"Trop c'est trop" .... voilà
en substance ce que Martine Aubry
voulait faire entendre en
publiant avec 17 autres personnalités
co-signataires , le 23 février sur un
site récemment ouvert, un
"réquisitoire" énumérant des
critiques à l'encontre de l'exécutif en
ce qui concerne notamment le pacte de
responsabilité, soit "41 milliards d'euros mobilisés pour rien" au
bénéfice des entreprises, le "désolant débat sur la déchéance de
nationalité" à laquelle ils demandent à François Hollande de renoncer au
profit d'une peine d'indignité nationale pour les terroristes, et le projet de
loi sur le Travail de Myriam El Khomri, et le texte se terminait ainsi :
" Pour sortir de l’impasse, il faut de vraies réformes,
synonymes de progrès économique, social, écologique et démocratique. Elles
doivent être porteuses d’émancipation pour chacun et de vivre-ensemble pour
tous. C’est ce chemin qu’il faut retrouver ! Celui de la gauche tout simplement
!"
Deux jours après
Marine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et 16 autres personnalités
signataires parmi lesquels les député PS
"frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon, et Bruno Julliard l'adjoint
à la mairie (PS) , ect ...... publiaient Jeudi
dans le même sens critique , une tribune dans Le Monde, immédiatement
relayée avec des commentaires dans tous
les grands médias classiques notamment.
Cette tribune "à charge contre l'exécutif" à fait l'effet par deux fois d'un électrochoc au sein du
parti socialiste et chez les parlementaires socialistes, mais en l'absence du
président voyageur qui se trouvait en
parade présidentielle à l'extérieur,
tout a été fait pour dissimuler la nouvelle fissure, et comme je
l'écrivais plus haut l'exécutif en
attendant le retour de François Hollande, répétait avec le premier Ministre Manuel Valls ... Il n'y a pas un début de
proposition", en parlant de la tribune de Martine Aubry.
C'était sans compter sur les
médias qui de leur côté entretenaient la
polémique à gros bouillons sur
leurs marmites en rapportant ce que les
uns et les autres déclaraient en en
rajoutant et certains même pour attiser le feu allaient jusqu'à spéculer que
Martine Aubry faisait son retour en politique en vue de la primaire de gauche
et sans doute dans l'intention de se présenter à la
présidentielle de 2017, bref tout allait bon train dans les supputations
en attendant le retour de François Hollande.
Le premier Ministre n'avait produit qu'une réaction
d'attente en ripostant avec ses
ministres concernés à l'offensive de
Martine Aubry en faisant ressortir surtout
: " Il n'y a pas un début de proposition", en parlant de la
tribune de Martine Aubry.
C'était esquiver bien maladroitement l'attaque, en effet
Martine Aubry n'en était pas au stade des propositions mais au stade de l'alerte : "Trop c'est trop" voilà ce qu'elle voulait faire déjà faire entendre en publiant d'abord
notamment avec 17 autres personnalités
co-signataires , le 23 février sur un
site récemment ouvert, un très long réquisitoire qui se concluait dans ces termes
: " Pour sortir de l’impasse, il faut de vraies réformes, synonymes de
progrès économique, social, écologique et démocratique. Elles doivent être
porteuses d’émancipation pour chacun et de vivre-ensemble pour tous. C’est ce
chemin qu’il faut retrouver ! Celui de la gauche tout simplement !"
Deux jours après
Marine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et 16 autres personnalités
signataires parmi lesquels les député PS
"frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon, et Bruno Julliard l'adjoint
à la mairie (PS) , ect ...... publiaient Jeudi
dans le même sens critique , une tribune dans Le Monde, immédiatement
relayées avec des commentaires dans tous les grands médias classiques
notamment.
Cette tribune "à charge contre l'exécutif" à fait l'effet par deux fois d'un électrochoc au sein du
parti socialiste et chez les parlementaires socialistes, mais en l'absence du
président voyageur qui se trouvait en
parade présidentielle à l'extérieur, tout a été fait pour dissimuler la nouvele
fissure, et comme je l'écrivais plus haut l'exécutif en attendant le retour de François Hollande,
répétait avec le premier Ministre Manuel
Valls ... Il n'y a pas un début de
proposition", en parlant de la tribune de Martine Aubry.
Les médias de leur côté entretenaient la polémique en rapportant ce que les uns et les autres
déclaraient et certains mêmes pour attiser le feu allaient jusqu'à spéculer que
Martine Aubry faisait son retour en politique en vue de la primaire de gauche
et sans doute dans l'intention de se présenter à la
présidentielle de 2017, bref tout allait bon train dans les supputations
en attendant le retour de François Hollande.
Martine Aubry s'est aussi expliqué sur RTL notamment le 25
février , elle a fait précisé sa démarches sur toutes les questions abordées
dans sa tribune et a ensuite répondu aux questions des auditeurs.
A propos de la loi El-Khomri
elle a notamment assuré qu'elle était "prête au débat" avec
Manuel Valls,
Interrogée plus tard par un auditeur sur son refus d'entrer
au gouvernement pour défendre sa politique, elle a affirmé s'être "sali
les mains" dans sa vie et ne pas "reculer devant les
responsabilités".
Vous trouverez plus
bas en Revue de Presse de nombreux articles
concernant cette intervention sur RTL
Toute la classe politique surtout socialiste attendait la réaction du Président François
Hollande, après la publication de la Tribune de Martine Aubry et les
déclarations qui ont suivies depuis , mais ce n’est qu’ aujourd’hui seulement
que nous apprenons par un article publié le 26/02/2016 à 16:24 - Modifié le
26/02/2016 à 16:35, sur le site « Le Point.fr » , que le Président a estimé que
"la situation est grave" et
renoue avec les syndicats pour désamorcer le conflit"
Nous pouvons lire dans cet article "
…..alerté par Stéphane Le Foll et Jean-Pierre Mignard, le président de
la République, alors à l'étranger, a pris conscience du danger de coagulation
des mécontentements autour du projet de loi El Khomri. La pétition,
l'intersyndicale, dont la CFDT, les appels de Martine Aubry à casser du
Valls... Autant d'éléments qui ont fait dire au président que « la situation
est grave ». En catastrophe, il a donc pressé son conseiller social, Michel
Yahiel, qui l'accompagnait dans sa tournée en outre-mer, de rentrer à Paris dès
jeudi afin d'établir les premiers contacts avec les organisations syndicales.
"
Dans cet article que vous retrouverez plus en Revue de presse on peut lire aussi que le
chef de l'État a recommandé de ne pas surenchérir vis-à-vis de la tribune de
Martine Aubry afin de ne pas envenimer davantage la situation, et après
quelques lignes on peut lire encore : «
Pourquoi une charge si violente et si tard ? » s'interroge-t-on dans
l'entourage du président. Martine Aubry ne veut ni être candidate en 2017, ni
entrer au gouvernement, ni remplacer Valls... Inutile, donc, de la provoquer
par une riposte qui achèverait de diviser le PS. Manuel Valls, la vraie cible,
s'est fendu pour sa part d'une réponse sans grand intérêt, soulignant que
Martine Aubry « ne proposait rien ». Le Premier ministre ferait mieux de s'en
réjouir, car il y a peu de doute que les propositions de Martine Aubry ne
correspondraient pas vraiment aux siennes..." " Revoilà donc François
Hollande dans le rôle du synthétiseur en chef. Comment renégocier une loi qui
n'est même pas encore passée en conseil des ministres, ni même sortie du
Conseil d'État ? En définitive, trois dispositions posent problème :
l'allongement à dix heures d'affilée de la journée des apprentis, l'allongement
des motifs de licenciement économique au retournement de conjoncture
(trésorerie, chiffre d'affaires...) et le plafonnement des indemnités aux
prud'hommes à quinze mois de salaire en cas de rupture illégale du contrat de
travail »
(lire la suite plus
bas en Revue de presse au moyen du lien" Loi El Khomri : Hollande reprend
discrètement la concertation).
On voit nettement que François Hollande ne souhaite pas réagir frontalement contre Martine Aubry il a
contourné l'attaque en recommandant de ne pas surenchérir vis-à-vis de la
tribune de Martine Aubry , de ne pas la provoquer par une riposte qui
achèverait de diviser le PS. Manuel Valls,et a détourné la question en se tournant
vers les syndicats pour
désamorcer le conflit.
Il est évident qu'alors qu'il se trouvait en périple en Territoires d'Outre-Mer et en
Polynésie Française et ensuite à l'étranger
en Amérique Latine , le Président
François Hollande ne pouvait intervenir
pour réagir à la Tribune à charge contre l'exécutif de Martine Aubry,
c'eut été faire ressortir au grand jour la grande brèche qui fracture
le Parti Socialiste, mais dès son retour,
il tout aussi évident alors que tout son monde monde s'attendait à une réaction ferme et sévère qu'une fois de plus le président de la
République a préféré ne pas provoquer
Martine Aubry par une riposte qui
achèverait de diviser le PS. et finalement il en revient au
dialogue avec les syndicats, ce qui est ressenti comme une réaction
"de secours".
L'affaire se présente donc
comme plus que plus difficile ,d'autant qu'une partie de l'opposition de droite et du centre s'est mis
de la partie pour encore la rendre plus compliquée au plan politique , en
effet, ce même jour les médias
rapportent que 17 parlementaires, (16 députés et 1 sénateur) se disent, dans une tribune parue dans le
quotidien L’Opinion ce vendredi 26
février, prêts à voter le projet de loi du gouvernement sur la réforme du code
du travail s’il n’est pas « édulcoré ».
Ces 16 députés et ce sénateur ( 14 « Les
Républicains » et 3 « UDI» ) , dont
Benoist Apparu, Nathalie Kosciusko-Morizet, Gérard Longuet et Philippe Vigier «
mettent en garde le gouvernement contre tout affaiblissement de ce projet de
loi », qui « va dans le bon sens ».
S’il faut parler de surenchères on peut employer ce terme
pour qualifier leur tribune ! en effet les signataires proposent même «
d’aller plus loin » et veulent défendre lors du débat parlementaire
des ajouts au projet de loi par le biais d’amendements. « Pour libérer
véritablement la création d’emploi, il faut supprimer la durée légale unique du
travail et confier sa fixation à des accords de branche et d’entreprise »
écrivent-ils, et les médias rapportent aussi qu’ils entendent également tenter de faciliter
encore davantage le licenciement et élargir la possibilité de procéder à un
référendum d’entreprise.
Ces parlementaires,
toujours selon les médias, « aimeraient également pouvoir « modifier les
seuils sociaux » et plus spécifiquement « relever de 50 à 100 salariés le seuil
de création d’un comité d’entreprise et de 11 à 20 celui des délégués du
personnel ». Ils appellent aussi à « supprimer les CHSCT, dont les fonctions
font souvent double emploi avec celles des comités d’entreprise ».
Les signataires de
cette tribune ( ndlr : incendiaire) appellent de leurs vœux « une réforme du syndicalisme », afin «
d’améliorer la qualité de la négociation collective en France et la
représentativité des organisations syndicales ».
REVUE DE PRESSE :
Le Point - il y a 1 heure
"La situation est grave", estime le président, qui renoue le
dialogue avec les syndicats pour désamorcer le conflit. Par Emmanuel Berretta.
Publié le 26/02/2016 à 16:24 - Modifié le 26/02/2016 à 16:35 | Le Point.fr.
Comment renégocier une loi qui n'est ...
Le Point - il y a 3 heures
La charge de Martine Aubry oblige le président à sortir de l'ambiguïté. À
son détriment, mais surtout à celui des Français au comble de l'exaspération.
Par Philippe Tesson. Publié le 26/02/2016 à 14:59 - Modifié le 26/02/2016 à
15:20 | Le Point.fr ..
.
Le Point - il y a 1 heure
Le 24 février, Martine Aubry a publié une tribune dans "Le Monde"
où elle critique la politique trop peu à gauche de François Hollande. Retour
sur son parcours. Par Essia Lakhoua. Publié le 26/02/2016 à 16:29 | Le
Point.fr. Ajouter aux favoris. Commenter
L'Obs
|
- il y a 3 heures
|
Invitée d'un débat organisé par les tenants d'une primaire à gauche, la
maire de Lille a plaidé pour que Hollande s'y soumette. Facebook · Twitter.
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lepopulaire.fr
|
- il y a 16 minutes
|
Public Sénat
|
- il y a 1 heure
|
Le Journal du Centre
|
- il y a 1 heure
|
Le Monde
|
- il y a 3 heures
|
atlasinfo.fr
|
- il y a 5 heures
|
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Articles de fond
Le Point
|
- il y a 20 minutes
|
Comme Martine Aubry, le député Les Républicains Henri Guaino est fatigué de
la "surenchère permanente" de sa famille politique. Source AFP.
Publié le 26/02/2016 à 18:20 | Le Point.fr. "Toute cette politique est
faite de surenchère permanente, d'excès ...
Libération
|
- il y a 24 minutes
|
Le PS est «dans une période dangereuse» pour son unité, même si personne
n'a intérêt aujourd'hui à la rupture complète, au moins d'ici à 2017, estiment
auprès de l'AFP plusieurs politologues. «Toute l'histoire du PS est faite de
crises, de ...
Le Point
|
- il y a 5 heures
|
VIDÉO. Le Premier ministre et l'ancienne patronne du PS ont repris leur
vieille guerre. Une escalade qui a poussé Aubry à se rallier à l'idée d'une
primaire. Par Charlotte Chaffanjon. Publié le 26/02/2016 à 12:51 - Modifié le
26/02/2016 à 16:15 | Le ...
Challenges.fr
|
- il y a 5 heures
|
Sur temps court, le duel Aubry-Valls installe de fait François Hollande en
position d'arbitre. Sur temps long, il met en évidence que l'après-Hollande a
peut-être déjà commencé, sur fond d'incertitude quant à une nouvelle
candidature à l'Elysée ...
Francetv info
|
- il y a 21 minutes
|
Après la violente tribune de Martine Aubry et de plusieurs ténors de gauche
contre sa politique, le Premier ministre reste inflexible. Une façon de
préparer son avenir. Le Premier ministre Manuel Valls à Corbeil-Essonnes
(Essonne), le 15 février 2016.
Citée à de nombreuses reprises
Le Monde
|
- 24 févr. 2016
|
... « Sortir de l'impasse » : c'est le titre de la tribune au vitriol
publiée dans Le Monde daté du 25 février, par plusieurs intellectuels ou
responsables socialistes et écologistes, au premier rang desquels Martine Aubry
et Daniel Cohn-Bendit. Dans ...
ci-dessous en copié/collé : le texte de la Tribune de Martine
Aubry
Par Claude ALPHANDERY, résistant, économiste engagé dans l’insertion, Martine AUBRY, maire de Lille, Daniel COHN-BENDIT, européen, Daniel COHEN, économiste, Laurence DUMONT, 1ère Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale, Yann GALUT, député du Cher, Jean Marc GERMAIN, député des Hauts-de-Seine, Annie GUILLEMOT, sénatrice du Rhône, Benoit HAMON, député des Yvelines, Yannick JADOT, député européen, Bruno JULLIARD, 1er adjoint à la maire de Paris, Axel KAHN, généticien, essayiste, Chaynesse KHIROUNI, députée de Meurthe-et-Moselle, François LAMY, député de l’Essonne, Gilles PARGNEAUX, député européen, Christian PAUL, député de la Nièvre, Laura SLIMANI, présidente de Young European Socialists, Michel WIEWORKA, sociologue
Il est des vérités désagréables à dire, mais il est des
moments où il faut savoir les mettre en pleine lumière. Trop, c’est
trop ! Les motifs d’insatisfaction sur les politiques
menées depuis 2012 n’ont pas manqué, et nous-mêmes, comme
d’autres n’avons pas manqué d’alerter. Depuis quelques mois, ces
désaccords se sont mués en une grande inquiétude. La colère populaire s’est
confirmée sans appel par quatre défaites électorales successives. Ce n’est plus
simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement
durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche,
s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes
entraînés. Bien sûr, nous n’oublions pas les succès de la COP 21, la priorité
donnée à la lutte contre les inégalités à l’école, les avancées de la loi
santé.
Mais à côté de cela, que de reculs !
– La gauche avait déjà assisté, incrédule, en janvier
2014, au pacte avec le MEDEF qui se révéla un
marché de dupes. Nos mises en garde avaient alors été ignorées.
Nous aurions aimé nous tromper. Malheureusement, de l’aveu du Premier ministre
lui-même, la réalité, tellement prévisible, est là : un million
d’emplois promis, quelques dizaines de milliers tout au plus
effectivement créés. Bien sûr, il fallait aider à la reconquête de la
compétitivité de nos entreprises, mais pour cela il eut fallu cibler les aides
sur celles exposées à la concurrence internationale et les lier à des
contreparties précises.
Ces 41 milliards d’euros mobilisés pour rien ou si peu, auraient
été si utiles à la nouvelle économie, à l’écologie, à l’éducation et la
formation, aux territoires, à l’accès à l’emploi de ceux qui en sont le plus
éloignés, au pouvoir d’achat, aux investissements publics et privés et donc aux
carnets de commande des entreprises. A
chaque étape et par des voies multiples, nous
avons fait des propositions précises pour relancer la croissance et l’emploi
dans le cadre d’un nouveau modèle de développement social et écologique, et
d’une réorientation de l’Europe, attelons nous-y !
– Puis, nous nous sommes vus
infliger, à l’hiver 2015, ce désolant débat sur la déchéance de
nationalité. Pourtant la France, autour du Président de la
République, s’était montrée digne et forte après les attentats de
janvier comme de novembre. Nous avons approuvé l’état d’urgence comme
le renforcement des moyens d’action de nos forces de l’ordre et des
services de renseignement face à une menace terroriste d’un niveau sans
précédent. À Versailles, le Président de la République a émis l’idée
d’une peine de déchéance de nationalité pour les terroristes. Très vite,
chacun a compris l’impasse : réservée aux binationaux, elle est
contraire au principe d’égalité ; appliquée aux mono-nationaux, elle
fabriquerait des apatrides. Et, si ce débat nous heurte
tant, c’est qu’il touche au fond à notre conception de l’identité de
la France. Pour la gauche, l’identité française doit être républicaine,
elle se définit comme une communauté non pas d’origine, mais de
destin, fondée sur les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité
et de laïcité.
Le texte adopté par l’Assemblée Nationale a gommé les
aspérités sans en supprimer les effets, et en les aggravant en étendant la
déchéance de nationalité aux délits. Mis entre les mains de
gouvernements futurs mal intentionnés, il ouvre la voie à toutes les
dérives. Aller au Congrès de Versailles dans ces conditions serait une
fêlure profonde pour la gauche et d’ailleurs aussi pour certains démocrates.
Evitons-là. Substituons à cette déchéance de
nationalité, une peine de déchéance de citoyenneté ou d’indignité
nationale inscrite dans la loi, frappant tous les terroristes quelle que soit
leur origine.
– Par une
regrettable accélération du temps, la semaine dernière, ce fut
la meurtrissure de l’indécent discours de Munich, à propos des
réfugiés. Se revendiquer d’une liberté de ton n’autorise pas
tout. Non, Angela Merkel n’est pas naïve, Monsieur le Premier Ministre.
Non, elle n’a pas commis une erreur historique. Non, elle n’a pas mis en danger
l’Europe, elle l’a sauvée. Elle l’a sauvée du déshonneur qui aurait
consisté à fermer totalement nos portes à toutes ces femmes, ces hommes et
enfants fuyant les persécutions et la mort et en oubliant ceux qui chaque
jour perdent la vie en méditerranée.
La fermeté, c’est le langage qu’il faut tenir à ceux des Etats européens
qui s’exonèrent de toute solidarité, de toute responsabilité à l’égard des
réfugiés. La France ne doit pas être de ceux-là. La France quand elle s’appuie
sur ces valeurs comme elle l’a fait dans son histoire en accueillant les
opposants des dictatures par exemple, est un pays respecté, admiré et
aimé. Cela oblige les femmes et les hommes qui le dirigent. La mission
de la France n’est pas de dresser des murs, mais de construire des ponts. Sans
nier un seul instant l’ampleur du problème, nous attendons de la France qu’elle
se tienne aux côtés de ceux qui agissent.
– Et aujourd’hui, voici que l’on s’en prend au code du
travail! La gauche a appris des mouvements ouvriers qu’il n’y a pas
de liberté sans égalité. Ce n’est pas une affaire de tabous. Le droit n’enferme
pas, il libère. Il libère en arrêtant la liberté des autres où commence la
sienne. Il libère en apportant aux plus faibles les droits
qui visent à rééquilibrer les rapports dans l’entreprise.
C’est pour l’avoir ignoré que partout au sein de la gauche, l’avant-projet
de loi dit « El Khomri » a provoqué non plus de la
déception, mais de la colère ! C’est toute la construction des
relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie
des normes, et en privilégiant l’accord dans l’entreprise dans un pays où le
taux de syndicalisation est faible et où le patronat n’a jamais aimé la
négociation. Les salariés vont subir un chantage permanent et les entreprises
être soumises à des distorsions de concurrence, alors que l’accord de branche
unifie les conditions générales de travail pour les entreprises d´un même
secteur. Et, à qui fera-t-on croire qu’en multipliant les facilités de
licenciements, comme le prévoit le projet de loi – limitation du pouvoir
d’appréciation du juge sur le motif économique, prise en compte des seules
filiales françaises pour apprécier les difficultés économiques d’une
multinationale, plafonnement à niveau très bas des indemnités prud’homales
pour licenciement abusif…-, oui, à qui fera-t-on croire qu’on favorisera ainsi
l’emploi ? Réduire les protections des salariés face au licenciement
conduira plus sûrement à davantage de licenciements !
Qui peut imaginer qu’en généralisant les possibilités de ne plus payer les
heures supplémentaires en heures supplémentaires –calcul sur trois ans de la
durée du travail, rémunération au forfait dans les PME, possibilité de déroger
à un accord de branche pour les majorations….-, on améliorera la situation de
l’emploi en France? Qui peut faire croire qu’augmenter le temps de travail va
diminuer le chômage ? Moins de pouvoir d’achat pour les salariés, moins
d’embauche pour les chômeurs en cas de surcroît d’activité, est-ce bien cela
que l’on veut dans un pays de plus de 3,5 millions de chômeurs et dont les
entreprises souffrent de carnets de commande trop peu remplis ?
Que le patronat institutionnel porte ces revendications, pourquoi pas, même
si elles nous paraissent en décalage avec ce que nous disent les
entreprises sur le terrain. Mais qu’elles deviennent les lois de la République,
sûrement pas ! Pas ça, pas nous, pas la gauche !
Bien sûr, comme tout texte de régulation, le code du travail doit évoluer,
au regard des changements du monde, mais sans en affaiblir sa force
protectrice. La gauche doit porter en la matière de
grandes réformes sources de compétitivité pour les entreprises et de progrès
social pour les salariés telles que la sécurité sociale professionnelle, qui
permettent à chacun au XXIe siècle de rebondir en cas de difficultés, sans
passer par la case chômage, et de progresser tout au long de sa vie
professionnelle.
– Et puis disons-le, la méthode n’est plus supportable. On
brandit à nouveau la menace de l’article 49-3. Et alors, nos députés en
désaccord doivent-ils dire que dans ce cas, ils voteraient la censure? Tout
cela est déraisonnable. Une France gouvernée sans son Parlement est mal
gouvernée. La démocratie est atteinte. Redonnons
tout son pouvoir au Parlement, respectant ainsi la Constitution,
les textes qui en sortiront n’en seront que meilleurs et leur légitimité
renforcée.
Les valeurs, l’ambition sociale, les droits universels de l’Homme,
l’équilibre des pouvoirs, que restera-t-il des idéaux du socialisme lorsque
l’on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements? Nous
n’ignorons rien des difficultés du moment, la crise économique, la montée du
terrorisme, le réchauffement climatique, les migrations, la crise agricole…Nous
n’ignorons rien des difficultés de l’exercice du pouvoir, nous l’avons montré.
De l’idéal au réel, il y a toujours une distance que, depuis Jaurès, nous
assumons d’accepter.
Mais prendre le monde tel qu’il est n’est pas renoncer à le transformer
pour le rapprocher sans cesse de ce qu’il devrait être. Encore moins de
l’éloigner de toute idée de justice. Et c’est pourtant ce qui est en train de se
passer. Il ne suffit pas de se revendiquer du réformisme social pour en mériter
le titre. Il n’y a ni vraie réforme, ni social dans nombre de politiques
qui sont menées depuis deux ans. On y trouve des propositions puisées dans le
camp d’en face, qui n’ont rien de modernes, et qui sont inefficaces. Et
puisqu’on nous parle du serment de Versailles, rappelons-nous de celui du
Bourget, mis à mal une fois de plus, et qui pourtant fonde la légitimité au nom
de laquelle le pouvoir est exercé depuis 2012.
Pour sortir de l’impasse, il faut de
vraies réformes, synonymes de progrès économique, social, écologique et
démocratique. Elles doivent être porteuses d’émancipation pour chacun et de
vivre-ensemble pour tous. C’est ce chemin qu’il faut retrouver ! Celui de
la gauche tout simplement !