28 mars 2009

Après le verdict l'affaire Colonna est loin d'être terminée

Revue de presse par lucienne magalie pons :


Consternation, indignation, colère et volonté de poursuivre par toutes les voies de droits se sont exprimées et manifestées à la suite de l'annonce du verdict : l'Affaire Colonna commence !


Comme on pouvait le prévoir sans surprise ,après avoir suivi le déroulement du procès, Yvan Colonna a été condamné vendredi en appel par la cour d'assises spéciale de Paris à la perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans pour l'assassinat, en février 1998, du préfet de Corse Claude Erignac dans une rue d'Ajaccio.

"Cette cour se refusait par principe à envisager toute autre hypothèse que celle de la culpabilité", ont écrit les défenseurs d’Yvan Colonna dans un communiqué diffusé vendredi soir.

Un pourvoi en cassation a été déposé et devrait être tranché d'ici six mois à un an. En cas d'échec, Yvan Colonna saisira la Cour européenne des droits de l'homme pour dénoncer un procès selon lui "non équitable".

"L'affaire Yvan Colonna commence", a déclaré samedi matin l 'un de ses avocats, Me Patrick Maisonneuve.

Ce procès, qui s’est déroulé en sept semaines devant la Cour d’Assises spéciale avait été émaillé d’incidents et de coups de théâtre. Rappelons notamment que c’est pour protester contre le refus par la Cour d'une demande de reconstitution formulée par la défense, qu'Yvan Colonna et ses avocats avaient quitté le prétoire à deux semaines du verdict, au bout d'un mois de procès.


Rappelons aussi que la cour a entendu mais n'a pas tenu compte et a passé outre des témoignages concordants favorables à la défense, de l’insuffisance de preuves matérielles, des revirements de tous ceux qui l'avaient impliqué, de l'existence de conjurés "à ce jour non identifiés" ou des témoignages des témoins oculaires, qui n’ont pas reconnu Yvan Colonna comme l’assassin du Préfet Erignac.

Rappelons encore que les avocats d'Yvan Colonna avait taxé le président Didier Wacogne de partialité, parce qu'il leur avait caché une lettre envoyée avant le procès par un témoin faisant état de l'existence de possibles autres suspects.


Par ailleurs, rappelons que lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait présenté le militant nationaliste comme "l'assassin du préfet Erignac", après son arrestation en 2003 gommant ainsi implicitement par cette affirmation toute présomption d’innocence à l’encontre de l’accusé. La veuve du Préfet Erignac elle-même semblait soutenir la même affirmation puisqu’elle souhaitait dans ses déclarations qu’Yvan Colonna se déclare coupable de l’assassinat de son mari !

Le 3 juin prochain, le tribunal de Paris examinera la plainte pour "violation de la présomption d'innocence" que Colonna a déposée contre l'actuel chef de l'État. Yvan Colonna qui se dit et s’est toujours dit innocent accuse Nicolas Sarkozy d’avoir instrumenté la justice pour le faire condamner au nom de la raison d’État.

La défense d'Yvan Colonna sans renoncer au combat judiciaire, pour contester le verdict d'appel rendu vendredi, se place parallèlement sur le terrain politique.

(Pour autant, "le combat judiciaire continue", a affirmé Me Antoine Sollacaro, l'un des avocats de la défense, avec d'abord, un pourvoi en cassation pour faire "casser" le verdict.)

Les avocats ont appelé "solennellement" les "représentants du peuple" et "acteurs de la vie politique" à "se pencher" sur une enquête, une instruction et un jugement "indignes de l'État de droit".

L'élu indépendantiste corse Jean-Guy Talamoni, à la veille d'une manifestation de soutien à Yvan Colonna organisée à Ajaccio a déclaré « ... Nous avons assisté à un simulacre de justice, il est maintenant tout à fait nécessaire d'appeler à la mobilisation".

Des réactions auxquelles on ne s'attendait pas :

Dès jeudi, le Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot avait qualifié le procès de "véritable mascarade"

Les Verts de leur côté ont fait part de "sérieux doutes" sur la culpabilité d'Yvan Colonna et ont estimé que la Cour d’assises spéciale s’apparentait à une « justice d’exception » anti démocratique.

Pour plus d’information lire les articles ci- dessous en cliquant tour à tour sur chacun des titres :

Les réactions après la condamnation d'Yvan Colonna

nouvelobs.com - ‎Il y a 4 heures‎

Je ne boirai pas le champagne ce soir comme l'a dit Yvan Colonna. Voir un homme condamné à la réclusion criminelle à perpétuité est toujours difficile, ...

Yvan Colonna condamné à la peine maximale Le Point

Yvan Colonna : le procès tangue, pas le verdict Libération

Perpétuité avec 22 ans de sûreté : peine maximale pour Yvan Colonna Le Monde

nouvelobs.com - nouvelobs.com

535 autres articles »

Yvan Colonna condamné en appel à la perpétuité

France Info - ‎Il y a 18 heures‎

La défense d’Yvan Colonna a immédiatement annoncé qu’elle se pourvoyait en cassation... Le verdict n’aura réservé que peu de suspense. ...

Yvan Colonna condamné à perpétuité avec 22 ans de sûreté

L'Express - ‎Il y a 20 heures‎

PARIS - Yvan Colonna a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible de 22 ans pour l'assassinat du préfet ...

Le Point

Indignation en Corse : manifestation de soutien à Colonna à Ajaccio

Le Point - ‎Il y a 20 minutes‎

Après la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans prononcée contre Yvan Colonna , son village natal ...

L'Express

"L'affaire Yvan Colonna" commence, selon l'un de ses avocats

L'Express - ‎Il y a 5 heures‎

Yvan Colonna a été condamné vendredi en appel à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible de 22 ans pour l'assassinat ...

Europe1

Colonna condamné en appel à la perpétuité

Europe1 - ‎Il y a 20 heures‎

Yvan Colonna a été condamné en appel à la perpétuité avec 22 ans de sûreté pour l'assassinat du préfet Erignac. Comme en première instance, ...

Nationalistes et autonomistes se disputent la défense du berger de ...

Le Monde - ‎Il y a 1 heure‎

Aussi, loin de les surprendre, le verdict de la cour d'assises conforte leur conviction : pour eux, Yvan Colonna est victime d'une " vengeance ordonnée au ...


27 mars 2009

Mardi 17 Mars : le sketch d'Ornans chez Alsthom

commentaire de lucienne magalie pons

Le 17 mars à Ornans en visite chez Alsthom, visite qui selon lui manquait "à sa collection" , le Chef de l'État qui se voulait brillant de suffisance et d'ironie s'est livré à un monologue qui ressortait plus du sketch mal improvisé que d'un discours construit. Partagés entre l'exposition d'une attitude digne de leur fonction et de l'expression de leur approbation complaisante, les membres de sa cour mi figues mi raisins ont opté de rire au lieu de pleurer devant tant de stupidité !

une vidéo à observer d'un œil critique :

26 mars 2009

26 mars 1962 : Oui j'y étais... et je me souviens de nos morts



Écrit le mercredi 8 février 2006 par LuciennePONS

Réédité ce jour même 26 Mars 2009, pour mémoire.

LE 26 MARS 1962

LE 26 MARS 1962 un climat lourd d’inquiétude, d’indignation et de colère règne sur l’Algérie. Bab El Oued cerné par les forces de l’ordre depuis plusieurs jours résiste et dans l’après-midi le drame éclate frappant la manifestation de soutien.... Vu et vécu par l’auteur qui se trouvait sur les lieux.

oooOOOooo

En ce matin du 26 mars 1962, en dépit d’un beau soleil printanier, un climat lourd d’inquiétude, d’indignation et de colère contenue régnait sur l’Algérie et dans nos cœurs.

Les accords d’Evian qui faisaient la part belle au FLN sans aucun ménagement pour la sécurité et les intérêts moraux et matériels des français et des harkis, venaient d’être signés par le Gouvernement et les tenants de l’Indépendance de l’Algérie, et pour nous il n’y avait plus d’autre alternative que la valise ou le cercueil.

L’étau de la répression se resserrait autour de nous. En effet le Gouvernement qui tenait à faire passer les accords d’Evian, vis à vis de l’opinion française et vis à vis de l’opinion internationale, comme une entente de bonne envergure souhaitée par la totalité des habitants de l’Algérie, mettait en place les mesures coercitives nécessaires pour endiguer toutes manifestations de protestations ou de désaveu à l’encontre de sa politique d’abandon. Or nous protestions en actes, en paroles, en écrits, par articles et par tracts et le quartier de Bab El Oued fût désigné comme cible expiatoire par les forces répressives qui y commirent leurs pires méfaits.

En effet, les habitants de Bab El Oued qui n’avaient jamais cessé depuis le début de la guerre d’Algérie de clamer leur attachement à l’Algérie Française dans les manifestations et en faisant connaître leurs opinions par tous moyens et qui soutenaient fidèlement l’OAS, se trouvaient dans le collimateur du pouvoir répressif et leur quartier, un des plus attachant et pittoresque d’Alger, se trouvait cerné et assiégé depuis plusieurs jours par des CRS et des Gardes Mobiles nouvellement affectés en Algérie. Un véritable blocus interdisait à ses habitants de circuler dans les rues, le couvre feu était institué avec interdiction d’ouvrir les persiennes, les rues du quartier étaient sillonnées par les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents, toutes circulations, communications et approvisionnements étaient contrôlés, interdits et réprimés. Les habitants étaient soumis à des perquisitions de jour et de nuit sans aucun ménagement, comme s’il se fût agi de sévir contre des malfaiteurs ; les forces répressives armées et menaçantes entraient dans les appartements, renversaient le contenu des meubles sur le sol, endommageant le linge, les vêtements, la vaisselle, les objets et les produits d’alimentation, et même les matelas ouverts au couteau ne furent pas épargnés.

Le Général Ailleret, de triste mémoire, n’avait pas hésité à faire mitrailler les immeubles et les terrasses de ce quartier par les forces aériennes, au prétexte que ses habitants armés, selon lui, se livraient à des fusillades et que le quartier se trouvait en état d’insurrection permanente !

Or, pour rétablir les faits, s’il est vrai que quelquefois des fusillades s’entendaient au coin des rues ou provenaient des terrasses, la majorité des habitants ne possédaient pas d’armes et le quartier quoique bouillonnant n’était pas en état d’insurrection, mais dans un état d’insécurité entretenu par les provocations des forces répressives.

Après les mitraillages par les forces aériennes qui provoquèrent une profonde indignation, un acte odieux déclencha une colère générale, ce fût l’exécution, commise par un CRS ou un Garde Mobile par une rafale de balles, d’une petite fille de dix ans qui avec l’insouciance de son âge avait ouvert les persiennes de son balcon, ce qui était formellement interdit aux habitants pendant ce triste siège. Ce drame fût ressenti comme un assassinat. Une manifestation fût décidée et annoncée pour le 26 mars 1962, en vue de témoigner notre indignation sur ce forfait, de porter notre soutien aux Habitants de Bab El Oued, d’obtenir la libération du quartier, et de manifester notre désapprobation unanime sur la politique pro-algérienne du Gouvernement, les organisateurs de la manifestation insistaient particulièrement sur le caractère pacifique de la manifestation prévue.

Dès la veille après-midi, des annonces faites à la radio et par voitures sillonnant les rues tentèrent de décourager la population de manifester. Il était annoncé par les pouvoirs en place, tous des sbires au service du Maître de l’heure ainsi que l’avait baptisé le FLN (je veux parler du Général de Gaulle) que des mesures seraient prises pour interdire toutes manifestations, réunions ou regroupements publics et des barrages furent mis en place pour interdire et refouler toutes circulations automobile sur toutes routes dans les régions, et dans toutes les rues des villages et des villes.

Visiblement le pouvoir ne voulait pas subir de retour de vague face à son action incessante "sur le vent de l’histoire" qu’il entendait faire souffler pour porter un projet falsifié et utopique de "grandeur nationale", alimenté par les discours dithyrambiques du Chef de l’état et de ses ministres, tous vendus à la cause de l’indépendance, tous traitres envers nous, tous prêts comme un seul homme à livrer l’Algérie aux rebelles après nous avoir promis de la garder Française, en s’abritant sous des slogans éventés tel que "le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes",( quel peuple ?...) le tout sans imposer à "ce peuple" des garanties ne serait-ce que morales pour les français d’Algérie et les harkis.

Tout en début de l’après-midi du 26 mars 1962, déterminées à rejoindre la manifestation, nous partîmes d’Hydra à pieds avec quelques amies pour rejoindre Alger en passant par le quartier du Golf pour ensuite rejoindre le Centre d’Alger. Plusieurs fois arrêtées et contrôlées en cours de routes, nous atteignîmes enfin par des circuits détournés le centre d’Alger et bloquées sur le Plateau des Glières, en dessous de la statue de Jeanne d’Arc, par un détachement militaire des forces du maintien de l’ordre qui était positionné sur tous les pourtours de la place et des rues, en alignement sur les trottoirs, leurs armes en position de combat.

Je fus assez surprise de constater que tout ce détachement important était composé de militaires arabes et j’ai pu observer qu’il n’y avait pas un seul militaire français parmi eux, du moins parmi ceux qui se trouvaient à ma proximité sur une ligne de 10 mètres environ derrière moi.

Nous fûmes maintenues sur place avec d’autres manifestants, empêchés de circuler par les militaires qui se montraient de plus en plus nerveux nous menaçant d’un air féroce, sans pouvoir rejoindre par la rue d’Isly le gros de la manifestation ( 150 000 personnes environ), qui devait avoir rejoint les abords du quartier de Bab El Oued, alors que des annonces par micros provenant de voitures de police qui parcouraient la ville, se succédaient invitant les participants à rentrer chez eux avant telle heure (j’ai oublié l’heure) qui était toute proche, sous peine de répression ; en quelque sorte un ultimatum ...

Ce qui pourrait porter à réflexion et analyse au vu du drame qui a suivi.

Dans la foule les visages étaient graves et sévères nous manifestions dans le silence et la dignité sans provocations, mais fermement décidés à passer coûte que coûte, quand soudain nous entendîmes des coups de feu et nous vîmes immédiatement des personnes qui couraient vers nous en criant "ils ont tiré, ils on ouvert le feu ... il y des morts et des blessés, protégez-vous, protégez-vous..." Il n’en était plus temps, j’ai entendu des coups de feu, des rafales de fusils mitrailleurs ou de mitraillettes et j’ai vu des gens tomber devant moi aux abor du plateau des Glières, près de la Grande Poste d’Alger, la foule se dispersait en tout sens, je n’ai pas vu qui tirait, certaines personnes se jetaient au sol, un homme m’a projeté à terre, un militaire tirait ou faisait mine de tirer dans notre direction, mes amies emportées par le mouvement de foule n’étaient plus là, des ambulances commençaient à circuler pour porter du secours dans une stupeur et un affolement général et les cris douloureux des blessés et les cris d’indignation des manifestants présents sur les lieux. Je me suis relevée et faisant quelques pas j’ai vu, de mes yeux vu, un jeune homme en blouse blanche qui portait secours à une victime étendue sur le trottoir de la Grande Poste, abattu lui même par derrière, tué sur le coup et achevé de plus sur la victime. Je l’ai appris par la suite, il s’agissait d’un jeune médecin. Les militaires tiraient même sur les ambulances, sur les infirmiers et les médecins.

J’avais l’impression de me trouver subitement dans un autre univers et là, dans ma mémoire j’ai comme un grand trou noir, un passage à zéro. Aujourd’hui encore je ne me souviens pas comment la foule s’est dispersée autour de moi, comment je me suis retrouvée seule dans une rue au bout d’un moment, dont je ne peut évaluer la durée, me dirigeant vers l’Hôpital d’Hussein-Dey. Avant d’arriver à l’Hôpital j’ai vu un homme qui marchait devant moi dans la rue tomber sur le trottoir, abattu d’un coup de révolver par un individu surgit d’une sortie d’immeuble. Crime ?, vengeance ?, règlement de compte ? Je ne le saurai jamais. Je les ai regardés comme une somnambule, l’agresseur m’a fixé l’espace d’une demie seconde de son regard dur et s’est effacé rapidement en courant. J’ai vu des gens qui venaient très vite vers la victime en criant...partez ! partez ! Madame, partez vite, ne restez pas dans la rue... ne restez pas ici... partez ! Je continuais à marcher dans un état d’absence totale de conscience.

Puis je suis arrivée à l’Hôpital d’Hussein-Dey où un spectacle de désolation régnait dans tous les espaces ; les malades habituels se trouvaient dans les jardins, en pyjamas ou chemises de nuit, ayant laissé leurs lits pour les blessés ; des ambulances arrivaient les unes après les autres, les infirmiers étendaient immédiatement les blessés sur des brancards alignés aux pieds des bâtiments ; en attendant d’être pris en charge certains blessés couverts de sang gémissaient, certains agonisaient, d’autres victimes étaient déjà mortes, jeunes filles et jeunes hommes pour la plupart, car comme je l’ai appris par la suite c’est le début du cortège où se trouvaient des étudiants et des jeunes qui avait été visé en premier lieu. J’ai vu aussi un homme arabe d’une quarantaine d’années qui se vidait de son sang et de sa vie sur un brancard, le visage livide, mais les yeux encore pleins de vie qui me regardait tristement et avec regret. Ami, ennemi ... je ne savais pas, mais j’étais née sur la même terre que lui et c’est humainement, tout naturellement, que j’ai soutenu avec douceur la main qu’il tendait vers moi.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée errante dans l’hôpital où les parents des victimes pleuraient, certains en silence la tête dans leurs mains, d’autres en sanglotant ou en poussant des cris déchirants et se tordant les mains de désespoir. J’étais dans un cauchemar ... j’allais me réveiller... J’avançais consternée, comme une ombre, d’un brancard à l’autre, n’entendant pas ce que les gens me disaient, redoutant de trouver des parents, une amie, un ami, morts ou blessés. Je ne souviens pas non plus comment j’ai quittée l’hôpital et à quelle heure ; je me suis retrouvée sur la route me dirigeant vers Hydra et je n’ai aucun autre souvenir personnel de cette dramatique journée, même pas de la façon dont je suis entrée dans ma maison et me suis endormie ce soir là.

Dans les jours qui ont suivi, j’ai pu lire les circonstances du drame dans les journaux, différentes hypothèses sur "qui avait ouvert le feu en premier ?" ... les militaires ?... un civil ? ...un barbouze ? ... un provocateur .... Différentes hypothèses étaient avancées. On relatait aussi le cri de ce jeune officier, fraîchement arrivé de France, chef d’un détachement et qui avait ordonné à plusieurs reprises d’une voix forte "Halte au feu... Halte au feu ... Halte au feu ..." sans être obéit par les militaires qui se trouvaient sous son commandement. Existe-t-il encore ?... Je me souviens avoir entendu il y a quelques années ici en France, diffusé par une radio privée, le contenu d’une cassette enregistrée lors de la fusillade où l’on entend les coups de feu, les protestations des manifestants et très clairement la voix déchirante du jeune officier ordonnant à plusieurs reprises "Halte au feu" !

La lumière n’a jamais été faite officiellement sur la fusillade du 26 Mars 1962. Je me souviens qu’une rumeur circulait à Alger quelques jours après le drame : certains manifestants étaient persuadés que les militaires arabes qui se trouvaient dans les forces de maintien de l’ordre ce jour là du 26 mars 1962 étaient en fait des rebelles de la Willaya 4, habillés de tenues militaires françaises, qui à la suite de la signature des accords d’Evian du 19 mars 1962 auraient été intégrés dans les rangs de l’Armée Française pour assurer le maintien de l’ordre et prendre la relève peu à peu en attendant l’Indépendance qui devenaient imminente. Nous n’avons pas de preuve, nous ne saurons jamais la vérité. Seuls les assassins et leurs complices qui ont ouvert le feu la connaisse.

Et aujourd’hui encore je me questionne : Où est la vérité... ? Un silence de chape s’est établie pendant des décennies sur ce drame gênant pour le pouvoir de l’époque qui a son prolongement jusqu’à nos jours. Un journaliste du journal télévisé de 13 heures le 26 mars 2002, soit quarante ans après, a rappelé cette fusillade en indiquant que "des tirailleurs algériens de l’Armée Française avaient ouvert le feu sur les manifestants". Je me suis permis de lui écrire en lui faisant rapport de la rumeur concernant le possible "rattachement" des FLN de la Willaya 4.

Je n’ai reçu aucune réponse.


CONCLUSION

Je n’en attendais pas plus. Plus de quarante ans après nous sommes toujours censurés sur nos souffrances, on ne nous entend pas, on ne nous lit, on ne veut pas nous voir, même si l’on nous écorche au besoin, dans les sphères de l’intelligentzia politico-journalistique et son prolongement de faux intellectuels vaseux, la vérité pour eux n’est pas bonne à entendre, même si pour nous elle est bonne à dire. Les chiffres officiels font état de 46 morts et environ 150 blessés, les avis sont partagés, mais les informateurs évitent d’en parler ; les informations locales de l’époque faisaient état de plus de 100 morts et plus de 150 blessés. Comment pourrions-nous le vérifier après tout la désinformation, la dénaturation et le brouillage des faits ?

Quand à certains de ceux qui ont commandé et servi en Algérie, généraux et militaires, qui croient de bon ton de venir périodiquement à la télévision, s’inféodant à l’air du temps, faire la larme à l’œil et la voix tremblante leur mea culpa, pour avoir torturé des criminels FLN et leurs complices, je les méprise ouvertement, ils feraient mieux de passer leur temps à dire la vérité sur les crimes odieux commis par les rebelles FLN sur les civils français, hommes égorgés, femmes et enfants violés et tués et mis en croix, et nos militaires, surpris en embuscades, cruellement, sauvagement mutilés et émasculés avant d’être achevés égorgés à l’arme blanche par ces barbares infâmes qui ne respectent aucune loi de guerre et n’ont aucun honneur.

Pour moi je n’ai aucune haine, seulement un profond écœurement, du mépris et encore du mépris, pour tous ces assassins et leurs complices et pour ceux qui leur offrent des excuses en faisant leur mea culpa politicien, je sais qu’ils ont déjà rejoint tous ensembles, même s’ils sont encore vivants, les ténèbres et l’enfer de leurs consciences où ils demeurent liés à leurs crimes et mensonges pour toute éternité.

Les hommes d’honneur font tout pour prévenir la guerre mais quand elle devient inévitable il faut la faire avec honneur et courage et, vaincus ou vainqueurs, ne rien regretter ce qui n’empêche pas de pleurer nos morts et de les honorer. Honneur et paix à leur mémoire, c’est le prix du sang.

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Pour en revenir à mon évocation du 26 mars 1962, j’ai écrit cet article sans me référer à aucun texte ni aucun écrit, mon récit est certainement incomplet, sommaire et partial, mais c’est le vécu qui subsiste en moi : je l’ai restitué fidèlement avec ses clartés et ses ombres.

24 mars 2009

Un récent article de l'auteur Duboubou 1er

lundi 23 mars 2009

Et si l'on nommait un syndicaliste Préfet ? Cela mettrait un peu d'animation dans cette morosité?

Nous vivons des lendemains du 19 mars qui ne chantent pas beaucoup. L'horizon semble pas, non plus, très dégagé et demain s'annonce pire encore ?

Et dire que l'on a raccourci, le citoyen Capet pour en arriver là !

Tout à coup c'est une nouvelle qualifiée de bonne, par des optimistes, qui nous apprend :"Edouard de Rothschild, l'actionnaire principal du quotidien de la rue Béranger, vient de prendre la présidence du conseil de surveillance du journal. Alors que la presse écrite traverse une grave crise, la survie et l'avenir de Libération sont « désormais assurés », affirme le fondateur de la banque d'affaires Rothschild & Cie."

En réalité je ne me sens pas totalement rassuré. Pourquoi subitement ce sympathique banquier a-t-il décidé de se lancer dans l'humanitaire ? Alors l’idée me vient de me poser cette question simple : à quelle sauce va-t-il demander au bouillant Laurent Mouchard dit Joffrin d’accommoder son impertinente gazette. Pourra-t-elle encore s'intéresser aux déshérités abandonnés depuis que la plupart des médias sont entre les mains du club des nababs. En effet tous ces patrons de presse sont des copains de la madone rédemptrice du MEDEF et aussi du grand berger "agité" qui tient les manettes et gave de promesses non tenues le petit peuple de France!

La presse, on le clame partout, est bien malade mais toutefois l'espoir semble renaitre parmi quelques dirigeants depuis qu'ils ont constaté qu'en dépit de la crise les sinistrés de la finance ont réussi à ce refaire une santé ! Alors pensent-ils, avec raison, pourquoi les porte-voix du pouvoir ne mériteraient-ils pas d'être aidés eux aussi.


Comme le pouvoir semble totalement désintéressé il devrait leur proposer prochainement une sortie de crise sérieusement facilitée ? Contre un changement minime, puisque le système qui semble retenu est déjà expérimenté par la profession, souvent avec bonheur! Le lecteur aurait toujours le choix entre un grand nombre de manchettes mais les contenus proviendraient d'un tronc commun mais cela ne devrait pas choquer les lecteurs déjà habitués à ce genre de pratique depuis longtemps! Le changement envisagé semble en effet minime et la presse de demain sera toujours plus libre, plus indépendante et avantage très convainquant, ce léger changement la débarrassera de problèmes mercantiles! Tous les titres pourront être distribués gratuitement en laissant la liberté du choix de la manchette - celle à laquelle nous sommes fidèles- depuis parfois bien longtemps! Le seul petit changement, mais si peu important, concernera le contenu rédactionnel qui sera alors concocté dans une annexe proche du big patron ce qui évitera sans doute beaucoup d’erreurs dans la transmission des informations confidentielles si difficiles à contrôler.

Le seul problème non encore totalement résolu est pour le moment celui du financement global du projet. Mais il parait tout à fait raisonnable de faire preuve d'optimisme puisque l'équipe au pouvoir a su trouver une solution peu couteuse pour l'audiovisuel conditionné "National" . Il semblerait en effet que les gentils bénéficiaires du bouclier fiscal paillent d'impatience pour prouver que la France des riches est prête à devenir le fer de lance de la rénovation de notre presse qui demain pourra être, grâce à eux, déposée gratis sur notre paillasson copieusement enrobée de Pub de haut niveau!


Vous avez dit Mignonne ?


Je viens de recevoir un message intitulé "Vous avez dit Mignonne ........" dont l’expéditeur m’est inconnu : il signe « Un vieux commandant militaire de la Gendarmerie, qui en a pourtant vu d'autres et c'est peu de le dire »

Dans son message il relate la visite du mardi 3 mars dans la Drôme du Président Sarkozy.

Comme des protestations de plus en plus nombreuses s’élèvent de toutes part contre les dépenses et les mesures excessives de sécurité qui sont mises en œuvre lors des trop nombreux et bien trop souvent provocants déplacements de Nicolas Sarkozy, je ne peux résister à vous faire partager la lecture de ce message pour information :

De : ..................

Date : 23/03/2009 19:50:24

A : undisclosed-recipients@sfr.fr

Sujet : ......... mégalomanie en temps de crise MAIS QUELLE CRISE?..............

Vous avez dit : Mignonne ?............pas trop....même pas du tout.....

Mégalomanie en temps de crise MAIS QUELLE CRISE?..............

Déplacement de l'Empereur SARKOZY 1er à Valence (Drôme)

Ce mardi 03 mars à 11h00, l'empereur SARKOZY était chez nous, dans la Drôme.

A l'heure des économies, à l'heure où il faut se serrer la ceinture, il aura encore "claqué" des millions d'euros pour sa propagande !!!

1265 gendarmes déployés !!! Oui, vous avez bien lu 1265 !

Nous montons la garde 24h/24 à l'aérodrome de Chabeuil et à la gare TGV.

Son altesse ne voulant pas venir en Falcon république, il vient en Airbus (plus spacieux et nettement plus "digne" de son rang, du moins le pense-t-il).

Seulement, il n'y a pas de rampe pour le faire descendre de l'avion ; ce n'est pas grave, on en fait venir une, vite fait, par convoi exceptionnel depuis Lyon !!!

Ce soir, je prends le boulot à 19h30, jusqu' à demain 15h30... C'est ma troisième nuit ! Pour ne pas être gêné, l'Empereur aura la voie rapide Valence/ Romans coupée dans les deux sens pendant 30 mn. 60 voitures d'usagers de la SNCF (sur son passage) seront mises à la fourrière. Si jamais il y avait un contretemps, ce ne serait pas grave : un hélico Puma est tenu à sa disposition ainsi qu'un hélico Gazelle en appui...

Il va donc aller faire le beau sur deux sites (École de Chatuzange-le-Goubet et salle polyvalente d'Alixan) et pour se faire mousser, il a invité 3000 (TROIS MILLE) personnes à un petit vin d'honneur avant de remonter dans son avion à 14h00. Je vous laisse faire le calcul de la facture à l'adresse des contribuables que nous sommes...

Dire que la France est au bord de la faillite et lui, il nous met une balle dans la nuque!

En 26 ans, j'en ai fait des services de ce genre (sous Mitterrand et sous Chirac) mais jamais je n'ai vu un tel déploiement et surtout un tel coût !

Pour info, c'est une évidence, mais il est bon de le dire... au moindre sifflet, au moindre tag, à la moindre banderole hostile, le préfet saute ainsi que le Commandant de Groupement de gendarmerie...

Pauvre France, nous sommes tombés bien bas avec un tel imposteur !

Bonne nuit à tous. Je suis non seulement écœuré mais révolté que tant d'argent soit claqué et que mes voitures de service affichent 250.000 km au compteur...

Signé : Un vieux commandant militaire de la Gendarmerie, qui en a

pourtant vu d'autres et c'est peu de le dire.

INFORMATIONS IMPORTANTES POUR MES LECTRICES ET LECTEURS

Éditorial de lucienne magalie pons Information: J'ai quelques petits soucis de santé en ce moment et je reprendrai mes publications aprè...