15 février 2013

Mariage pour tous : Monsieur François Fondard, Président de l'Unaf, au Sénat

Éditorial de lucienne magalie pons



Jeudi 7 février 2013, la commission  des lois du Sénat poursuivait ses auditions sur le projet de loi relatif à l’ouverture du mariage pour tous aux couples de personnes du même sexe, sous la Présidence de Monsieur Jean-Pierre-Michel, vice président.
 Le 7 Février cette commission entendait notamment les représentants de l’Union nationale des Associations familiales de l’Unaf.

Nous rappelons que le projet de loi était en discussion à l’Assemblée Nationale le 7  Février  et n’avait pas encore été votée. 

Nous avons retenu tout particulièrement pour nos lecteurs l’audition de Monsieur François Fondard, de l’Union Nationale des associations familiales (UNAF).

En effet son intervention très complète n’a rien négligé des  insuffisances et des manques et  lacunes de ce projet de loi  et de ses conséquences, qu’il a énumérés un à un, unes à unes, avec des arguments de fond juridique indiscutables qui montre bien que le Président François Fondard maîtrise cette question dans son ensemble sous tous ses aspects  tant en ce qui concerne le droit des personnes et l’acquisition de la personnalité juridique, que sous l’aspect social.

Nous aurions souhaité que les députés socialistes à l’Assemblée fasse preuve d’autant de savoir et de compétence, mais comme ces députés étaient à priori pour ce projet de loi, nous n’avons vu et entendu d’eux en séance que des déclarations partisanes ou des attaques contre  l’opposition des députés UMP et des députés UNI. 

Nous osons espérer que les sénateurs  dans leur ensemble retiendront et réfléchiront sur les points essentiels  et les questions soulignés dans son audition par Monsieur François Fondard.
 
Ci-dessous nous estimons qu’il faut voir  ci-dessous la vidéo et le compte rendu de cette audition, en effet les médias n’ont relaté que partiellement en extrait l’intervention de Monsieur François Fondard et que leurs informations ne permettaient pas d’en saisir toute l’importance  et la pleine expression.



- Présidence de M. Jean-Pierre Michel, vice-président - 

Ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe - Audition de représentants de l'union nationale des associations familiales (UNAF)
La commission poursuit ses auditions sur le projet de loi relatif à l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe.
Elle entend tout d'abord les représentants de l'Union nationale des associations familiales (UNAF).
 
M. Jean-Pierre Michel, rapporteur. - Nous poursuivons nos auditions avec les représentants des associations familiales. L'UNAF, parce qu'elle fédère une multitude d'associations, est l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Comme lors des débats sur le Pacs, elle est divisée sur ces questions. Nous entendrons d'abord la position majoritaire de l'UNAF par la voix de son président, M. François Fondard, puis d'autres associations minoritaires, laïques et catholiques.
M. François Fondard, président de l'Union nationale des associations familiales. - Merci de votre invitation. Nous souhaitons que la navette parlementaire permette au Sénat de jouer pleinement son rôle. La présentation précipitée de ce texte n'a pas permis de procéder aux consultations nécessaires ; ainsi, le Conseil national de l'adoption n'a pas eu le temps de rendre un avis sur le fond. Nous souhaitons que tous les points de vue des experts soient rendus publics. Par exemple, l'audition du Défenseur des droits à l'Assemblée nationale n'a pas été retransmise, alors qu'il soulignait des manques s'agissant des droits des enfants...
L'UNAF regroupe 700 000 adhérents autour de 22 unions régionales et 99 unions départementales. La loi lui confie la charge de représenter les 17 millions de familles françaises ; c'est à ce titre qu'elle est consultée sur ce projet de loi qui, contrairement à ce que laisse penser son intitulé, va bien plus loin que l'ouverture du mariage aux couples de même sexe.
Le mariage comporte des conséquences sur l'adoption et la filiation. Le Défenseur des droits l'a bien noté : « Contrairement à la question de l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, qui relève de la seule responsabilité du Gouvernement et du Parlement, la question des enfants, de l'adoption et de la filiation, doit s'inscrire dans le cadre des obligations internationales souscrites par la France. La procédure suivie pour l'élaboration du projet de loi qui vous est soumis présente à cet égard une évidente lacune. En effet, l'étude d'impact qui accompagne le projet ignore totalement la convention internationale des droits de l'enfant. Pas une page, pas une ligne ne lui est consacrée. »
Il est impossible de dissocier le mariage de la filiation.
Ce projet de loi touche toutes les familles parce qu'il se trouve à la croisée de plusieurs droits : droits des adultes, droits des femmes, droits des enfants, droit des pères, droits des mères...Tous ces droits pris séparément ont leur légitimité, mais quand ils viennent en concurrence, il faut choisir.
La majorité de l'UNAF est favorable à l'ouverture de nouveaux droits aux couples de même sexe, mais la majorité de son conseil d'administration considère qu'elle doit prendre une autre forme que le mariage ; à une très forte majorité, elle est opposée au recours à l'aide médicale à la procréation (AMP) pour les personnes de même sexe et, a fortiori, à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA).
Comment ouvrir de nouveaux droits aux personnes homosexuelles ? Choisir le mariage, c'est choisir la filiation, car le mariage est un tout. Pour nous, la réponse n'est ni dans le mariage ni dans le Pacs. Elle réside dans l'union civile, qui permet l'ouverture de droits sociaux et patrimoniaux et l'officialisation de l'union en mairie. Celle-ci, à notre grand regret, a été évacuée en quelques lignes dans l'étude d'impact, qui indique même que les associations familiales se sont montrées « résolument opposées » à ce dispositif. Nous avions dit le contraire ! Pourtant, c'est la solution appliquée en Allemagne où a été créé un « partenariat de vie » qui confère des droits sans assimilation au mariage ; seule l'adoption de l'enfant biologique du partenaire est possible, permettant aux deux membres du couple d'exercer conjointement l'autorité parentale sur l'enfant. L'UNAF s'est d'ailleurs prononcée majoritairement pour l'adoption simple de l'enfant du conjoint dans le cadre d'une union civile. Une adoption plénière, nous l'avons dit dès les premières consultations ministérielles, remettrait en question la filiation adoptive pour tous les couples et l'unicité d'un lien maternel et d'un lien paternel pour l'enfant.
Ce projet de loi ouvre à la parenté : dès lors se pose la question de l'ouverture à l'AMP et à la GPA. Le Président de la République nous a indiqué il y a quinze jours qu'un projet de loi sur la famille serait présenté et qu'il saisirait le comité consultatif national d'éthique. Pour l'UNAF, si les accidents de la vie peuvent priver un enfant d'un de ses parents, la loi ne doit pas priver volontairement dès sa conception un enfant de père ou de mère : l'AMP revient à confectionner des enfants sans père, la GPA revient à priver les enfants de leur mère. L'UNAF souhaite donc limiter strictement l'accès à l'AMP et maintenir l'interdiction de la GPA. Ces questions doivent faire préalablement faire l'objet d'Etats généraux organisés par le comité consultatif national d'éthique.
L'AMP pour les couples homosexuels serait contraire à l'article 311-20 du code civil qui prévoit une double filiation : une mère et un père ; elle serait contraire au principe d'ordre public qui interdit l'établissement d'un double lien de filiation maternelle. Quant à la GPA, elle correspond à une marchandisation du corps humain contre laquelle il faut toujours lutter.
La réforme du mariage est, en fait, la porte d'entrée d'une réforme qui ne dit pas son nom : celle de la parenté, comme le reconnaît d'ailleurs l'exposé des motifs. Avec les amendements balais, les termes de « père » et « mère » ont été maintenus à l'Assemblée nationale. Selon le Président de la République, l'UNAF aurait convaincu sur ce point. Il faudra toutefois les interpréter par le mot de « parents » pour les couples homosexuels. On peut s'interroger sur la conformité aux objectifs constitutionnels de clarté, d'accessibilité et d'intelligibilité de la loi ...
Quel rapport entre la norme juridique avec le réel quand « père et mère » peuvent désigner indifféremment un homme et une femme, deux femmes ou deux hommes ? L'article 4 du projet de loi exclut le titre VII du livre Ier relatif à la filiation du champ de la réforme ; ce titre comprend notamment la présomption de paternité, pour laquelle les termes de « père » et « mère » seront d'interprétation stricte. Quelle cohérence à désigner par des termes identiques deux réalités dans le même code ?
Dans le titre VII, l'article 310 consacre le principe fondamental de l'égalité entre tous les enfants, naturels ou légitimes. Cette égalité vaut également entre enfants issus d'une filiation adoptive ou biologique. Or, le projet de loi se limiterait aux seuls enfants issus de couples hétérosexuels ...
La question de l'état civil n'est toujours pas résolue. Le nouveau texte ne modifie pas l'article 34 du code civil, la garde des Sceaux ayant précisé que ce point serait traité par décret. Pour l'heure, donc, pas de désexualisation explicite de l'état civil. En apparence seulement, car malgré nos demandes répétées, nous n'avons pas obtenu d'éclaircissements. A partir du moment où la réforme avalise l'existence de couples parentaux formés de deux mères ou de deux pères, cela aura des conséquences. Pour légiférer en connaissance de cause, le Parlement doit avoir communication des décrets d'application ; les parents de même sexe auront-ils un livret de famille spécifique ?
Quant une femme accouche, sauf sous X, elle est désignée comme mère ; si sa compagne adopte son enfant, celle-ci sera-t-elle désignée comme parent ou comme seconde mère ? La mère restera-t-elle mère ou deviendra-t-elle parent ?
Ce projet de loi remet également en cause les droits de la mère : il aménage la majoration de la durée d'assurance accordée au titre de l'incidence sur la vie professionnelle de la naissance, de l'éducation ou de l'adoption ; pour les couples de même sexe, il y a un partage égal pour les trimestres non liés à l'accouchement ; pour les couples de personnes de sexe différent, l'attribution de la totalité de trimestres à la mère. Il n'y a donc plus égalité de traitement entre les mères biologiques selon qu'elles vivent avec un homme ou une femme. La question se pose également pour l'assurance maternité.
Enfin, le projet de loi modifie pour tous les règles de dévolution du nom de famille. Jusqu'à présent, l'enfant prend par défaut le nom de son père. Le projet de loi prévoyait que les enfants adoptés prendraient les noms de leurs deux parents, dans l'ordre alphabétique ; afin d'éviter une rupture entre filiation biologique et filiation adoptive, l'Assemblée nationale vient d'étendre ce changement à toutes les familles. Cette transformation majeure n'a fait l'objet d'aucune étude préalable et n'a pas sa place dans ce texte ; nous demandons au Sénat de revenir sur ce point.
Cette réforme soulève donc de nombreuses interrogations non résolues ; nous vous remerciant pour votre écoute.
M. Jean-Pierre Michel, rapporteur. - Merci pour votre intervention fouillée. Nous entendrons le Conseil supérieur de l'adoption, une fédération d'associations consacrées à l'adoption ainsi que le Défenseur des droits, qui s'est substitué au Défenseur des enfants.
Mme Michelle Meunier, rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales. - L'UNAF est représentative du mouvement familial ; comment analysez-vous les évolutions de la famille ? Votre mouvement rassemble des représentants de familles monoparentales, recomposées ou encore en co-parenté : la famille se décline au pluriel dorénavant. Comment accueillez-vous les familles homoparentales ? Quelles seraient les conséquences de ce texte pour les familles hétérosexuelles ? Pour ma part, je n'en vois pas : elles concernent surtout les personnes de même sexe qui attendent de se marier.
M. François Fondard. - L'UNAF est ouverte à toutes les familles et prend en compte toutes les situations familiales. Sur 15 millions d'enfants mineurs, 76 % vivent avec leurs deux parents, selon l'INSEE. La famille n'est donc pas si éclatée qu'on veut le dire !
Sur ces 15 millions d'enfants mineurs, 16 % vivent dans des familles monoparentales, mais cette situation est le plus souvent transitoire. Les familles recomposées représentent 6 % du total. Les 2 % restant, soit 300 000 enfants, sont des mineurs placés en famille d'accueil ou en établissement. L'accueil des familles homoparentales ? Quelques associations de familles homosexuelles ont fait des demandes d'adhésion ; pour l'heure, aucune n'a été agréée car leurs statuts n'étaient pas conformes au code de l'action sociale et des familles. L'ADFH avait ainsi demandé à adhérer à l'UNAF de Paris, mais n'a pas été agréée car elle n'a pas fourni la liste de ses adhérents -ce qu'exige le code de l'action sociale et des familles. Si elle le fait, nous n'aurons aucune raison de ne pas donner suite à sa demande.
M. Jean-Pierre Michel, rapporteur. - L'APGL a-t-elle présenté une demande ?
M. François Fondard. - Cette association avait présenté une demande en 2000-2001. Mon prédécesseur, Hubert Brun, avait eu alors des échanges avec la ministre de la famille de l'époque, Mme Ségolène Royal. Là encore, ses statuts n'étaient pas conformes au code de l'action sociale et des familles.
M. François Edouard, vice-président, président du département « Droit de la Famille et Protection de l'enfance » de l'UNAF. - Oui, le texte aura bien des conséquences pour toutes les familles, notamment sur le livret de famille.
Des arrangements entre adultes ne doivent pas se faire au détriment des enfants !
Un statut de beau-parent ? Nous sommes très vigilants sur ce point : ce beau-père aura-t-il plus d'importance que le père ? La loi de 2002, qui autorise une délégation de l'autorité parentale, constitue déjà une solution. Les adultes doivent s'entendre pour le bien-être de l'enfant.
Dernier exemple, le nom de famille : l'Assemblée nationale a prévu d'accoler systématiquement les deux noms pour tous les enfants adoptés.
M. Jean-Jacques Hyest. - Les débats à l'Assemblée nationale me lassent un peu, je ne les suis pas de très près... Très peu de couples hétérosexuels demandent à ce que l'enfant porte le nom des deux parents ! Ce serait extraordinaire d'imposer une telle règle à tous.
L'UNAF a accompli un beau travail juridique. Reste un problème : la France ne connaît pas de contrôle de conventionnalité a priori. Or le texte, tel qu'il va sortir de l'Assemblée nationale, n'est pas, à mon sens, conforme à nos engagements internationaux, notamment à la convention de New York sur les droits des enfants et, même, à la convention européenne des droits de l'homme.
Mme Guillemette Leneveu, directrice générale de l'UNAF. - En l'état actuel du texte, les deux noms des parents seraient donnés par défaut à tous les enfants. Auparavant, l'enfant héritait par défaut du nom du père.
Mme Catherine Tasca. - Le psychanalyste Serge Tisseron suggère de distinguer le document qui établit le mariage de celui qui établit la filiation. Qu'en pensez-vous ?
Mme Michelle Meunier, rapporteure pour avis. - Les enfants placés en famille d'accueil tissent souvent des liens très forts avec celle-ci et sont parfois adoptés par elles. Qu'est-ce qui fait famille pour l'UNAF ?
En ce qui concerne le nom, 99 % des femmes mariées prennent le nom de leur époux, même si ce n'est pas mon cas personnel !
M. Jean-Pierre Michel, rapporteur. -- Ce n'est qu'un usage bourgeois hérité du XIXe siècle. En droit, les femmes conservent leur nom.
M. François Fondard. - Qu'est-ce qui fait famille ? Cela renvoie aux problématiques des 2 % d'enfants qui font l'objet de mesures de placement et de délégation de l'autorité parentale. Nous en reparlerons lors du projet de loi sur la famille. L'autorité parentale, renforcée dans la loi de 2002, est un élément fondamental. Elle ne doit pas être remise en cause par la création d'un statut de beau-parent.
Mme Guillemette Leneveu. - L'article de Serge Tisseron confirme notre analyse : cette réforme va bien au-delà du mariage ; c'est pour cela que l'UNAF préconise l'union civile, qui évite des modifications trop importantes.
M. François Edouard. - Qu'est-ce qui fait famille ? A l'évidence, l'arrivée de l'enfant dans le couple. Cette famille va évoluer ; généralement, les géniteurs élèvent l'enfant, mais les aléas de la vie font que ce n'est pas toujours le cas. Ceux qui les élèvent peuvent leur donner tout leur amour : les enfants sont néanmoins toujours curieux de leurs origines, ils en ont besoin pour se construire. Raison pour laquelle l'UNAF préfère l'adoption simple pour ne pas gommer les origines de l'enfant.
Le psychiatre M. Lévy-Soussan le dit bien, un enfant ne peut pas avoir deux mères ; il a une mère et la compagne de sa mère. Au reste, il a demandé à une femme élevée par deux femmes chez qui elle était allée habiter après la séparation du couple ; elle a répondu spontanément : « Chez maman » ! C'est pour cela qu'il n'est pas anodin de supprimer les mentions de père et de mère dans l'état civil.
Nous souhaitons donc une réforme de l'adoption dans le cadre du mariage pour tous, en renforçant les garanties de l'adoption simple, mais en permettant à l'enfant de connaître son histoire personnelle.
Ce débat m'a émue, tant il a mis en cause les choix de vie des minorités. Tous les citoyens ont droit à la protection de la loi. Sans loi, les minorités sont en difficulté. Il faut apaiser les tensions sociales et que toutes les familles aient les mêmes droits et devoirs.
Mme Michelle Meunier, rapporteure pour avis. - Les débats au sein de l'UNAF ont dû être passionnants, mais difficiles puisque vous représentez une position minoritaire.
J'ai entendu parler de droits des mères : je ne sais pas ce que c'est ; vous parlez de droits des femmes : je m'y retrouve davantage ! Où se situe le point de clivage avec la position majoritaire de l'UNAF ?
M. Yves Détraigne. - Quelle est votre définition de la famille aujourd'hui ? Est-elle liée à l'enfant ?
Mme Marie-Odile Pelle Printanier, vice-présidente de la CNAFAL. - Selon Irène Théry, « l'ignorance est le terreau de toutes les peurs ». L'UNAF a refusé toutes les évolutions récentes de la famille : le Pacs, la réforme du divorce... Le clivage est donc ancien. Je rappelle que le président Fondard qui vient de s'exprimer au nom de l'UNAF, fait partie de la CSF qui tient un discours en rupture avec la position de l'UNAF. Cette ambiguïté est gênante...
Nous aurions voulu dire un mot sur la PMA.
Mme Michelle Meunier, rapporteure pour avis. - Elle n'est pas dans la loi.


 

14 février 2013

Mariage pour tous: Premières auditions organisées par la Commission des Lois du SENAT ( du 6 février au 12 février)

Éditorial de lucienne magalie pons


 Depuis le 6 Février  Public Sénat diffuse l’intégralité (en direct ou en différé) des auditions préparatoires à l’examen du projet de loi instituant le mariage pour tous, organisées par la commission des lois du Sénat.Nous pouvons aussi voir ces auditions sur le site du Sénat.

Les autorités religieuses ont émis des avis remarquables , nous attirons plus spécialement votre attention sur les auditions des représentants des cultes qui ont eu le mérite de développer leurs arguments sans parti pris religieux , notamment: :

Mercredi 13 février à 17h
Auditions des représentants des cultes

Pasteur Claude BATY, président de la Fédération protestante de France .
Voir la VOD
Mercredi 13 février à 9h30
Auditions des représentants des cultes
(Différé du 12/02 - à partir de 14h00)
Cardinal André VINGT-TROIS, Cardinal Archevêque de Paris, président de la Conférence des évêques de France
Grand Rabbin Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France
Mohammed MOUSSAOUI, président du Conseil Français du Culte Musulman
Marie-Stella BOUSSEMART, présidente de l’Union bouddhiste de France
Métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.
Voir la VOD

 Vous trouverez ci-dessous les différentes auditions telles que nous avons pu les recueillir sur Public Sénat, pour les visualiser il suffit de cliquer sur le lien Voir la VOD qui figure sous chacune des auditions.

Travaux de commission Mariage pour les personnes de même sexe

Les représentants des cultes auditionnés au Sénat


Programme de diffusions :

Mercredi 6 février à 10h30
Auditions des personnalités qualifiées dans les domaines de la sociologie,de l’anthropologie et de la psychiatrie
(Différé du 05/02 à partir de 14h30)
Iréne THERY, sociologue
Françoise HERITIER, anthropologue
Stéphane NADAUD, psychiatre
Pierre LEVY-SOUSSAN, psychiatre
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Jeudi 7 février à 10h30
Auditions des représentants des associations de défense des droits des personnes homosexuelles et des familles homoparentales
et des associations de défense des droits des enfants
(Différé du 06/02, à partir de 14h30)
Inter associative lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels (inter–LGBT) : Nicolas GOUGAIN, porte-parole
Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) : Dominique BOREN, co-président, Marie-Claude PICARDAT, co-présidente,
et Fathira ACHERCHOUR, porte parole, Association «La voix de l’enfant »: Martine BROUSSE, déléguée générale
Association «Enfance et Partage» : Christiane RUEL, présidente, Isabelle GUILLEM, secrétaire générale.
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Vendredi 8 février à 10h30
Auditions des représentants des associations familiales
(Différé du 07/02 à 9h30)
Union nationale des associations familiales (UNAF) : François FONDARD, président, Guillemette LENEVEU, directrice générale, Claire
Menard, chargée des relations parlementaires
Confédération Nationale des Associations Familiales Laïques (CNAFAL) : Jean-Marie BONNEMAYRE, président, Marie-Odile Pelle
Printanier, vice-présidente
Union des Familles Laïques (UFAL) : Michel CANET, président, et M. Charles ARAMBOUROU, administrateur
Confédération syndicale des Familles (CSF) : Marie-Françoise MARTIN, présidente, Aminata KONE, secrétaire générale
Familles de France : Henri JOYEUX, président de la fédération nationale, Thierry VIDOR, directeur général, Patrick Chrétien, secrétaire général
Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) : Antoine RENARD, président, Clotilde BRUNETTI et Bernard
MANTIENNE.
Voir la VOD
Mercredi 13 février à 17h
Auditions des représentants des cultes

Pasteur Claude BATY, président de la Fédération protestante de France .
Voir la VOD
Mercredi 13 février à 9h30
Auditions des représentants des cultes
(Différé du 12/02 - à partir de 14h00)
Cardinal André VINGT-TROIS, Cardinal Archevêque de Paris, président de la Conférence des évêques de France
Grand Rabbin Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France
Mohammed MOUSSAOUI, président du Conseil Français du Culte Musulman
Marie-Stella BOUSSEMART, présidente de l’Union bouddhiste de France
Métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.
Voir la VOD
Mercredi 13 à 16h30 (direct)
Auditions de personnalités qualifiées dans le domaine de la psychanalyse
Jean-Pierre WINTER, psychanalyste
Elisabeth ROUDINESCO, historienne de la psychanalyse, directrice de recherche à l’Université de Paris VII, enseignante à l’École normale supérieure.

Mariage pour tous : le projet a été adopté le Mardi 12 février à l'Assemblée Nationale

Éditorial de lucienne magalie pons

Article rédigé le mercredi 13 Février mis en ligne le 14 février 



L'Assemblée nationale a adopté mardi soir  12 février le projet de loi  gouvernemental ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, texte qui leur ouvre également la voie de l'adoption, que ce soit l'adoption conjointe d'un enfant par les deux époux ou l'adoption de l'enfant du conjoint.

Ce n’est une surprise pour personne, étant donnée la représentation à l’Assemblée nationale, majoritaire à gauche, cette première réforme  présentée  comme  « sociétale »  par le gouvernement et majorité socialiste depuis l'élection de François Hollande,  fortement contestée   au cours des questions débats et discussions depuis le 29 janvier par les Députés UMP , lesquels ont présentés et défendus des arguments de fond très justes qui n’ont pas été entendus par la majorité socialiste et apparentés qui s’est cantonnée dans des positions proches de l’invective ou campée dans le silence, Finalement le projet a été adopté par 329 voix contre 229 et 10 abstentions.

Les députés de la majorité ont voté pour le projet de loi, tandis les députés UMP et UDI ont voté contre, malgré quelques exceptions  dans les deux camps.

Quatre députés membres du groupe socialiste ou apparentés ont voté contre : Bernadette Laclais, Jérôme Lambert, Patrick Lebreton et Gabrielle Louis-Carabin. Cinq se sont abstenus : Ibrahim Aboubacar, Marie-François Bechtel, Jean-Luc Laurent, Jean-Philipe Mallé et Dominique Potier. 

Deux  députés UMP ont voté pour, Benoist Apparu et Franck Riester, tandis que cinq se sont abstenus : Nicole Ameline, Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et Edouard Philippe.

A l'UDI, quatre ont voté pour : Philippe Gomes, Yves Jégo, Sonia Lagarde et Jean-Christophe Lagarde, auxquels il faut ajouter Jean-Louis Borloo qui a voté par erreur contre, mais a ensuite fait savoir sur l'analyse officielle du vote qu'il avait voulu voté pour.
Une ovation standing   de la part de la  gauche a salué l’adoption du projet.

La garde des sceaux, Christiane Taubira a été ovationnée après le vote. 
Après avoir salué l'adoption de ce texte,  comme « une étape importante » mais « pas la dernière », la ministre de la Justice a notamment remercié les députés de la majorité, « actifs » et qui lui ont envoyé « une très belle énergie », ainsi que « la ténacité » des députés de l'opposition durant les deux semaines de débat.

Puis, après avoir réjoui  l’assistance  pour son « merci à tous pour ces jours et ces nuits passés ensemble », elle s'est  échappée  dans  une envolée  en parlant de « jeux érotiques » :« Il y a des choses que ce texte ne pourra pas accomplir. Il ne supprimera pas le jeu amoureux, ni chez les homosexuels ni chez les hétérosexuels », a-t-elle dit, peut-être en connaisseuse ou pourquoi pas en pratiquante, après ces propos qui ont dû ranimer des sentiments grivois sur les bancs de la gauche, elle s’est lancé dans une appréciation du regard des femmes envers les messieurs  assez critique et étoffée d’une citation du poète espagnol  Antonio Machado et  d’une autre citation du philosophe Levinas : « Il restera toujours beaucoup ,beaucoup de femmes, pour vous regarder, messieurs, pour vous observer, pour essayer de percevoir derrière vos carapaces la tendresse qui parfois vous habite, pour essayer de percer les défauts qui se cachent parfois sous des dehors affables, et pour discerner dans l'entrelac de vos talents et vos faiblesses si vous êtes capables de tracer des chemins sur la mer, comme l'écrivait Antonio Machado » (poète espagnol, NDLR), a-t-elle dit. « Une fois qu'elles vous auront jaugés, les femmes décideront soit de vous faire languir, soit de vous séduire », a-t-elle ajouté. « Vous serez toujours, soit en grâce, soit en péril! » a-t-elle dit, avant de citer le philosophe Lévinas : « « Penser autrui relève de l'irréductible inquiétude pour l'autre ». C'est ce que nous avons fait tout au long de ce débat. »

Ce n’est que la première manche, le texte étant voté à l'Assemblée, le combat de l'opposition  de droite va se poursuivre au Sénat à partir du 2 avril.

La date du 2 avril a été retenue de préférence à la date du 18 mars, qui avait été évoqué précédemment, « compte-tenu des délais nécessaires pour finaliser les auditions et surtout rédiger le rapport », a expliqué mardi  Alain Vidalies le ministre des relations avec le Parlement.

Le combat de la droite se poursuivra aussi dans la rue, les « anti-mariage  pour tous » , appelant à une nouvelle grande manifestation le 24 mars.

Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault  avait déjà rendu hommage  aux députés et au gouvernement, en début d'après-midi, avant le vote,   il s’était déclaré  « fier » de cette  loi qui va s'inscrire,  d’après  lui, « dans une longue lignée de réformes républicaines pour l'égalité » :   « Le gouvernement est fier de cette réforme, parce que cette réforme (...) s'inscrit dans une longue lignée de réformes républicaines pour l'égalité et contre les discriminations », a déclaré le Premier ministre. « Cette loi va étendre à toutes les familles les protections garanties par l'institution du mariage. Et contrairement à ceux qui vocifèrent -mais heureusement ils sont minoritaires-ce vote, cette loi, va renforcer l'institution du mariage », a-t-il ajouté, en réponse à une question du député Bernard Roman (PS).

Le Premier ministre a salué « un grand débat parlementaire »: « Vous avez pris le temps de défendre vos points de vue. Vous avez pris le temps aussi d'essayer de vous convaincre, parfois c'était difficile, je le sais », a-t-il souligné.

De même Il a rendu hommage à « la solidarité et la fermeté dans la conviction de tous les députés de la majorité et même parfois au-delà. Vous avez su vous montrer soudés, concentrés, convaincants d'un bout à l'autre du débat. Merci donc à vous », a-t-il lancé, citant en particulier le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas, et le rapporteur du projet, Erwann Binet.Le premier Ministre a  aussi remercié et complimenté  la garde des sceaux  « parce que je le pense profondément » a-t-il dit sous les applaudissements, la ministre de la Justice Christiane Taubira --dont l'éloquence est la fierté du gouvernement (...)--,  remercié Dominique Bertinotti (Famille), qui s'est battue avec courage et conviction et Alain Vidalies (Relations avec le Parlement) qui a veillé au bon déroulement de ce débat ». Jean-Marc Ayrault  a enfin salué le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, qui a « eu le souci de préserver, au-delà des convictions de chacun, l'intégrité de l'Assemblée nationale, de forcer le respect ».

On ne s’attendait pas à moins il fallait marquer le coup, mais au fond toutes ces belles paroles n’étaient vraiment destinés qu’à la majorité socialiste et au gouvernement.

Pour nous nous retenons surtout les amendements des députés UMP qui ont eu le mérite, de séance en séance à tenir lieu d’un débat qui n’a pas eu lieu dans l’opinion publique ou qui a été dénaturé par les médias.

Cette 1ère séance du Mardi 12 Février, a été considérée  par certains politiques et médias  comme historique mais en fait  elle n’est que la signature d’une idéologie socialiste progressiste   prétendue égalitaire,  très éloignée en cette matière de la rationalité historique.

L’histoire revisitée aux moyens de citations  littéraire, poétique ou philosophique, ou de compilation pseudo historique orientée, ce n’est pas notre histoire, c’est une affabulation pseudo culturelle qui   dénature l’authentique réalité historique, en conclusion cette séance n’était pas et ne peut être considérée comme historique, elle n’est que conjoncturelle et factuelle.


Les poètes  et les philosophes trouvent leur inspiration  dans une grande liberté , dans le questionnement imaginaire, c’est une activité intellectuelle de méditation sur des concepts , sur le bon, le beau, l’humain, le visage, la pensée , le langage , la sagesse,  le bonheur ,  l’esprit,  l’éthique , le sens de la vie, etc…, … et leurs  contraires , d’où résulte de leur part  une interprétation et une réflexion sur le monde ,sur l'existence humaine ,sur  les évènements , sur  la recherche de la vérité,  c’est  dans l’univers d’ un exercice de la pensée , de la méditation, de la réflexion, de l’analyse du pour et du contre,  du dialogue, du  débats d’idées  et en s’affranchissant  de toutes  les  limites des sciences formelles  , qu’ils déversent les flots de  leur talent,   sans commencements  ni fins , et même si souvent ils  s’inspirent  de l’histoire et de la politique ce ne sont pas des historiens, ce sont des intellectuels libres de toutes  contingences qui n’ont pour discipline que la recherche  d’une  vérité … qui finalement n’est que leur vérité à chacun d’entre eux.

Vidéo et compte rendu de la 1ère  Séance :




mardi 12 février 2013

1ère séance (144e) - Développer

2ème séance (145e) - Développer

10 février 2013

Quel sera le statut de la mère porteuse si la GPA est autorisée en France ?

Éditorial de lucienne magalie pons



Concernant la gestation pour autrui (GPA) ce n’est pas seulement « la marchandisation du corps » de la mère porteuse qui est en cause, il faut aller plus loin et voir les conséquences sur la société française si cette pratique   médicale, réprouvée  par la morale,   était autorisée en France.

Il est fort peu probable que la mère porteuse agisse gratuitement et bénévolement, partant de là puisqu’elle met son corps et ses organes (utérus) dans le commerce et fera payer sa prestation, il est certain que cette prestation sera et devra être réglementée, ce qui bouleversera tout  le droit  , non seulement de la famille, mais encore du commerce , des affaires et des sociétés ,  le  droit du travail, le droit social , le  droit  fiscal,  tout le droit français, autant dire jeter à la poubelle notre Constitution,  tous nos codes, lois, règlements et  circulaires  et reprendre tout  l’édifice constitutionnel et légal  de A jusqu’à Z

          

 Quelques premières questions se posent : ( ce ne sont pas les seules, mais nous devons  nous  limiter pour ne pas écrire un traité de plus de 500 pages tant les questions nombreuses)


Commençons par une première question : Quel sera le statut de la mère porteuse ? 

D’abord il faut savoir que ce ne sera pas au noir  que la mère porteuse exercera une activité  qui serait autorisée légalement ,  et il faut s’interroger quel sera son statut,  exercera-telle en profession libérale, en artisane inscrite à la Chambre des métiers, en  commerçante inscrite au Registre du Commerce, où en mère porteuse salariée   employée dans une société ou une  agence de mise en relations  , ou  encore  comme fonctionnaire dans un Etablissement public,  établissement rattaché à des services hospitaliers  spécialisés   en Gestation pour autrui , sous tutelle d’un Ministère de tutelle, ou  encore   qu’elles  formeront un corps spécial de fonctionnaires spécialisée en mission de gestation pour autrui ? ……..

Ou bien  encore  dans le secteur privé comme Chefs d’entreprises et/ou actionnaires  si les mères porteuses décident de se regrouper en société pour exercer leur activité en proposant  des mères porteuses à la demande  et à la disposition de la clientèle ? Ou bien encore en associations de la loi de 1905 ? Ou encore en achetant une licence comme les chauffeurs de Taxis ?


On peut tout imaginer , mais on ne peut   imaginer   que si la GPA était autorisée en France  la mère porteuse  puisse exercer  son activité de mère porteuse en « électron libre » détachée de tous droits et obligations , en  effet il serait inimaginable , à moins que la France ne tombe dans l’anarchie, que ces activités restent du domaine  des convenances personnelles, ou même du droit privé et des contrats civils entre les parties contractantes, puisque la mère porteuse sera suivie  avant et pendant sa grossesse et accouchera  dans des services d’accouchements  spécialisés  publics ou privés  et que  tous les frais  médicaux seront remboursés par la sécurité sociale, de mêmes que les frais médicaux engagés par les parents demandeurs après la naissance pour le suivi médical du du développement de l'enfant pendant tout le temps nécessaire. 

Les mères porteuses  elles-mêmes  auront intérêt à voir leur activité, occasionnelle, ou durable, réglementées   et à se regrouper en Syndicat  pour défendre leurs intérêts  économique  et sociaux,  ( salaire, protection sociale, retraite ....)  

En effet il serait inimaginable que ces activités restent du domaine du droit privé et des contrats civils entre les parties contractantes, puisque la mère porteuse sera suivie  avant et pendant sa grossesse et accouchera dans des services spécialisés  et que les frais  médicaux seront remboursés par la sécurité sociale.

C’est  aussi une question  de société , sanitaire et sociale que l’on ne peut contourner.

D’autant qu’il est fort probable  et même inévitable si leur activité est autorisée , qu’elles  devront passer des examens médicaux avant  de postuler pour l’activité  de mère porteuse ,  pour des raisons sanitaires sur lesquelles il est inutile de  s’étendre tant elles sont évidentes, et par la suite encore des examens médicaux  très complets  pour s’assurer que la mère porteuse est bonne santé et apte à entrer dans le processus  médical  très lourd de la gestation pour autrui, une pratique médicale qui nécessite une préparation du corps de la femme, et plusieurs tentatives parfois pour qu’elle se trouve enceinte 

Il faudra donc et ceci n’est pas discutable réglementer et organiser l’activité des mères porteuses pour ne pas favoriser en France les réseaux maffieux qui se livrent à ce genre de commerce dans les pays étrangers.


Il  est évident  qu’elle seront suivies médicalement pendant la grossesse  dans des services médicaux spécialisés et des chirurgiens obstétriques compétents pour l’accouchement, et que les frais engagés seront considérables et remboursés par la sécurité sociale, de même pour les frais qu'engageront les parents demandeurs pour faire suivre la croissance de l'enfant  par des pédiatres spécialisés pendant  plusieurs années.

Enfin il faut envisager les risques de cette activité de mère porteuse, si elle fait une fausse couche par exemple, ou si elle accouche d’un enfant,  affecté par un handicap physique,  dont les parents demandeurs ne voudraient plus  et qu’elle ne voudrait pas garder elle-même ? , comment seront couvert ces risques,  de son côté sera-t-elle assurée « tous risques »,   et du côté des parents demandeurs  en quoi  seront-ils assurés  pour se couvrir  des risques  de non-conformité à leur attente ?


Et cet enfant abandonné dès sa naissance qui devra s’en charger, la société pourra-t-elle exiger de la mère porteuse qu’elle  le garde, ou des parents demandeurs qu’ils s’en  chargent   ? 


Il est prévisible que des cas de contentieux, des demandes de  remboursement de la part des demandeurs interviendront  si « la livraison » n’est pas conforme à la commande,  aboutiront à des procès, excuser moi j’ai utilisé ces termes  commerciaux pour bien me faire comprendre, ils sont terribles et pourtant vrais, mais de quelques nature que seront ces contentieux et ces procès la société devra intervenir pour prévoir le sort de l’enfant rejeté.

Donc tout devra être prévu et réglementé. 

Il y a quelques années  j’avais pris connaissance des analyses et études de certains politiques français hommes et femmes dont plusieurs parlementaires , lesquels  de retour d’Angleterre où ils étaient allés échanger et s’informer avec des homologues anglais    sur la question de la GPA , s’interrogeaient sur  le fait  de savoir si oui ou non   la mère devrait déjà avoir eu   un enfant  naturellement, avant d'en porter un pour autrui, afin que les parents demandeurs puisse juger "sur pièce"  de sa capacité d’enfantement,  mais encore puissent constater  à la vue de l’enfant s’il en bonne santé  physique et mentale, et ces éminents imbéciles  en la matière  s’interrogeaient aussi pour  envisager  si   la mère porteuse devraient   oui ou non être obligatoirement mariée de façon stable et durable, plutôt que célibataire, mais  sans expliquer le pourquoi de cette interrogation, pas plus qu’ils   ne s’interrogeaient sur le fait indéniable  qu’un enfant ne peut être considéré comme un prototype exposé  dans une vitrine publicitaire,  ou encore  si le mari de la mère porteuse avait  ou non son mot à dire , à donner ou à ne pas donner  son consentement  pour que sa femme mette un enfant  au monde  en  dehors du foyer conjugal …,   bref  de leurs  études et  analyses  « très approfondies » ,  et leurs déclarations , dont  on se doute bien qu’elles étaient faites de façon préalables incidentes et  prospectives pour la France, on peut s’interroger si elles  étaient   le fait d’apprentis sorciers à la poursuite d’une folle et dangereuse  utopie,   où si  plus exactement elles  répondaient à  l’objectif  intéressé   de certains lobbies en vue  de promouvoir   l’essor, et le chiffre d’affaires des services spécialisés dans la pratique de  la Gestation pour autrui,  en l’autorisant en France , avec  ses suites  corolaires  et ses objectifs  similaires pour  les  laboratoires de recherche sur les embryons excédentaires, autres sources de profits. 

Toutes les questions que j’évoque ci-dessus ne sont qu 'une infime partie de la face visible de l’iceberg,  reste à  explorer  l'autre partie et encore  la face  cachée de l’Iceberg  et à  en peser toutes les   conséquences sur  nos mœurs, notre droit,  nos lois sur la famille française, sur  la filiation et le droit des enfants si la GPA était autorisée et légalisée en France.


C’est un travail de spécialistes  juristes de haute compétence, et j’espère bien  qu’ils seront consultés et donneront leur avis au grand jour  en temps  voulu  pour informer l’opinion publique,  et qu’il y aura aussi des Etats généraux  avant que cette question ne soit portée au programme des séances de l’Assemblée Nationale. 

Je souhaite aussi que les Députés  socialistes et le gouvernement ne feront pas l’impasse,   non seulement sur la face visible de l’Iceberg mais encore sur sa face cachée et répondront aux questions des Députés UMP qui sont contre la GPA  à la quasi unanimité.

Il ne suffit pas se murer dans le silence  sur les questions embarrassantes comme les socialistes l’on fait depuis le 29 janvier  lors des  séances consacrées au débat sur le projet de loi sur l’ouverture aux personnes de même sexe.

Et puis c’est une question morale de la plus haute importance puisque la GPA, si elle était autorisée en France  autoriserait  et légaliserait la commercialisation du corps de la femme mère porteuse  et de l’enfant à venir, ce qui serait un reniement, un parjure  des valeurs fondamentales  de notre civilisation  et de notre République et un abandon honteux  de nos convictions politiques et humaines  qui  aujourd'hui encore nous permettent de dire haut et fort que le corps humain  n’est pas un objet  de commerce ou une marchandise.


Alors c'est vraiment indigne de citer en exemple des pays qui pratiquent cette marchandisation pour nous faire croire que notre civilisation doit évoluer ou devrait  évoluer  dans ce sens,  non c'est faux et archi-faux de le  dire, de le prétendre, de le soutenir,    nous ne dirons pas que la civilisation ne doit pas évoluer,   mais aller dans le sens de La GPA c'est faire fausse route , et la France ne doit pas prendre cette route de la honte.
 

Enfin ils ont pondu leur "œuf " :Le nouveau Gouvernement Bayrou annoncé enfin hier soir Lundi 23 décendre après 1O jours de tractations !

Éditorial de lucienne magalie pons En préalable à notre note d'infos et à notre revue de presse qui suivent voici  la vidéo de la présen...