Nous offrons à nos fidèles lecteurs en priorité le Discours prononcé par Monsieur Wladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie, le Lundi 28 septembre à l'Assemblée des Nations Unies à New-York.
Nous publierons demain le discours du Président Français, ceux des dirigeants des pays européens , celui du Président des Etats-Unis, et d'autres dirigeants.
L'ordre de publication que nous avons choisi n'est pas chronologique, c'est volontairement que nous publions en priorité l'allocution de Monsieur Vladimir Poutine, pour lui rendre hommage en raison de la sagesse, l'intelligence et la maîtrise dont il fait preuve dans la gouvernance son pays et dans les relations internationales qu'il entretient dans le Monde.
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Vladimir Poutine a prononcé un discours lundi
28 septembre dans le cadre de la 70e session de l’Assemblée générale des
Nations Unies à New York. Une intervention qui était très attendue puisque
cela faisait 10 ans que le président russe n’était pas venu à l’ONU.
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En voici la retranscription simplifiée la version orale (ci-dessus en vidéo) est plus développée .
Discours :
Le 70e anniversaire de l’ONU est
l’occasion d’évoquer le passé et de réfléchir à l’avenir. En 1945, les
pays ont uni leurs efforts pour penser à l’après-guerre, et c’est dans notre
pays, à Yalta, que se sont réunis les chefs de la coalition anti-hitlérienne.
Les différends à l’ONU ont
toujours existé et le droit de veto a toujours été appliqué par tous les
membres du Conseil de Sécurité. C’est normal. Au moment de la création de
l’ONU, on ne comptait pas sur l’unanimité mais sur la recherche de compromis.
Nous savons tous qu’à la fin de la
Guerre froide, il n’y a plus eu qu’un centre de domination. Ceux qui se
trouvaient au sommet ont pensé qu’il ne fallait plus tenir compte de
l’ONU, que l’organisation ne mettait que des bâtons dans les roues. Des
rumeurs ont surgi : l’organisation était devenue obsolète et avait rempli sa
mission originale.
Mais si l’ONU disparaît, cela peut
conduire à l’effondrement de l’architecture mondiale et du droit international.
C’est la raison du plus fort et l’égoïsme qui vont primer. Il y aura moins de
libertés, plus d’Etats indépendants mais des protectorats gérés de l’extérieur.
L’Etat, c’est la liberté de chacun. Dans les affaires internationales, chacun
doit être clair et transparent. Nous sommes tous différents, il faut en tenir
compte. Personne ne doit adopter un seul modèle de développement reconnu par un
seul. Nous devons nous rappeler le passé, l’expérience de l’URSS.
Personne ne veut apprendre des
erreurs d’autrui, tout le monde répète les siennes. Regardons les pays de
l’Afrique et du Proche-Orient, bien sûr que les problèmes économiques et
sociaux y ont mûri longtemps et que les gens y voulaient des changements. Mais
l’intervention extérieure a conduit à la destruction de leurs structures
étatiques, les droits de l’homme n’y sont plus respectés. Est-ce que vous
comprenez ce que vous avez fait ? !, je demande aux responsables de cette
situation. Mais ces gens-là n’ont jamais renoncé à leurs politiques. Nous
voyons des zones d’anarchie apparaître avec l’EI, on y trouve d’anciens
combattants d’Irak, de Libye, un pays détruit, nous voyons aussi les
membres de ce qu’on appelle l’opposition modérée recevoir une formation et puis
passer dans le camp de l’EI.
L’EI continue son expansion
dans d’autres régions et veut dominer le monde islamique. La situation est
dangereuse et il est hypocrite de parler du terrorisme international et de
fermer les yeux sur les flux de financement de ce terrorisme : les drogues, les
armes, le pétrole. Il est aussi hypocrite de manipuler ces groupes de gens dans
l’espoir de pouvoir les détruire par la suite. J’aimerais dire à ceux qui le
pensent et le font : vous avez affaire à des gens cruels mais absolument pas
idiots.
A vouloir jouer avec le
terrorisme, il ne faut pas oublier que cette menace peut se propager à d’autres
régions de la planète. Nous ne devons pas permettre à ces gens qui ont senti
l’odeur du sang de revenir dans leurs pays d’origine et d’y poursuivre leur
sale boulot. Personne ne le veut, nous non plus, nous pensons que c’est un
erreur de refuser de soutenir les autorités syriennes qui se battent : seuls
Assad et les Kurdes se battent réellement contre le terrorisme. Notre approche
est franche et honnête, mais on nous accuse d’avoir des ambitions démesurées.
Comme si ceux qui nous en accusent n’avaient pas d’ambitions du tout.
Nous ne pouvons plus tolérer la
situation actuelle, et ce n’est pas une question d’ambitions : nous nous basons
sur les valeurs, le droit international. Nous devons unir nos efforts pour
former une coalition large, comme celle contre Hitler, pour lutter contre ceux
qui sèment le mal.
Les réfugiés ont besoin de notre
compassion et de notre soutien. Mais pour résoudre leur problème, nous devons
restaurer l’Etat là où il a été détruit, le renforcer là où il est
fragile, et aider ceux qui sont en péril et ceux qui ne quittent pas leur pays.
Nous devons faire tout cela selon les règles de l’ONU. Respecter ce qui se fait
dans le cadre de l’ONU et rejeter le reste. Nous devons aider la Libye, l’Irak
et les autorités légitimes en Syrie.
Nous devons créer une sécurité
indivisible. Mais malheureusement c’est toujours la manière de penser en bloc
du temps de la Guerre froide qui domine actuellement en suivant la ligne de
l’élargissement de l’OTAN, qui continue de se développer. Tôt ou tard,
cette logique devait mener à une crise géopolitique, comme avec l’Ukraine
où une guerre civile a eu lieu. Pour mettre fin à cela, nous devons respecter
les accords de Minsk et tenir compte des droits des populations du Donbass. Ce
n’est que comme ça que l’Ukraine sera un Etat civilisé, un maillon entre
l’Europe et l’Asie.
Nous pensions que nous allions agir
en toute transparence dans l’économie, y compris selon les règles de l’OMC.
Mais les sanctions unilatérales sont devenues la norme et servent à supprimer
des concurrents. Des unions se créent sans consulter les habitants des
différents pays. Tout se fait en cachette, on nous met devant le fait accompli.
Il s’agit d’un réel petit cercle d’élus qui décident.
La Russie propose d’harmoniser les
différents projets économiques : un projet d’intégration basé sur des
règles uniques. Nous allons déjà dans cette direction. Par exemple, nous
avons entamé la coordination de l’Union économique eurasiatique avec le
projet chinois de Ceinture de la route de la soie.
Quant au changement climatique, nous
voulons que la conférence (COP21) porte ses fruits. D’ici 2030, nous nous
engageons à diminuer les émissions de gaz à effet de serre à 77 %. Pour
résoudre nos problèmes de façon radicale, nous devons adopter des technologies
qui ne nuisent pas à l’environnement. C’est un défi planétaire, nous devons
unir nos efforts, y compris avec les Etats scientifiquement puissants. Nous
devons envisager les problèmes existants de façon globale. La Russie peut être
une base à cela.
En 1946, le diplomate colombien
Zuleta Angela avait formulé les principes de l’ONU : la bonne volonté,
pure de toute idée d’intrigue et de ruse et l’esprit de coopération. La Russie
veut suivre ces principes et nous devons choisir la coopération : ensemble,
nous allons rendre le monde stable et sûr, et garantir son développement.