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11 juillet 2015

Maître Elie Hatem "Les Aspects Juridiques de l'Intervention militaire au Yémen "

Éditorial de lucienne magalie pons


Nous venons de recevoir de la part de l'un de nos correspondants éminent observateur, qui suit de près la situation au Yémen, un article de Maître Elie Hatem  je ne sais pas s'il faut dire une étude, une analyse ou un cours  de science politique, d'histoire,  ou de droit, tant le sujet à été traité et développé brillamment sous tous  ces différents aspects.


LES ASPECTS JURIDIQUES DE L'INTERVENTION MILITAIRE AU YÉMEN

A l'instar de l'Arabie saoudite, le Yémen était une monarchie riche en histoire mais compliquée aux yeux des Occidentaux, en raison des spécificités de ses institutions politico-sociales. L'abolition de cette monarchie a conduit au partage de ce pays entre le nord et le sud  au prix d'une guerre civile qui perdura pendant plus de huit ans. Il a fallu attendre 1990 afin que les deux Yémen se réunissent, sous l'impulsion du Président Ali Abdallah El Saleh, pour constituer un Etat sous la forme républicaine, dénommé « République du Yémen ».

Cependant et malgré cette forme unitaire de l'Etat, le pouvoir central n'était réellement exercé que sur la capitale, San'aa ; les traditions tribales étant ancrées dans la société yéménite. Cette situation à laquelle s'ajoute la pauvreté de la large partie de la population rendait la maîtrise du pays difficile.

En 2009, à la veille du « Printemps arabe », une rébellion vit le jour, en particulier à Sa'da, entraînant la population dans un surplus de pauvreté. Le 4 novembre 2009, l'Arabie saoudite intervint militairement sans pour autant réussir à stabiliser le pays. Deux ans plus tard, le fléau révolutionnaire provoqué par une propagande politico-médiatique, visant une large partie des pays arabes, entraîna ce pays dans une nouvelle déstabilisation. Face à cette situation4, le Président de la République, Ali Abdallah Saleh, quitta le pouvoir, le 23 novembre 2012. Son vice-Président, Abd Rabo Mansour Hadi, lui succéda. Il a été élu Président de la République, le 21 février 2012, par un processus électoral où il était le seul candidat. Mais ce nouveau Président ne réussit pas à endiguer les protestations populaires qui se sont accentuées. En janvier 2015, le Président Mansour Hadi démissionna. Il se réfugia à Aden avant d'aller en Arabie saoudite.

Le 26 mars 2015, appuyée par une coalition de pays, l'armée saoudienne a entamé une série de frappes aériennes, entraînant des dégâts matériels et humains. Cette intervention militaire est dénommée « Opération Tempête décisive ». Elle est appuyée politiquement par les Etats -Unis et soutenue par Israël.

Il convient d'examiner les aspects juridiques de cette opération eu égard aux principes et aux règles du droit international public.
Dans la mesure où cette intervention militaire a eu lieu à l'occasion d'un conflit interne au Yémen, il convient d'examiner sa légalité eu égard au principe de la non-ingérence. Mais aussi, au-delà de cette considération, au principe du non-recours à la force dans les relations internationales.

I – L'INTERVENTION AU YEMEN : UNE VIOLATION DU PRINCIPE DE NON-INGERENCE ?

L'intervention de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a eu pour objectif de défendre le Président démissionnaire, Mansour Hadi, et de s'opposer aux Houthis.

En effet, aussitôt l'opération « Tempête décisive » entamée, l'ambassadeur du Royaume d'Arabie saoudite à Washington a soutenu cette thèse, en affirmant officiellement que cette « opération vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical houthi (soutenu par l'Iran) de prendre le contrôle du pays ».

Il ne s'agit donc pas d'une guerre entre l'Arabie saoudite et le Yémen, ni de mesures coercitives urgentes prises par le Royaume saoudien et la coalition, sur lesquelles nous reviendront dans les développements suivants, mais d'une intervention visant des groupes militaires yéménites dans un objectif de rétablir le statut  quo interne et favoriser la reprise du pouvoir du Président Hadi.

Il convient donc, à cet égard, de se référer à l'article 2 paragraphe 7 de la Charte des Nations Unies qui dispose : « Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies. »

Cette disposition découle d'un principe jus cogens.

Elle est aussi le corollaire du principe du respect de la souveraineté interne des Etats8. Elle a été confirmée à maintes reprises par l'Assemblée générale des Nations Unies et par la jurisprudence internationale.

Afin de mieux comprendre l'étendue de ce principe, nous reviendrons sur la définition du jus cogens avant d'examiner les dérogations au principe de la non-ingérence que le droit international public admet.

A – La portée du principe de la non-ingérence et de la non-intervention eu égard au jus cogens :

Le jus cogens est une norme impérative qui s'impose à la communauté internationale dans son ensemble. Il s'agit de principes réputés universels et supérieurs en droit international public, auxquels même les conventions internationales ne peuvent déroger.

L'article 53 de la Convention de Vienne du 23 mai 1969 contient la définition du jus cogens : « Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative du droit international général. Aux fins de la présente Convention, une norme impérative du droit international général est une norme acceptée et reconnue par la communauté internationale des Etats dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation n’est permise et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit international général ayant le même caractère ».
Cette disposition, insérée dans cette convention relative au « droit des traités et leur conflit avec une norme impérative », nous conduit à évoquer un exemple pratique pour mieux comprendre l'étendue du jus cogens : il s'agit du conflit chypriote de 1974.

La République de Chypre fut proclamée en 1960, à l'issue de son indépendance de la Grande-Bretagne. Un an avant, une Constitution a été adoptée pour ce pays, en 1959. Elle a été accompagnée de deux traités qui forment, avec le texte de base, un bloc constitutionnel.

. Il s'agit du traité d'alliance et du traité de garantie. Ces deux traités furent signés respectivement par la Grèce, la Turquie, la Grande-Bretagne et la République de Chypre. Ils ont pour objectif de garantir l'indépendance et l'intégrité territoriale de la République chypriote. Le traité de garantie nous intéressera particulièrement en l'espèce.

Il s'agit d'un texte composé de cinq articles, signé par la Grèce, la Turquie, la Grande-Bretagne, d'une part, et la République de Chypre, d'autre part.

Dans son préambule, ce traité se veut garantir l'indépendance, l'intégrité territoriale et la Constitution de la République de Chypre. Il établit des obligations mises à la charge des deux parties contractantes. D'une part, il exige du nouvel Etat de veiller au maintien de son indépendance, son intégrité territoriale, sa sécurité et le respect de sa constitution... D'autre part, il oblige les trois autres "puissances garantes" à reconnaître et à garantir l'indépendance, l'intégrité et la Constitution de Chypre mais aussi à renoncer à « toute activité ou effort qui tend au démembrement de Chypre ou son union avec n'importe quel autre Etat ».

Ce traité prévoit, en cas de violation de ses dispositions, que les trois "puissances garantes" s'emploient à se concerter entre elles, par voie de consultation, pour prendre les mesures nécessaires au respect du statu quo ainsi établi

Au cas où les mesures prises ou l'action commune concertée n'est pas possible, chacune des trois puissances se réservera le droit d'agir pour rétablir le statu quo ante.


En 1965, le Premier ministre grec, George Papandreou démissionna Une junte d'officiers renversa alors le pouvoir et provoqua l'exil du roi, Constantin II. Cette situation eût une répercussion sur Chypre, composée de deux communautés grecque et turque chypriotes. 


Le 5 juillet 1974, la junte militaire grecque ordonna à ses officiers qui étaient présents à Chypre de faire marche vers le palais présidentiel, à Nicosie, afin de renverser le Président chypriote, Monseigneur Makarios. Des hostilités militaires éclatèrent. Un gouvernement dit "de salut public" fut imposé à Nicosie par la junte et la présidence de la république confiée à Nikos Sampson. 


Ecarté du pouvoir, Monseigneur Makarios s'adressa à ses compatriotes sur les ondes d'une radio clandestine et lança un appel aux instances internationales pour qu'elles ne reconnaissent pas le régime imposé par les colonels. Après sa fuite du pays, il s'est rendu à New York. Devant l'Assemblée Générale des Nations Unies, il dénonca publiquement ce coup d'Etat et demanda de l'aide pour retourner au pouvoir.


Le 16 juillet 1974, le Conseil des ministres turc convoqua les deux Chambres de son parlement pour se réunir le 19 du même mois. Par ailleurs, le Premier ministre, Bulent Ecevit, et son ministre des affaires étrangères par intérim, Hasans Esat Isik, entrèrent en contact avec le Secrétariat des affaires étrangères britannique à Londres, dirigé par Leonard James Gallaghan, pour trouver une issue à cette situation. Ces mêmes dirigeants turcs invitèrent la Grèce à se concerter avec eux. Mais cette dernière déclina cette proposition. Bulent Ecevit demanda alors à la Grande-Bretagne de procéder à des concertations entre les trois puissances garantes de Chypre pour engager la procédure d'intervention prévue par le traité de Garantie ou, si elle refusait, de laisser à la Turquie le soin de le faire unilatéralement.


Le 20 juillet 1974, les unités navales aériennes turques débarquèrent à Kyrenia, au nord de Chypre, avec un couloir reliant cette tête à la capitale, Nicosie. Un communiqué du gouvernement turc fit savoir son intention de mettre en application l'article IV du traité de Garantie.


Cette opération a eu le mérite d'avoir fait échouer le coup d'Etat perpétré contre le Président Makarios. Néanmoins, entre le 30 juillet et le 9 août 1974, les hostilités se poursuivirent alors qu'une conférence se tenait à Genève pour trouver une issue pacifique à cette situation entre la Grèce, la Turquie et la Grande Bretagne. La Turquie accusa alors les Grecs chypriotes et les forces grecques de provoquer l'exode de 33 villages turcs chypriotes et de procéder à une purification ethnique dans le sud du pays. Ce prétexte conduisit la Turquie à intervenir militairement de nouveau, dès le 14 août 1974, en élargissant son secteur de contrôle de l'île et en repoussant, de ce fait, près de la moitié de la population vers le sud de l'île. 


Ces deux interventions turques opérées en vertu des dispositions de l'article IV du traité de garantie ont été considérées comme illégales.


Le Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que la communauté internationale ont condamné cette intervention de l'armée turque. Il a été considéré que les dispositions de ce traité prévoyant une intervention sont contraires au jus cogens. Par conséquent, le traité de garantie pourtant engageant quatre Etats signataires a été invalidé.


Compte tenu de la gravité de cette situation, il a été avancé que l'intervention de la Turquie ne pouvait avoir lieu qu'à la demande explicite du gouvernement chypriote.


Cela nous conduit à examiner la légalité des interventions militaires à la demande des autorités légales d'un pays.


B – L'intervention ou l'ingérence à la demande des autorités légales :

A la lumière des développements précédents, dans quelle mesure une ingérence, de quelque nature soit-elle, peut-elle constituer une exception au principe de non ingérence en droit international public ?


En règle générale, il est admis que l'intervention est licite lorsqu'elle est sollicitée par le gouvernement légitime d'un Etat.
En effet, chaque pays, restant maître de ses alliances et titulaire exclusif des compétences exercées sur son territoire, est naturellement libre de faire appel à un ou à plusieurs autres Etats pour intervenir sur son territoire, soit spontanément, soit en vertu d'accords préalablement conclus avec ce ou ces Etats.


Ainsi, le Yémen pouvait faire appel à l'Arabie saoudite où aux Etats avec lesquels il aurait conclu un accord à cet effet. Cette pratique est courante dans les relations internationales. Le droit international public admet la légalité (et la validité) des accords de défense internationaux. 


Néanmoins et y compris dans ce cadre bien précis, les interventions à l'appel des autorités officielles peuvent s'avérer parfois illicites. En effet, ces sollicitations adressées dans des contextes de troubles internes, militaires ou constitutionnels, posent la question de l'effectivité et de la légitimité des autorités sollicitantes.


Plusieurs cas illustrent cette situation, à l'instar des interventions soviétiques en Hongrie, en 1956, et en Tchécoslovaquie ou encore en Afghanistan, en 1968. Pourtant, ces interventions revêtaient la forme de celles faites à la demande des autorités légitimes.

En Hongrie, l'ex-Union soviétique prétendait intervenir en vertu du Pacte de Varsovie, à la demande de Janos Kadar alors que la légitimité de ce dernier faisait défaut au moment où Imre Naguy était institué Président du Conseil.

En Tchécoslovaquie, l'ex-Union soviétique ainsi que ses alliés du Pacte de Varsovie (la Pologne, la Bulgarie, l'Allemagne de l'est et la Hongrie) sont intervenus à Prague, en prétendant répondre à l'appel de responsables locaux, alors qu'un nouveau Secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque (Alexandre Dubcek) et un Président de la République (Lutvik Svoboda) venaient d'accéder au pouvoir.

Dans l'ensemble des ces cas, l'intervention soviétique a été délégitimée en raison du manque d'effectivité des autorités sollicitantes.

Il convient donc de rapprocher ces cas à la situation au Yémen.


Nonobstant le contexte dans lequel le Président Abd Rabo Mansour Hadi est arrivé au pouvoir, ce dernier a démissionné de ses fonctions, le 22 janvier 2015. Après s'être réfugié à Aden, il est parti en Arabie saoudite. 


Ayant perdu sa légitimité constitutionnelle depuis sa démission et se trouvant sur le territoire du pays qui a principalement procédé à cette intervention, le Royaume d'Arabie saoudite, il est difficile d'admettre la légalité d'un appel officiel, non équivoque et légitime, par le Président Mansour Hadi à l'Arabie saoudite.
Par ailleurs, au delà des interventions militaires, le principe de la non-ingérence qui a une portée impérative s'oppose à toute intervention de quelque nature soit- elle.


En effet, en 1987, un colloque présidé par l'ancien Président François Mitterrand, tenu à l'Université Paris XI sous le thème « Droit et morale humanitaire», cherchait à faire admettre la possibilité de procéder à des interventions à caractère humanitaire ou, selon certains participants à ce colloque, d' « humanitude ». Il s'agissait d'une réflexion sur l'« assistance aux peuples victimes de catastrophes naturelles, industrielles ou politiques ».


Bien que l'ensemble des réflexions développées lors de cette manifestation ait permis l'émergence d'une exception au principe de non-ingérence, cadré par le Conseil de sécurité des Nations Unies28, l'intervention militaire au Koweït a, de nouveau, mis en cause toute ingérence ou intervention qui ne respecte pas une procédure spécifique contrôlée strictement par le Conseil de sécurité des Nations Unies.


Le principe de la non-ingérence étant notamment le corollaire du principe du non - recours à la force dans les affaires 


internationales, il convient de rappeler l'étendue de ce principe et ses limites afin d'analyser la légalité de l'intervention de l'Arabie saoudite et de la coalition eu égard à ce principe.


II – L'INTERVENTION AU YEMEN ET LE NON-RECOURS A LA FORCE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES :

L'article 2 paragraphe 4 de la Charte des Nations Unies rappelle et pose le principe du non-recours à la force dans les relations internationales.

Ce paragraphe dispose : « Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies ».

Il convient d'examiner la portée de ce principe et de voir dans quels cas précis et sous quelles conditions il pourrait y avoir des exceptions.

A – La portée du principe du non-recours à la force dans les relations internationales :

La disposition précitée de la Charte des Nations Unies pose l'impératif du non-recours à la force dans les relations internationales, en allant au delà de la simple prohibition de la guerre.

La portée impérative de ce principe a, en effet, été confirmée par la Commission du droit international qui est un organe des Nations Unies, de codification des normes du droit international public. En effet, la Charte des Nations Unies a repris l'ensemble des traités internationaux prohibant la guerre en insistant, quant à elle, sur le principe du non recours à la force, incluant la prohibition de la guerre, des représailles ou de toute forme d'utilisation des armes. Elle en a fait une règle jus cogens qui s'applique à tous les Etats qu'ils soient ou pas membres de l'Organisation des Nations Unies.

Le principe du non-recours à la force s'articule essentiellement autour de l'interdiction de l'agression qui a été définie par une résolution adoptée le 14 décembre 1974 par l'Assemblée générale des Nations Unies. L'article 2 de cette résolution souligne que : « L'emploi de la force armée en violation de la Charte par un Etat agissant le premier constitue la preuve suffisante à première vue d'un acte d'agression, bien que le Conseil de sécurité puisse conclure, conformément à la Charte, qu'établir qu'un acte d'agression a été commis ne serait pas justifié compte tenu des autres circonstances pertinentes, y compris le fait que les actes en cause ou leurs conséquences ne sont pas d'une gravité suffisante ».
Néanmoins, il convient de souligner que seule la force armée inter-étatique est visée par les dispositions précitées de la Charte, ce qui exclurait les guerres civiles.

Par ailleurs, il convient de rappeler que la Charte des Nations Unies accorde au Conseil de Sécurité un rôle et des attributions relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales.

L'article 24 paragraphe 1er de la Charte dispose à cet égard : « Afin d'assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation, ses Membres confèrent au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales et reconnaissent qu'en s'acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité le Conseil de sécurité agit en leur nom ».

Il en découle une double attribution au Conseil : celle du maintien de la paix (avant tout risque de guerre) et celle de la sécurité collective (en cas d'agression).

L'article 39 de la Charte confère également au Conseil de sécurité le pouvoir de qualification de tout acte mettant en danger la paix et la sécurité internationales.

Cet article dispose : « Le Conseil de sécurité constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux Articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».

Par conséquent, c'est le Conseil de sécurité des Nations Unies qui est habilité à qualifier tout acte illicite mettant en danger la paix et la sécurité internationales et à prendre les mesures adéquates pour le faire cesser, soit par des voies pacifiques en application des dispositions du chapitre VI de la Charte ou par des voies coercitives. Ces dernières caractérisent les exceptions que le droit international public tolère au principe du non-recours à la force.

B – Les exceptions au principe du non recours à la force et le rôle du Conseil de sécurité des Nations Unies :

Le recours à la force peut être licite lorsqu'il est autorisé par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour maintenir ou rétablir la paix, conformément aux dispositions du chapitre VII de la Charte, ou en cas de légitime défense.

La Charte des Nations Unies, prévoyant et donnant la priorité au règlement pacifique des différends entre Etats, ce n'est qu'en cas d'échec de ces mécanismes mis en œuvre à cet effet que le recours aux modalités prévues dans le chapitre VII devient possible, en cas de « menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression ». Il s'agit donc de faire pression sur l'Etat ou l'entité qui a commis un acte internationalement illicite afin qu'elle modifie ce comportement.

Après avoir rappelé l'objectif de ces mesures et les faits générateurs susceptibles de les déclencher, le chapitre VII de la Charte accorde un rôle au Conseil de sécurité en la matière.

Ainsi, ce dernier, après avoir constaté l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression, peut inviter les parties intéressées à se conformer aux mesures provisoires qu'il juge nécessaires ou souhaitables afin d'empêcher la situation de s'aggraver ; décider en cas de défaillance dans l'exécution de ces mesures provisoires, d'autres mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée qui doivent être prises pour donner effet à ses décisions et inviter les membres des Nations Unies à les appliquer ; entreprendre toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité, avec une intervention internationale, s'il estime que les mesures sont inadéquates.

Avant d'arriver à cette dernière ultime solution -celle de l'usage de la force qui est catégoriquement prohibé-, le Conseil de sécurité a la possibilité de prendre des mesures diplomatiques ou économiques : embargos sur les exportations d'armes, gel des avoirs financiers, interdiction de voyager, embargos sur les échanges économiques, interruption totale ou partielle des relations économiques, des communications ferroviaires, aériennes, maritimes, postales, radios, rupture des relations diplomatiques, etc...

Dans le cas du Yémen, le recours au Conseil de sécurité afin de prendre de telles mesures à l'encontre des acteurs considérés comme susceptibles de menacer la paix et la sécurité régionales aurait été souhaitable. Ce n'est qu'en deuxième temps que le recours à la force pouvait avoir lieu, en application des dispositions de la Charte. Pour cela, le Conseil de sécurité a l'obligation de qualifier la situation : s'agissant d'une menace à la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression.

A l'issue de cette qualification, le Conseil de sécurité pourra prendre les mesures nécessaires : provisoires, non-coercitives ou coercitives, mais encore des mesures dites d'habilitation.

En effet, en cas de menace à la paix, des mesures provisoires peuvent être entreprises pour empêcher une aggravation de la situation. La possibilité de la prise de ces mesures est édictée par les dispositions de l'article 40 de la Charte qui dispose : «Afin d'empêcher la situation de s'aggraver, le Conseil de sécurité, avant de faire les recommandations ou de décider des mesures à prendre conformément à l'Article 39, peut inviter les parties intéressées à se conformer aux mesures provisoires qu'il juge nécessaires ou souhaitables. Ces mesures provisoires ne préjugent en rien les droits, les prétentions ou la position des parties intéressées. En cas de non-exécution de ces mesures provisoires, le Conseil de sécurité tient dûment compte de cette défaillance ».
Par conséquent, si l'Arabie saoudite ou les pays voisins du Yémen considèrent qu'ils sont menacés par la situation qui surgit dans ce pays, mettant en danger la paix et la sécurité régionale, ils doivent avoir recours au Conseil de sécurité qui a l'obligation de prendre des mesures aussi bien coercitives que non - coercitives. Ces dernières sont prises en application des dispositions de l'article 41 de la Charte qui donne un pouvoir discrétionnaire au Conseil qui est habilité à sanctionner toute violation de la légalité internationale. Mais si ces mesures ne sont pas suffisantes, le Conseil pourra envisager des mesures coercitives. Ces mesures sont énumérées dans les dispositions de l'article 42 de la Charte  qui définit le système de la sécurité collective des Nations Unies.
Enfin, il faut aussi souligner que le Conseil de sécurité a le pouvoir de la contrainte militaire, en déléguant à des Etats membres l'application de décisions d'intervention du maintien ou du rétablissement de la paix, en application des dispositions de l'article 43 de la Charte.

C'est dans ce cadre que le Conseil de sécurité pourrait autoriser une coalition militaire à intervenir sur le terrain, au Yémen.

Il en découle que toute intervention militaire ne peut avoir lieu qu'à l'issue d'un recours préalable devant le Conseil de sécurité, y compris en cas de légitime défense individuelle ou collective car, en vertu des dispositions de l'article 51 de la Charte, « les mesures prises par des Membres dans l'exercice de ce droit de légitime défense sont immédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité et n'affectent en rien le pouvoir et le devoir qu'a le Conseil, en vertu de la présente Charte, d'agir à tout moment de la manière qu'il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».

En l'espèce, rien ne démontre que les pays de la coalition qui a procédé à l'opération « Tempête décisive » aient été attaqués, auquel cas leur riposte ne peut être que proportionnelle à l'attaque, encore hypothétique.

Si ces pays se sentaient menacés par la situation au Yémen, il devaient porter cette affaire devant le Conseil de sécurité des Nations Unies afin que ce dernier prenne les mesures adéquates pour faire cesser le trouble dont ils prétendent être victimes et démontrer l'atteinte à leur intégrité territoriale et la menace qui pèse sur leur sécurité.

S'il est vrai que le Conseil de sécurité est un organe soumis aux aléas politiques et que les interventions illégales se sont multipliées ces dernières décennies dans le monde, il n'en demeure pas moins que la situation actuelle au Yémen constitue une violation des principes précités du droit international public.
La prise de mesures objectives par le Conseil de sécurité des Nations Unies est certes devenue désuète. Elle est hélas soumise à l'opportunisme politique comme le souligne l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Boutros Boutros-Ghali, qui s'est soucié durant son mandat de Secrétaire général des Nations Unies de donner plus d'indépendance à cette organisation mondiale et la soustraire à l'hégémonie politique, notamment celle des Etats-Unis, ce qui l'avait empêché d'être re-élu Secrétaire général.

Il n'est d'ailleurs pas inutile de rappeler à ce propos que les Etats - Unis ont toujours fait usage de leur veto au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour empêcher l'adoption de résolutions contre Israël, pays traditionnellement allié de Washington, malgré ses violations répétitives du droit international public et sa commission d'une série de crimes de guerre.

Ce sentiment d'injustice, ces « deux poids, deux mesures » instaurées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l'impunité de certains pays à l'instar des Etats-Unis qui s'érigent le droit de dresser, par l'intermédiaire de leurs institutions internes (le Congrès et le Département d'Etat américain), une liste d'Etats « terroristes » alors qu'ils se permettent insidieusement d'alimenter les mouvements terroristes dans le monde, discréditent aussi bien le Conseil de sécurité que les Nations Unies.

Il ne nous échappera pas que, dans cette affaire, l'Arabie saoudite autant que le Yémen, ont été victimes d'une manipulation politique directe ou indirecte. Cette déstabilisation risque de porter atteinte non seulement à l'image de la monarchie saoudienne mais également à la sécurité de ce pays, dans la mesure où, à l'issue de ces opérations, la population yéménite plonge dans plus de misère, de régression, ce qui ouvre la porte à toute sorte de dérives.

Par ailleurs, la proximité des frontières de ces deux pays et leur perméabilité notamment dans le désert, le Quart vide, risque de plonger cette région dans une série noire d'attaques militaires interminables.

Loin des considération partisanes, il convient de relever le caractère illicite de cette opération qui prend la forme d'une agression, à l'instar d'une multitude de situations similaires qui surgissent dans le monde en toute illégalité et impunité, ce qui met en cause l'existence même du droit international public dans la mesure où, pour que la règle de droit puisse réellement exister, elle devra être obligatoire et effective.


Manuel de Diéguez : " LA CLASSE DIRIGEANTE DES ETATS VASSAUX " - IV - Pour un droit international rationnel -

Éditorial de lucienne magalie pons 


Nouveau sur le site de :





      
LA CLASSE DIRIGEANTE DES ETATS-VASSAUX
Cinq lettres ouvertes à M. Jacques Myard, Député de la nation, Président du Cercle Nation et République
IV
Pour un droit international rationnel

 
Monsieur le Député,

1 - L'Europe héritière du génie grec

Votre vocation de Président du Cercle Nation et République vous appelle à tenter d'armer d'un droit international rationnel la civilisation construite sur les ambitions de la pensée logique. Qu'en est-il d'une raison à la hauteur de sa mission et qui porterait le sceau des relations que les Etats souverains, donc engagés sur le chemin de l'esprit critique devraient entretenir avec le génie européen. Il s'agit de retrouver l'appel du continent qui inventa le premier gouvernail universel des encéphales - la dialectique.
Le droit international d'une démocratie eschatologisée par le calvinisme américain et dont le monde anglo-saxon a progressivement substitué le messianisme biblique aux dispositions réalistes du traité de Westphalie de 1648 répond à un autre type d'intelligence et à d'autres formes du savoir qu'à ceux nés il y a vingt-cinq siècles de l'entendement rigoureux des logiciens grecs. Une politique étrangère cohérente, donc syllogistique, ne saurait se montrer apostolique, évangélisante et rédemptrice - elle exige de se trouver gouvernée d'une main de fer par une méthodologie, c'est-à-dire - l'étymologie nous le rappelle - sur une route, odos, tracée par la droiture d'une argumentation implacable. Le génie grec a porté l'irréfutable à l'inexorable et rendu les démonstrations tellement invincibles qu'il a fallu changer d'espace et de temps pour terrasser leurs raisonnements.

2 - Le naufrage du droit romain

M. le Député du cerveau syllogistique de la France, ne vous laissez pas arrêter par les brumes, broutilles et brouillards dont les vapeurs montent des délires cérébraux de l'humanité. Une politique internationale ne saurait se révéler l'ennemie des verdicts sans faille et sans appel de la lucidité. Quand M. Régis Debray rassemble quelques agrégés de grammaire aiguisés sur la meule de la pensée logicienne de la France, il entend débattre avec eux de l'illégalité stupéfiante du blocus de Gaza, mais quand il choisit pour théâtre l'enceinte de l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, la directrice de ce haut lieu de l'enseignement des Lettres françaises et des mathématiques d'avant-garde, une franco-israélienne campée sur les lopins d'un Etat mythique, s'y oppose catégoriquement, mais nullement au nom du droit international officiellement logicisé d'aujourd'hui, mais seulement au nom des révélations sacrées de l'Ancien Testament et de l'Etat eschatologique d'Israël. Il lui suffit, pour cela, d'appeler au secours de sa cosmologie un conseiller d'Etat franco-israélien, lui aussi, qui rendra sur l'heure la décision de justice au scalpel qu'attend la fantasmagorie confondante de la "Terre Promise". Aussi la France du droit laïc se voit-elle étroitement ficelée aux verdicts d'un tribunal tout local et dont la jurisprudence se veut résolument ennemie des apanages de la rigueur axiomatique; et notre malheureuse nation se verra purement et simplement retirer les prérogatives d'un débat cartésien.

Quand un humoriste franco-africain obtient l'autorisation légale de faire rire son public, et cela au nom de la justice universaliste d'une France délivrée des querelles de sorciers, M. Valls, dont l'épouse écoute les magiciens de là-bas, obtient d'une France clouée sur le lit de Procuste d'une "Révélation", qu'un autre membre franco-israélien du Conseil d'Etat, prononce en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'oracle sommital censé engager toute la science juridique née du droit romain.

Quand le Président directeur général d'Orange entend mettre un terme aux relations immorales que son entreprise entretient aux côtés du dieu Jahvé avec les marchands d'armes présents sur les lieux, M. Netanyahou se contente de téléphoner sa colère au Président de la Ve République, lequel claironne sans attendre que la France laïque et en tant qu'Etat-nation, soutient en toute souveraineté la prospérité des affaires d'Israël sur le territoire d'un Etat religieux - et M. Richard se voit contraint, le pauvre, de présenter en coupable les regrets appuyés de son éthique à l'éthique peu recommandable du dompteur biblique innocent.

3 - Le droit international et ses fumigènes

Dans quel temple de la vérité un droit international européen fragilisé par un mythe religieux a-t-il caché le bâton de pèlerin de la raison occidentale? Comment définir le concept d'objectivité si vous le soustrayez d'avance aux regards de l'instance judiciaire qu'on appelle la pensée? Les outils de la raison se seraient-ils rouillés? Quand M. Sarkozy prend le risque de nommer, en la personne de M. Védrine, ancien ministre des affaires étrangères de la gauche post-mitterrandienne, un Ministre des affaires étrangères incroyant, le Conseil représentatif des institutions juives de France se rue à l'assaut de l'Elysée et l'hérétique se voit sèchement éconduit par l'Etat laïc - on dit "remercié" - afin que son successeur, M. Kouchner, un franco-israélien ardent, puisse se rendre à bride abattue sur les lieux afin d'y légitimer l'annexion, maison par maison, de Jérusalem Est à l'Etat que Jahvé appelle à voler, le mors aux dents, d'une victoire biblique à celle du lendemain.

Quand M. Fabius vient occuper le chaînon suivant dans la succession ininterrompue des citoyens franco-israéliens chargés de légitimer sans frein la France israélienne sur le champ de course d'une histoire mythologique du monde, il enflamme des laïcs déboussolés du Quai d'Orsay d'un zèle confessionnel ardent; et la France qu'on croyait, appelée, du moins depuis le siècle des Lumières, à s'exercer à la logique d'Aristote consolidera l' hégémonie "révélée" d'un peuple "sacré" - séparé, dit le latin sacer. Longtemps la France diabolisera l'Iran au nom du Dieu de Calvin et de Jahvé réconciliés - ce qui donnera à Berlin et à Londres une grande avance sur le marché de l'industrie et du commerce à l'heure de la levée des sanctions économiques contre le pays des Lettres persanes. Mais comment se fait-il que la France théologisée en sous-main s'oppose à la livraison rationnelle des Mistral à la Russie? Il est vrai que le Ministre de la défense qui réfutait la théologie diplomatique de M. Fabius, mais il a dû se rétracter pur hérésie trois jours seulement plus tard.

Tout semble si bien verrouillé par les soins d'un Jahvé vissé à ses arçons qu'on se demande quel coin la raison nationale et républicaine dont vous défendez les bastions enfoncera dans l'alliance indissoluble de la nation française avec la massue de Goliath. Car, depuis la guerre du canal de Suez en 1956, Israël a scellé un pacte mondial avec Washington; et ce pacte, qu'on appelle transatlantique, est devenu, depuis plus de soixante ans, l'axe géant d'une politique planétaire censée assermentée côte à côte par les Etats-Unis et par l'Europe. Quelle justice internationale nouvelle et ennemie des vicissitudes de Jahvé en Palestine allez-vous opposer au monstre sanglant du droit biblique en "Terre Promise"? Qu'allez-vous faire de la moitié de l'oiseau de proie qui flotte dans le ciel des idéalités de la République, tandis que l'autre moitié guide les laboureurs hémiplégiques du Grand Israël?

4 - Les apanages de la pensée cartésienne

Souvenez-vous, M. le Député de la nation bicéphale et de la République schizoïde que vous voudriez remettre sur les sentiers des nations et des Républiques cérébralement unifiées, souvenez-vous, dis-je, qu'en 1956, Moscou et Washington s'entendaient comme cul et chemise pour menacer Paris et Londres d'une volatilisation atomique aussi foudroyante que vertueusement démocratique et que, depuis lors, Israël est devenu le bras droit du Grand Croisé de la Liberté du monde. Certes, me direz-vous, c'est désespérément et depuis deux décennies, que les Présidents successifs des Etats-Unis consacrent leur second mandat à tenter de couronner Israël de la tiare du Bien; mais vous savez que, dans la guerre titanesque entre un Bien et un Mal proclamés révélés, donc illusoires par définition, le malheureux Sisyphe de la Justice sue sang et eau; car il ne déposera jamais sa pierre au sommet du Mont Sinaï. De quel droit international allez-vous cimenter les apanages si la raison cartésienne n'est pas manichéenne pour un centime?
Dès lors que le Ministère des affaires étrangères de la nation française aligne à la queue leu leu ses biblistes sur la scène internationale, dès lors, dis-je, que ces apôtres obéissent à la mission cultuelle qui guide la politique étrangère des prophètes du Grand Israël, comment, M. le Député de la Gaule et des Gaulois, imposerez-vous aux descendants de Vercingétorix une diplomatie fondée sur les prérogatives universelles de la raison politique des Gaulois pourtant convertis au droit romain et à la logique des Grecs depuis Jules César?

5 - M. Paul Craig Roberts

Mais si vous apprenez, en outre, qu'à l'occasion de la rencontre de Delphes consacrée à la "crise" entre l'Europe et la Russie, M. Paul Craig Roberts a prononcé, le 20 juin 2015, une conférence retentissante, dans laquelle il a déclaré savoir, de la bouche même de l'ancien Directeur adjoint de la Défense des Etats-Unis, que la Maison Blanche achète les gouvernements du monde entier contre espèces sonnantes et trébuchantes, afin qu'ils trahissent leur pays au profit exclusif, donc pour la seule défense des intérêts de l'empire américain, vous ferez-vous l'écho de cette information? "Nous donnons des sacs remplis d'argent à leurs hommes politiques", avoue sans ambages le haut informateur de M. Paul Craig Roberts.

Savez-vous, M. le Député, qui est M. Paul Craig Roberts et à quels titres il a pris la parole à Delphes ? Savez-vous qu'il est rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal, Maitre de conférence à l'Université de Stanford, Président du William E. Simon en économie politique et du Centre d'études stratégiques et internationales de l'Université de Georgetown à Washington, D.C. Titulaire d'un doctorat de l'Université de Virginie, diplômé de l'Institut de technologie de Géorgie, de l'Université de Californie (Berkeley) et de l'Université d'Oxford, où il a été membre du Merton College? (Voir note ) Ecouterez-vous un témoin de ce calibre? L'aiderez-vous à soulever la chape de plomb d'une presse mondiale placée, depuis des décennies, sous la tutelle d'un vichysme international orchestré par Washington?
Nous savons que votre réflexion d'éducateur de la République et de la nation se forgent sur l'enclume des syllogismes, nous savons que vous voudriez remettre la France de la raison sur ses rails. Mais ferez-vous bénéficier notre nation du trésor pédagogique accumulé par le peuple biblique si, dans le même temps, les faits vous contraignent, hélas, à retirer la conduite du pays sur le théâtre du monde extérieur à des patriotes scindés et souvent cruellement crucifiés sur la croix de leurs allégeances nationales dangereusement dédoublées ou violemment ennemies les unes des autres? Par chance, Israël est le seul peuple au monde qui ne cesse d'admonester son Dieu biphasée et de le rappeler rudement à ses devoirs de logicien et de dialecticien. (Dieu et son juif, François Fejtö, Grasset, 1960)

6 - Une raison gangrenée

Commençons par observer les arcanes anthropologiques, donc psychogénétiques, de l'illégitimité viscérale qui s'attache à la diplomatie d'un Etat censé être demeuré démocratique, mais seulement de nom et dont la schizoïdie cérébrale le dédoublerait sur le malheureux modèle du messianisme biblique. La dichotomie qui ronge les neurone de la plupart des boîtes osseuses vétéro-testamentaires dont notre espèce demeure affligée permet à nos encéphales de fomenter à grands frais des révoltes ou des révolutions réputées populaires au sein ou à la périphérie de tous les Etats du monde, et cela quand bien même nous proclamons, tous les peuples souverains sur leurs arpents, mais seulement du bout des lèvres, ?
Que dit, la bouche en cœur, le droit international de nos Etats devenus bicéphales, donc porteurs du sceau de l'Ancien Testament? Ne nous croyons-nous pas autorisés - et gentiment s'il vous plaît - à provoquer à un coût que nous estimons, si j'ai bonne mémoire, à six milliards de dollars, la dissolution pure et simple de la zone d'influence que nos adversaires exercent depuis des siècles sur leurs voisins proches ou lointains? Une Démocratie construite sur le déclic de rebellions téléguidées de ce genre enfante un droit international à double face. L'une abrite la foudre de nos idéalités angélisées, l'autre fait passer le socle de notre charrue sur le champ que notre ciel a labouré d'avance. Comment cet oiseau de proie sert-il de séraphin et de spadassin associés à nos Etats armés de deux têtes?
Vous savez que le droit international messianisé donc bicéphalisé à l'américaine, fait silence sur les preuves, même les plus irréfutables concernant les arcanes anthropologiques des acteurs réels des démocraties européennes, savez-vous que celles-ci sont téléguidées par les idéalités les mieux assises sur les coussins du monde, celles de la Maison Blanche?
Nul n'ignore que Mme Ashton, alors Ministre fantomale de la politique étrangère d'une Europe biphasée par les Etats-Unis, a soigneusement caché dans sa manche des renseignements précis, décisifs et connus de tout le monde depuis octobre 2014, mais jugés intempestifs. Vous savez également qu'un Ministre balte des affaires étrangères lui avait candidement communiqué par téléphone des documents incontestables, mais mal venus, concernant l'ingérence messianique de Washington en Ukraine; vous savez donc que tout le scénario de la place Maidan a ensuite été rendu public par les services secrets de la Russie, qui en ont informé le monde entier. Quel silence peu naïf que celui d'une presse dite "démocratique" et complice de ce secret de polichinelle! Décidément, le droit international volontairement aveuglé par le messianisme biphasé d'aujourd'hui cache mal les feintes d'une diplomatie dont la schizoïdie s'étale en public et s'affiche dans la rue.

7 - Une diplomatie placée sous la cloche de l'abstrait

Du coup, quand M. Fabius se rend pour quarante huit heures à Tel Aviv afin d'y résoudre à la hâte , et toutes affaires cessants, des obstacles et des difficultés que M. Kerry n'a même pas osé - en treize voyages et au cours de plus de cent heures d'affrontements verbaux feutrés - même pas osé, dis-je, placer sur l'échiquier bifide du monde d'aujourd'hui, vous vous dites qu'il s'agit seulement d'une vaine galopade et pantalonnade diplomatique de la France et que nos Talleyrand courent à bride abattue dans un vide diplomatique sidéral. En vérité, notre Quai d'Orsay travaille pour la galerie; car il a pris, sur nos sciences humaines d'avant-garde, un retard comparable à celui de l'Eglise du XVIe siècle sur l'astronomie de Copernic.

En revanche, un Quai d'Orsay qui se rallierait à la sagesse du traité de Westphalie de 1648 et qui entrerait dans la postérité anthropologique de Platon, de Darwin et de Freud, introduirait le coin d'une arme diplomatique nouvelle dans l'univers clos de la diplomatie schizoïde d'aujourd'hui. Que feraient les doges de Venise à l'âge des écoutes téléphoniques et des services secrets? Sitôt que l'on substitue aveuglément, diraient-ils, l'enfermement d'une géopolitique rédemptrice, messianisée et biphasée sur le modèle biblique à la politique ouverte et rationnelle qu'appellent les nations logiciennes de l'Europe du XXIe siècle, on perd toutes ses chances à la fois de rebâtir l'hégémonie proprement cérébrale qu'exerçait le Continent de la raison dialectique du siècle des Lumières et de retrouver le sceptre universel d'une écoute politique méthodique.

Mais l'anthropologie d'avant-garde que j'ai évoquée dresse l'oreille dans les coulisses de ce théâtre contrefait. Que dit-elle d'une politique mythologisée par des abstractions réputées salvifiques? Elle proclame qu'une diplomatie de ce genre ne dispose pas d'une connaissance réelle de l'histoire du monde qu'elle prétend labourer dans les airs et sur la terre et qu'elle gesticule dans le néant où l'entraîne un vocabulaire pseudo-universalisé par ses concepts messianisés.

8 - La France du destin de la pensée rationnelle
M. le représentant de la France réelle, parieriez-vous un seul liard que, soixante-dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, l'occupation séraphique de l'Europe entière par des troupes américaines réparties entre cinq cents forteresses se présenterait sous les traits multi millénaires d'une conquête politique et militaire corporelle, c'est-à-dire construite sur le modèle multimillénaire des successeurs et des héritiers des plus illustres héros de la guerre du feu de Rosny aîné, Naoh, Nam et Gaw?

Croyez-vous vraiment, M. le Député de la France des logiciens, que le miracle censé décorporé du traité de Lisbonne aurait pu se trouver institutionnalisé et dûment inscrit dans la constitution des Républiques charnelles si les légions de l'étranger incrustées en chair et en os sur nos hectares ne jouissaient pas d'un statut psychique d'une grande nouveauté biogénétique - et pourtant d'une grande ancienneté, parce que la tradition historique et biblique confondues n'ignore pas le mode d'omniprésence politique qu'exercent les armées baptisées de bénédictionnelles, d'évangélisantes et de catéchisantes? Tout cela ne remonte pas aux Croisades, mais aux victoires réputées apostoliques de Constantin sur la mécréance des païens.

Mais comment se fait-il que le mythe de la Liberté démocratique enfante sans relâche des régiments de prophètes à l'écoute de la délivrance désormais républicaine et démocratique du monde? Savez-vous que la religion idéo-apostolique est le nouvel opium de l'orthodoxie des peuples et que, sous le manteau d'un sacré inédit en apparence, une occupation militaire pure et simple cessera miraculeusement de s'appeler une occupation militaire pour se baptiser tout soudainement une mission et un autel - ceux du salut d'une humanité dont la coupe vestimentaire passera pour sans rivale? Que pensez-vous d'une diplomatie théologisée en sous-main? Que pensez-vous des légions de fantassins de la grâce démocratique?

9 - Les origines mythologiques de la démocratie mondiale

Car enfin, si les troupes d'occupation américaines sont là depuis soixante-dix ans, c'est au nom des valeurs de la République et de la Démocratie de là-bas. Si vous ne précisez pas en quoi notre République et notre Démocratie à nous refusent les aromates de ce type d'apostolat angélique et si nous disons que ces parfums conduisent nos peuples et nos nations à leur vassalisation, dites-nous quel droit international nous opposerons à l'évangélisme botté de l'Amérique.

Car aussi longtemps que la classe dirigeante européenne ne disposera d'aucune connaissance psychobiologique des ressorts qui téléguident la machinerie entière des trois théologies monothéistes actuellement en usage, vous ne découvrirez pas non plus les secrets inconsciemment et viscéralement théologiques qui président au quadrillage parareligieux de l'Europe asservie tellement la Démocratie mondialisée à l'américaine et la Liberté laïcisée demeurent toutes deux d'origine et de nature.

Observez, d'une part, la tenue langagière du demi millier de bases militaires américaines armées jusqu'aux dents sur nos terres et, d'autre part, les crocs de leur ciel de conquérants. Observez ensuite les rouages et les ressorts du mythe d'une Liberté évangélisée, mais au bec d'aigle et aux griffes prédatrices. Regardez tout cela avec les lunettes d'une anthropologie abyssale, mais également en zoologue post-darwinien du mythe de la Liberté. Quel drapeau, quel masque, quel catéchisme aux ailes de vautour Dieu et la Démocratie se partagent sur nos terres!

C'est donc une guerre proprement cérébrale, mais tombée en panne d'inspiration rationnelle depuis la parution de L'Evolution des espèces en 1859 et de la Vie de Jésus de Renan en 1861, c'est donc une guerre pour la conquête d'une connaissance psychobiologique, donc cruelle, de l'encéphale de notre espèce qu'il appartient à votre phalange de députés-pilotes de rallumer en héritiers, certes, mais surtout en fécondateurs et en semeurs de la Renaissance intellectuelle partielle, donc avortée des XVe et XVIe siècles. Seule une intelligence prospective et pionnière - celle dont le siècle des Lumières a semé les premières graines - nous donnera un droit international rationnel et qui répondra au défi anthropologique que le mythe de la Liberté nous lance depuis Périclès.

Mais quel privilège, n'est-il pas vrai, d'appartenir à une classe dirigeante responsable de l'avenir de la pensée mondiale. Jamais encore une élite politique ne s'était trouvée en charge d'œuvrer aux progrès de la connaissance du tragique simiohumain ! Les ultimes secrets cérébraux de la bête parlante attendent leurs prospecteurs. Mais pour cela, M. le Député, il faut du moins avoir appris que si les religions schizoïdes ont nécessairement une histoire schizoïde, la raison semi-humaine ahane sur le même chemin et qu'elle sue sang et eau sous nos yeux.

10 - Le scannage anthropologique du sacré

A Bologne, à Pise, à Florence, à Naples, comment se fait-il que le peuple italien ne ressent plus l'occupation perpétuelle - et censée se trouver légitimée par des Constitutions pourtant nulles et non avenues, puisqu' imposées sous la botte d'un étranger devenu tout puissant dans le pays - que le peuple italien, dis-je, ne se peigne nullement sous les traits de sa servitude, et cela malgré la présence pourtant toute corporelle et sur tout le territoire national d'une soldatesque censée apostolique par nature et par définition. Il s'agit, semble-t-il, d'une sorte d'assistance para cultuelle, para bénédictionnelle et para salvatrice, tellement une Démocratie auto-messianisée à l'école de la sacralisation du concept même de Démocratie se révèle déterritorialisante et évangélisante le plus rationnellement du monde.
L'apostolat démocratique se révèle viscéralement convertisseur. Ses idéalités meurtrières sont réputées non seulement supra nationales, donc nuageuses, mais super-validantes, et cela précisément en raison du séraphisme politique dont son lexique vaporeux s'est empreint à titre viscéral. Les Républiques schizoïdes sont des fruits liturgiques du mythe de la Liberté. Celui-ci se trouve à la fois dichotomisé et aromatisé par son vocabulaire pseudo ascensionnel. Les vocalises séraphiques du mythe de la Liberté ont assourdi le peuple italien - il n'entend plus les semelles sonores et venues d'ailleurs qui se baladent sur ses terres.
Mais alors, qu'en est-il, M. le Député, du statut réel d'une nation livrée par son Etat aux mirages et aux masques d'une République mondialisée par des lunettes fumées - celles d'une Démocratie auto-sacralisée par son langage? Qu'en est-il, M. le Député, du cauteleux habilement apprêté par le ciel d'une Liberté mythique et réputée civilisatrice? Si la classe dirigeante de la France élévatoire se met au service de la surréalité trompeuse qui inspire son langage célestifié, si elle se rend l'otage d'une politique de l'illusoire messianisé et si cette fausse élite ignore tout des secrets anthropologiques de la postérité d'un calvinisme devenu pseudo rédempteur à l'échelle mondiale, alors l'Amérique en illustrera l'épopée aux dépens de la civilisation européenne.
Dites à vos disciples que le rationalisme étriqué dans lequel la laïcité de 1905 est tombée ne saurait enfanter une République ambitieuse d'éclairer de ses torches un réalisme visionnaire, un réalisme dont le regard descendrait dans les tréfonds des idéalités langagières de la politique et plongerait dans la psychobiologie d'un universel contrefait. Les abstractions délirantes de la démocratie idéale ne sont ni pain de vie de la raison, ni le vin spirituel de l'intelligence politique.
11 - La postérité de Darwin et de Freud
Apprenons à lire le livre d'heures de l'expansionnisme américain, tant verbal que territorial, apprenons que la classe dirigeante actuelle de la France pseudo rationnelle se trouve au pied du mur; apprenons que si le monde n'enfantait pas une classe d'intellectuels appelée à peser l'animalité spécifique des auréoles lexicale d'Adam, l'humanité pensante n'entrera pas dans la postérité - encore en gestation - de Darwin et de Freud. Comment l'Europe prendra-t-elle le tournant le plus décisif, celui de la Renaissance proprement cérébrale qui l'attend? Comment la civilisation résurrectionnelle découvrira-t-elle que l'animal grammaticalisé s'est inconfortablement logé entre ciel et terre et que l'idéalisation effrénée de son langage ne lui a pas fait quitter le règne animal - la parole vaporisée à l'école du concept a seulement métamorphosé la vêture sonore de la bête originelle d'une mise à l'écoute du dictionnaire pseudo ascensionnel qui sert désormais de masque flatteur à la démocratie mondiale.
Mais pour qu'une classe dirigeante conquière un vrai recul intellectuel à l'égard du mutisme des masses et se distancie des verdicts aveugles du suffrage universel, il lui faut apprendre à observer de l'extérieur les apories psychobiologiques qui rendent nécessairement ingouvernables les fuyards ahuris de la zoologie - celle dont Darwin et Freud croyaient avoir capturé des spécimens apparemment achevés.
Ce sera l'objet de ma modeste épistole terminale de la semaine prochaine.

Note

De 1975 à 1978, M. Roberts a travaillé au Congrès et que c'est durant cette période qu'il a rédigé la loi Kemp-Roth - une loi de réduction fiscale. Savez-vous qu'au début des années 1980, il est sous-secrétaire du Trésor dans l'administration Reagan, et s'y est fait connaître comme l'un des pères fondateurs de la Reaganomics, notamment par sa contribution à la réforme du "Tax Act" de 1981. Le ministre français de l'économie et des finances, Édouard Balladur lui a décerné la Légion d'honneur en mars 1987. M. Roberts est membre du Cato Institute et de l'Hoover Institution et que, dans les années 1980-90, il a enseigné l'économie politique au Center for Strategic and International Studies. Il a été rédacteur et chroniqueur de divers journaux, notamment The Wall Street Journal et BusinessWeek, et qu'il est l'auteur de huit ouvrages, portant notamment sur le marxisme ou le libéralisme. Il s'est opposé résolument a la politique menée par le Président George W. Bush. http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/tstmagic/1024/triangle.gif

Le 10 juillet 2015

  

           

  

Mikis Theodorakis - Golden Collection (Instrumental)

Éditorial de lucienne magalie pons






Musique de la Gréce Antique - Premier hymne delphique a Apollon

Éditorial de lucienne magalie pons

Puisque depuis plusieurs jours nos regards et notre attention se dirigent vers la Grèce, oublions pour un moment  l'agitation politique et médiatique  qui agite l'Europe, en écoutant le Premier hymne delphique à Apollon


DOCUMENTATION :

Musique de la Grèce antique — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_de_la_Grèce_antique
La musique tient une place essentielle dans la vie sociale, politique et religieuse de la Grèce antique. Pour les Grecs, la musique est le plus beau des arts, ...

  Apollon — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Apollon
Apollon (en grec ancien Ἀπόλλων / Apóllôn, en latin Apollo) est le dieu grec du chant, de la musique et de la poésie. Il est également dieu des purifications et de ...

Delphes — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Delphes
Au pied du mont Parnasse, en Phocide, Delphes (en grec : Δελφοί, ancien : Delphoí, moderne : Delfí) est le site d'un sanctuaire panhellénique où parlait l'oracle ...

Journal de bord n° 406 de Jean-Marie Le Pen , - présenté par Marie d'Herbais ( 10-07-2015 )

Éditorial de lucienne magalie pons



10 Juillet 2015 :

Dans un décor idyllique Marie d'Herbais présente le 406ème journal de bord de Jean-Marie Le Pen.

De retour du Parlement Européen  de Strasbourg Jean -Marie  Le Pen a été appelé par Marie d'Herbais à donné son opinion sur des actualités nationales et internationales :

* au programme  de l'entretien :

_ Parlement européen

_  Grèce - Plan présenté par Alexandre Tsipras

_  Iran- Syrie - Prêt d'un milliard de dollars de Téhéran à Bachar El Hassad 

_ Russie - Vladimir Poutine a refusé de reconnaître l'attaque de         Srebrenica

_ Coup d'envoi du Ramadan par la Mairie de Paris financé par le Quai d'Orsay

_ Les Forces de l'ordre et les policiers autorisés à porter la barbe

_ Opinion de Giscard d'Estaing sur l'entrée de la Grèce en Europe

_ Rejet par le Tribunal de Nanterre du vote par correspondance organisé par le FN ( et donc Congrès postal suspendu )

_  Document d'archives (1ère Brochure du FN - 1979 )

_ Lectures récentes de Jean-Marie Le Pen 


Décryptage : I-Media S2e18 - Les médias dans la campagne grecque par TV LIBERTES

Éditorial de lucienne magalie pons

Incroyable mais vrai !

GRECE :Le poker menteur de Tsipras? (par Maître Elie Hatem - de source du site "Le Réveil Français"

Éditorial de lucienne magalie pons

Le sort de la Grèce ne parait pas scellé définitivement à l'Europe des 28, nous l'avons vu  dans la courageuse  démarche référendaire d'Alexis Tsipras qui a brisé le tabou  du "politiquement admis " en UE  et insufflé un grand espoir de démocratie dans  les peuples des pays membres de l'UE, en lui restituant  à la démocratie son sens noble, en effet dans notre Europe des 28  un grand nombre de dirigeants et  de  responsables de de la Commission Européenne  de même que des élus au Parlement Européen  que se piquent dans leurs interventions de donner des leçons de démocratie, ne sont pas  en réalité de vrais démocrates, ce sont  des démocrates d’opinion, des démocrates médiatiques, ils parlent aux micros, parlent pour les caméras, ils  ne parlent pas pour les peuples, dans leur démocratie ils bâillonnent le pouvoir du peuple, ces "élites" -, de gauche comme de droite -, ne disent pas ce qu’ils pensent, ils disent ce qu’ils croient que l’opinion  publique européenne a envie  d’entendre.

Par ailleurs peu de médias et d'observateurs  figé "dans le politiquement admis en UE"  se risquent à analyser  la crise Grecque au-delà de l'aspect   comptable  de son endettement, le plus souvent avec des arguments technocratiques financiers et comptables,  à l'inverse quelques élites et penseurs à l'esprit libre et indépendant comme Maître Elie Hatem  jettent un regard circonférentiel à 360° , sans tabou, sur la situation géopolitique de la Grèce et leurs réflexions vont au-delà  de l'analyse des négociations en cours entre la Grèce et ses financiers, pour aborder l'enjeu politique qui se profile au travers des liens qu'entretiennent Athènes et Moscou.

C'est pourquoi nous invitons nos lecteurs à prendre connaissance  ci-dessous de l'article de Maître Elie Hatem, publié le 10 juillet 2015 sur le site "Le Réveil Français" :

copié/collé :

La Grèce ouvre le bal de la sortie de l’union européenne. 

Le poker menteur de Tsipras?



Article du Réveil Français , écrit par : Elie Hatem
L’affaissement soudain et apparent du gouvernement grec après le baroud d’honneur du référendum, devant les aboiements furieux des chiens de garde de la finance européenne, ne garantit pas la fin définitive de la confrontation. Car au-delà de la dette à rembourser il y a une logique géopolitique, plus ancienne et donc s’inscrivant d’avantage dans le réel, qui pourrait faire sa réapparition à la faveur de la tragédie sociale que vit   aujourd'hui  ce pays.
Le résultat du référendum en Grèce révèle, au delà des aspects économiques et financiers, un enjeu politique majeur bouleversant les équilibres aussi bien en Europe que sur l’échelon international.
Depuis février dernier, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a entamé un dialogue avec Moscou dont le rôle de capitale de l’orthodoxie politique s’accentue, faisant face au monde anglo-saxon protestant. La crise actuelle en Ukraine et les menaces atlantistes n’ont fait que renforcer la stratégie russe de reconquête de ses fidèles alliés, essentiellement orthodoxes, et son ouverture sur l’Asie et le Moyen – Orient.
Par ailleurs, une alliance entre les pays des Balkans se dessine, placée sous l’égide de la Russie qui a réactivé le projet de construction d’un gazoduc, Turkish Stream, contournant l’Ukraine et se substituant au précédent projet South Stream. Ce gazoduc dont l’exploitation est confiée à Gazprom passera par la Turquie et par une plate-forme gazière située à la frontière entre cette dernière et la Grèce dont les relations avec son voisin turc passent par une lune de miel. En effet, de rite orthodoxe, les Grecs se considèrent profondément orientaux. Avant leur adhésion à la Communauté économique européenne (devenue l’Union européenne), ils affichaient leur appartenance au monde oriental voire du Moyen – Orient et maintenaient toujours de bonnes relations avec l’ex-Union soviétique malgré leur adhésion à l’OTAN. Cette ambiguïté, exprimée particulièrement par Chypre dont les relations avec la Grèce sont d’ordre communautaire et constitutionnel (deux traités à valeur constitutionnel lient Chypre à la Grèce depuis son indépendance en 1960), s’est illustrée par la crainte des Occidentaux, en particulier des Etats-Unis, de voir la Grèce basculer dans l’orbite soviétique. Le Président chypriote grec, Monseigneur Makarios, co-fondateur du Mouvement des Non-Alignés, considéré comme un satellite de Moscou, fit l’objet d’une tentative de coup d’Etat perpétré par la junte grecque en 1974. Néanmoins, l’échec de cette tentative avait mis fin au régime des colonels au prix d’une invasion de Chypre par la Turquie.
La situation actuelle en Grèce, ses liens avérés avec Moscou et l’éventualité de son retrait de la zone Euro voire de l’Union européenne font peser le spectre d’un éventuel coup d’Etat qui serait opéré par des officiers de l’armée grecque, à l’instar de 1964. Les Etats-Unis et leurs alliés atlantistes font propager cette rumeur en la justifiant par la nécessité de sauvegarder la Grèce au sein l’OTAN. Néanmoins, cette éventualité n’est pas à l’ordre du jour. Le ministre de la défense grec, Panos Kammenos, Président du parti de droite « Grecs Indépendants », jouissant d’une parfaite maîtrise de l’armée, n’est autre que l’un des artisans du rapprochement entre son pays et Moscou. A l’instar de la Grèce, Chypre qui subit également le diktat du FMI, de la BCE et de l’Union européenne risque de suivre sa mère patrie. Les voix anti-européistes s’élèvent déjà dans ce pays qui avait été le premier à menacer de sortir de l’Union européenne, en mars 2013. La Grèce a-t-elle ouvert la bal de la sortie de l’Union ?
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