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26 février 2011

Lybie : Journée du 25 Février très agitée à tous points de vue

Éditorial de lucienne magalie pons

Pour composer  cet article,  destiné à faire le point sur la Journée du 25 Février en Lybie, j’ai noté et j’ai repris en les résumant toutes,  les informations  qui me paraissaient les plus significatives parmi celles  qui étaient diffusées tant par la presse que par les radios et télévisions à longueur de journée.

Un travail de Romain vous en conviendrez ( entre parenthèses j’espère qu’aucun Romain ne me teindra grief  d’ avoir associé le mot Romain à cette comparaison et qu’il ne s’avisera pas de me traîner devant la justice pour « injure raciale », remarquez que je pourrais peut-être m’en tirer avec une toute petite amende ,  puisque parmi mes très lointains   ancêtres figurent d’authentiques romains et que mon nom « pons » est d’origine latine, et que je peux revendiquer cette ascendance pour établir mon droit à utiliser légitimement le mot « romain »,  qui caractérise bien  mon acharnement au travail)

Bon  « foin »  de considérations  personnelles, entrons dans le vif du sujet :  


 La Journée du Jeudi 25 Février en Lybie et les réactions dans le monde


Hier le 25 février,  on espérait beaucoup de la pression de la Communauté Internationale et du Conseil de Sécurité de l’ONU pour enfin connaître les  sanctions concrètes qui seraient adoptées pour réduire le régime Kadhafi , pour ne pas dire le Colonel Kadhafi lui-même , à cesser les répressions meurtrières qu’il exerce sur les populations libyenne en quête de libertés et qui réclame son départ.


Mais comme on peut le voir, la communication, la concertation et l’articulation des différentes instances internationales appelées à prendre des sanctions contre Kadhafi et son régime, obéissent à différents degrés de compétence et  hiérarchique pour aboutir à un accord commun final.

Force est de constater que les occidentaux, notamment l’UE,  après  avoir passé un certain temps à  s’interroger surtout sur les conséquences économiques de la révolution Libyenne a pris une position plus ferme et radicale  à la suite du discours fleuve de Kadhafi en appelant les instances internationales notamment l’Onu à se réunir pour édicter des sanctions contre le Colonel Kadhafi, certains en appelait même à l’Otan ou encore à la Cour de Justice Internationale.

Par ailleurs alors qu’il y a encore huit jours les gouvernements conseillaient mollement à leurs ressortissants établis en Lybie de rentrer dans leur pays d’origine, des mesures ont enfin été prises pour les rapatrier.

ooOoo


La Journée du 25  Février en  Libye

Voici dessous pour la journée du 25 Février en Libye les informations qui m’ont paru les plus significatives ,et que j’ai notées ou reprises soit dans la presse, soit en écoutant les radios ou en regardant les chaînes de  Télévisions , tout en m’efforçant de respecter un ordre chronologique.


.Dans la nuit de jeudi à Vendredi  le Cabinet de David Cameron indiquait dans un communiqué  que  le  président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique décidaient de «se coordonner sur de possibles mesures multilatérales sur la Libye».

Dans la nuit  Al -Jazeera, qui citait  le quotidien britannique The Telegraph, annonçait que  les biens de Muammar Kadhafi, estimés à plusieurs milliards de livres  allaient être gelés par la Grande-Bretagne.

Très tôt, vendredi, Madame Christine Lagarde, ministre française de l’Economie, au terme d’une visite de deux jours en Indonésie,  soulignait que l'instabilité au Moyen-Orient :…  provoque l'inquiétude des marchés du pétrole et des matières premières, alors que l'OPEP a promis d'agir pour sécuriser les approvisionnements pétroliers.

 La ministre de l’Economie s’exprimait dans le cadre de la présidence française du G20 et  appelait  au retour au calme au plus tôt en Libye comme à Bahreïn.

Madame Alliot-Marie, Ministre des affaires étrangères  vers 8 heures 38  sur France Info déclarait entre autres, que  Paris et Londres proposaient  au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur la Libye prévoyant «un embargo total sur les armes», «des sanctions», et une «saisine de la CPI (Cour pénale internationale) pour crime contre l'humanité» …… «La situation est très grave, il faut absolument que la CPI soit aussi saisie, c'est un signal très fort à donner»,  tout en précisant qu'il y avait «plusieurs centaines de morts» mais pas de certitude en ce qui concerne le bilan exact de la répression de l'insurrection en Libye.

Presque simultanément à quelques minutes près,  le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, appelait  à une réunion d'urgence des alliés sur la Libye : . «La situation en Libye est une grande préoccupation. L'Otan peut agir pour faciliter et coordonner toute action des États membres, si et quand ils décident d'agir».

Un peu plus tard, Catherine Ashton , Haute représentantes de l’UE pour les affaires étrangères,  déclarait que  L'Union européenne allait  prendre  rapidement  «des mesures» pour sortir la Libye de la violence.

Par ailleurs on apprenait de différentes sources radios,  que  la télévision d'État Libyenne annonçait   que le gouvernement Libyen  faisait un geste en  proposant d'augmenter les salaires, les allocations familiales et les aides alimentaires.


Vendredi en milieu de matinée BFMTV  mettait en ligne  en ligne une vidéo de Tripoli (ndlr : dans laquelle ville régnait encore le chaos et de violents affrontements) , où l'on pouvait voir les rues d'un des derniers bastions du clan Kadhafi. Selon BFMTV, le « Guide » y serait retranché dans une caserne aux côtés de ses derniers fidèles.


En début d’après midi, selon une déclaration lue devant l’ambassade libyenne à Paris, on apprenait que les ambassadeurs de Libye en France et à l'Unesco  Salah Zaren et Abdul Salam el Galali  venaient de démissionner  en  condamnant les actes de répression en Libye et  en annonçant  qu'ils rejoignaient  la révolution.

(Les opposants qui occupaient   l'ambassade de Libye à Paris depuis jeudi soir devaient  quitter les lieux dans le courant de l'après-midi  (Jeudi soir, une  dizaine d'opposants  qui dénonçaient les terroristes de Kadhafi avaient pris le contrôle de l'ambassade, en brandissant des photos  des exactions commises dans leur pays par les troupes  du Guide libyen.)

.En fait les manifestants  ont bien  évacué l'ambassade de Libye à Paris, après la démission des ambassadeurs de Libye en France et à l'Unesco.


Tout au long de l’après midi du Vendredi des nouvelles diffusées par différents médias faisaient état de la poursuite des répressions meurtrières :

Vers 13 h. 50,  selon une dépêche de l’AFP, qui citaient des témoins joints par téléphone, des manifestants ont essuyé des tirs des forces libyennes dans plusieurs quartiers de Tripoli, à la sortie de la prière.

Toujours selon ces témoins … «Les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants sans distinction. Il y a des morts dans les rues de Soug Al-Jomaa»,  indique un habitant de ce quartier. D'autres témoins dans d'autres quartiers de la banlieue est, comme Ben Achour et Fachloum, ont signalé également des «tirs nourris sur tous ceux qui se trouvent dans la rue».


 Vers  14 heures 12, selon  Al Jazira, citée par France 24, encore  deux personnes  étaient tuées et plusieurs autres blessées à Tripoli, ou les forces libyennes poursuivaient  leurs contre  sur les manifestants

Toujours selon   France 24, des témoins à Tripoli ont annoncé que les militaires de la base aérienne de Maitega, proche  de la capitale, ont rejoint le camp des insurgés.

 D'après Reuters, cité par France 24, plusieurs centaines d'habitants de Djanzour, un quartier  de  l'ouest de Tripoli, ont débuté une manifestation après les prières du vendredi. et les forces libyennes ont  ouvert  le feu, tuant au moins cinq personnes

Selon une  nouvelle dépêche de l’AFP, citant comme source un témoin par téléphone,  il est fait état  ((au   moins) de  deux manifestants   tués  par des «miliciens» pro-régime dans le quartier populaire de Fachloum dans l'est de Tripoli :…. «Des miliciens en civil continuent à tirer sur les manifestants» a affirmé ce témoin en ajoutant … «Il y a beaucoup de gens dans la rue. Il y aura un massacre».

 Un peu avant 16 heures on apprenait  d’une dépêche de Reuters, que  la ville de Brega, dans l'est de la Libye, et son terminal pétrolier  étaient  aux mains des opposants au régime de Kadhafi. selon Reuters, et qu’ils  ont réussi à obtenir l'appui de militaires ralliés à   côté pour sécuriser le port.

Pendant  tout ce temps la télévision publique libyenne  démentait  des morts à Tripoli en citant des sources médicales …

Suspens à  Benghazi, la  deuxième ville de Libye tombée aux mains des insurgés, vit dans la crainte  d'une contre-attaque des forces de Kadhafi.

 Des opposants,  dont des unités de l’armée qui ont rejoint la révolution, parlent de marcher sur Tripoli pour libérer la capitale, mais d’après des observateurs  ils seraient  sous  équipés déjà pour défendre la ville de Benghazi.


Toujours dans l’après midi de Vendredi les pressions augmentaient dans les pays étrangers contre Kadhafi, le premier ministre britannique, David Cameron réclamait des sanctions de l’ONU contre le régime libyen, et une enquête sur de possibles crimes contre l’humanité.

De son côté, le Président français Nicolas Sarkozy qui se trouvait en mission d’État  en Turquie  a déclaré depuis Ankara lors d’une conférence de presse en compagnie du Président Turc Abdullah Gül  , que  la France considère avec «énormément de prudence» et de réserve» une intervention militaire en Libye, le président Français a  estimé aussi que «le colonel Kadhafi doit partir».  


Vendredi après-midi, Maître Landon, avocat  de l'ex-chef du protocole de Mouammar Kadhafi, Nouri El-Mismari,  exilé en France, annonçait que les deux filles de son client, qui avaient été  enlevées mercredi, étaient   «toujours surveillées» dans leur appartement à Tripoli par des «hommes de main de Kadhafi» : …. «Elles ont été molestées et ramenées de force à leur appartement d'où elles ne peuvent pas sortir et elles sont toujours surveillées par des hommes de main de Kadhafi», déclarait Maître  Landon. (ndlr : Leur enlèvement faisait  suite à des propos tenus par leur père à l'encontre du dirigeant libyen..

 Toujours dans l’après midi de Vendredi,  Catherine Ashton,  chef de la diplomatie de l’UE   a rappelé que l'évacuation des citoyens européens est une priorité. D’après l’Union Européenne environ 3 600 citoyens européens étaient  toujours bloqués en Libye (ndlr :  l'Union européenne  n'a,  pour le moment,  aucun contact avec l'opposition libyenne qui a pris le contrôle  de l'Est du pays.)

D’après des informations provenant de  l'Organisation Internationale pour les migrations, l'exode de migrants étrangers de la Libye vers la Tunisie s'accélère. Vendredi matin, l'organisme estimait que plus de 7 408 personnes avaient passé la frontière en moins de 24 heures. Au total, près de 50 000 personnes environ  auraient  fui le pays vers l'Égypte, la Tunisie et le Niger.


Sherpa et Transparency International France,  deux ONG ont fait savoir  qu'elles  allaient déposer une plainte pour faire  identifier les avoirs de Kadhafi et de sa famille en France

Un peu plus tard, nous étions informés que  le parquet de Paris avait  ouvert vendredi des enquêtes sur les biens du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de l'ancien président égyptien, Hosni Moubarak, à la suite de plaintes d'organisations non gouvernementales. Dans les deux cas, l'enquête a été confiée à l'office central pour la répression de la grande délinquance  financière.

Selon « une source diplomatique » reprise par les médias,  nous apprenons que l’Union européenne a trouvé un accord pour un embargo sur les ventes d'armes, des gels d'avoirs et des interdictions de visas à l'encontre de Mouammar Kadhafi et de ses proches.


Premier coup de théâtre inattendu :   vendredi en pleine réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU en suisse,  la mission de la Libye auprès de l'ONU à Genève a annoncé sa défection du régime de Mouammar Kadhafi.  «Nous, dans la mission libyenne, avons décidé catégoriquement de représenter le peuple libyen dans sa totalité», a expliqué un diplomate de la mission.

Ndlr ; on pourrait peut-être se demander  si toutes ces défections, qu’elles proviennent des ambassadeurs, des membres de missions et de délégations libyennes, ou encore des unités de l’armée de Kadhafi sont sincères ou au contraire  stratégiques pour continuer à siéger ou encore pour « encadrer » la révolution sur le terrain ……mais aucun dirigeant ou  autorité européenne ou même dirigeant ou autorité  américaine ne s’autorisent dans le contexte actuel une telle interrogation.  

Deuxième coup de théâtre stratégique : Jouant sur l’effet de surprise, le renard  Mouammar Kadhafi  apparaît  à la télévision publique   pour s’adresser à  ses partisans. Cette intervention a  vraisemblablement été  filmée   sur la Place Verte à Tripoli. Sur les images télévisées, on voit le leader libyen haranguer des centaines de partisans.

 Durant la retransmission, on voit  une horloge indiquant 18h55 heure locale, ( ndlr : soit environ 17 heures cinquante en France) ce qui tendrait à supposer  qu'il s'agissait d'une intervention en direct, selon l’AFP.  

Kadhafi à estimé lors de son discours  …. «si les gens ne m'aiment pas je ne mérite pas de vivre».

 Il a annoncé : «tous les dépôts d'armes vont être ouverts, pour armer le peuple»,
Il  a demandé à ses partisans de «défendre la Libye» , les a appelé à prendre les armes pour combattre les opposants ……

«Nous allons nous battre et nous les vaincrons», a-t-il affirmé  depuis les remparts surplombant la Place Verte où étaient rassemblés des centaines de ses partisans … «  le peuple libyen  aime Kadhafi», a assuré  le dirigeant libyen,  il a  adressé  à la foule ces trois mots: «Dansez, dansez, chantez» et  pour terminer « le Guide » a adressé un baiser  à la foule.

D’après les commentateurs Kadhafi a voulu montrer qu'il avait encore le contrôle à Tripoli.

Peu après l’intervention de Kadhafi,  vers 19 heures, l’agence Reuters informe que   trois villes de l'Ouest, Yefren, Zenten et Jadu,  échappent au contrôle de Tripoli, alors que d’autres parties de la région seraient encore contrôlées par Tripoli.

La situation semble s’aggraver sérieusement en Lybie, en effet , presque que dans le même temps, l'ambassadeur adjoint de la mission libyenne à l'ONU, Ibrahim Dabbashi affirmait   :  «Le nombre de morts se compte (déjà)  par milliers, pas par centaines»,  Pour lui, «le régime du dictateur  vit ses derniers instants » ;;; Il y a des milliers de personnes qui arrivent à Tripoli et se rassemblent sur la place principale de Tripoli, la place des martyrs» ;;;;; «Ces gens vont vaincre» assure le diplomate, mais Mouammar Kadhafi a envoyé «ses terroristes face aux manifestants», et «nous nous attendons à des milliers de morts aujourd'hui à Tripoli».

Vers 19 heures 30 nous sommes avisés d’une nouvelle défection,  l'ambassadeur de Libye au Portugal  a démissionné en dénonçant un régime «tyrannique».

20 heures : enfin une résolution du   Conseil des droits de l'homme de l'ONU  réclame  la suspension de la Libye de ses rangs, un geste  qualifié d'historique par ses membres. Mais il est à retenir, que  la résolution du Conseil n’a de valeur que  de recommandation. La décision finale appartient  à l'Assemblée générale de l'ONU dont la prochaine réunion est prévue le 1er mars à New York.

Ndlr : comme je le signalais en début de mon éditorial il y a en effet  dans  les instances internationales une hiérarchie de compétence en cascade  qui  retardent des décisions qui auraient le mérite d’être prise en urgence dans des cas aussi dramatiques que les répressions libyennes qui en attendant s’amplifient, comme le montre les nouvelles alarmantes qui tombent  incessamment dans les salles de rédaction des médias.

Après 20 heures,  dans un communiqué, Médecins Sans Frontières (dont une équipe vient d’arriver à Benghazi avec un camion de matériel)  annonce : «La situation est critique pour les blessés à Benghazi»… » ….. « …. En raison de l'insécurité, voyager par la route vers la capitale Tripoli  est aujourd'hui quasiment impossible».

A 21 heures  concernant les évacuations  des personnes craignant ou fuyant les violences répressives, on nous informait qu’un  ferry affrété par les États-Unis, transportant plus de 300 personnes, était  parvenu  vendredi soir dans le port de La Valette, capitale de l'île de Malte.

Le  San Giorgio un navire militaire italien, prenait  à son bord 245 personnes au port libyen de Misrata pour les évacuer de Libye avant de se diriger vers Catane, en Sicile.

Pour sa part,  le Nigeria a annoncé avoir affrété deux Boeing jumbo 747 pour commencer à évacuer ses ressortissants.

Par ailleurs,  de leur côté,  les Émirats arabes unis et le Qatar ont annoncé l'envoi d'avions d'aide humanitaire au peuple libyen.

Vendredi, quelques  5.000 personnes en majorité  des Égyptiens, ont fui  la Libye par la frontière tunisienne, d’où le Croissant-Rouge a appelé l'Égypte à l'aide pour évacuer ses ressortissants.

21h10. Le Tchad a démenti vendredi la présence en Libye de mercenaires tchadiens qui participeraient à la répression aux côtés de l'armée libyenne, dans un communiqué des Affaires étrangères parvenu à l'AFP.


On apprend que les  États-Unis  décident de suspendre  le fonctionnement de leur ambassade à Tripoli.

 Par ailleurs il est aussi annoncé de  Washington que le renseignement américain enquêtait sur les exactions et que des sanctions unilatérales et multilatérales allaient être imposées à la Libye.



.De nouveau une  démission a été  annoncée  (seulement vendredi dans la soirée)  par un communiqué de  l’Agence égyptienne Mena  de son bureau du Caire , informant  qu’  Ahmed Kadhaf al-Dam, proche conseiller et cousin du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait  démissionné jeudi de toutes ses fonctions officielles.


Ban KIi-Moon a estimé vendredi soir que le Conseil de Sécurité de l’ONU doit prendre des mesures «décisives» concernant la Libye.

Le président américain Barack Obama rencontrera lundi Ban Ki-moon pour évoquer les mesures destinées à faire cesser les violences.

Vers 22 heures 20 (ou 30 , selon les sources) ), d’après des diplomates,   un  projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU,  rédigé par les Occidentaux  sous forme d’avertissement  prévient  Mouammar Kadhafi que les violences en Libye pourraient être considérées comme des crimes contre l'humanité..


Changement d’attitude ou retournement de situation ? …..Un peu avant 23 heures, le fils de Kadhafi ,  Saïf al-Islam,  a déclaré à des journalistes étrangers qu'il espérait un règlement pacifique d'ici demain. …. «Nous avons à faire à des terroristes. L'armée a décidé de ne pas les attaquer et de donner une chance à la négociation ….. Nous espérons que cela se fera pacifiquement d'ici à demain » a t-il déclaré ……..


Il est encore trop tôt ce Samedi 26 Février pour analyser toute la suite des évènements, déclarations et interventions qui ont suivies, et sont survenues depuis la déclaration du fils Kadhafi qui parait vouloir « négocier »,  mais je me propose de refaire un point de la situation dans les heures  24  heures qui viennent

 En m'efforçant entre-temps d'oublier les malheurs du monde , si c'est possible ........

Pour revenir sur le discours fleuve du Colonel Kadhafi ; Réactions

Éditorial de lucienne magalie pons


.
Avant d’écrire un prochain article sur l’évolution de la révolution tunisienne, revenons sur les discours de Kadhafi, il nous parait important de suivre leur progression pour mesurer ses escalades vers la répression et les techniques de communication qu’il utilise pour tenter de ramener le peuple et surtout la jeunesse Libyenne à son régime.

Mardi, dans son premier discours public depuis le début de l'insurrection, le colonel libyen avait juré de réprimer dans le sang les protestataires et appelé les jeunes à former des comités de défense.


Les  dirigeants,  politiques, et médias   occidentaux qui jusque-là  s’inquiétaient des  redoutables conséquences  financières et économiques que la révolte tunisienne pouvaient leur infliger, tout  en évoquant aussi,  mais trop mollement, la défense des droits de l’homme pour condamner la répression de Kadhafi, ont ressentis comme un électrochoc salutaire qui les ont  fait sortir de leur égocentrisme  intéressé, et tout aussitôt après le discours du « Guide » ils ont haussé le ton en réclamant des sanctions,  de   nombreuses réactions contre Kadaïf et son régime  se sont élevées tant  en France (voir tout en bas de l’article une revue de presse) que dans  le monde occidental, et en ce qui concerne les réactions des personnalités Libyennes  certaines furent assorties de démissions  des fonctions qu’elles assumaient dans le régime  Libyen ,

Ci-dessous je n’évoquerai que quelques réactions  assez marquantes  pour ne pas alourdir le texte :

Dans la soirée de Mardi Angela Merkel a jugé  «très effrayant» le discours télévisé de Mouammar Kadhafi et exigé des autorités libyennes «l'arrêt des violences contre leur propre peuple», ajoutant que dans le cas contraire l'Allemagne «réfléchirait à des sanctions».


Dans la journée de Mardi, on pouvait relever aussi après son discours  les défections au sein du régime libyen, des ambassadeurs libyens aux États-Unis, en Inde, au Bangladesh, en Australie, en Malaisie, et des  membres de l'équipe diplomatique libyenne, ont exhorté l'armée libyenne à renverser Mouammar Kadhafi, un «tyran», qu'ils accusent de «génocide».

Selon l’AFP, un diplomate de l'ambassade de Libye au Maroc démissionnait  pour protester contre «l'extermination quotidienne du peuple» libyen,

Le ministre de la Justice, Moustapha Abdel Jalil, et le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, était  également cités  Mardi comme ayant  « lâché le régime. »

ooOoo

Voici  très résumés et dans le désordre chronologique,  quelques extraits des  interventions  du Colonel Kadhafi  que nous avons pu relever,  en différents articles de presse et sur la toile :


Courte et brève apparition dans la nuit de Lundi 21 à Mardi 22 Février
Passons sur une courte intervention du Colonel Kadhafi, dans  la nuit de lundi à mardi. Mouammar Kadhafi,  a fait une brève apparition en «direct»  sur la télévision d'État, semble-t-il  depuis sa résidence de Bab Al Azizia à Tripoli.

Il a expliqué :  «Je vais voir les jeunes sur la place verte. C'est juste pour prouver que je suis à Tripoli et non au Venezuela et démentir les télévisions, ces chiens», s'est-il contenté d'affirmer

Et ce  pour répondre aux informations diffusées lundi par  les  télévisions et médias internationaux, d’après lesquels il aurait quitté la Libye pour le Venezuela.

Sur un bandeau rouge, la télévision d’État  a inscrit ensuite: «Dans une rencontre en direct avec la chaîne satellitaire Al-Jamahiriya, le frère leader de la révolution a démenti les rumeurs des chaînes tendancieuses.»

Mardi 22 Janvier : le Discours fleuve,   que l’on pourrait baptiser  le  « méchoui de résistance du Colonel Kadhafi  «

Dans  son discours fleuve très spectaculaire et très coriace ,  télévisé en direct, Kadhafi  drapé  comme un empereur antique dans son burnous marron clair et coiffé d’un turban  traditionnel dont il a le secret de la mise en forme, a affirmé  avec une gestuelle digne des grandes tragédies antiques,  qu’il resterait  en Lybie en « chef de la révolution » et préférer « mourir en martyr »,  contre toute réalité ,  il  a dénié l’usage de la force,  « nous n’avons jamais utilisé la force » a-t-il dit  et il a appelé   la jeunesse à se constituer en comité de défense
.
 En citant  des articles du code pénal libyen, Kadhafi  très doctrinalement  agressif a menacé les manifestants de la peine de mort, il a estimé  que les opposants insurgés  sont des «jeunes drogués», manipulés par les « barbus »  qui «veulent imiter la Tunisie et l'Égypte»,  et il  a dit qu’il  ne veut pas d'un «nouvel émirat de Ben Laden».

Rappelant  ses faits de gloire historiques contre les Américains, les Israéliens et les pays limitrophes il a appelé le peuple à former des «comités populaires» et à aller dans la rue pour «rétablir l'ordre».

Il  a  rappelé qu’il  n'est que le Guide de la Révolution libyenne, qu’il ne détient «aucune pouvoir», qu'il n'est «pas président».

D’après lui le pouvoir étant  dans les « mains du peuple » …. « …comme l'avait promis les officiers libres», c'est à lui  (au peuple) de dire non à l'insurrection. Sinon, ce sera «la guerre civile», et la «politique de la terre brûlée».

«Nous n'avons pas encore utilisé la force, la force vient du peuple libyen. Si nous devions être amené à utiliser la force, nous le ferons en fonction de la constitution et du droit international.»

«Demain, ils pleureront, ils demanderont notre pardon et nous ne leur accorderons pas.»

«C'est une minorité de terroristes qui veulent faire un nouvel émirat sous les ordres de Ben Laden.»

«Je n'ai pas donné encore l'ordre d'utiliser la force, parce que si ça devait être le cas, ça serait la politique de la terre brûlée.»

«Nous sommes libres et nous sommes libres d'utiliser la force excessive»

«Dès demain nous allons avoir une nouvelle administration, un nouveau pouvoir populaire véritable. Pour qu'il y ait une constitution, je n'ai pas d'objection.»

«Je n'ai pas de palais, pas d'argent, je n'ai même pas d'avenir. J'ai consacré ma vie à la révolution.»

«Les ports, les aéroports sont bloqués, la vie est paralysée. Il n'y a plus de combustible, plus de téléphone qui marche.»

«A partir de ce soir et de demain, les jeunes, tous les jeunes, pas les jeunes drogués, la jeunesse de Libye doit constituer les comités populaires en portant des brassards des comités de protection.»

«Nous invitons les officiers libres à aller assurer la sécurité de leur tribu. Qu'ils ne se joignent pas à ces collaborateurs de l'Amérique.»

«Je vous invite à sortir dans la rue. C’est vous qui devez assurer la défense et la protection de la révolution populaire. Cette sécurité vient de ce pouvoir populaire.»

«Dès demain, j'invite la jeunesse à se constituer en comité de défense de la révolution populaire, dans toutes les villes et les villages de Libye.»

«Dès demain, qu'ils portent un brassard, qu'il y ait des comités de protection de défense des valeurs sociales et qu'ils soient constitués par les porteurs du Coran. Ils sont au nombre d'un million constitués des imams qui connaissent le véritable salafisme. Pas le salafisme des assassins, le véritable salafisme qui assure la sécurité des femmes et des mœurs.»

«Des femmes ont été kidnappées par ces groupes criminelles. La population vit un véritable cauchemar, avec ces blindés, ces hélicoptères, avec ces menaces sur notre sécurité.»

«Dès demain nous allons avoir une nouvelle administration, un nouveau pouvoir populaire véritable. Pour qu'il y ait une constitution, je n'ai pas d'objection. C'est l'autorité populaire.»

«Je n'ai pas de palais, pas d'argent, je n'ai même pas d'avenir. J'ai consacré ma vie à la révolution.»

«Je pense que Saif El Islam (fils de Kadhafi) va traiter avec les ambassadeurs, pour rétablir la vérité. Beaucoup ne connaissent la vérité que via les chaînes de télé traitresses qui cherchent à déformer la vérité. La télé libyenne va apporter sa réponse à toutes ces contre-vérités. Nous allons leur répondre.»

«Les ports, les aéroports sont bloqués, la vie est paralysée. Il n'y a plus de combustible, plus de téléphone qui marche.»

«Une seule personne avait réussi à terroriser la ville de Washington. Il s'attaquait aux écoles, il attaquait une nouvelle école, il disparaissait. Ca a paralysé la vie scolaire. Une seule personne a terrorisé la vie entière, et ici nous avons une poignée de jeunes qui a terrorisé la ville de Benghazi.»


«L'Amérique a rasé Falloujah. Elle a pilonné les mosquées à Falloujah en disant que Zarkaoui, le terroriste, était là. Les Américains l'ont fait, alors qu'est-ce qu'on pourrait nous faire» ?

«Bagdad a été détruite, des familles entières sont mortes. Il y a des millions de personnes qui sont mortes, bombardées par l'aviation américaine»

«Nous sommes libres et nous sommes libres d'utiliser la force excessive»

«Lorsque les Israéliens bombardent, ils disent qu'ils ont le droit de bombarder Gaza»

«Vous avez vu les images? Vous voulez que votre pays devienne comme l'Irak et la Somalie? Les mêmes groupes sont ici. Vous voulez devenir comme à Falluja [Irak]?»

«Dès demain la sécurité sera aux mains des officiers de police et de l'armée.»

«Réveillez-vous! Vous voulez que Benghazi soit un lieu de destruction sans eau ni électricité?»

«Et ces bandes peuvent s'attaquer aux ressources pétrolières et ça peut vous ramener cinquante ans en arrière. Nous étions heureux de la reconstruction de Benghazi et c'est vos enfants qui vont la détruire?»

«Vous voulez être l'Irak, le Pakistan, la Somalie? Si ça ne vous plait pas, manifestez contre ces jeunes.»

«C'est une minorité de terroristes qui veulent faire un nouvel émirat sous les ordres de Ben Laden.»

«Vous voulez une nouvelle colonisation imposée par les bombes?» …….

«Nous allons nous retrouver dans une guerre entre les différentes tribus. Voilà ce qui attend la Libye si vous n'y mettez pas fin tout de suite».

«Des appareils qui ont survolé tous les palais. Pourquoi? Parce que Kadhafi a été président de la République. C'est parce que Kadhafi a un passé de lutte pour la Libération.»

«Ils cherchent à copier ce qui s'est passé en Tunisie.»

«Ils incitent vos enfants à aller combattre, et nous allons nous entretuer de fait.»

«J'invite le peuple libyen à constituer de nouveaux comités populaires.»

«Nous n'avons pas encore utilisé la force, la force vient du peuple libyen. Si nous devions être amené à utiliser la force, nous le ferons en fonction de la constitution et du droit international.»

«Dès demain, je vous invite à aller dans la rue, à les affronter».

Le code pénal à la main : «Est passible de mort tout Libyen qui aurait porté les armes contre la Libye»

«Demain, ils pleureront, ils demanderont notre pardon et nous ne leur accorderons pas.»

ooOoo

Troisième  intervention   le Jeudi 24 Février :

Cette fois   sans apparaître sur les écrans, Kadhafi  s’est livré à une allocution   par téléphone.

 Dans son  allocution,  retransmise par la Télévision d’État Libyenne,  le dirigeant libyen a de nouveau  soutenu que les manifestants prenaient de la drogue distribuée par des "agents de l'étranger", pour lui  ce "sont des jeunes fous, débiles, qui cherchent à fermer les commerces, à barrer les routes".

 Puis  il a alerté le peuple Libyen : "On manipule nos enfants. Pour moi, ceux qui sont derrière ces manipulations sont les vrais ennemis", en  appelant  les habitants des villes soulevées à contenir ces jeunes "drogués". "Ce sont vos enfants, il faut les empêcher de prendre ces cachets, ces gélules de drogue."


En accusant  Al-Qaïda d'être derrière le soulèvement populaire,   Kadhafi a  déclaré  : "Il y a des salafistes qui préparent le terrain pour l'arrivée des partisans de Ben Laden." ….. "Ces gens n'ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden"… …….. "Pourquoi vous suivez le chemin de Ben Laden ?, a-t-il interrogé …… Nous avons construit dans notre pays, nous avons lancé des infrastructures  ….Pourquoi voulez-vous donner ces infrastructures à Ben Laden ?"

Très convaincu  sur l'idée d'une "manipulation", le colonel Kadhafi a voulu persuader  son peuple que d'éventuels changements étaient entre les mains de tous les Libyens. "Chez nous, le pouvoir est entre les mains du peuple", a-t-il réaffirmé,  en expliquant : "Toutes ces demandes (celles des manifestants) peuvent être résolues grâce au pétrole. On peut de la même façon hausser les salaires." Le dirigeant Libyen  a aussi envisagé des solutions politiques : "Si vous voulez transformer des villes en gouvernorats, pour former de nouveaux gouvernorats, c'est possible, c'est quelque chose qu'on comprend. …………Tout est possible, tout est entre vos mains."

Enfin le colonel Kadhafi a par ailleurs insisté sur la nature de son pouvoir  moral en usant d’une comparaison  originale avec le pouvoir de la  Reine d’Angleterre : «Je n'ai pas le pouvoir de faire des lois ou de faire appliquer la loi. La reine d'Angleterre n'a pas cette autorité. C'est exactement mon cas", a-t-il dit.

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Vendredi 25  Février : Quatrième intervention du Colonel Kadhafi 


Un coup de théâtre stratégique : Jouant sur l’effet de surprise, le renard  Mouammar Kadhafi  apparaît  à la télévision publique   pour s’adresser à  ses partisans. Cette intervention a  vraisemblablement été  filmée   sur la Place Verte à Tripoli. Sur les images télévisées, on voit le leader libyen haranguer des centaines de partisans.

 Durant la retransmission, on voit  une horloge indiquant 18h55 heure locale, ( ndlr : soit environ 17 heures cinquante en France) ce qui tendrait à supposer  qu'il s'agissait d'une intervention en direct, selon l’AFP. 

Kadhafi à estimé lors de son discours  …. «si les gens ne m'aiment pas je ne mérite pas de vivre».

 Il a annoncé : «tous les dépôts d'armes vont être ouverts, pour armer le peuple»,
Il  a demandé à ses partisans de «défendre la Libye» , les a appelé à prendre les armes pour combattre les opposants ……

«Nous allons nous battre et nous les vaincrons», a-t-il affirmé  depuis les remparts surplombant la Place Verte où étaient rassemblés des centaines de ses partisans … «  le peuple libyen  aime Kadhafi», a assuré  le dirigeant libyen,  il a  adressé  à la foule ces trois mots: «Dansez, dansez, chantez» et  pour terminer « le Guide » a adressé un baiser  à la foule.

D’après les commentateurs Kadhafi a voulu montrer qu'il avait encore le contrôle à Tripoli.

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Revue de presse faisant état des réactions françaises sur le discours fleuve du Colonel Kadhafi :

Mercredi 23 Janvier  - revue de presse des quotidiens nationaux

Comme mardi, l'écrasante majorité des quotidiens nationaux consacrent leur une à la Libye et au discours extrêmement violent de Kadhafi, qui a promis une répression plus sanglante encore.
Le Monde voit «La diplomatie française bousculée par la révolte arabe» et explique «comment l'Elysée et le Quai d'Orsay tentent de reformuler une politique».
 «L'enragé» titre Libération. «Dans un discours halluciné, Kadhafi a menacé les Libyens qui réclament son départ d’une "boucherie"», raconte le journal. «Le délire meurtrier de Kadhafi» inquiète »
 Le Figaro,  note également que «le dirigeant libyen a menacé son peuple d’une "boucherie" et juré de "mourir en martyr" plutôt que de céder le pouvoir.»
L'Humanité stigmatise pour sa part «Les mains sales». La politique étrangère de Nicolas Sarkozy est mise en accusation», selon le quotidien communiste.
La Croix s'intéresse à la «Déroute en Libye». «Alors que le régime de Kadhafi a perdu le contrôle d’une partie du pays et que les défections de responsables se multiplient, la répression reste féroce à Tripoli», rapporte le quotidien catholique.

 «La révolte de la Libye fait bondir les prix du pétrole» observe Les Echos, qui prévient que «le prix du super pourrait vite retrouver ses sommets de 2008». (rechercher cet article sur le web)



Libye ; Revue de presse europé&enne du 18 au 24 Février

Renonçant à publier sur mon blog des articles que j’ai rédigés , par suite de leur longueur qui s’apparente à un feuilleton d’une vingtaine de pages, j’ai décidé de retranscrire ci-dessous une Revue de presse Européenne allant du 18 au 24 Février de source EURO/TOPICS :
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Revue de presse européenne du 24/02/2011

Intervenir pour la paix en Libye

Les troupes fidèles au régime libyen continuent de s'en prendre violemment aux manifestants. Le Conseil de sécurité de l'ONU, les Etats-Unis et l'UE ont appelé le chef d'Etat libyen Mouammar Kadhafi à renoncer à la violence et envisagent des sanctions. Pour la presse, il faut les adopter immédiatement et envisager l'option d'une intervention militaire.

Süddeutsche Zeitung - Allemagne
Il faut intervenir tout de suite

L'Europe doit intervenir immédiatement en Libye, préconise le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung, en lui demandant deux mesures concrètes : "Même si les sanctions impressionnent peu Kadhafi, elles auront toutefois une force symbolique. Elles doivent être adoptées immédiatement. Il faut ensuite que l'Europe présente une menace convaincante. Le mieux serait qu'elle forme une coalition avec la Ligue Arabe, l'Egypte et l'Union africaine. Une coalition dotée d'un mandat de l'ONU qui puisse intervenir militairement en Libye pour restaurer la paix. Ce serait vraisemblablement la seule menace qui puisse encore inciter les derniers partisans de Kadhafi à se détourner du dictateur. … Mais il y a bien une chose que l'Europe ne doit pas faire, c'est attendre. Une Libye qui se désintègre et sombre dans une guerre civile et tribale pourrait mettre le feu à toute la région. Depuis les guerres des Balkans, les Européens connaissent la valeur d'une intervention précoce. Ils avaient raté le bon moment à l'époque. Ils ne doivent pas répéter cette erreur en Afrique du Nord." (23.02.2011)

NRC Handelsblad - Pays-Bas
La nécessité de sanctions immédiates

Pour faire cesser les crimes contre l'humanité, l'Occident doit désormais prendre des sanctions contre la Libye, estime le quotidien libéral NRC Handelsblad : "On ne peut intervenir militairement directement sans mandat de l'ONU. Mais si le Conseil de sécurité ne prend cette décision qu'après-demain, il sera peut-être trop tard. Entre-temps, on peut néanmoins prendre des mesures légitimes et - espérons-le - efficaces. La proposition du président français Sarkozy d'isoler Kadhafi au moyen de sanctions financières est un début. … Il est fondamental de bloquer les comptes et les opérations bancaires des personnes et des entreprises du régime. Les mercenaires ne sont pas des idéalistes, ils combattent juste quand ils sont payés. … Et si les avions et les hélicoptères continuent de tirer sur les citoyens, on peut envisager d'exiger une zone d'interdiction de vol au-dessus de la Libye. Un blocus maritime est aussi une option. Ce sont des mesures en marge du principe de souveraineté, mais elles sont opportunes, le chaos menaçant de s'aggraver en Libye." (24.02.2011)

Avvenire - Italie
Pour une politique étrangère européenne

Si l'Europe et les Etats-Unis condamnent la violence en Libye, ils hésitent encore à prendre des sanctions. La communauté internationale ne peut pourtant pas rester les bras croisés, met en garde le quotidien catholique Avvenire : "En Libye, il y a le risque que le peuple soit abandonné à lui-même et devienne ainsi une victime facile des bandes djihadistes. Nous sommes devant une nouvelle Somalie potentielle. Ou pire encore, un Afghanistan méditerranéen. … Un cauchemar avec un flux massif de réfugiés en perspective. … Pour faire cesser la folie meurtrière de ce tyran sanguinaire, l'Occident - et pas seulement - doit être prêt à tout, même à une intervention humanitaire des Casques bleus de l'ONU. Mais l'Europe doit surtout réagir. La crise libyenne est l'occasion de donner enfin un sens au mirage que constitue la politique étrangère européenne et de donner un travail digne de ce nom à sa représentante, l'indicible baronne Ashton." (24.02.2011)

Die Presse - Autriche
L'Europe responsable des flux de réfugiés

Vu le délitement de l'ordre public en Libye, l'Europe craint de nouvelles vagues de réfugiés venus d'Afrique. Le ministre des Affaires étrangères italien Franco Frattini évoque même 200.000 à 300.000 immigrés supplémentaires. L'Europe a sa part de responsabilité dans ce scénario, estime le quotidien libéral conservateur Die Presse : "De nombreux Européens, Italiens et Maltais en tête, n'ont pas eu honte de conclure un sale marché avec Kadhafi. Le dictateur libyen avait ouvertement demandé des milliards d'euros à l'UE pour continuer à contenir en Afrique les flux d'émigrés économiques maghrébins, et les tenir à distance de l'UE. On se demande comment les politiques ont pu être naïfs ou vaniteux au point d'espérer sérieusement des avantages durables de ce terrible chantage. … Le mal est ailleurs : presque aucun pays ne tire un trait clair entre réfugiés et immigrés. Presque aucun politique ne reconnaît que rien n'a été fait pendant des décennies en matière d'immigration contrôlée." (24.02.2011)
» article intégral (lien externe, allemand)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Relations Internationales, » Immigration, » EuropeTous les textes disponibles de » Claudia Dannhauser

Revue de presse européenne du 23.02.2011

L'Europe ne prend pas position sur la Libye
Lors d'une allocution télévisée, le chef de l'Etat libyen Mouammar Kadhafi a exclu la moindre concession envers ses opposants. L'armée s'est ralliée partiellement aux manifestants, à l'instar du ministre de l'intérieur après sa démission. L'Europe n'a de son côté aucune position claire, déplore la presse, car elle a entre autres collaboré trop longtemps avec le dictateur.

L'Occident coresponsable du bain de sang

La communauté internationale a sa part de responsabilité dans les affrontements sanglants en Libye, estime le quotidien Dnevnik. Car le monde a toléré un tyran pendant des décennies, tout en sachant ce dont il était capable : "Le dictateur que Ronald Reagan avait qualifié de chien enragé a commencé à mordre. Mais l'Occident est aussi responsable de ce qui se passe en Libye. La décision de sortir Mouammar Kadhafi de son isolement s'est révélée être un mauvais atout dans la partie de poker pour ses réserves de pétrole, le contrôle des flux de réfugiés vers l'Europe et la lutte contre l'islamisme. … En le voyant mardi soir à la télévision libyenne pointer du doigt, jurer, qualifier les médias internationaux de chiens et enfin promettre de mourir en martyr, on sait désormais pourquoi. … Le plus tragique ce n'est pas ce que Kadhafi déclare aujourd'hui, mais le fait qu'il l'ait toujours dit. Le monde s'est pourtant bouché les oreilles. Le dictateur vient de raccrocher le combiné pour prendre les armes." (22.02.2011)

L'Europe soutient toujours les gagnants

Le chef d'Etat Mouammar Kadhafi a entretenu des liens d'amitié très étroits ces dernières années avec des pays de l'UE, constate le quotidien Público, outré : "Même si l'UE tente désormais de prendre ses distances du dictateur meurtrier, elle donne la même impression que ces amis douteux. Ils se sont pendant longtemps laissés acheter par leur riche homologue, mais à peine perd-il son argent qu'ils se hâtent de prétendre que ce n'était qu'une amitié récente. … Dans le pays qui était le sien jusque-là, il a été rejeté dans le sang mais sans craintes au moment où la plupart des Européens venaient de l'accepter. La vitesse avec laquelle il a été trahi par l'Europe après qu'il a ordonné de tirer sur la population n'est toutefois pas flatteur pour nous. Cela confirme seulement notre respect de l'argent et notre mépris de la liberté des autres. Nous, les Européens, soutenons toujours les gagnants. Ce n'est pas brillant, et c'est très dommage." (22.02.2011)

Le nombrilisme embarrassant de Bruxelles

L'Europe ne soutient pas les manifestants assoiffés de liberté en Libye mais se perd dans des conjectures inquiètes sur de possibles vagues d'immigration, critique le quotidien de centre-gauche El País : "Tandis que la haute responsable des Affaires étrangères et le Conseil des ministres de l'UE jouaient leur triste rôle, la Commission suscitait un nouvel affront avec les propos de son porte-parole pour les affaires intérieures, Michele Cercone. Celui-ci assurait que l'UE s'inquiétait des révoltes au Maghreb et au Proche-Orient en raison de l'immigration clandestine. Si c'est vraiment le souci qui freine l'Union actuellement, alors le nombrilisme permanent de la bureaucratie bruxelloise lui a fait perdre sa capacité à se fixer des priorités. Car elle place le séisme politique qui touche l'une des régions les plus exploitées du monde sur le même plan que sa propre préoccupation. Une préoccupation d'abord émise par les forces populistes européennes puis reprise par les partis démocratiques, prêts à tout pour s'assurer des voix." (23.02.2011)

Une retenue lâche et absurde

L'UE et la Suède soutiennent bien trop peu le mouvement démocratique au Proche-Orient, critique le journal à sensation Aftonbladet : "Il existe en gros une différenciation dans la vision de la politique étrangère. La ligne de séparation s'établit entre 'réaliste' et 'idéaliste'. Pour dire les choses simplement, la vision réaliste part du principe que des changements peuvent avoir des conséquences incontrôlées - augmentation du prix du pétrole par exemple - à même de générer davantage de conflits et d'insécurité. On privilégie presque toujours la stabilité. La politique étrangère idéaliste entend promouvoir certaines valeurs : démocratie, liberté religieuse, droits de l'homme. … L'UE et la Suède ont désormais l'obligation morale de se ranger du côté de la démocratie. Sur le long terme, cela favoriserait en outre les bonnes relations, le commerce et les échanges avec cette région du monde. Procéder autrement serait aussi lâche qu'absurde." (23.02.2011)
Revue de presse européenne du 22/02/2011

La pression sur Kadhafi s'intensifie
Les forces de l'ordre libyennes répriment de plus en plus brutalement les manifestants, certaines informations évoquant même des attaques aériennes, mais le mouvement s'étend. De son côté, le monde ne pense qu'à ses propres intérêts, justifie ses exportations d'armes vers la Libye effectuées dans le passé et redoute l'augmentation du prix du pétrole, déplorent les commentateurs.
Blog Ivo Indjev – Bulgarie
Mutisme au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir à huis clos ce mardi pour évoquer les événements en Libye. Dans son blog, Ivo Indiev évoque ce qui en ressortira : "La Russie reste calme et se frotte les mains de l'augmentation des prix du pétrole. La France et la Grande-Bretagne ne veulent en aucun cas que les sujets révoltés du chien enragé de Tripoli leur rappellent le manque de scrupules avec lequel ils ont flirté récemment avec lui. … La Chine se croise les doigts, dans l'espoir que le virus libyen ne gagne pas son propre peuple, en misant davantage sur la tradition confucéenne de l'obéissance et de l'harmonie sociale que sur l'analogie d'une révolution ébranlant le système du parti unique. Quant à la police mondiale, les États-Unis, la Maison-Blanche ne cessant de recevoir des appels de Riyad, d'Abu-Dhabi, du Koweït et de Bagdad, on ne sait plus qui ou quoi sauver cette fois-ci." (22.02.2011)
» informations complémentaires (lien externe, bulgare)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Relations Internationales, » Troubles / incidents, » LibyeTous les textes disponibles de » Ivo Indjev

De Morgen - Belgique
La Libye tue avec des armes belges

Le recours massif à la violence du régime Kadhafi pour venir à bout des manifestants a vraisemblablement causé plusieurs centaines de morts et cela provoque en Belgique des critiques dirigées contre les exportateurs d'armes du pays vers la Libye. Le quotidien De Morgen juge les fabricants d'armes et les politiques hypocrites : "Quelque chose nous dit qu'il est dans le domaine du possible que ce type de régime soit enclin à utiliser les balles qu'on lui fournit. C'est même quelque chose que l'on peut savoir avant de signer un contrat d'exportation. Les emplois et l'éternel argument 'Si nous ne le faisons pas, d'autres le feront à notre place' constituent depuis des décennies déjà le leitmotiv que les fabricants d'armes avancent et que les politiques concernés ne cessent de ressasser. Dans le drame de Tripoli, où les armes gouvernementales sont en train de commettre un massacre, on rejette désormais verbalement la moindre responsabilité, en déclarant que l'intention n'était pas là. Si les révolutions arabes peuvent faire changer les choses ici, alors ce serait de choisir plus prudemment les régimes que l'on soutient diplomatiquement et auxquels on livre des armes." (22.02.2011)
» article intégral (lien externe, néerlandais)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Défense / Crises / Guerres, » Troubles / incidents, » Belgique, » LibyeTous les textes disponibles de » Yves Desmet

Süddeutsche Zeitung - Allemagne
La rareté du pétrole favorise l'innovation

Les troubles en Libye ont entraîné l'envolée du prix du pétrole, qui a atteint désormais son plus haut niveau depuis deux ans et demi. Le prix du Brent de mer du Nord a augmenté pour frôler les 107 dollars le baril (159 litres). Au lieu de réguler les marchés, la politique devrait se réjouir du fait que la raréfaction du pétrole incite à innover, estime le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung. En effet, "fortement réguler les marchés ou interrompre subitement les opérations à terme de manière sélective, comme ne cessent de le demander certains politiques pour les matières premières énergétiques et surtout agricoles, ne constitue pas une solution adaptée tant que les paris correspondent à la tendance de base. Et celle-ci est la même pour la plupart des matières premières. La population mondiale augmente, la planète est déjà fortement exploitée. La demande de nombreuses matières premières croit en conséquence et l'offre ne peut pas toujours suivre. … L'expérience montre que l'on ne procède à une réorientation que lorsque ce qui existe devient (trop) cher. C'est la bonne nouvelle que recèlent ces mauvaises nouvelles. Et elle est aussi peu nouvelle que les récurrentes réactions exagérées des bourses. … Une augmentation soutenue du prix du pétrole peut permettre d'accroître la capacité d'innovation." (22.02.2011)
» informations complémentaires (lien externe, allemand)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Énergie, » Troubles / incidents, » Economie, » Mondial, » LibyeTous les textes disponibles de » Simone Boehringer

Der Standard - Autriche
L'incapacité européenne sanctionnée

L'Europe ne parvient tout simplement pas à exercer une influence en Afrique du Nord ou à s'investir à court terme, déplore le quotidien de centre-gauche Der Standard : "Ce n'est pas comme si les ministres des Affaires étrangères de l'Union devaient prendre des sanctions immédiates contre le régime de Tripoli. Qui oserait se mêler de la situation actuelle en Libye ? Il s'agit bien plus de définir des options d'action et des possibilités d'influence pour le moment ou l'incendie se sera apaisé. C'est ce que les Américains sont parvenus à faire au Caire, de manière tout à fait convenable compte tenu des circonstances. L'UE n'a en revanche ni plan coordonné, ni les moyens militaires ou financiers - volontiers évoqués - pour influer d'une quelconque manière sur des événements qui se déroulent sur son seuil. ... Ce n'est pas seulement embarrassant. Le prix à payer sur le plan politique sera considérable pour l'Europe." (22.02.2011)
» article intégral (lien externe, allemand)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Politique Européenne, » Europe, » LibyeTous les textes disponibles de » Christoph Prantner

Revue de presse européenne du 21.02.2011

Les Arabes poursuivent la lutte

Les mouvements de protestation se multiplient dans le monde arabe. Les despotes libyen et bahreïni ont fait ouvrir le feu sur les manifestants, et plus de 200 personnes y ont laissé la vie en Libye. Le Maroc et la Jordanie ont de leur côté annoncé des réformes. La presse européenne demande des sanctions contre les tyrans et souhaite une transition pacifique dans les pays réformateurs.

Sanctionner les régimes libyen et bahreïni

En Libye et au Bahreïn, les régimes ont demandé à ce que l'on ouvre le feu sur les manifestants, provoquant au Bahreïn la mort de quatre personnes et en Libye celle de plus de 200 personnes. L'Occident doit sortir de son mutisme, estime le journal à sensation De Telegraaf : "L'impitoyable intervention au Bahreïn et en Libye est épouvantable. La tentative sanglante de Kadhafi - le plus ancien dictateur arabe - de mater la révolte constitue la répression la plus violente depuis que les soulèvements tunisien et égyptien ont renversé l'ordre établi. L'Occident libre ne doit pas rester les bras croisés en attendant que le tyran de Tripoli, condamné comme le parrain du terrorisme international, passe au fil de l'épée les Libyens en quête de démocratie et de liberté. Il faut aussi être sévère avec le Bahreïn. Une simple condamnation verbale de la violence ne suffit pas et n'intimidera surtout pas Kadhafi, qui est au pouvoir depuis 41 ans. Il est désormais nécessaire de prendre des sanctions contre les souverains criminels au Bahreïn et en Libye." (21.02.2011)

Revue de presse Européenne du 18.02.2011

Les Libyens manifestent contre Kadhafi

Au moins neuf personnes ont perdu la vie jeudi lors de manifestations contre le chef d'Etat libyen Mouammar Kadhafi. Pour la presse, les manifestants ont pris espoir après les bouleversements tunisien et égyptien et condamnent le gaspillage des richesses du pays.

La jeunesse se sent flouée

Le gaspillage des revenus des matières premières libyennes a attisé la contestation des jeunes en Libye contre le chef de l'Etat Mouammar Kadhafi, commente l'hebdomadaire libéral Die Zeit : "Les jeunes qui connaîtront la fin du pétrole et du gaz quittent déjà les bancs de l'école. Et ils se demandent ce qu'il adviendra d'eux et de leur avenir. Car la vieille garde occupe toujours à Tripoli de nombreux postes clés du pouvoir. On les reconnaît à leurs crinières blanches et aux odes compliquées dédiées à la glorieuse clairvoyance de leur 'frère dirigeant'. Sans être inquiétés, ils continuent de présider à l'échec de leur propre politique. Car aucun pays arabe en dehors de l'Algérie n'a dilapidé ses richesses naturelles comme l'ont fait Kadhafi et ses fidèles en Libye. Plus de 90 pour cent de la main-d'œuvre libyenne est employée par l'Etat à des salaires dérisoires. La privatisation n'avance pas. La vie publique est caractérisée par une paralysie bureaucratique, une paresse systématique et un appareil sécuritaire hypertrophié. Pas étonnant donc que la jeunesse libyenne soit nerveuse." (18.02.2011)

Changement en Afrique du Nord

Les évolutions en Tunisie et en Egypte ont donné de l'espoir au mouvement de protestation libyen, estime le quotidien libéral Turun Sanomat, qui salue le soutien apporté par l'UE au processus démocratique : "Le colonel Kadhafi a dirigé le pays d'une main de fer et étouffé la liberté d'opinion ainsi que toute activité d'opposition. Et pourtant, un nombre considérable de manifestants sont désormais debout, notamment dans la partie orientale du pays. … Le pouvoir de Kadhafi est si important que les manifestants doivent payer un prix élevé pour leur engagement. Les exemples des pays voisins montrent toutefois que tout est possible, même dans les dictatures arabes. … Les bouleversements qui ont lieu en Afrique du Nord et au Proche-Orient sont particulièrement suivis par Israël. Celui-ci préfère une dictature calme à une démocratie imprévisible. L'UE … soutient le processus démocratique dans la région. Toute autre attitude servirait ceux qui souhaitent une radicalisation." (18.02.2011)

Les troubles prennent l'Europe au dépourvu

Une possible chute du chef d'Etat libyen Mouammar Kadhafi pourrait entraîner un gigantesque flux de réfugiés qui prendrait l'Europe au dépourvu, constate le quotidien libéral La Stampa : "Les migrations de 1989 et du début des années 1990 avaient anticipé d'une certaine façon la réunification européenne qui s'est progressivement accomplie au niveau institutionnel. Une union des deux côtés de la Méditerranée n'est ni en vue ni souhaitable. A l'époque, les institutions européennes de la communauté et des Etats membres avaient accompli leur mission avec un grand sens du devoir et en connaissance de la situation géopolitique. Mais l'Europe semble aujourd'hui encore être une union tournée malgré elle vers la Méditerranée, ... incapable d'avoir une politique globale pour cet espace qui fasse de l'immigration l'un de ses objectifs fondamentaux. Bien que les défis de l'édifice sécuritaire européen n'ont cessé de se déplacer vers la Méditerranée et le Moyen-Orient au cours des 20 dernières années, l'Europe a toujours du mal à se doter d'instruments adaptés à leur époque." (18.02.2011)