de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux.

Réactions :

En France, le PS a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir légitimé la politique de répression en Tunisie et envoyé un signal aux conséquences gravissimes et dramatiques pour les militants des droits de l'homme dans ce pays.

Aurélie Filippeti, porte-parole des députés PS, a estimé que quand le chef de l'État ne voit pas au nom de quoi il se permettrait, dans un pays où il est « venu en ami » et qui le « reçoit en ami », de s'ériger « en donneur de leçon », il montre « encore une fois que sa politique en matière de droits de l'homme fluctue en fonction du tiroir-caisse ».

Dans un communiqué le PCF a exprimé dans un communiqué son "indignation" et sa "condamnation" : "La complaisance du président de la République vis-à-vis du régime policier du Président tunisien Ben Ali suscite indignation et condamnation", déclare le PCF dans un communiqué. Pour le parti de Madame Marie-George Buffet ……. "ne pas évoquer les libertés est indigne de la France, en particulier dans un pays comme la Tunisie d'aujourd'hui où elles sont quotidiennement bafouées, un pays où les défenseurs des droits de l'Homme subissent une répression sévère, où la justice comme la presse sont sous contrôle, où le pluralisme politique dépend du bon vouloir et de l'arbitraire du régime" ….. "Affirmer que l'espace des libertés progresse en Tunisie est une forme d'insulte à l'ensemble" des "forces progressistes et démocratiques tunisiennes".

L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières a jugé les propos du Président « inadmissibles » …» les propos présidentiels puisque « la liberté d'expression reste une utopie en Tunisie ».

L'antenne française d’Amnesty international, a dénoncé la "triste continuité de la politique française en Tunisie" après les propos du président Sarkozy.

En Tunisie, les propos de Nicolas Sarkozy ont soulevé un tollé de la part des défenseurs des droits de l'Homme.

Dès mardi, deuxième jour de la visite d’Etat, les défenseurs tunisiens des droits de l'homme exprimaient en plusieurs déclarations leurs déceptions après le discours de Nicolas Sarkozy.

"J'ai été déçu, je l'ai pas caché à Mme Rama Yade", a déclaré Monsieur Moukhatar Trifi le président de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme, « Je lui ai dit ce que je pense de la situation des droits de l'homme en Tunisie et que nous espérons que les engagements pris par les autorités tunisiennes devant les instances internationales à New York ou à Genève seront tenus », a-t-il déclaré à l'issue d’un entretien avec la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme. ». Enfin, Monsieur Moukhatar Trifi, n'a pas « remarqué de progrès notables » sur le terrain des libertés individuelles. « C'est même, a-t-il ajouté, le contraire qui se passe en réalité aujourd'hui ».

Madame Khadija Chérif, Présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, a parlé de "mépris" pour la société civile tunisienne et a considéré ce mépris confirmé par l'annulation in extremis de la rencontre qu'elle devait avoir mardi avec Rama Yade. Et faisant rappel de la réaffirmation faite par le Président Français devant les hommes d'affaires français et tunisiens, selon laquelle l'Europe n'avait pas intérêt à l'émergence d'un "régime taliban" en Tunisie, en Algérie ou au Maroc, Madame Khadija Chérif a déclaré : "Ça me choque parce qu'il y en a marre d'effrayer les gens sur ce genre de chose".

Pour Madame Souheir Belhassen, Présidente tunisienne de la Fédération internationale des droits de l'homme, elle a estimé que : "C'est la realpolitik qui prévaut. On ne dérange pas un client" …. en soulignant que "Nicolas Sarkozy parlait de rupture, il est dans la continuité avec Jacques Chirac"(son prédécesseur).

Le président Zine El Abidine Ben Ali a, pour sa part, joué la carte du « peut mieux faire ». Dans une interview au mensuel Afrique-Asie, il a reconnu qu'en dépit des « grands progrès réalisés par la Tunisie », « dans ce domaine, comme dans d'autres, nous sommes conscients que beaucoup reste à faire ».

Mercredi le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a estimé que la déclaration du président Nicolas Sarkozy affirmant que "l'espace des libertés progresse" en Tunisie a été "maladroite" : …."Cette phrase fut maladroite", a déclaré Monsieur Kouchner, en réponse à une question de France Inter. "En dehors de cette phrase, oui, par rapport aux autres pays, en particulier dans la région, ça va bien mieux" en Tunisie, a-t-il tempéré … "Mais c'est insuffisant et il fallait le souligner".

Selon Monsieur Kouchner, les atteintes aux droits de l'Homme en Tunisie sont "vraiment des péchés véniels comparés à l'état du monde". ….."Il y a un gros livre de Human Rights Watch qui paraît tous les ans pour faire l'état des droits de l'Homme dans le monde : la Tunisie n'y figure même plus", a-t-il affirmé, en reconnaissant à la suite que le gouvernement français allait devoir être "plus attentif" à la question des droits de l'Homme à l'avenir.

Le président Zine El Abidine Ben Ali a lui joué la carte du « peut mieux faire ». Dans une interview accordée au mensuel Afrique-Asie, il a reconnu qu'en dépit des « grands progrès réalisés par la Tunisie », « dans ce domaine, comme dans d'autres, nous sommes conscients que beaucoup reste à faire ».

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Enfin pour la petite histoire terminons sur une note anecdotique, que j’intitulerai « Le bébête et la belle ».On peut constater dans une vidéo authentique publiée sur plusieurs sites internet, que Monsieur Nicolas Sarkozy n’a pas manqué comme à son habitude, de s’extasier sur la beauté de son épouse en la mettant en évidence à sa façon. Se trouvant à ses côtés en shopping dans un souk tunisien, il s’est exclamé attendri en la voyant essayer un accessoire de mode : « C’est très joli chérie, C’est très jolie chérie, Très joli …. puis prenant l’entourage des badauds à témoin il a affirmé admiratif « Le vrai problème avec Carla c’est qu’elle peut tout porter … ! ce qui a été interprété en écho par un tunisien qui se trouvait là « Tu lui mets n’importe quoi, ça va … » ! Nicolas Sarkozy ne pouvait mieux faire que de rajuster le tir : « Elle peut mettre n’importe quoi …elle est belle … !

Ndlr : Amen !

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